La ministre déléguée à l'IA et au Numérique, Clara Chappaz, a présenté mardi les détails du plan « Osez l'IA », qui va mobiliser d'importants moyens pour former 15 millions de Français à l'intelligence artificielle.

La France accélère sur l'IA avec son plan "Osez l'IA" ! © Iva Gomez / Shutterstock
La France accélère sur l'IA avec son plan "Osez l'IA" ! © Iva Gomez / Shutterstock

Le gouvernement veut démocratiser l'usage de l'intelligence artificielle dans le pays, et pour y parvenir, il entend passer par les entreprises. C'est tout à l'intérêt du plan « Osez l'IA », officiellement lancée par la ministre déléguée Clara Chappaz ce mardi 1er juillet 2025. Un investissement de 200 millions d'euros et plusieurs centaines d'ambassadeurs aideront à atteindre l'objectif de l'État : former 15 millions de Français à l'IA d'ici 2030.

La France, une référence sur l'IA plombée par des entreprises trop timides

C'est un paradoxe français par excellence : oui, notre pays brille au niveau mondial, mais il peine à convaincre ses propres entreprises. Cinquième puissance mondiale en IA, la France compte 1 000 start-up et 16 licornes prometteuses dans divers secteurs. Notre excellence scientifique rayonne avec 14 médailles Fields et des chercheurs français dans les plus grandes entreprises technologiques.

Pourtant, les chiffres de Bpifrance révèlent une réalité préoccupante, puisque seulement 8% des très petites entreprises (TPE) utilisent l'IA aujourd'hui. Chez les PME, ce taux grimpe péniblement à 13%. « Nous avons les cerveaux, mais pas la culture », résume Clara Chappaz dans son discours.

Les entrepreneurs interrogés par la ministre expriment régulièrement les mêmes craintes : l'IA intimide, elle paraît trop chère, trop complexe. Pourtant, les exemples concrets abondent, comme ce dirigeant à Tours qui gère sa paperasse grâce à ces outilsc, ou cet agriculteur à Quimper qui utilise l'IA pour ventiler sa ferme. La frilosité freine néanmoins l'innovation, du point de vue du gouvernement, dans un contexte de concurrence mondiale acharnée.

Un investissement de 200 millions pour libérer les potentiels

Le plan « Osez l'IA » mobilise donc trois leviers stratégiques pour inverser cette tendance. D'abord, il y a un volet sensibilisation, qui sera porté par 300 ambassadeurs déployés sur l'ensemble du territoire. Ces experts organiseront des événements de mise en relation et animeront une grande concertation citoyenne autour de l'intelligence artificielle évidemment.

Ensuite, il question de formation dans le plan, et cela concerne aussi bien les dirigeants que les salariés. L'ambition de l'État est de toucher 15 millions de Français d'ici 2030, pour créer une véritable culture numérique. On parle ici d'une vraie montée en compétences collective, qui doit constituer le socle de la transformation économique tant espérée.

Enfin, il y a l'accompagnement financier. Une enveloppe de 200 millions d'euros est allouée pour aider les entreprises dans leur transition, du diagnostic initial jusqu'à l'implémentation concrète. Le plan mise aussi sur la souveraineté numérique, en privilégiant des solutions françaises. Cet investissement peut paraître faible, en comparaison aux 109 milliards d'euros annoncés en février pour les capacités de calcul nationales à l'issue du Sommet sur l'IA. Mais c'est plutôt ce dernier montant qui nous laisse encore un peu pantois.