Les armées françaises proposent des bourses d'études en informatique et cybersécurité jusqu'à 15 000 euros par an. Le dispositif, méconnu, garantit emploi et formation dans la cyberdéfense.

Cybercombattants lors d’une simulation d’incident © Marine nationale
Cybercombattants lors d’une simulation d’incident © Marine nationale

À l'heure où la cybersécurité s'impose plus que jamais comme le cinquième champ de bataille après la terre, la mer, l'air et l'espace, les armées françaises chassent les talents numériques. L'Allocation financière spécifique de formation (AFSF), dont le grand public bien des choses, transforme le financement des études en véritable tremplin professionnel. Cette bourse offre une alternative séduisante aux prêts étudiants traditionnels, avec une garantie de premier contrat à la sortie au sein de l'armée.

Des montants qui varient selon votre choix d'armée

Dans le détail, l'AFSF couvre les frais de scolarité et les dépenses courantes, mais les montants peuvent varier considérablement selon l'institution militaire. L'armée de Terre propose par exemple entre 4 000 et 10 000 euros par an, du BTS au diplôme d'ingénieur. Les futurs sous-officiers touchent 4 000 euros pour un BTS, tandis que les aspirants officiers peuvent atteindre 10 000 euros pour un master spécialisé.

L'armée de l'Air et de l'Espace peut s'avérer plus généreuse. Elle affiche une fourchette plus large, allant de 3 000 à 15 000 euros selon le niveau d'études. Plus précisément, comptez entre 3 000 et 4 000 euros pour les BTS et BUT, puis 4 000 à 15 000 euros pour les licences et masters en informatique ou cybersécurité. La progression reflète l'importance accordée aux hauts niveaux de qualification technique. Quant à l'engagement post-formation, ce dernier s'étend sur 3 à 5 ans, durée d'ailleurs renouvelable selon les besoins opérationnels.

La Marine nationale, elle, cible exclusivement les niveaux bac+4 et bac+5, avec une bourse fixe de 15 000 euros par année de master. L'approche ici plus sélective traduit toute la complexité des systèmes navals numériques contemporains. Le bonus non négligeable à avoir en tête reste la possibilité de réaliser son stage de fin d'études directement au sein du ministère des Armées, ce qui faciliTe l'intégration professionnelle future.

Un recrutement exigeant mais accessible à tous

Contrairement aux bourses sur critères sociaux, l'AFSF, évoquée par le spécialiste cyber Pascal Vrammont sur LinkedIn, ignore délibérément les revenus familiaux. Seules comptent l'inscription dans une formation agréée en informatique ou cybersécurité, la nationalité française et la tranche d'âge, qui est de 21-30 ans. On peut saluer cette philosophie méritocratique, destinée à attirer des profils variés, de l'autodidacte au diplômé d'une école d'ingénieur. Voilà qui peut unifier les talents autour d'un projet commun.

Quid du processus de sélection, vous demandez-vous peut-être ? Celui-ci se fait en différentes étapes. Il y a un entretien de motivation, des tests psychotechniques, une évaluation physique et la fameuse visite médicale d'aptitude.

Plutôt holistique, on peut dire, l'approche vise à identifier les candidats capables de s'épanouir dans l'environnement militaire, tout en préservant leur créativité technique. L'objectif est de former des cybercombattants capable de conjuguer la rigueur opérationnelle avec l'innovation technologique de pointe.

Pour débuter la démarche, un contact avec le Centre d'Information et de Recrutement des Forces Armées (CIRFA) local s'impose. Des conseillers spécialisés accompagnent le choix de l'armée selon les aspirations personnelles et les spécialités recherchées par chacun. Une orientation cruciale, puisque chaque institution développe ses propres expertises dans l'écosystème complexe de la cyberdéfense française.