Leader incontesté sur le secteur du NAS depuis maintenant plus de dix ans, Synology est souvent le seul nom qui vient à l’esprit des usagers pour désigner ce genre de produits. Tout en faisant évoluer son logiciel, la marque semble pourtant s’être un peu trop reposée sur un matériel de plus en plus dépassé. La sortie du DS925+ est, enfin, l’occasion d’un certain renouveau, mais pas toujours dans le bon sens. Explications.

- 2x 2,5 GbE : Syno évolue enfin
- CPU Ryzen 1500B performant
- Mémoire vive ECC (jusqu'à 32 Go)
- Excellente ventilation, très discrète
- DSM 7.2 toujours plus efficace
- HDD certifiés Syno obligatoires
- Aucune option 10 GbE
- Matériel qui évolue lentement
Design : du Syno « pur jus »
S’il est un point à propos duquel jamais personne n’a demandé à Synology de changer quoi que ce soit, c’est bien le design de ses châssis, surtout sur des modèles aussi compacts que les NAS 4 baies. De fait, le DS925+ ressemble comme deux gouttes d’eau au DS923+… mais quelles belles gouttes d’eau, et pratiques avec ça ! De plus, les habitués de la marque ne seront pas dépaysés le moins du monde avec ce nouveau modèle.
Le port USB-A 3.2 Gen 1 en façade et les cinq LED de contrôle. ©Nerces pour Clubic
Le DS925+ adopte une robe entièrement noire, caractéristique de la marque, avec pour simple « décoration », la référence du produit sur le coin inférieur droit de la façade. Façade qui regroupe bien sûr les différentes LED de contrôle, au nombre de cinq : une pour le statut du NAS et une pour chacune des quatre baies de stockage. Toujours sur cette façade, le bouton de mise sous tension et un port USB-A 3.2 Gen 1 (5 Gbps) en plus des quatre berceaux, nous y reviendrons.
En tournant le NAS, on découvre l’autre « décoration » : comme à son habitude, Synology aménage une petite grille de ventilation avec son logo qu’elle place sur chaque paroi latérale du produit. Rien de bien extraordinaire et on a tôt fait de placer le NAS sur l’arrière pour découvrir les premiers changements importants. En effet, nous repérons tout de suite la présence de deux ports réseau RJ45 qui signent enfin le passage au 2,5 GbE : après des années d’attente, Synology a évolué !
Les ports avants/arrières : dommage, pas d'USB-C pour une clé. ©Nerces pour Clubic
Le Gigabit n’est donc plus de mise même si, bien sûr, les ports sont parfaitement compatibles, on est ici en présence d’un contrôleur multi-gig 10/100/1000/2500. Hélas, par rapport au DS923+, on note aussi un autre changement : la disparition du port d’extension PCIe. Il ne sera donc plus possible de placer une carte d’extension pour profiter du 10 GbE par exemple. Un mal pour un bien : Synology fera des heureux, mais décevra forcément certains usagers.
Le DS925+ dispose, sur l’arrière, d’un second port USB-A 3.2 Gen 1 (5 Gbps) ainsi que d’un port USB-C destiné à la connexion d’une extension DX525. On retrouve aussi l’inévitable fente pour verrouillage Kensington et la prise d’alimentation : Synology conserve ici une brique externe. Dommage. Enfin, il ne faut pas oublier les deux ventilateurs de 92 millimètres protégés par une grille pour éviter tout accident. Ils n’ont pas changé depuis le DS923+ et devraient donc assurer le job.
« Compatibilité obligatoire », kézako ?
Si vous suivez l’actualité des NAS, vous ne pouvez être passé à côté de LA polémique du moment chez Synology. La marque a effectivement décidé d’appliquer la politique de certification déjà en œuvre sur ses NAS les plus haut de gamme à la série « plus ». De fait, il faut utiliser du matériel de la marque sur ce DS925+, et ce, que l’on parle de disque dur, de SSD ou de barrette de RAM.
