Predator Helios 18 : notre prise en main du nouveau monstre d’Acer sous RTX 4080

Nathan Le Gohlisse
Spécialiste Hardware
20 janvier 2023 à 13h45
5
© Acer
© Acer

Annoncé au CES il y a bientôt deux semaines, le Predator Helios 18 est le nouveau Jojo les gros bras d’Acer sur le marché du PC portable Gaming. Avec lui, aucune concession (ou presque) et une addition qui flambe. Nous sommes habitués, certes, mais outre son enveloppe charnelle flambant neuve et ses composants de toute dernière génération, l’engin mise aussi sur un écran Mini-LED… décidément à la mode sur les PC portables de 2023. Voici nos impressions sur ce nouveau produit.

Pour les joueurs, Acer décline cette année encore son offre en un triptyque constitué des modèles Nitro (visant le bon rapport équipement/prix), Predator Triton (pour des machines plus haut de gamme, cherchant un équilibre entre performances et encombrement) et Predator Helios. Pour la première fois, ces derniers sont déclinés en versions 16 et 18 pouces. Lors d’un déplacement à Paris, nous avons pu découvrir la mouture de 18 pouces, la plus imposante, et pourtant moins encombrante qu’on pourrait le croire.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Un monstre qui gagne en sobriété (et qui passe au Mini-LED)

Premier constat, ce nouveau Predator est en effet moins balèze que nous l’avions imaginé lors de sa présentation au CES. Pour vous donner une idée, on reste sur un châssis peu ou prou équivalent à celui d’un modèle de 16 pouces, mais avec un écran (désormais 16:10) qui occupe mieux l’espace disponible. Comprenez donc que le passage à ce plus grand format se fait surtout en matière d’affichage et pas tellement en termes de gabarit. C’est tant mieux, même si l’on reste dans l’absolu sur le type de machine (trans)portables qu’on aura du mal à loger à la hâte dans un petit sac à dos.

On apprécie quoi qu’il en soit aussi la nouvelle approche d’Acer côté design. La marque souhaite s’orienter vers des produits gaming plus sobres et discrets. Par conséquent, l’Helios 18 en finit presque par prendre des airs de Razer Blade vaguement boursouflé. On regrette en revanche que les finitions, de bon niveau, ne soient pas aussi maniaques que chez la concurrence aux trois serpents ou sur les modèles d’Alienware. À tarif équivalent, il nous semble qu’Acer pourrait progresser encore un peu sur ce point. Impression à confirmer lors d’un test à venir.

Acer Predator Helios 18-2 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Acer Predator Helios 18-1 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Acer Predator Helios 18-4 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Difficile enfin de ne pas noter (y compris sur nos quelques photos) la sensibilité du châssis aux traces de doigts. Préparez-vous à avoir un laptop toujours un peu cracra. Plus accessoirement, la partie arrière du châssis profite d’un rétroéclairage personnalisable et de petits caches amovibles (grâce à un simple système d’aimant) permettant une petite dose de customisation supplémentaire, mais aussi et surtout d’approcher plus facilement les radiateurs arrières pour leur dépoussiérage.

Côté clavier et trackpad, Acer fait du bon travail. L’Helios 18 s’équipe en effet d’un grand clavier confortable et précis, du moins à première vue, et s’accompagne à la fois d’un pavé numérique fort bienvenu et d’un trackpad largement agrandi par rapport aux précédents modèles de la gamme Helios. Bon point. Le rétroéclairage RGB est une nouvelle fois personnalisable touche par touche (individuellement), mais Acer nous a indiqué ne pas avoir pour projet d’installer de touches mécaniques low-profile sur ce modèle. Nous aimerions pourtant trouver une telle option sur l’appareil à l’avenir tant elle apporte en confort et en précision.

Acer Predator Helios 18-6 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Acer Predator Helios 18-7 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Acer Predator Helios 18-5 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La principale nouveauté de l'Helios 18 reste néanmoins son passage à la technologie d’affichage Mini-LED. Cette dernière permet pour rappel un contraste bien supérieur à celui des dalles LCD traditionnelles, mais aussi une luminance maximale pouvant atteindre, dans le cas présent, le cap des 1 000 cd/m2. Ce grand panneau nous a fait globalement bonne impression même si nous attendons de pouvoir le sonder comme il se doit avec nos outils. La luminosité est en tout cas au rendez-vous et le gain en qualité d’image par rapport aux écrans conventionnels est effectivement notable. Cet écran couvre d’ailleurs à 100 % le spectre DCI-P3 et peut monter jusqu’à 250 Hz tout en affichant un temps de réponse de 3 ms.

