Avis Parallels Desktop 18 (Test 2023) : le roi de la virtualisation sur Mac M1

14 septembre 2022 à 09h20
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Parallels Desktop M1 © © Parallels

Sans aucun doute la solution de virtualisation la plus populaire sur Mac, Parallels Desktop a également été la première de son genre à travailler sur la compatibilité totale avec la nouvelle architecture processeur d'Apple. Est-elle la meilleure pour autant ? C'est ce que nous allons voir dans cet avis.

Les connaisseurs de l'écosystème logiciel ne sont pas étranger à Parallels Desktop. L'hyperviseur de Parallels, Inc. est à la virtualisation ce qu'Intego est à la sécurité. Autrement dit, ses développeurs ont choisi de complètement se dédier au Mac, délaissant d'autres plateformes comme Windows ou Linux. Arrivé premier dans la course à une solution native sur les processeurs M1, il semblerait que le pari soit gagnant.

Parallels Desktop
  • Le téléchargement direct de Windows 11 sans quitter l'application
  • Compatibilité native avec Apple Silicon
  • Configuration simplifiée de la machine virtuelle
  • Perméabilité entre Windows et macOS
  • Une grille tarifaire complexe
  • Toujours plus cher
  • Quelques saccades lors de séances de jeu

Compatibilité et performances : un pas de géant pour Windows 11

Avec Parallels Desktop 17, Corel signait la première solution de virtualisation professionnelle capable de faire tourner Windows sur les processeurs Apple Silicon. Tout comme pour VMWare Fusion, le soft demandait un fichier ISO de Windows 10 ou 11 compilé pour les processeurs ARM. Toutefois le parcours d'installation n'était pas simple. Il faut dire que les builds ARM de Windows ne courent pas les rues, Microsoft n'étant pas très enclin à partager cette version de son système d'exploitation en-dehors de son programme Windows Insider.

Auparavant, Parallels Desktop demandait à ses utilisateurs d'adhérer au programme Windows Insider pour utiliser Windows on ARM
Auparavant, Parallels Desktop demandait à ses utilisateurs d'adhérer au programme Windows Insider pour utiliser Windows on ARM

Parallels Desktop 18 prend le taureau par les cornes et se passe entièrement de ce détour par Windows Insider pour faire l'acquisition d'un build compatible. C'est simple : dès le premier lancement et en l'espace de quelques clics, on peut se retrouver avec une machine virtuelle faisant tourner Windows 11 dans l'une de ses différentes déclinaisons (Home, Pro ou Entreprise). Bien-sûr, le temps de téléchargement de Windows dépendra de votre connexion, mais une fois passée cette étape, le processus est extrêmement rapide et on se retrouve devant un bureau Windows flambant neuf.

parallels desktop 18 windows 11

Une fois la machine virtuelle configurée (nous reviendrons sur ce processus dans partie suivante), les performances sont bonnes. Difficile de juger objectivement en l'absence de concurrent direct, mais force est d'avouer que Windows tourne comme un charme sur notre Macbook Air M1 doté de 16Go de RAM. La machine virtuelle avec la moitié de la puissance de calcul du SoC et 6Go de RAM tourne de manière fluide et sans bug. Comparée à la version Intel sur un Mac au budget similaire, les gains en performance sont notables. Mais là où cette version native de Parallels brille vraiment, c'est sur le gain en autonomie. Cette version consomme jusqu'à 2x moins d'énergie sur notre Macbook que sur un modèle Intel équivalent de la même année (2020).

On retrouve sur le bureau de Windows un accès direct aux fichiers du Mac
On retrouve sur le bureau de Windows un accès direct aux fichiers du Mac

Parallels Desktop et le gaming, une relation qui continue de s'épanouir

L'un des aspects les plus surprenants de Parallels Desktop 18 est sa gestion des applications 3D comme les jeux. Comme Windows domine le marché des ordinateurs, les développeurs en ont fait la plateforme privilégiée pour les jeux, et beaucoup d'anciens jeux qui ont des versions Mac ne peuvent plus s'exécuter plus soit à cause de l'incompatibilité avec l'architecture ARM malgré Rosetta 2, soit à cause de la fin du support des applications 32-bit dans macOS. Parallels peut aider à combler ce fossé et permettre aux utilisateurs de Mac de jouer à nouveau.

Tout ne fonctionne pas, et il y a quelques raisons à cela. Les titres modernes comme Halo : Infinite et DOOM : Eternal ne fonctionnent pas, tout comme des titres comme Valorant qui dépendent d'un logiciel anti-triche au niveau du matériel qui est incompatible avec un logiciel de virtualisation comme Parallels. Citons également DirectX 12, cette API graphique exclusive à Windows, et dont la « traduction » vers l'API Metal de macOS donne du fil à retordre aux développeurs de Parallels.

