Critique Warrior : Cinemax frappe avec la force de Banshee et la classe de Peaky Blinders

19 décembre 2020 à 15h15
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Warrior © Cinemax

Vous faites encore le deuil de Banshee ou attendez avec impatience la prochaine saison de Peaky Blinders ? À moins que vous n'aimiez les arts martiaux ou l'ambiance sombre et sale de la fin du 19ème siècle aux Etats-Unis ? Que vous remplissiez une seule ou plusieurs de ces conditions, Warrior est sans aucun doute la série qu'il vous faut.

Warrior
  • Vous aimez Banshee et/ou Peaky Blinders
  • Vous appréciez l'ambiance, les costumes et les décors des Etats-Unis de la fin du 19ème siècle
  • Vous voulez de la bagarre et des arts martiaux de qualité
  • Vous fuyez la violence
  • Les conflits raciaux et sociétaux de cette époque vous dérangent
  • Vous n'avez pas remué la tête en écoutant le générique d'intro en début d'article

Le veilleur d'écran[s] S05E03 📺 : Warrior

Dans un contexte où l'offre en matière de séries n'a jamais été aussi pléthorique, le Veilleur d'écran[s] se propose d'être votre guide à travers les saisons. Qu'il s'agisse d'une ancienne série aujourd'hui culte, d'un carton récent ou d'un show plus anonyme, cette chronique vous aidera à ne perdre votre temps qu'en bonne compagnie.

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série (ou en tout cas son incroyable générique d'ouverture, que je ne passe ja-mais, et qui est encore meilleur en saison 2) :

Fiche technique Warrior

Résumé

Informations

Genre
Action, Drame, Policier, Historique
Réalisation
Jonathan Tropper
Editeur
Bruce Lee Entertainment, Cinemax, Perfect Storm Entertainment
Plateforme
OCS
Nombre de saisons
2
Nombre d'épisodes (Total)
20
Classification
Déconseillé / interdit aux moins de 16 ans

Warrior : l'oignon, la brute et le truand

Il y a quelques semaines seulement, je vous parlais de l'incroyable Banshee. J'ai d'ailleurs hésité à vous parler si rapidement du projet suivant de son créateur, Jonathan Tropper. Mais la saison 2 de Warrior, qui vient de se terminer, m'a collé une telle gifle en cette fin d'année que j'ai décidé de faire fi de ce risible détail…

Warrior © Cinemax

Après les quatre saisons de Banshee donc, Jonathan Tropper a décidé de rester avec Cinemax et dans le registre de la bagarre de qualité, en se basant sur les écrits d'un maître en la matière, feu Monsieur Bruce Lee. Le show se déroule à San Francisco, à la fin des années 1870, et nous est présenté à travers les yeux de différents personnages. Parmi eux, et tout particulièrement, ceux de Ah Sahm (Andrew Koji), un Chinois qui émigre dans la ville américaine à la recherche de sa sœur.

Outre cette quête de départ, qui se révèle assez rapidement secondaire, Warrior est surtout l'occasion de dépeindre les nombreux conflits qui déchirent la ville. À la manière de Peaky Blinders (dont je vous parlais également aux prémices du Veilleur d'écran[s]), la série met en scène de nombreuses factions qui s'opposent, souvent dans le sang, mais toujours avec une certaine classe, pour prendre et garder le contrôle de territoires et d'affaires rarement légales.

Warrior © Cinemax

Ah Sahm ma bonne dame, y'a plus de saisons

Ici s'affrontent essentiellement les gangs Américains, déjà en place, et les émigrés Chinois massés dans Chinatown. Mais différentes sous-factions, rarement en accord avec les premières, entrent aussi dans la danse, parmi lesquelles Irlandais, police, tongs chinois, etc.

Sans surprise, l'histoire tourne rapidement en un délicieux sac de nœuds dans lequel viennent s'ajouter des enjeux politiques, d'honneur, d'amour, de trahisons ou encore de racisme décomplexé envers les étrangers (les Chinois sont notamment surnommés « les oignons » par les locaux, eux-mêmes surnommés « les canards »).

Warrior © Cinemax

Peut-être pas aussi addictive ou haletante que les deux séries citées précédemment, Warrior n'en demeure pas moins un show prenant, dont j'ai particulièrement apprécié suivre l'évolution. Et ce d'autant plus en saison 2, les épisodes se révélant encore plus généreux à tout point de vue qu'en saison 1. Il faut dire que les personnages ne font que gagner en profondeur et en charisme au fil de la série, et les nouveaux arrivants pour la deuxième saison sont tout simplement incroyables. D'ailleurs, pour porter le casting, la production ne fait pas les choses à moitié.

Tout d'abord, le budget costumes et décors d'époque est fort bien utilisé. L'ambiance de fin de période western et de début d'industrialisation est particulièrement bien retranscrite et l'allure des personnages pourrait vite donner envie d'adopter leur style vestimentaire (rendez les jolis costumes et les chapeaux svp)… Ou d'aller vivre dans cette version de San Francisco de la fin du 19ème siècle - mais uniquement dans les beaux quartiers, car les zones pauvres et malfamées sont également légion et étrangement moins recommandables.