Du lourd donc, mais qui ne sera disponible que sur les modèles les plus dispendieux des Helios 16 et 18… et donc à un prix prohibitif. Comptez en effet plus ou moins 4 000 euros pour le modèle que nous avons découvert en compagnie d’Acer. Pour ce tarif, on peut heureusement compter sur un Core-i9 13900HX 32 Go de DDR5 et une RTX 4080 (en 165 W). Il ne nous reste maintenant plus qu’à tester ce modèle en bonne et due forme pour savoir ce qu’il vaut vraiment en jeu face à ses principaux concurrents. Réponse d’ici quelques semaines sur Clubic.

Nitro 16 : un modèle plus abordable qui monte doucement en gamme

Nettement plus abordable, le Nitro 16 remplace le Nitro 5 (que nous avions testé il y a quelques mois) dans l’offre d’Acer avec une proposition également intéressante, mais fatalement plus basique. L’appareil, qui profite cette année d’un nouveau châssis, lui aussi plus sobre et compact que l’an passé, se contente pour sa part d’une coque en plastique plus rudimentaire que l’aluminium utilisé pour la gamme Helios, et d'un « simple » écran IPS Full HD+ ou QHD+ au format 16:10.

Il monte néanmoins en gamme par rapport à l’an passé avec un assemblage plutôt qualitatif et une fiche technique suffisamment adaptable pour aller « chercher » les joueurs aux budgets plus modestes. Son prix débute en effet aux environs de 1 200 euros en version Full HD, Core i5 et RTX 3050 (qu’Acer continue donc d’utiliser). À condition d’y investir plus d’argent, ce nouveau Nitro peut aussi adopter jusqu’à un Core i7-13700H et une RTX 4070. On hérite ainsi d’un produit capable de toucher un large public en fonction des configurations choisies.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Acer Nitro 16-3 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Acer Nitro 16-4 © © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Acer y adapte (de ce que nous avons pu voir) un excellent clavier à membrane, rétroéclairé en quatre zones, et remanie le système de dissipation pour améliorer la prise d’air au-dessus du clavier et augmenter la pression statique à l’intérieur du châssis. En théorie, le refroidissement devrait donc s’en trouver renforcé par rapport aux générations de Nitro précédentes.

Sur le plan logiciel, cela est doublé par les belles avancées du logiciel de contrôle Nitro… de plus en plus proche de celui proposé sur la gamme Predator pour contrôler la ventilation, monitorer l’usage des composants et gérer les paramètres du clavier RGB. Comme sur l’Helios 18, on retrouve enfin une touche permettant de passer d’un clic entre les différents modes de refroidissement, le tout avec un code couleur pour s’y retrouver au premier coup d’œil.

Sans déborder d’enthousiasme face à ce produit qui reste, malgré tout, un PC portable gaming assez classique, nous avons hâte de pouvoir l’éprouver plus franchement au travers d’un test en bonne et due forme.

Taïwanais au même titre qu'ASUS, MSI ou encore Gigabyte, Acer se classe cinquième (en 2021) au rang des meilleures marques et plus gros vendeurs d'ordinateurs portables du globe, et troisième en France, grâce à des gammes variées et une présence sur pratiquement tous les secteurs du marché, du Chromebook au Laptop gaming, en passant par les ultraportables, ou les PC portables conçus spécialement pour les professionnels.
Lire la suite

Nathan Le Gohlisse

Spécialiste Hardware

Spécialiste Hardware

Passionné de nouvelles technos, d'Histoire et de vieux Rock depuis tout jeune, je suis un PCiste ayant sombré corps et biens dans les délices de macOS. J'aime causer Tech et informatique sur le web, i...

