Le ministère de l'Éducation nationale a publié, samedi, son cadre d'usage de l'intelligence artificielle à l'école. L'IA générative sera autorisée dès la classe de 4ème, avec des règles strictes, selon l'âge des élèves.

Cette fois, le gouvernement français a tranché pour de bon sur l'usage de l'intelligence artificielle à l'école. Ce samedi 14 juin 2025, et après une période consultative de quatre mois auprès de la communauté éducative, le ministère de l'Éducation nationale a publié un cadre officiel qui autorise les IA génératives à partir de la 4ème uniquement. ChatGPT dans les cartables ? C'est désormais possible, mais sous conditions.
500 voix pour dessiner l'IA de l'école de demain
L'Éducation nationale a joué la carte de la démocratie participative. Quatre mois de consultation intensive, de janvier à mai 2025, ont mobilisé toute la communauté éducative. Enseignants débordés, parents inquiets, personnels et lycéens déjà convertis : plus de 500 contributions ont alimenté la réflexion ministérielle sur ce dossier épineux.
Élisabeth Borne avait prévenu dès le 7 février, en reconnaissant qu'il était impossible d'ignorer une réalité qui s'impose déjà dans les cours de récré. Les élèves utilisent pour beaucoup certains outils d'IA générative, parfois pour réviser intelligemment, mais aussi et souvent pour contourner l'effort.
Du coup, on a un savant dosage entre innovation technologique et principes républicains intangibles. Le socle de cette révolution silencieuse est basé sur la protection des données personnelles, la transparence obligatoire et la conscience écologique. L'école française entre dans l'ère de l'IA, mais à ses conditions.
Un apprentissage dosé selon l'âge des élèves
La France mise sur une approche la progressivité éducative. En primaire, les enfants découvrent les mystères de l'intelligence artificielle sans toucher aux interfaces. Comprendre avant d'utiliser est un peu la philosophie qui protège les plus jeunes, tout en nourrissant leur curiosité naturelle pour ces technologies omniprésentes dans leur environnement quotidien.
Non, le vrai tournant arrive en quatrième. Les IA génératives font leur entrée officielle dans les salles de classe, mais toujours sous l'œil vigilant de l'enseignant. Les collégiens peuvent enfin dialoguer avec les algorithmes, tester leurs limites, mais dans un cadre pédagogique strict qui évite les dérives observées ailleurs.
Au lycée, l'autonomie devient enfin possible. Les élèves peuvent exploiter l'IA de manière indépendante, mais uniquement dans des projets explicitement définis par leurs professeurs. Fini l'usage sauvage, place à une maîtrise réfléchie de ces outils qui façonneront leur vie professionnelle future.
Lutte contre la fraude, formation et sobriété numérique au menu
Le message du ministère est sans équivoque. Utiliser l'IA générative pour bâcler ses devoirs sans autorisation explicite constitue désormais une fraude caractérisée. Les établissements devront repenser leurs méthodes d'évaluation, en privilégiant le raisonnement et la résolution de problèmes, plutôt que la simple restitution de connaissances. Un vrai défi pédagogique.
En ce qui concerne la formation, la plateforme Pix permettra dès septembre 2025 à tous les collégions et lycéens de suivre librement une micro-formation à l'intelligence artificielle. Elle sera en revanche obligatoire pour tous les élèves de quatrième et seconde. L'idée est de démocratiser un maximum l'accès aux compétences numériques, tout en évitant les usages anarchiques. Pas question de laisser les jeunes se débrouiller seuls face à ces technologies complexes et encore génératrices de biais.
L'impact environnemental n'échappe quant à lui pas aux radars éducatifs. Le cadre imposé par l'État rappelle crûment que l'IA générative dévore énormément d'énergie et d'eau pour fonctionner. Une prise de conscience salutaire qui encourage la sobriété numérique. Car n'oublions pas non plus que parfois, une recherche web classique suffit amplement à résoudre un problème donné.