Test Apple MacBook Pro 14 (2023) : le M2 Pro pour les dominer tous

C'est l'heure du refresh pour les MacBook Pro. Après une première version sortie en 2021, le MacBook Pro 14 est remis au goût du jour avec le flambant neuf M2 Pro. De son côté, le MacBook Pro 16 évolue aussi, avec la possibilité de le configurer en M2 Pro ou M2 Max. Quelles sont les nouveautés du MacBook Pro 14 M2 Pro, et justifient-elles de casser sa tirelire ? C'est ce que l'on va voir dans ce test.

Après avoir repoussé le lancement de ses nouveaux MacBook de quelques mois, Apple a finalement dévoilé lors de sa keynote tous les détails sur ses nouveaux laptops destinés principalement aux professionnels. La nouveauté principale du MacBook Pro 14, c'est bien entendu le nouveau SoC d'Apple Silicon, le M2 Pro. Mais la marque à la pomme a aussi travaillé la connectivité et la connectique pour proposer du Wi-Fi 6E et un port HDMI 2.1. Nous n'aborderons pas en détail dans ce test les éléments qui n'ont pas évolué par rapport au modèle de 2021 (webcam, clavier, haut-parleur, trackpad, etc.).

Celui-ci repose toujours sur la même architecture ARM qui anime les iPhone et iPad récents, ce qui permet à Apple d'obtenir une osmose parfaite entre le logiciel et le matériel, et de maximiser les performances et l'autonomie par rapport aux anciens processeurs Intel.

Design : rien de nouveau à l'horizon

Vous l'aurez sûrement remarqué, mais le design du MacBook Pro 14 n'a quasiment pas évolué depuis le modèle sorti en 2021, qui avait pour sa part bénéficié d'une vraie refonte. Mais, est-ce vraiment une mauvaise chose, tant celui-ci est aussi minimaliste que réussi ?

La qualité des matériaux, la précision de l'assemblage, tout est absolument impeccable, et l'aspect premium du produit n'en est que renforcé. Certains regretteront encore l'absence de la Touch Bar, pourtant peu utile. En revanche, le clavier introduit en 2021 fait des merveilles, avec une frappe agréable et réactive, et l'intégration de Touch ID pour le déverrouillage biométrique.

Pour notre part, l'encoche sur l'écran ne pose aucun problème, puisque nous sommes habitués depuis longtemps à l'encoche ou la bulle Dynamic Island des iPhone modernes. Nous regretterons seulement qu'Apple n'en ait pas profité pour ajouter un capteur Face ID. En définitive, même si le design est toujours aussi réussi, nous n'aurions pas boudé quelques touches de nouveauté pour marquer franchement le saut générationnel.

Écran : le mini-LED toujours aussi bon

Comme pour le design, l'écran Liquid Retina XDR fondé sur la technologie mini-LED n'évolue pas d'un iota. Mais rassurez-vous, il reste probablement l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur écran du marché pour cette diagonale d'image. La technologie mini-LED permet d'obtenir un contraste et des noirs parfaits, mais avec une luminosité plus importante que ce que propose l'OLED. L'écran offre donc une définition 3K (3 024 x 1964 pixels) et une densité de 254 pixels par pouce. L'écran affiche une luminance générale de 1 000 nits, avec des pics de luminosité pouvant monter à 1 600 nits, ce qui promet un affichage HDR de qualité. En revanche, on remarque toujours un effet de blooming plus important que sur une dalle OLED.

Les noirs sont parfaits, et les angles de vision, très larges © Colin Golberg pour Clubic

Le ProMotion, cette technologie qui permet de passer dynamiquement de 24 à 120 Hz en fonction des utilisations et des contenus affichés à l’écran, est toujours au programme. En résulte une impression de fluidité parfaite lors du scroll d'une page web ou de la navigation entre les applications. Dans tous les scénarios que nous avons pu tester, l'écran de ce MacBook Pro 14 s'est montré absolument parfait.

Performances et autonomie : aussi puissant qu'efficace

Si l'on vient de voir que côté design et écran, le MacBook Pro 14 n'évolue pas vraiment, c'est réellement à l'intérieur que tout se passe. La grande nouveauté qu'Apple met en avant sur cette génération, c'est bien sûr le M2 Pro.

Les nouveaux SoC M2 Pro et M2 Max sont des versions améliorées bénéficiant d'un nouveau process de gravure en 5 nm (N5P). L'architecture globale n'est pas chamboulée, mais par rapport au M2 utilisé dans le MacBook Air de 2022, le M2 Pro profite de plus de cœurs efficients. Le nombre de cœurs performants reste, lui, identique. Il est disponible en deux versions : 4 cœurs efficients + 6 cœurs performants + 16 cœurs GPU, ou 4 cœurs efficients + 8 cœurs performants + 19 cœurs GPU. Notre modèle de test prêté par Apple est équipé de la seconde option, la plus puissante en M2 Pro, vendue à 2 999 euros, contre 2 399 pour le M2 Pro standard.

Les nouvelles puces M2 (Pro et Max) supportent dorénavant le single-core boost, ce qui permet aux cœurs efficients d'atteindre les 2,424 MHz et aux cœurs performants de se hisser jusqu'à 3,264 MHz en fonctionnement multicœur. En fonctionnement single-core, les cœurs performants peuvent atteindre 3,504 MHz. Comme pour les M1 Pro et Max, la différence principale entre les deux puces se concentre sur les cœurs GPU (19 pour le plus « petit » M2 Pro versus 38 sur le plus costaud des M2 Max).

