Test Mova 600 : le LiDAR déjà démocratisé

Le Dreame A1 avait beaucoup de qualités, mais il en faisait un peu trop à notre goût. Mova, la marque dérivée du constructeur Dreame, nous a entendu en proposant sa version du robot tondeuse sans aucun fil et sans antenne, mais 100% LiDAR.

Mova est une nouvelle marque autrefois adossée au spécialiste des aspirateurs robots Dreame, et qui a pris son indépendance à la rentrée 2024. Elle a l’habitude de proposer des versions plus simples des produits de ce dernier, et pour la première fois, un an seulement après la sortie du premier robot tondeuse Dreame, elle s’attaque au marché des robots tondeuse avec les Mova 600 et Mova 1000.

Mova 600 : un déballage comme on aime

Qu’il est agréable de déballer un robot Dreame ou Mova quand on a connu les premiers robots tondeuse, et même certains récents où il faut placer des câbles, des balises ou des antennes. Ici, il n’y a rien d'autre qu’un robot, sa base de recharge et le bloc d’alimentation.

Le robot en lui-même rappelle donc le Dreame A1 dans sa forme générale, et alors que nous trouvions que la version haut de gamme en faisait trop sur le plan du style, la version développée par Mova est agréablement simple. Voire presque trop simple : le cache qui recouvre les boutons de contrôle est juste un couvercle amovible, alors qu’on est habitués à trouver des boutons simplement constitués d’une surface plastique flexible, qui manquera peut-être de durabilité, mais cela doit suffire puisque ces contrôles ne sont que très rarement utilisés, tout se contrôlant via l’application mobile. 

Le seul contrôle absent de l’application est la hauteur de tonte : elle se règle facilement de 2 à 6 cm, et à 5 mm près, avec une grosse molette qui a l’air assez robuste pour tenir sur la durée. Et quand on dit que tout passe par l’application, on notera que ce Mova se passe complètement d’affichage ou de LED : impossible d’avoir une information sur le statut du robot quand on l’a devant les yeux.

Si vous pensiez que le design du Mova 600 était une sorte de Dreame A1 en moins bien, détrompez-vous : alors que la version haut de gamme est compliquée à transporter, le Mova 600 possède une large et solide poignée de transport à l’arrière ! Le design rappelle une fois encore les codes de l'automobile, avec de fausses prises d'air latérales et un "spoiler" carbone. On remarque que les plastiques semblent épais et, entre la finition mate et les petites touches de texture (un motif nid d'abeille en plus de l'imitation carbone), ce Mova 600 ne fait pas du tout bas de gamme à première vue et dégage plutôt une impression de robustesse, là où son grand frère inspirait plutôt un côté précieux pas forcément idéal au jardin.

À noter : la Mova 1000 est proposée pour 200€ de plus que la Mova 600. Vous vous attendez probablement à ce que la version plus chère, vendue pour 1000 m² (au lieu de… 600 m² pour la Mova 600, vous l’avez deviné !) ne diffère que par une batterie plus grosse, et bien ce n’est pas du tout le choix de Mova : les batteries des deux engins sont les mêmes, c’est le chargeur qui diffère puisque le 1000 propose une charge complète en 45 minutes au lieu des 90 minutes de la version d’entrée de gamme.

Au final, on a beaucoup de la grande Dreame A1 pour moins de 1000€, voire moins de 900€ lors des promotions.

Mova 600 : une tonte en progression, mais toujours incomplète

Une fois la tonte lancée, le Mova se comporte comme le Dreame : il sort de sa base de recharge et attend presque une minute avant de faire quoi que ce soit. Puis tourne sur lui-même pour initialiser le positionnement. La tonte peut alors commencer, après trois petits bips qui signalent que les lames vont se mettre en mouvement. Si ce délai (environ une minute trente) est un peu long quand on teste le robot, à l’usage, il ne pose absolument aucun problème au quotidien puisqu’un robot tondeuse s’utilise quand on ne s’occupe pas de la pelouse (à condition qu’elle ne soit pas encombrée, mais on y reviendra).

La tonte se fait de façon efficace, avec un classique disque à trois lames de 20cm de diamètre (ce qui n'est pas énorme pour un robot de plus de 40cm de largeur, mais c'est à peu près la norme, sans doute pour des raisons de sécurité), à un rythme tranquille. Comme le Dreame A1, la Mova 600 propose une tonde « efficace » en allant plus vite, une fonction qui peut s’avérer utile si l’on a oublié de la passer avant de recevoir dans son jardin par exemple, mais n’offrant pas un résultat aussi propre que le mode normal, et normalement pas indispensable si l’on pense à planifier les sessions de tonte de façon régulière avec le calendrier de l’application. Le bruit émis par ce robot est très léger : on entend légèrement le disque de coupe mais il faut tendre l'oreille. Et contrairement au Dreame A1, on n'entend plus le LiDAR tourner.