Le logiciel de virtualisation prend cependant en charge les versions antérieures de DirectX, ce qui signifie que de nombreux jeux peuvent s'exécuter parfaitement comme The Witcher 3, Age of Empires II : Definitive Edition, Inscryption, Mass Effect Legendary Edition et Titanfall 2. De nombreux autres jeux sont également jouables, comme Grand Theft Auto V, Valheim et Metal Gear Solid V : The Phantom Pain.

Vous aurez encore plus de succès avec les jeux plus anciens, dont beaucoup ont des versions Mac incompatibles avec le matériel moderne. Prenons l'exemple de Half-Life et Half-Life 2. Ces classiques de Valve ne sont disponibles que sous forme d'applications 32 bits, même si vous possédez les versions Mac. Cela signifie que vous ne pouvez pas faire tourner ces jeux (ou leurs dérivés comme Counter-Strike ou Team Fortress 2) sur un Mac moderne, car Apple a abandonné le support des applications 32 bits.

Aparté sur les manettes de jeu

Avec Parallels Desktop 18, un bug prévenant l'utilisation de manettes de jeu a été corrigé. Lors de nos tests, la Dualshock 4 que nous avons utilisé a été automatiquement reconnue comme une manette de Xbox 360 à la manière du soft DS4Windows. Cela lui assure une compatibilité avec la majorité des jeux même si ceux comprenant une prise en charge des manettes Playstation afficheront alors une interface habillées de boutons Xbox. Si l'idée est ingénieuse, on aurait apprécié que l'application nous laisse le choix quant à l'utilisation de cette fonctionnalité.

parallels desktop 18 windows 11

D'émulation en émulation

En plus de son passage natif à Apple Silicon, Parallels Desktop a profité du travail titanesque d'optimisation de Microsoft sur les versions ARM de Windows, en particulier sur l'émulation des logiciels x64 (64-bit) et x86 (32-bit). Auparavant incompatible avec plus de 90% des logiciels, Windows ARM a gagné en décembre 2020 la capacité d'émuler ces programmes, au prix de performances moindres. Pour la bureautique ou la navigation web, cela ne se sent pas vraiment mais il en sera autrement dans des tâches plus lourdes.

Beaucoup utiliseront Parallels Desktop pour virtualiser Windows 11, les développeurs le savent. Mais mentionnons tout de même quelques autres systèmes d'exploitation ARM et x86 compatibles :

  • macOS Monterey/Ventura
  • Windows 10
  • Ubuntu
  • Fedora
  • Debian
  • Kali Linux

Interface et fonctionnalités

En tant que solution de virtualisation, Parallels Desktop ne réinvente pas la roue mais propose quelques fonctionnalités originales qui visent à brouiller les frontières entre macOS et le Windows virtualisé. Ainsi, il est possible de partager des dossiers entre les deux systèmes d'exploitation mais également de faire du glisser-déposer dans les deux sens. Il en va de même pour les textes et les images en copier-coller. De plus, Parallels se dote d'un mode « Coherence ». Ce dernier permet de faire disparaitre la machine virtuelle et d'afficher les logiciels Windows ouverts directement dans le dock du Mac. Cela fonctionne également dans l'autre sens puisqu'on trouvera sur le bureau du Windows virtualisé un dossier donnant accès aux fichiers du Mac.

Parallels Desktop interface
Parallels Desktop interface

En plus de faciliter le téléchargement d'images disque de Windows, l'hyperviseur offre une configuration simplifiée de la machine virtuelle avec des étapes simples, même si l'utilisateur reste libre de tout faire à la main. Dès le départ, les ISO présents sur les disques sont identifiés et le choix sera donné entre un usage principalement bureautique et un autre orienté vers le gaming. Des préréglages seront alors appliqués mais ceux-ci pourront être modifiés juste après dans la suite de la configuration.

Parallels Desktop interface

Lors de la configuration, une grande liberté est laissée à l'utilisateur. Mais force est de constater que les paramètres de base sont assez bons pour la majorité des utilisateurs. Si nous devions vraiment chipoter, on reprocherait le manque de RAM attribuée sur les Mac équipés de 16GB de mémoire vive ou plus. Côté hardware, les pilotes qui étaient déjà très bien gérés dans la version précédente sont encore améliorés ici, et il sera sans doute plus sage de ne rien modifier. La sauvegarde de la machine virtuelle se fait grâce à la Time Machine.

