Le supercalculateur Jean Zay a triplé sa puissance de calcul avec l’ajout de près de 1 500 cartes Nvidia H100. Cette montée en capacité permet de soutenir la forte demande des chercheurs publics en IA.

- Jean Zay améliore sa puissance de calcul avec l'ajout de 1 500 GPU Nvidia, triplant ainsi ses performances.
- Le supercalculateur soutient divers projets d'IA, de la biomédecine à l'astronomie, avec une utilisation en plein essor.
- Construit par Eviden, il combine efficacité énergétique et recyclage thermique, contribuant à chauffer des foyers locaux.
Installé à Saclay depuis 2019, Jean Zay fait partie des piliers de l’infrastructure scientifique française. Il soutient des milliers de projets de recherche, et sa nouvelle extension IA vient d’entrer en service. Près de 1 500 GPU supplémentaires ont été ajoutés, dont 912 H100 de dernière génération.
Le système triple ainsi ses performances et renforce sa capacité à traiter des modèles d’intelligence artificielle toujours plus lourds. Cette évolution le propulse parmi les supercalculateurs les plus puissants d’Europe pour les travaux en IA.
La montée en puissance qui profite à la recherche et à l’industrie
Jean Zay devient l'allié indispensable de la communauté scientifique et industrielle française et européenne. Il soutient des milliers de projets chaque année, notamment dans l’intelligence artificielle. Le nombre de projets liés à l’IA a été multiplié par vingt en cinq ans, passant de 72 en 2019 à plus de 1400 en 2024. Ces travaux couvrent des domaines aussi divers que la biomédecine, l’astronomie, les véhicules autonomes, ou encore l’agriculture.
Plusieurs initiatives phares ont été mises en avant lors de l’inauguration de la nouvelle extension. Le projet Polymathic utilise l’IA générative pour analyser des données astronomiques à grande échelle. La startup Owkin développe des modèles d’IA capables de mieux détecter des pathologies à partir d’images microscopiques. Enfin, Pleias travaille sur des grands modèles de langage avec un système hors ligne qui assure une traçabilité conforme à la réglementation européenne.
Ces exemples montrent que Jean Zay offre une plateforme adaptée aux besoins actuels en intelligence artificielle, tout en restant accessible gratuitement dans le cadre de la recherche ouverte.

Un outil européen à la pointe et durable
La nouvelle version de Jean Zay a été produite par Eviden, constructeur français et européen. Le supercalculateur combine une grande puissance de calcul à une efficacité énergétique notable. L’intégration de GPU Nvidia et un système de refroidissement à eau tiède contribuent à limiter la consommation. La chaleur émise est valorisée pour chauffer environ 1500 foyers, ce qui illustre une démarche écoresponsable.
Cette installation joue un rôle clé dans le cadre de l’AI Factory France, un projet européen regroupant plusieurs acteurs du calcul intensif et de la recherche en IA. Cette alliance vise à proposer des infrastructures, des formations et du support aux utilisateurs dans toute l’Europe.
Antoine Petit, président du CNRS, a déclaré lors de l’inauguration : « La France a besoin de cette machine innovante, à la pointe des dernières avancées en IA pour répondre aux grands défis scientifiques ». Philippe Lavocat, président de GENCI, ajoute que « l’extension de Jean Zay 4 va redonner de l'énergie à tous les chercheurs académiques et industriels qui développent des compétences dans le développement de l'intelligence artificielle ».
La nouvelle configuration du supercalculateur est déjà accessible aux équipes de recherche et aux projets d’IA sélectionnés. Des ajustements techniques sont encore en cours pour accompagner les premières utilisations. Et pour la petite histoire, comme pour la grande, si Jean Zay ne vous dit rien, c’est peut-être normal. En effet, ce mastodonte numérique doit son nom à Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts dans les années 30, qui n’aurait sans doute pas imaginé qu’un jour, on parlerait de lui à propos d’un supercalculateur.
Source : CNRS