En France, les fraudes par deepfake et documents d’identité synthétiques enregistrent des croissances respectives de 700% et 281% en un an. Selon une étude Sumsub, l’e-commerce et les cryptoactifs deviennent les cibles principales de ces attaques.

Les fraudes liées aux deepfakes en hausse de 700% en France ©Shutterstock
Les fraudes liées aux deepfakes en hausse de 700% en France ©Shutterstock

Oubliez les graphistes talentueux travaillant pour des réseaux mafieux à falsifier des documents. L'usurpation d'identité se met au goût du jour et adopte rapidement l'intelligence artificielle.

Une explosion des fraudes numériques, portée par l’IA

Entre le premier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025, la France a vu les fraudes par deepfake bondir de 700%, tandis que les documents d’identité synthétiques progressaient de 281%. Cette tendance s’observe à l’échelle mondiale : au Canada, notamment, avec une hausse de 3400% pour les deepfakes contre 1100% en Allemagne et 900% en moyenne pour l'Europe. En Asie-Pacifique, la progression atteint 1100%, avec des pics à 1900% à Hong Kong et 1500% à Singapour. Les États-Unis enregistrent également une augmentation de 700% sur la même période.

En parallèle, la fraude par documents d’identité synthétiques explose : +378% en moyenne en Europe (+566% en Allemagne), +356% aux États-Unis. Logiquement, la démocratisation de l'IA se traduit par une baisse de la falsification documentaire traditionnelle dans de nombreuses régions : -64 % en Amérique latine, -82% en Afrique, -44% en Amérique du Nord. L’Europe fait exception, avec une hausse de 33% des falsifications classiques.

Rapport ©Sumsub
Rapport ©Sumsub

L'e-commerce en ligne de mire

Selon le rapport de Sumsub, en Europe, l’e-commerce est le secteur le plus exposé, avec une augmentation de 176% des tentatives de fraude entre 2024 et 2025. L’edtech suit avec +129%, tandis que les cryptoactifs enregistrent une hausse de 84%. La fintech, bien que moins touchée, connaît une progression de 26%. Bien entendu, il s'agit donc de secteurs au sein desquels l'identification est centrale et surtout, les transactions sont rapides.

Pour Pavel Goldman-Kalaydin, responsable IA et Machine Learning chez Sumsub : " il est important que les organisations publiques et privées revoient leurs protocoles de vérification de l’identité. Nombre d’entre eux ont été conçus pour des risques désormais obsolètes et sont inefficaces face aux menaces d’aujourd’hui. Notre priorité est de renforcer les capacités de détection biométrique grâce à l’intelligence artificielle pour valider l’authenticité du visage et détecter les deepfakes, qui sont de plus en plus utilisés par les fraudeurs."