Lire d'autres articles

Passionné de nouvelles technos, d'Histoire et de vieux Rock depuis tout jeune, je suis un PCiste ayant sombré corps et biens dans les délices de macOS. J'aime causer Tech et informatique sur le web, ici et ailleurs. N’hésitez pas à me retrouver sur Twitter !

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (5)

trz303
Des monstres de puissance qui chauffent tellement que la latence DPC en devient complètement claquée et impose des drops audio et vidéo sur les appli temps réel absolument insupportables sur des machines de ce tarif.<br /> Jamais compris pourquoi le test de latence DPC n’est quasiment jamais mis en oeuvre alors que c’est justement le talon d’Achille de la plus grande majorité des PC portable haut de gamme.
Nmut
D’un autre coté, pourquoi ne pas utiliser un OS temps réel quand on a ce genre de besoins? Les softs n’existent pas? Le problème n’arrive que sur les portables?<br /> J’ai un « petit » portable (5800H + 3060) que je secoue beaucoup (plusieurs jour de 100% CPU et 100% GPU) et pourtant je ne vois de variation de performances dans mes simulations (mais un boucan infernal des ventilos! ). C’est propre au très grosses configs?
trz303
C’est souvent propre aux portables ayant des cartes graphiques dédiées qui nécessitent beaucoup de refroidissement.<br /> Hors en montage vidéo par exemple, ce sont justement ce genre de portables « gaming » qui sont également utilisés pour les calculs en temps réels.<br /> Il existe un outil qui évalue la latence DPC (« DPC latency check »).<br /> Le problème est nettement moindre sur des ordi de bureau dont le refroidissement est largement plus performant.
Nmut
Je ne comprends pas trop l’utilisation de portables pour des applications lourdes. Déjà que dans mon cas, j’en veux à mon client de ne pas me laisser faire sur une machine de bureau puissante, ça serait tellement plus efficace mais c’est leur argent…<br /> Et je ne comprends pas le problème de latence avec le montage vidéo?!? En streaming pourquoi pas, je suppose que les softs étalonnent leurs débits et priorité au départ et si les performances évoluent, je comprends qu’il puisse y avoir des soucis…
trz303
Tout dépends de ton utilisation, mais beaucoup de vidéastes et de musiciens utilisent des portables puissants pour être « mobiles ».<br /> Ce ne sont pas forcément des appli lourdes, mais elles nécessitent du temps réel.<br /> Pour ma part j’ai fait beaucoup de live avec des portables, la latence DPC est un élément qui ne peut pas entrer en jeu car les pertes sont « audibles » : clicks, craquements et j’en passe.<br /> Le pire c’est que cette latence est très aléatoire selon la config et les modèles.
Nmut
Je n’y connais pas grand chose en audio, mais les drivers asio ne sont pas conçus pour ça?<br /> Et ça m’étonne qu’une machine un peu moderne soit affectée par ce genre de problème. En embarqué, on avait 4 flux 5.1 en parallèles avec traitement audio live sur un petit ARM, alors sur un PC…
trz303
La latence DPC est « interne » au PC et dépends de l’OS, du bios et des drivers des composants. Le plus souvent elle est le fait du système de refroidissement, de la gestion de la puissance du CPU, de certains drivers wifi ou bluetooth voire USB et surtout du la technologie qui gère la vitesse du CPU par rapport à la chauffe (limitation volontaire par paliers).<br /> Les drivers ASIO ne peuvent pas régler eux même ce genre de problème « externe ». Et même en augmentant les buffers audio au max, si la latence DPC est haute cela ne corrigera pas les glitches audio.<br /> La seule solution est alors de passer sur un OS reconnu comme ayant moins de problème (win 10 v1809, par exemple), la désactivation du matériel (wifi, bluetooth), l’utilisation du gpu interne à la carte plutôt que le GPU de la carte graphique dédiée (pour autant que cela soit possible) etc…<br /> Mais sur une machine à plus de 3000€ c’est un peu rageant de désactiver du hardware juste pour éviter des latences DPC.<br /> Le problème c’est que les constructeurs s’en foutent de se problème, et ne font rien pour le minimiser. C’est au consommateur d’aller trifouiller le bios, faire des essais à n’en plus finir sur l’opti du cpu, les drivers etc… et franchement quand on est musicien on a d’autres chose à faire.<br /> Je ne sais pas si la latence DPC est un soucis sur ARM, je sais qu’elle est également problématique sur certains Mac portables (génération intel à priori) mais je n’ai pas cherché plus loin vu que j’ai déjà eu du mal à fixer mes problèmes
