Le géant Google, qui ne dispose pas encore de centre de données en France, aurait choisi son terrain pour y installer sa première infrastructure. Il se situe près de Châteauroux, et pourrait lui coûter des dizaines de millions d'euros.

Google va-t-il débarquer dans l'Indre ? Le géant américain envisage de s'offrir un terrain de près de 200 hectares (quatre fois la taille du Disneyland Park de Marne-la-Vallée), pour y construire son premier data center en France. L'opération, qui pourrait coûter autour de 58,5 millions d'euros pour le seul terrain, est conduite par Tricolore Computing, une filiale de Google.
L'Indre coche toutes les cases pour le data center Google
C'est donc l'Indre qui semble avoir séduit Google, pour des raisons bien précises, figurez-vous. Comme nous l'apprend La Nouvelle République, Gil Avérous, le maire de Châteauroux, évoque des caractéristiques « financières, géologiques et techniques » idéales, « y compris la desserte électrique puisqu'il y a beaucoup de renforcement par RTE qui est en cours ». La zone d'activités d'Ozans coche toutes les cases recherchées.
Ce projet pharaonique transformerait l'économie locale. Les autorités préfectorales anticipent des « conséquences très importantes » en termes de développement pour Châteauroux Métropole et tout le département par extension. La construction échelonnée et l'exploitation future génèreront, si le projet aboutit, de nombreux emplois sur le long terme.
Pour Gil Avérous, l'enjeu dépasse largement le stockage de données. « Ce sont des chantiers qui durent assez longtemps sur les gros data centers », souligne l'élu. Le premier centre de données français de Google représenterait un symbole fort pour le territoire berrichon. Le géant dispose d'infrastructures en Irlande, aux Pays-Bas, en Belgique, au Danemark, en Finlande, en Allemagne, en Norvège et au Royaume-Uni, mais pas encore dans l'Hexagone.
La France Insoumise et les écologistes s'opposent au projet Google
L'idée de Google ne plaît pas à tout le monde. La France Insoumise (LFI), par exemple, monte au créneau contre cette implantation qui sera forcément énergivore. Le parti dénonce un site d'Ozans qui « ne dispose pas de la capacité électrique nécessaire pour accueillir un tel projet ». L'infrastructure actuelle serait en l'état insuffisante.
L'impact environnemental cristallise aussi les tensions, chez les écologistes mais pas que. LFI pointe la consommation massive d'électricité pour faire tourner les serveurs 24h/24 et les millions de litres d'eau nécessaires au refroidissement. « Pendant qu'on nous parle de sécheresse et de sobriété, on déroule le tapis rouge à une multinationale américaine qui réclame des millions de litres d'eau pour faire tourner ses machines », dénonce le parti.
Reste que rien n'est encore gravé dans le marbre. Google n'a pas pris sa décision définitive, et le conseil communautaire doit encore valider aujourd'hui la cession du terrain à la filiale Tricolore Computing. Toutes les conditions semblent sur le papier réunies pour accueillie Google dans l'Indre !