Notez que la version de base du MacBook Pro 14 embarque 16 Go de RAM unifiée, et que passer à 32 Go vous demandera de débourser 460 euros supplémentaires.

À gauche, sur secteur, à droite, sur batterie. La M2 Pro délivre des performances presque identiques dans les deux scénarios © Clubic

Sur Cinebench, le M2 Pro obtient 14 746 points en multi-core et 1 610 points en single-core, soit une amélioration de 10 % en single-core par rapport au M1 Pro et 25 % en multi-core. Sur Geekbench, le M2 Pro est également près de 20 % plus rapide que le M1 Pro sur la partie GPU. Au-delà des performances en hausse par rapport à la génération précédente, l'intérêt réside principalement dans le fait que ces performances sont maintenues dans le temps, même sur batterie. Aucun PC sous Windows ni aucun Mac Intel ne proposera des performances aussi importantes sur batterie, et surtout aussi longtemps.

À l'usage, le MacBook Pro 14 est parfaitement réactif et fluide, mais en réalité, c'est seulement sur des applicatifs lourds qu'il fera la différence par rapport à la génération précédente, tant celle-ci était déjà puissante. À titre indicatif, nous avons exporté une vidéo en 8K de 3 minutes et 10 secondes en moins de 2 minutes sur Final Cut Pro. Et ce, dans un silence absolu, sans même que les ventilateurs ne se déclenchent. Nous avons pu continuer à travailler en écoutant de la musique, avec des dizaines d'onglets ouverts dans Safari, sans le moindre ralentissement ou accroc. C'est à peine si la surface du MacBook est devenue tiède au niveau de la jonction entre l'écran et le clavier. Impressionnant.

Lors de son briefing, Apple nous a fait plusieurs démos pour nous montrer l'efficacité du M2 Pro sur des logiciels de création 3D, avec la possibilité de travailler sur des fichiers incroyablement lourds en temps réel tout en prévisualisant les scènes 3D en cours de rendu.

Les cœurs GPU supplémentaires par rapport au M1 Pro profiteront aussi aux joueurs, même si le jeu (hardcore) reste une pratique peu adaptée aux Mac, peu importe le modèle. Sachez que des versions optimisées pour Metal (l'API graphique d'Apple) de Resident Evil Village et No Man's Sky sont désormais disponibles et fonctionnent plutôt très bien sur ces nouvelles puces.

À gauche, le modèle 2023, à droite, celui de 2021 © Clubic

Il y a peu, plusieurs testeurs ont relevé des débits en lecture/écriture plus faibles sur le SSD fourni avec le modèle de base du MacBook Pro 14 (2023) tarifé à 2 399 euros. Notre modèle étant celui le plus cher, en M2 Pro (2 999 euros), nous n'avons pas pu vérifier ces informations. Au contraire, la cuvée 2023 est plus rapide encore que celle de 2021 et se classe parmi les meilleurs élèves sur PC portable. Les débits en lecture atteignent 6 626,42 Mo/s et 7 764,76 Mo/s en écriture.

Enfin, terminons par un point essentiel : l'autonomie. De ce côté-là, Apple est toujours le roi, avec la maîtrise complète du matériel et du logiciel permettant d'atteindre plus d'une journée complète d'utilisation sans aucun problème. Nous avons démarré la journée vers 9 h, travaillé essentiellement avec des outils web (sur le navigateur Brave), exécuté tous les benchmarks lourds de ce test, écouté de la musique, transcodé des fichiers vidéo en 8K, joué un peu (pour les besoins du test, bien sûr), et l'alerte de batterie faible n'est apparue qu'en fin de soirée, après un épisode de l'excellente série The Last of Us en 4K HDR. Précisons également que la sortie de veille est instantanée, la reprise des applications aussi. En utilisation bureautique, sans tâches particulièrement lourdes, vous pourrez facilement tenir une bonne journée et demie sans avoir à le recharger.

Connectivité et connectique : enfin du neuf

Au rayon des nouveautés mises en avant par Apple sur cette génération, la connectique et la connectivité ne sont pas en reste. En ce qui concerne la connectique, le très attendu HDMI 2.1 débarque enfin, autorisant un flux en 4K240 ou 8K60. En utilisant les ports Thunderbolt 4, il est également possible d'utiliser simultanément deux moniteurs en 6K60. Utile pour les utilisateurs qui font du montage vidéo ou de la création graphique, domaine dans lequel la machine excelle.

Les ports de la tranche gauche et droite du MacBook Pro 14 © Apple

Les modèles de MacBook de 2021 n'utilisaient que la bande des 80 MHz pour leur connexion WLAN, ce qui avait un impact négatif sur les débits. Pour les modèles de cette année, Apple introduit le Wi-Fi 6E et le Bluetooth 5.3, ce qui offre des débits bien supérieurs. Nous avons testé le Wi-Fi 6E sur notre réseau Mesh à base de Deco XE75 de TP-Link, et pour faire simple, le MacBook Pro 14 de cette année est près de deux fois plus rapide en envoi/réception que le modèle de 2021. Nous avons pu atteindre 1 653 Mbits/s en download et 1 721 Mbits/s en upload. De quoi être largement tranquille pour l'avenir, le Wi-Fi 6E étant encore très peu répandu.

MacBook Pro 14 M2 Pro : l'avis de Clubic