Nmut
Le genre de problème que tu rencontres me semble quand même plus un problème de plateforme inadaptée. Il te faut un OS temps réel sur du hardware non optimisé… Un PC n’est absolument pas fait pour ce genre d’utilisation, justement à cause de tous les mécanismes d’adaptation / OC non controlés / non controlables, les interruptions hardware et le fonctionnement de l’OS.
trz303
Si si le PC est très bien adapté, mais il faut un PC de type « tower » avec un refroidissement actif du CPU. Il y a très peu de problème de latence DPC sur ce type d’ordi.<br /> Le problème c’est vraiment sur les grosses config de PC portables avec gpu dédiés dont le refroidissement nécessite bien plus que deux ventilos sous un capot ridiculement fin.
Nmut
Mais la puissance des machines à GPU discret est-elle vraiment nécessaire? Est-ce que tu connais la puisance de calcul nécessaire? C’est programmé en OpenCL (très sensible au matériel…)?<br /> C’est intéressant comme problématique, même (surtout? ) si c’est très particulier.
trz303
Non des machines à GPU type RTX et Cie n’est pas nécessaire (pour l’instant, car la technologie actuelle en audio n’utilise pas encore la puissance de calcul du GPU car beaucoup de Station de travail audio n’ont pas de GPU hors de ceux « built-in » de la carte mère).<br /> Cela dit les PC portable à gros CPU sont quasiment systématiquement des PC « gamers » ayant un GPU.<br /> Il n’y a que très peu de série de PC portable basé sur des i9 sans un gros GPU.<br /> Ca se comprend pour de la vidéo (montage, etc…) mais pour de l’audio il est difficile de trouver des modèles à gros CPU sans gros GPU qui tirent en bas le système temps réel à cause de ces fichu latence DPC.
Nmut
Ok.<br /> C’est curieux car il me semble que le traitement su signal demande des calculs que les GPU accélèreraient de manière très significative, en tout cas ce que font les DSP audio. Sauf bien sur si les CPU sont assez largement assez puissants, ce qui me semble le cas (voir mon exemple de système multimédia embarqué ou le petit proc gérait du multi canaux alors que ce n’était qu’une partie de son « boulot »).<br /> Tu peux me donner des détails sur les calculs effectués: filtrage, multiplexage, compression, …? Quels sont les flux (compressés, plusieurs flux multi-canaux, 48khz ou plus, 16 bits ou plus, …)?
trz303
Pour le support des calculs sur GPU il faudrait déjà qu’il y ait une norme … c’est pas gagné …<br /> Et en ce qui concerne les calculs c’est tout ce qui se fait dans un Workstation audio :<br /> génération des sons via synthés virtuels (plusieurs différents par projets)<br /> lecture d’échantillons temps réel<br /> tout types d’effets temps réel (filtres, comp, delay, reverb à impulse etc…)<br /> summing des pistes (mixage)<br /> généralement en 24 bits 48khz<br /> Mais c’est quelque chose de très courant sur ordi depuis presque 20 ans …
Nmut
trz303:<br /> Pour le support des calculs sur GPU il faudrait déjà qu’il y ait une norme … c’est pas gagné …<br /> OpenCL est là pour ça! C’est relativement simple, performant et portable. il n’y a que l’optimisation suivant les plateformes qui fait s’arracher les cheveux, mais en général on en a pas besoin vu la puissance de calcul, même d’un « bête » IntelHD.<br /> Tout ce que tu me cites, c’est ce que j’imagine, je ne vois pas pourquoi on aurait besoin de grosse puissance de calcul, on reste sur du traitement du signal de base, si un ensemble proc / système / soft récent a des ratés, c’est vraiment étrange.<br /> En y réfléchissant, je pense que si les softs sont très anciens, ça peut générer des problèmes sur des machines récentes (genre soft 32 bits, gestion des interruptions old school, …). Tu aurais des forums technique ou le problème est discuté?
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet