Alors que l'équipe de WhatsApp vient d'annoncer l'arrivée de la publicité sur sa messagerie, Signal n'hésite pas à pointer le caractère illégal pour les résidents de l'Union européenne.

WhatsApp n'affichera pas de publicité dans la liste de vos messages, mais la filiale de Meta entend tout de même récupérer vos données sur Facebook et Instagram pour cibler les annonces.
Meta n'est pas dans la légalité et ne respecte pas le Digital Market Act en place au sein de l'Union européenne. Et Meredith Whittaker, présidente de la fondation Signal tient à le souligner sur son flux Twitter en pointant vers le site de NOYP, une organisation européenne indépendante militant pour le respect des droits à la vie privée et la protection des données personnelles, notamment en menant des actions juridiques.

NOYP rappelle que selon l'article 5, de la loi sur les marchés numériques, l'utilisateur doit donner son consentement libre et explicite à une entreprise souhaitant exploiter les données personnelles entre différents services. Cette directive fait d'ailleurs partie du règlement RGPD.
Meta ne respecte pas la législation européenne
Meta a voulu détourner ce principe en introduisant, au fin fond des options du compte utilisateur, une souscription payante pour ne plus recevoir de publicités sur aucun des services de Meta. Cependant, le modèle "Pay or Okay" a été jugé irrecevable par l'Union européenne. Pourtant, Meta continue de le proposer et Facebook et Instagram continuent de s'approvisionner mutuellement en données utilisateur pour des publicités ciblées.
Selon NOYP, seulement entre 3 et 10% des internautes accepteraient de recevoir de la publicité sur les services Meta, un manque à gagner considérable pour la firme de Mark Zuckerberg, et qui expliquerait ainsi la mise en place de ce dispositif. Or, suite à l'annonce d'hier, ce mécanisme s'élargira donc à la messagerie de WhatsApp.
Max Schrems, président de NOYB affirme :
"Meta fait exactement le contraire de ce que la législation européenne exige. Les données de ses différentes plateformes sont liées et les utilisateurs sont suivis à des fins publicitaires sans véritable choix. Sans consentement libre, l'interconnexion des données et l'affichage de publicités personnalisées sont clairement illégaux. Meta a déjà introduit une approche "Pay or Okay" sur Instagram et Facebook, sans que l'autorité irlandaise de protection des données ou la Commission européenne ne prennent de mesures efficaces à son encontre. Nous soupçonnons Meta de faire de même avec WhatsApp"
L'homme regrette que l'Union européenne n'applique pas le règlement en vigueur et, au regard de la situation, conseille de se tourner vers Signal.