Le patron de Tesla et SpaceX Elon Musk, aussi ex-associé de Donald Trump dans la course à la présidence américaine, a annoncé ce week-end la création de son propre parti politique aux États-Unis.

Pour Elon Musk, la rupture est définitivement consommée avec Donald Trump. Le milliardaire, un temps allié du président américain, a fait une annonce qui secoue le monde politique outre-Atlantique, mais aussi bien au-delà. Samedi, Elon Musk a officialisé la naissance de son propre parti politique, baptisé « America Party », que l'on peut littéralement traduire par « parti de l'Amérique ». Le fondateur de SpaceX et Neuralink a décidé de se lancer, conforté par un sondage sur sa propre plateforme X.
Elon Musk se satisfait d'un sondage sur X pour lancer son parti politique
Elon Musk part à la conquête du pouvoir aux États-Unis ! Son annonce est survenue après avoir pris connaissance des résultats d'un sondage lancé sur X où 65% des 1,2 million de votants ont plébiscité l'initiative du magnat de la Tech. « Par un rapport de deux contre un, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l'aurez ! », a réagi le milliardaire dans la foulée.
Comment compte s'y prendre Elon Musk, et quels sont ses objectifs à court terme ? « Une façon d'exécuter cela serait de se concentrer sur 2 ou 3 sièges au Sénat, et 8 à 10 districts à la Chambre », explique-t-il, pour ainsi détenir un vote décisif sur les « lois controversées », qui se jouent parfois à quelques représentants.
Le patron de Tesla en profite pour dénoncer un système où « nous vivons dans un pays au parti unique, pas dans une démocratie ». Musk a depuis peu pris l'habitude de cesser de distinguer les Démocrates et les Républicains, qui sont le symbole du système bipartite de l'oncle Sam. Avec America Party, il veut « rendre leur liberté » aux Américains.
Donald Trump dans le viseur d'Elon Musk, qui ne pourra pas briguer la Maison-Blanche
La brouille spectaculaire avec Donald Trump, que tout le monde avait vu venir, est un peu le catalyseur de cette aventure politique. Elon Musk, 54 ans, est frontalement opposé au projet budgétaire présidentiel que le Bureau budgétaire du Congrès estime susceptible d'augmenter la dette de plus de 3 400 milliards de dollars d'ici 2034. « Nous vivons dans un pays au parti unique : le parti des cochons qui se goinfrent », cinglait-il d'ailleurs cette semaine.
Le milliardaire s'engage à concurrencer les républicains « hypocrites » lors des élections de mi-mandat 2026. Les élus ayant prôné la réduction des dépenses avant de voter le texte budgétaire de Trump seront ses cibles.
Donald Trump a justement, il y a quelques jours, évoqué l'utilisation de la commission Doge, propulsée par Elon Musk, contre son ancien allié. « On pourrait mettre Doge sur Elon », a menacé le président. On rappelle qu'Elon Musk, né en Afrique du Sud, a été naturalisé américain en 2002. Cela l'empêche, de fait, de briguer le poste de son meilleur ennemi à la Maison-Blanche. Il faudrait, pour y remédier, qu'un amendement modifie la Constitution américaine.
L'influence d'Elon Musk reste néanmoins considérable et pourrait bousculer dans bien des sens la politique américaine. Alors se dirige-t-on vers une bataille entre la Tech d'un côté et la politique de l'autre, aux États-Unis ? Nous ne tarderons pas à le savoir.