Neuralink passe à la vitesse supérieure. L'entreprise d'Elon Musk participe à une vaste étude qui vise à développer un « œil bionique intelligent ».

- Neuralink, dirigée par Elon Musk, collabore avec des chercheurs pour développer un œil bionique intelligent, Blindsight.
- Le dispositif vise à permettre aux aveugles de percevoir visuellement grâce à des impulsions électriques au cortex.
- L'étude, encore exploratoire, utilise l'IA pour analyser les scènes visuelles et améliorer la qualité de vie des patients.
Après avoir testé avec succès son implant N1 sur deux patients paralysés, Neuralink a révélé son intention de développer Blindsight. Concrètement, ce dispositif a pour objectif de « permettre à ceux qui ont perdu leurs deux yeux et leur nerf optique de voir », promettait Elon Musk il y a quelques mois. En s'alliant à des chercheurs américains et espagnols, la société marque une étape significative dans son projet.
Aider les personnes atteintes de cécité à retrouver la vue
L’étude, lancée avec des scientifiques de l’Université de Californie à Santa Barbara et l'université Miguel Hernandez à Elche, vise à poser les bases d’un œil bionique intelligent. L’idée : créer une prothèse visuelle capable de compenser une cécité profonde, et contrairement aux dispositifs classiques qui stimulent la rétine, ce système ciblerait directement le cortex visuel du cerveau, grâce à des impulsions électriques générées à partir d’images captées par une caméra.
À terme, cette technologie pourrait permettre à des personnes aveugles de reconnaître des visages, de se déplacer dans des environnements extérieurs, de lire un texte ou encore d’accomplir certains gestes du quotidien de manière plus autonome. Pour y parvenir, l’étude va explorer différents modes de stimulation cérébrale, et s’appuiera notamment sur l’intelligence artificielle (IA) pour analyser la scène visuelle et mettre en évidence les éléments importants.
Pour faire simple, il ne s’agit pas de restaurer une vision naturelle, mais de construire une forme de perception visuelle utile et adaptée aux tâches concrètes de la vie réelle. De quoi offrir un gain immédiat de qualité de vie aux patients concernés.

Un double enjeu
Pour l’instant, il ne s’agit encore que d’une phase exploratoire. L’étude repose ainsi sur des patients déjà équipés d’implants visuels, notamment CORTIVIS, une technologie existante : les chercheurs leur font réaliser des tâches simples tout en testant différentes méthodes de stimulation cérébrale. Des volontaires voyants participent également, afin de comparer les performances et mieux comprendre les effets perçus par les patients implantés.
Neuralink ne fournira ses propres participants qu’ultérieurement, dès que ses implants seront disponibles pour cet usage. Le dispositif Blindsight n’a pas encore été testé chez l’humain, mais la société vise une commercialisation d’ici à 2030. En attendant, elle doit encore valider les protocoles de stimulation, l’affinement des algorithmes d’analyse visuelle et l’évaluation de l’expérience perceptive des patients.
L’enjeu est donc double. Il est question de franchir des barrières technologiques encore importantes, et de prouver que cette approche peut offrir un véritable bénéfice fonctionnel aux personnes atteintes de cécité. Et lorsque l'on connaît les ambitions démesurées d'Elon Musk, il n'est pas exclu qu'il envisage, à terme, des usages dignes de la science-fiction pour ce type de systèmes.
Sources : Bloomberg, National Library of Medicine