Google poursuivi en justice par d’anciens employés pour avoir violé son propre code d’honneur

01 décembre 2021 à 10h50
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Uladzik Kryhin / Shutterstock.com
Uladzik Kryhin / Shutterstock.com

Affaire plutôt cocasse pour Google, qui se voit poursuivi en justice par trois anciens employés. La cause ? Le géant américain est accusé de ne pas avoir respecté son ancien slogan « Don’t be evil ».

Si Google est considéré comme redoutable dans le paysage des nouvelles technologies, cela n’empêche pas quelques courageux de s’attaquer au géant des GAFA, au risque de s’y casser les dents. Trois anciens employés de la firme, licenciés en 2019, ont attaqué leur ex-employeur pour avoir violé son code de conduite et son fameux leitmotiv « Don’t Be Evil ».

Retournement de situation

« Don’t Be Evil » fut le grand slogan de Google, avant sa disparition en 2018 au profit de « Do the right Thing ». « N’oubliez pas… Ne soyez pas malveillants et si vous voyez quelque chose que vous ne pensez pas correct, dites-le ! » peut-on ainsi lire dans les piliers fondamentaux de Google. Un proverbe auquel prêtent allégeance tous les employés, dont ceux dont il est question dans ce litige. Rebecca Rivers, Paul Duke et Sophie Waldmanils avancent ainsi que l’organisation a violé son propre code de conduite ainsi que la loi californienne pour une histoire remontant à 2019 qui a mené à leur licenciement.

Selon Google, les trois anciens salariés ont été écartés pour avoir fait fuiter des informations « confidentielles » à la presse, en plus d’avoir mené des « recherches récurrentes en dehors en leur cadre de travail ». Rebecca, Paul et Sophie, eux, ont un récit différent : ils auraient en réalité refusé de vendre un logiciel de cloud computing à la CBP (le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis), qui à l’époque limitait fermement l'arrivée des migrants et séparait certains parents de leurs enfants.

Les salariés auraient alors fait circuler une pétition interne, proclamant que Google n’avait pas à collaborer avec cet organisme ni avec l’ICE (« Immigration and Customs Enforcement »). Un geste qui n’aurait pas été très bien perçu par la compagnie, qui se serait empressée de chasser les trois employés concernés.

Des dénonciations en masse

Cette attaque en justice des trois employés n’est pas anodine : elle survient alors qu’une vague de dénonciations a lieu dans l’industrie des nouvelles technologies et vise des titans comme Google, Amazon, Microsoft, Facebook ou encore Netflix. Plusieurs firmes sont ainsi poursuivies pour des litiges touchant à des sujets tels que le harcèlement sexuel, la désinformation ou les associations jugées douteuses avec des sociétés pétrolières.

Reste à voir de quel côté la justice tranchera. Pas évident d’égratigner un géant comme Google, mais les récents remous que connaissent d'autres entreprises majeures comme Activison-Blizzard laissent penser qu'elles ne sont pas si intouchables qu'on pourrait le croire…

Source : Vice.

Maximilien Cagnard

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Commentaires (9)

Popoulo
"proclamant que Google n’avait pas à collaborer avec cet organisme ni avec l’ICE " : Comme si un employé allait dire à son boss ce qu’il devait ou ne devait pas faire. mdr… Ca plus le secret professionnel, de vrais pépites. Google devrait les attaquer en retour sans relâche jusqu’à que ces 3 super-héros finissent sous un pont.
Blap
Ah on voit de quel cote de l’empathie vous vous trouvez au moins. Et bien sur que les employes doivent remonter les problemes d’une boite aux dirigeants
Werehog
Un employeur n’a pas tous les droits, mais il y a une différence entre quelque chose d’illégal et quelque chose de discutable d’un point de vue éthique.<br /> Si une société devait prendre en compte la sensibilité de chacun de ses employés, ce serait juste impossible… L’entreprise, on l’aime ou on la quitte ! :-p
sirifa
Donc il n’y a aucune façon d’amélioré les entreprises de l’intérieur, les grèves devraient pas existé selon vous ?<br /> «&nbsp;L’entreprise, on l’aime ou on la quitte !&nbsp;» C’est une phrase à vomir, peu de gens (voir quasiment aucune personne) ne peux ne pas travailler. Donc souvent on est condamné à travaillé, le marché du travail n’existe pas, on doit travaillé pour avoir un minimum d’argent pour survivre. Donc si, il faut changer les entreprises de l’intérieur !
cid1
Je ne crois pas que la loi aie quelque chose à dire sur un dicton que Google a adopté comme ça, sans être officiel. ça sent la tentative d’extorsion de fric à plein nez, en tout cas ils ne respectent pas ce dicton eux-mêmes.
Jean-baptiste_Argentin
Pour être tout a fait logique, il faut recadrer les faits, une entreprise montre une image d’elle même dans ces pratiques et ces choix de politique intérieure.<br /> Si Google accepte de travailler avec une entité aux choix discutables, cela doit rejaillir sur son image…<br /> Dans un autre temps, l’engagement de FORD au coté des alliés pendant la seconde guerre mondiale a amélioré son image.<br /> A l’inverse, pour la SNCF, la déportation de juifs dans des trains a eu un effet négatif sur son image d’après guerre.<br /> Plus que jamais l’étique d’une entreprise passe par le choix de ces clients.<br /> Quant au licenciement d’employés pour des raisons d’étiques internes est socialement inacceptable sur le simple principe.<br /> Être licencié pour des raisons d’étique est avant tout un choix personnel, accepteriez-vous aujourd’hui de pratiquer une discrimination ethnique ou sexuelle? Si votre entreprise vous l’imposait, quelle serait votre réaction?<br /> On manque trop de gens courageux dans les entreprises pour dire: «&nbsp;c’est vraiment pas moral ce qu’on fait là!&nbsp;».<br /> Cependant, je pense qu’un employé «&nbsp;viré&nbsp;» de chez Google pour avoir refusé d’agir contre l’étique n’aura aucune difficulté a retrouver du travail…
KlingonBrain
"proclamant que Google n’avait pas à collaborer avec cet organisme ni avec l’ICE " : Comme si un employé allait dire à son boss ce qu’il devait ou ne devait pas faire. mdr… Ca plus le secret professionnel, de vrais pépites. Google devrait les attaquer en retour sans relâche jusqu’à que ces 3 super-héros finissent sous un pont.<br /> Pour ma part, je pense que notre conscience personnelle devrait toujours se trouver au dessus des intérêts des entreprise.
Iceslash
Ou on la force à changer
Werehog
Google, 72.000 employés… comment dire… si quelqu’un se plaint, une autre personne sera ravie de prendre sa place. Beaucoup de monde voudrait travailler chez Google en fait. Le plus simple c’est de trouver une petite société qui a des valeurs si on ne veut pas travailler pour un GAFAM
Iceslash
Je ne dit pas que le changement viendrait des salariés mais plutôt des lois.<br /> cnil.fr<br /> Cookies : la CNIL sanctionne GOOGLE à hauteur de 150 millions d’euros | CNIL<br /> Le manquement à la loi Informatique et Libertés La CNIL a reçu plusieurs plaintes dénonçant les modalités de refus des cookies sur les sites web google.fr et youtube.com.<br />
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