Autrefois, Synology plaçait un simple avertissement lorsque nous utilisions des disques durs signés Seagate, Toshiba ou Western Digital dans les DS920+ ou DS923+. Il était conseillé d’utiliser des produits de la marque, mais le NAS fonctionnait en réalité sans encombre. Avec la sortie du DS925+, les choses sont encore un peu plus compliquées. Nous avons fait quelques tests.
Côté barrette mémoire, c’est simple : impossible de démarrer sur nos modèles signés Crucial. Voilà qui est clair. Pour les SSD utilisés en cache, le constat est identique. En revanche, pour les unités de stockage, c'est un peu plus compliqué. Chez Clubic, nous avons l’habitude d’utiliser des SSD Samsung 970 EVO et des Toshiba MG09. Aucun de deux n’est « vérifié » par Synology.
Rien à faire, nos SSD Samsung 970 EVO ne passent pas la « vérification ». ©Nerces pour Clubic
Pour autant, le NAS accepte d’installer DSM et accepte même de fonctionnement sans problème particulier. Par rapport aux disques durs fournis par Synology, nous n’avons non plus noté une quelconque baisse de performances. En revanche, un avertissement est affiché en toute circonstance et une notification affichée pour nous dire que les disques ne sont pas « vérifiés ». La chose est pénible, mais pas foncièrement bloquante.
Reste que nous ne pouvons garantir que cela sera le cas pour tous les disques durs/SSD tierce partie. Synology évoque la nécessité de pouvoir garantir le bon fonctionnement de ses produits : un argument qui ne tient pas, en particulier pour des particuliers ou des petites structures et qui ne fera pas oublier que, sur le marché, les disques durs Synology sont autour de 30 % plus chers pour 10 à 15 % de capacité en moins que les modèles de la concurrence.
Fonctionnalités et interface logicielle
La question de la limitation imposée par Synology ne pouvait être passée sous silence, mais revenons-en maintenant au test du NAS proprement dit. Un NAS qui s’appuie toujours sur le très bon berceau Synology pour accueillir jusqu’à quatre unités de stockages en 2,5 ou 3,5 pouces. De plus, sous le NAS, deux trappes ont été disposées pour que l’on puisse ajouter jusqu’à deux SSD au format M.2 (maximum 2280) pour, par exemple, accélérer les opérations.
Très accessibles, ces deux emplacements impliquent cependant d’avoir un accès physique au NAS et de le débrancher : nous ne profitons pas comme sur les unités de stockage du remplacement à chaud, mais c’est la même chose chez tous les concurrents. Autre modification matérielle qu’il est possible de réaliser : l’augmentation de la RAM sachant que, de base, ce sont 4 Go de DDR4 ECC qui sont proposés. Un second port SO-DIMM est vacant pour un maximum de 32 Go.
Deux ports SO-DIMM pour la RAM et deux M.2 pour des SSD. ©Nerces pour Clubic
Enfin, pour animer le DS925+, Synology a opté pour un processeur AMD Ryzen V1500B. Par rapport au Ryzen R1600 du DS923+, cela permet de gagner deux cœurs/quatre threads et de doubler le cache L2 ainsi que le sous-système PCI Express. En revanche, impossible de ne pas émettre quelques réserves sur la modernité d’un processeur qu’AMD a lancé fin-2018 et que l’on retrouvait déjà sur des NAS Synology de 2020. Quelques progrès n’ont-ils pas été réalisés depuis ?
Côté procédure d'installation, Synology reste imbattable © Nerces pour Clubic
Ces considérations techniques effectuées, il est plus que temps de démarrer le NAS et de le chercher sur notre réseau. Pour cela, nous faisons toujours confiance à Synology Assistant qui, avec son interface simplissime, permet à tout un chacun de retrouver ses petits. Le NAS – « non installé », c’est logique – est affiché en quelques secondes et un double-clic dessus ouvre notre navigateur sur la fenêtre d’installation du DiskStation Manager, le fameux DSM.