Warrior © Cinemax

Notons que le cachet dont profite Warrior n'est certainement pas étranger à la présence de Justin Lin (Fast and Furious) à la production.

Kung-fu Pan dans la gueule

Dans ce somptueux décor, vous vous en doutez, il y a aussi des poings (et des pieds, et des coudes, et des genoux, et des objets variés), s'agitant pour rencontrer des visages et autres parties du corps qui n'avaient parfois rien demandé. Dans ce registre, Warrior fait montre d'une chorégraphie de combats extrêmement dynamique, efficace et soignée, qu'il s'agisse de duels d'arts martiaux intenses ou d'affrontements ambitieux, à plus grande échelle, dans lesquels s'ajoutent armes blanches ou à feu. Âmes sensibles prenez garde : il y a quelques morts aussi violentes que graphiques.

« Warrior est entrée dans mon top de 2020 et je donnerais cher pour l'annonce d'une saison 3 »

L'avant dernier épisode de la saison 2, notamment, consistant presque essentiellement en un affrontement de rues généralisé, compte parmi les scènes les plus impressionnantes que j'aie pu voir à la télévision en 2020.

C'est indéniable, Jonathan Tropper et son équipe savent filmer les bagarres (mais pas que, il y a quelques très jolis plans plus posés) ; d'autant que le casting, lui, donne tout ce qu'il a. Pour avoir une idée d'ensemble, pensez au film Gangs of New York, mais en mieux et sans filtres.

Warrior © Cinemax

Enfin, nous l'évoquions, la série brille par ses personnages, leur écriture et les situations dans lesquelles ils se retrouvent. Le show multiplie les dialogues savoureux, les attitudes badass ou insolentes, et les situations jouissives qui explosent souvent sans prévenir. Les événements autour du héros Ah Sahm sont bien évidemment primordiaux, mais très vite les vies d'autres personnages se révèlent tout aussi intéressantes à suivre.

Bigre et Dragon

C'est notamment le cas des policiers Bill O'Hara (Kieran Bew) et Richard Lee (Tom Weston-Jones), de la maquerelle Ah Toy (Olivia Cheng), de la riche mais insatisfaite Penelope Blake (Joanna Vanderham), ou encore du flou Wang Chao (incarné par l'impeccable Hoon Lee, déjà mémorable dans… Banshee). Chacun essaie de survivre et de s'imposer à sa manière dans cette véritable poudrière et dans nombre de situations difficiles de cette époque, qui pourraient d'ailleurs bien être transposées dans la nôtre.

Warrior © Cinemax

Pour moi, le plus étonnant, c'est qu'au moment de son visionnage, particulièrement celui de la saison 1, Warrior n'était en rien ma série favorite. Et pourtant, de manière assez inexplicable, j'attendais le nouvel épisode chaque semaine avec une impatience grandissante. C'est sans nul doute la saison 2, mieux rythmée, encore plus ambitieuse et audacieuse, qui a fait entrer la série dans mon top 2020, tant et si bien qu'aujourd'hui, je donnerais cher pour l'annonce d'une saison 3.

Mais à l'heure où sont rédigées ces lignes, l'arrivée de nouveaux épisodes est tout sauf certaine. La saison 2 de Warrior a en effet été l'ultime commande de Cinemax juste avant sa décision d'arrêter de produire des séries originales. Il n'y a donc plus qu'à prier pour qu'une chaîne ou un service récupère la série et propose une suite à un show qui en a assurément encore sous le pied.

8

Les plus

  • Vous aimez Banshee et/ou Peaky Blinders
  • Vous appréciez l'ambiance, les costumes et les décors des Etats-Unis de la fin du 19ème siècle
  • Vous voulez de la bagarre et des arts martiaux de qualité

Les moins

  • Vous fuyez la violence
  • Les conflits raciaux et sociétaux de cette époque vous dérangent
  • Vous n'avez pas remué la tête en écoutant le générique d'intro en début d'article

Les deux saisons de Warrior sont disponibles sur OCS.

Besoin d'une nouvelle série à regarder ? Retrouvez toutes nos critiques et chroniques séries.

Antoine Roche

Journaliste spé culture pop (séries/ciné/JV), technologie (SVoD, OS, apps…) et jeux de mots douteux. Pas forcément dans cet ordre.

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Commentaires (2)

LameDeKorbo
Juste j’adore. A commencer par la musique du générique.<br /> Egalement très réservé au début du visionnage, j’ai vite craint un traitement manichéen du sujet (les «&nbsp;gentils&nbsp;» immigrés bafoués par les «&nbsp;méchants&nbsp;» blancs).<br /> J’ai été agréablement surpris par la nuance du tout, avec au final la mise en avant du combat légitime de chaque communauté pour sa survie.<br /> En fin de compte, on y retrouve surtout le combat des exclus contre les puissants, quelle que soit leur origine (ou leur sexe d’ailleurs…).<br /> Et puis ouais, c’est badass. Mon anti-héros préféré, c’est Jun fils.
jmbcg
J’ai adoré, et je pleure qu’il ne soit pas prévu pour l’instant de saison 3.<br /> Surtout (classique) vu le nombre de cliffhangers semés à la fin de la S02.<br /> Série quand même imaginée par le grand Bruce Lee (le synopsis d’un film), et venue aux écrans grâce à sa fille.
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