Les larges roues de 20 cm permettent à la tondeuse de se sortir honorablement des pièges : elle patine de temps en temps, mais la précision de son positionnement lui fait rapidement remarquer qu’il y a un problème et elle se désenclave en quelques mouvements. Si vous avez un terrain un peu trop accidenté, vous pouvez acheter en option des roues « tout terrain » aux gros crampons, mais il est peut-être plus malin d’opter pour la Mova 1000, qui est équipée de série de ces roues. On pourra remarquer que la marque affiche la possibilité de gravir des pentes à 45%, mais la réalité est beaucoup plus faible : avec les roues standard et l'architecture "propulsion" (roues motrices à l'arrière), ça patine assez vite et on aura tendance à préférer les terrains ne dépassant pas les 20% de pente.

La direction de tonte est modifiable dans l’application, mais on aurait aimé qu’il soit possible de la faire changer automatiquement : si l'on n'y pense pas, bonjour les tranchées en fin de saison, la tondeuse de Mova étant tellement précise que ses passages seront exactement identiques à chaque tonte. On peut aussi choisir une « finition » de tonte : en lignes ou en grille. Un détail sympathique.

Concernant la durée de tonte, les 50 minutes officielles sont légèrement dépassés si vous avez un terrain sans trop de relief, mais l'autonomie ne dépasse pas vraiment l'heure , ce qui limite la tonte en une seule charge à une centaines de mètres carrés, et c’est dommage. Dommage car il faudra un temps assez conséquent pour tondre les 600m2 vendus sur l’emballage (6x50 minutes + 5x90 minutes de charge, soit… 12h30 !!), mais dommage aussi car plus une batterie est petite, plus rapidement vous allez atteindre un nombre de cycles de charge conséquent, et donc plus rapidement il faudra la changer. Pour être confortable sur des petits jardins de moins de 600m2, il faudrait plutôt le double de capacité batterie. Notons tout de même une excellente nouvelle : il suffit de dévisser quatre vis pour pouvoir changer la batterie, un vrai plus pour la longévité du produit.

Sur le plan de la sécurité, le LiDAR intégré n’a aucun souci pour détecter un humain, le robot va alors le contourner sans souci. Pour tout le reste, c’est toujours un peu plus compliqué : on peut régler la hauteur minimale des obstacles à éviter, de 5 cm à 20 cm. Autant le dire tout de suite, les réglages les plus faibles sont plutôt source de faux positifs : entre des herbes qui auraient poussé un peu trop vite ou des bordures non tondues, le robot aura tendance à trop éviter. Et 5 centimètres, c’est déjà trop pour détecter un petit outil de jardin laissé sur la pelouse, voire une paire de tongs (oui, le Mova 600 ne détecte pas les tongs). Si l’on veut débroussailler l’herbe haute, en début de saison par exemple, il est possible de désactiver complètement la détection d’obstacle. C’est pratique dans ce cas, mais évitez alors de laisser un enfant traîner dans le jardin.

On l’avait signalé avec le Dreame A1, on le répète avec ce Mova 600 : le LiDAR c’est génial, mais pour la détection de tous les obstacles d’une pelouse, il serait bon de le compléter avec une caméra… Ce qui est désormais fait sur le Dreame A2, donc peut-être bientôt disponible sur un produit Mova, avec un peu de chance.

Pour la détection de pluie, le Lidar fait toujours des merveilles : à partir du moment où une vraie pluie arrive (pas quelques gouttes éparses, mais un crachin suffit), le robot sait la détecter et rentre à la base (vous pouvez très bien désactiver cette fonction, mais c’est peu recommandé, puisque les brins d’herbe mouillés se collent partout…)

L’application propose un mode de réduction de la vitesse de nuit pour éviter de découper des animaux nocturnes, mais nous vous préconiserons simplement de ne jamais tondre la nuit.

Notons que de base, le Mova 600 ne possède pas beaucoup de sécurités antivol : une option de l’application permet de faire retentir une alarme pas très puissante en cas de levage (avec une notification sur votre téléphone), c’est tout. Si vous souhaitez pouvoir contrôler votre tondeuse hors de portée de votre Wi-Fi, pouvoir afficher sa localisation sur une carte et la verrouiller automatiquement hors de votre jardin (tout en recevant une notification si elle sort de chez vous), il vous en coûtera 249€, le prix du module 4G optionnel avec trois ans d’abonnement inclus, soit un quart du prix total du robot : c’est un peu trop cher pour sauter le pas.

Le dernier point de ce test reste sans réponse, il concerne la durée de vie du LiDAR : c'est un élément optique de précision, abrité dans un dôme en Plexiglas au-dessus de la tondeuse. Pour qu’il fonctionne parfaitement, la station de charge est équipée d’une brosse de nettoyage qui va frotter le dôme à la fin de chaque tonte. La marque conseille de remplacer cette brosse tous les ans pour éviter des soucis. Il faudra donc surveiller la durée de vie du LiDAR, une pièce exposée, entre petites rayures et possible opacification (comme les phares de voiture).

Mova 600 : l'avis de Clubic

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