Là, rien de plus simple pour installer et effectuer les premières configurations du logiciel de Synology. Il suffit en réalité de suivre les étapes, une à une, pour réaliser les principaux choix comme celui du nom du NAS, de la pile à créer ou du format de fichiers à utiliser. La configuration réalisée, nous arrivons sur le bureau de DSM qui, le premier, a revu complètement l’interface des NAS pour la rapprocher de celle d’un système d’exploitation avec force icônes et fenêtres.
DSM reste un modèle de clarté et d'ergonomie ! © Nerces pour Clubic
Véritable référence en la matière, on ne présente plus l’interface de DSM et plutôt que de revenir sur toutes les fonctionnalités de base qui sont bien sûr prises en charge (multiples comptes et groupes, gestion de quotas, dossiers partagés, services réseau…), nous préférons insister sur la richesse des modules que l’on peut ajouter et sur les nouveautés intégrées par la version 7.2, la plus récente mise à jour majeure disponible à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Synology reste donc leader dans ce qui a trait au logiciel d’un NAS et le DS925+ profite ainsi de l’outil Photos pour une gestion remarquable des photographies et des albums. Nous pouvons aussi compter sur Surveillance Station, la référence en matière de gestion des caméras IP. Il est aussi possible de compter sur Emby ou Plex (hélas, pas de Jellyfin) pour gérer sa vidéothèque et sur AudioStation – entre autres – pour tout ce qui est musique.
Les nombreux modules de base sont complétés par le Centre de paquets. © Nerces pour Clubic
Avec DSM 7.2, Synology ne change pas fondamentalement les choses – cela n’aurait aucun sens – mais renforce ses atouts. Parmi les nouveautés principales, on peut ainsi évoquer l’amélioration sensible des performances en écriture séquentielle lorsque les volumes sont chiffrés. Synology intègre aussi Hyper Backup qui accélère nettement les sauvegardes et gère bien mieux la déduplication. Enfin, Content Manager vient remplacer Docker dans la gestion des conteneurs.
DiskStation Manager est plus agréable que jamais et renforce encore la position de Synology sur la plus haute marche du podium. Notons tout de même que QNAP propose un portail d’applications encore un peu plus riche sur ses NAS, mais souffre d’une certaine complexité de mise en œuvre. Une fois encore, malgré les progrès réalisés sur le matériel, Synology compense donc un certain retard hardware par sa maîtrise du software. En 2025, ça fonctionne toujours.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Pour ce test et alors que Synology impose d’utiliser des unités « vérifiées », nous avons employé des disques durs envoyés par Synology en plus d’insister pour utiliser nos unités SSD Samsung 870 EVO 1 To et disques durs Toshiba MG09 18 To. Côté réseau, nous avons modifié notre infrastructure : elle est maintenant basée sur un switch 10 GbE, QNAP QSW-M3224-24T.
Toshiba MG09 (stockage) et Samsung 870 EVO (performances). ©Toshiba/Samsung
Vous en avez l’habitude, nos premiers tests sont réalisés sur CrystalDiskMark. Il s’agit de vérifier les débits du DS925+ et de son contrôleur 2,5 GbE. Rien à redire à ce niveau, les résultats flirtent avec les limites théoriques de cette interface : près de 300 Mo/s en lecture comme en écriture. Impeccable.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 1 Go, RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
Après les mesures sur des fichiers de 1 Go, nous passons à des fichiers de 64 Go sans que cela ait une quelconque influence sur les performances, et ce, en séquentiel comme en aléatoire. Notez que pour ces deux tests, nous avions volontairement décidé de ne pas activer l’agrégation de liens.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichiers de 64 Go, RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
Comme toujours, les tests théoriques s’accompagnent de tests pratiques : le DS925+ est venu compléter notre NAS personnel pour en vérifier le bon fonctionnement. Malgré ses bientôt 7 ans, le Ryzen V1500B a parfaitement fait le job, même si l’absence de solution graphique peut être perçue comme une faiblesse. Notons aussi que les 4 Go de RAM sont légers, surtout pour les amateurs de Content Manager : nous suggérons le passage à 8 Go, pour plus de cohérence avec le CPU.
