Poser une question à un site web comme on le ferait avec un assistant vocal, et obtenir une réponse claire, sans passer par un moteur de recherche ? C’est l’ambition de Microsoft avec NLWeb, un projet open source qui entend faire du langage naturel une nouvelle norme pour naviguer sur le web.

Avec NLWeb, Microsoft veut transformer chaque site web en assistant IA. © tadamichi / Shutterstock
Avec NLWeb, Microsoft veut transformer chaque site web en assistant IA. © tadamichi / Shutterstock

Dévoilé le 19 mai 2025 lors de la conférence Build, NLWeb (pour Natural Language Web) est un projet initié par Microsoft pour permettre aux sites web de traiter des demandes formulées en langage naturel. En pratique, cela permettrait à n’importe quelle page – site de recettes, guide de voyage, base documentaire – de fournir directement des réponses aux questions posées par les internautes, sans recourir à un chatbot préintégré ou à un moteur de recherche tiers.

Un composant open source pour créer des interfaces conversationnelles

Techniquement, NLWeb repose sur des données que les sites publient déjà : Schema.org, flux RSS, JSONL, etc., puis il les combine à des modèles de langage (LLM) pour générer une interface en langage naturel. Autrement dit, l’IA peut utiliser à la fois les données structurées du site et ses propres connaissances pour formuler une réponse plus pertinente. Par exemple, si un site de restaurants fournit ses menus, l’IA peut aussi enrichir les réponses avec des infos géographiques sur les quartiers ou les transports à proximité.

NLWeb est agnostique sur le plan technologique : les développeurs peuvent choisir les modèles d’IA (OpenAI, Mistral, etc.) et les bases vectorielles qu’ils préfèrent (Qdrant, Milvus…).

Intégré aux sites web, NLWeb pourrait permettre aux internautes d'effectuer des recherches ciblées en langage naturel sans quitter la page web active. © Microsoft
Intégré aux sites web, NLWeb pourrait permettre aux internautes d'effectuer des recherches ciblées en langage naturel sans quitter la page web active. © Microsoft

Le web agentique, nouvel objectif assumé pour Microsoft

Chaque instance de NLWeb intègre aussi un serveur MCP (Model Context Protocol). Ce protocole permet à d’autres agents – logiciels ou assistants – d’interroger directement les contenus du site, voire d’interagir avec eux automatiquement, selon les règles définies par l’éditeur.

Pour Microsoft, c’est une façon d’anticiper le virage d’un web centré sur l’affichage vers un web tourné vers l’action et l’interaction intelligente. À terme, un agent logiciel opérant pour un utilisateur pourrait interagir directement avec un site NLWeb sans passer par une recherche classique.

L’enjeu est clair : offrir aux éditeurs une alternative à la dépendance aux moteurs de recherche en rendant leurs contenus plus accessibles, plus interactifs… et potentiellement monétisables autrement.

Une nouvelle couche d’intelligence, sans réinventer la roue

NLWeb ne prétend pas remplacer les sites, ni créer de nouveaux standards. Il s’agit d’un système d’interfaçage léger, capable de réutiliser les contenus existants pour les rendre accessibles à la voix, au texte, ou aux agents automatisés. Et comme HTML en son temps, Microsoft espère en faire un outil de référence pour construire le web conversationnel de demain.

Les éditeurs y trouveront un double intérêt : améliorer l’expérience utilisateur, et reprendre le contrôle sur la manière dont leurs contenus sont consultés et valorisés dans l’écosystème IA naissant. Mais derrière la promesse d’un accès plus direct à l’information, la généralisation des interactions machine-à-machine pourrait aussi remettre en question certaines stratégies de monétisation et de visibilité.

Source : Microsoft

À découvrir
Quels sont les 5 meilleurs chatbots à intelligence artificielle ? Comparatif 2025

04 février 2025 à 14h11

Comparatifs services