Parallels Desktop interface

Support client et tarifs

Parallels Desktop propose deux types d'offre. Il est possible d'acheter une licence classique donnant accès à la version actuelle du logiciel ou de partir sur un abonnement d'un an. Ajoutez à ça différents tiers selon les fonctionnalités et le statut juridique (entreprise ou particulier) et la lecture de la grille tarifaire en devient quelque peu difficile. Voici les prix selon les éditions et le type de licence :

  • 99,99€ pour l'édition standard (achat unique).
  • 69,99€ pour une mise à niveau d'une ancienne édition standard vers la version actuelle (achat unique).
  • 119,99€ pour la Pro Edition (abonnement annuel).
  • 69,99€ pour une mise à niveau d'une ancienne édition standard vers la version Pro (abonnement annuel qui repasse au tarif mentionné juste au-dessus l'année d'après).
  • 149,99€ pour la Business Edition (abonnement annuel).

Avec les abonnements annuels, vous bénéficiez d'une assistance par mail, téléphone et chat pendant toute la durée de celui-ci. Avec les licences perpétuelles, vous bénéficiez d'une assistance par mail, téléphone et chat d'une durée de 30 jours.

Notons également l'augmentation de prix significative (de l'ordre de 20 à 30 € selon la licence) sur ce 18ème cru. En l'absence de concurrence (VMWare pour Mac ARM est toujours en bêta à l'heure où ces lignes sont écrites), il semble que Parallels Desktop puisse se le permettre.

Conclusion

Parallels était déjà très abouti sur Mac avant la transition vers les SoC Apple Silicon, et ce n'est que plus vrai aujourd'hui. En attendant que VMWare rattrape son retard, il s'agit tout simplement de la meilleure solution de virtualisation pour les Mac Apple Silicon (M1 ou M2). En dehors de sa grille tarifaire incompréhensible, il y a peu de choses à lui reprocher. Les mises à jour sont régulières et les développeurs réactifs.

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Parallels Desktop est le meilleur et le seul choix sérieux de solution de virtualisation à ce jour compatible avec l'entièreté des Mac vendus par Apple. On peut en venir à oublier qu'on utilise deux systèmes d'exploitation différents en mode cohérence tant tout est fluide et stable. Sa facilité d'utilisation en fait une solution pour tous, que vous soyez un débutant qui souhaite jouer sur un Mac ou un professionnel qui a besoin de logiciels particuliers. Un logiciel tout indiqué pour les utilisateurs Mac en manque de Windows.

Les plus

  • Le téléchargement direct de Windows 11 sans quitter l'application
  • Compatibilité native avec Apple Silicon
  • Configuration simplifiée de la machine virtuelle
  • Perméabilité entre Windows et macOS

Les moins

  • Une grille tarifaire complexe
  • Toujours plus cher
  • Quelques saccades lors de séances de jeu
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Commentaires (6)

alsaco67
J’ai installé la version d’évaluation sur mon MacBook Pro 14 pouces car j’ai absolument besoin d’un logiciel qui n’existe que sur Windows. L’installation s’est faite sans problème avec téléchargement chainé de windows 11 (au passage, qui n’a rien à envier à MacOS, très agréablement surpris). Mon Soft fonctionne , j’ai acheté la licence. A défaut de double boot au démarrage comme avant avec les modèles avec puces Intel, c’est un excellent logiciel pour utiliser Windows.
merotic
Mais que faire de W11 quand on bosse de la photographie?<br /> On ne peut plus afficher le contenu du dossier sur les icônes des dossiers.<br /> Quand on souhaite un rapide coup d’œil, ça nous oblige à utiliser un logiciel de visionneuse.<br /> C’est mon gros reproche à Mac OS: les dossiers dans aperçu du contenu.
laurent_saguet
Pour avoir une réponse du maximum de processeurs il faut passer en version pro<br /> J’utilise MS PROJECT sur mon mac
Pernel
Quels sont les différences entre les versions ?
fg03
J’imagine qu’i ne faut surtout pas un Mac avec les options de bases 8Go de RAM et 256Go de SSD. Merci de préciser qu’Apple commercialise des machines qui sont obsolètes dès leur vente.<br /> Quant à Windows, j’avais oublié comment c’était un OS sinistré au boulot : je démarre l’ordinateur je suis obligé de venir 5 à 10 minutes à l’avance car sinon je n’ai pas le temps de démarrer l’ordinateur, lancer l’application. Oui il est vrai à l’education nationale ils n’ont pas mis des ASUS ROG dans les classes. Ce sont des merdes avec 4Go de RAM un processeur (pardon une bouse dont j’ai oublié le nom et j’ai pas eu le temps de regarder le type de disque… surement un SSD à plateau lol)<br /> Mon Pentium 90 était aussi rapide y a 30 ans. On a vachement progressé !<br /> Grace à loi de Moore on a doublé tous les 2 ans… mais on n’a pas gagné une once de rapidité dans l’usage quotidien des outils numériques Word 95 était plus rapide et moins buggé que LibreOffice
mrassol
dire que Windows est naze parce que ton employeur te mets une machine completement moisie c’est ne pas y connaitre grand chose en informatique …
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