Dans sa traque contre le piratage IPTV, l'Espagne continue de resserrer l'étau… jusqu'aux utilisateurs finaux. L'objectif ? Contraindre les intermédiaires, faire pression sur les pirates… et dissuader les utilisateurs finaux par la menace !

L'Espagne n'en finit plus dans sa guerre contre le piratage IPTV © Shutterstock / imageBROKER
L'Espagne n'en finit plus dans sa guerre contre le piratage IPTV © Shutterstock / imageBROKER
L'info en 3 points
  • Les autorités espagnoles traquent le piratage IPTV en ciblant utilisateurs et intermédiaires, menaçant de poursuites judiciaires.
  • Un juge autorise l'identification des internautes pirate grâce à leurs données personnelles fournies par les opérateurs.
  • LaLiga réclame 450 euros aux spectateurs identifiés, mettant Vodafone, Orange, et Digi dans une situation complexe.

Après avoir obtenu des blocages en série (y compris sur le sol français) un juge espagnol vient d’autoriser l’identification des internautes connectés à certains services pirates. Plusieurs utilisateurs se sont ainsi vus réclamer 450 € à titre de dédommagement, sous menace de poursuite judiciaire, simplement pour avoir visionné des matchs de foot en streaming.

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Une guerre de longue haleine

Cela fait maintenant plusieurs années que les ayants droits, notamment dans le domaine du sport, mènent une guerre ouverte contre les services d’IPTV pirates. En Espagne, cette lutte est particulièrement active : blocages DNS massifs, requêtes judiciaires contre Google, plaintes contre Cloudflare, et même suppression d'applications pirates sur des millions de téléphones Android.

Déjà en décembre dernier, LaLiga avait ouvert la brèche en envoyant des lettres de règlement amiable à des utilisateurs d'IPTV identifiés par leur adresse IP, nottament sur des plateformes où il était possible de regarder des matchs de football via un service basé sur le Peer-to-Peer.

Un nouveau tournant semble avoir été franchi. Le média 20 minutos rapporte en effet qu'un juge vient d'autoriser les opérateurs télécoms à transmettre les données personnelles des utilisateurs identifiés via leurs adresses IP connectées à des serveurs illégaux, notamment en lien avec des services de cardsharing. Ce procédé permet de redistribuer un abonnement légal sur plusieurs terminaux — une pratique interdite, mais largement répandue.

On apprend ainsi que les fournisseurs d’accès ont été contraints de fournir des informations très détaillées : nom, prénom, numéro d’identification (DNI), adresse d’installation de la ligne et données de facturation.

Une facture à 450 euros… ou des poursuites judiciaires

Sur la base de ces informations, LaLiga a commencé à envoyer des lettres de mise en demeure aux personnes identifiées, leur réclamant 450 euros de dommages et intérêts pour consommation illégale de matchs. Le message est clair : payer ou risquer une poursuite judiciaire.

Cette situation met également les opérateurs télécoms dans une position délicate. Vodafone, Orange et Digi ont tous exprimé leur inquiétude face à la portée de la décision judiciaire. Selon le média BandaAncha, ils ont demandé au tribunal si la mesure concernait uniquement les distributeurs de flux pirates ou également les simples spectateurs.

Digi a même présenté un recours contre la décision, tandis que Vodafone et Orange ont demandé une clarification officielle. LaLiga a toutefois été catégorique sur son objectif : toute personne impliquée dans le cardsharing est visée, le but est d'atteindre les deux maillons de la chaîne : les fournisseurs comme les consommateurs.

Malgré ces protestations, les opérateurs ont fini par retirer leurs requêtes. Trop tard : entre-temps, les données ont été transmises, et les premières amendes adressées.