Débits en écriture sous Windows 11 en RAID 5, 10 GbE. ©Nerces pour Clubic
Afin de refléter le bon comportement du NAS sans surcharger ce test, nous nous limitons à la copie d’une archive de plusieurs dizaines de gigaoctets via l’explorateur de Windows 11 (en SMB donc). Là non plus, aucun problème et il est amusant de noter que les débits sont identiques (283 Mo/s) que l’on lise depuis le NAS ou que l’on écrive sur le NAS. Ici, nous avons testé l’agrégation de liens : nous ne doublons pas les débits, mais à plus ou moins 450 Mo/s, c’est très correct.
Vous en avez l’habitude si vous suivez nos tests de NAS, la dernière partie de nos mesures concerne la température atteinte, les décibels dégagés et la consommation électrique. Synology fait une fois encore confiance à son duo de ventilateurs de 92 millimètres de diamètre pour rafraîchir le NAS le plus discrètement du monde. C’est une réussite, merci le TDP de 16 watts du Ryzen ! Peu gourmand, discret et sans surchauffe, le DS925+ assure ici l’essentiel.
Enfin, nous terminons le test d’un NAS avec au moins trois baies par le temps de reconstruction de notre pile RAID 5. Elle est constituée de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go répartis en plus de 4 000 petits fichiers. Le processeur AMD Ryzen V1500B permet de réaliser cette tâche sans difficulté, mais il faudra se montrer patient : Synology paie ici l'âge de la puce qu'elle a retenue.
Synology DS925+ : l'avis de Clubic
Après des années à se faire désirer, Synology a enfin décidé de faire évoluer de manière notable le sous-système réseau qui équipe ses NAS, au moins pour cette gamme « plus ». Il n’est donc plus question de se contenter d’une interface 1 GbE et ce sont même deux ports 2,5 GbE qui sont proposés avec agrégation de liens pour doubler la mise.
Le progrès est réel, mais il s’accompagne de la disparition de l’extension 10 GbE qui, moyennant finance, permettait d’aller beaucoup plus loin sur les précédents modèles. À vous de juger si le 2x 2,5 GbE est suffisant ou si l’absence d’option 10 GbE est rédhibitoire. Cela dit, Synology a encore du chemin pour revenir au niveau de ses concurrents côté hardware. Sur leur haut de gamme, la plupart sont effectivement à proposer, de base, du 10 GbE.
Ils proposent aussi un CPU plus moderne que le Ryzen V1500B – de 2018 ! – et vont souvent plus loin que les 4 Go de RAM intégrés par Synology, qui se distingue toutefois par l’utilisation de mémoire à correction d’erreur. Reste LE point noir : l’obligation d’utiliser disques durs, SSD et barrettes signés Synology, souvent bien plus chers. À Clubic, nous aimons beaucoup le logiciel et, si nous comprenons la stratégie, nous ne pouvons valider ce choix. Maintenant, c’est à vous voir…
- 2x 2,5 GbE : Syno évolue enfin
- CPU Ryzen 1500B performant
- Mémoire vive ECC (jusqu'à 32 Go)
- Excellente ventilation, très discrète
- DSM 7.2 toujours plus efficace
- HDD certifiés Syno obligatoires
- Aucune option 10 GbE
- Matériel qui évolue lentement
Fiche technique Synology DS925+
Type de processeur | AMD Ryzen V1500B |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Type de processeur | AMD Ryzen V1500B |
Taille de la mémoire | 4Go |
Type de mémoire | DDR4 ECC |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Bluetooth | Non |
Wi-Fi | Non |
Connecteur(s) | Thunderbolt 4, USB 3.2 Gen 1, HDMI 2.1, eSATA |
Largeur | 166mm |
Hauteur | 199mm |
Profondeur | 223mm |
Poids | 2.2kg |
Les alternatives au NAS Synology DS925+ :
- Conception et finitions épatantes
- 2x SSD M.2 en cache ou stockage
- Jusqu'à 64 Go de RAM DDR5
- Double 2,5 GbE agrégeable
- Design et conception réussis
- Port HDMI 2.0b et USB 3.2 Gen 2