Trop gros, trop lourds, trop nombreux. Entre les jeux AAA à 150 Go, les applis de conception et les mises à jour qui s’enchaînent, vos disques durs et SSD ne tiennent plus la cadence. Et pourtant, une commande intégrée à Windows peut vous aider à reprendre la main, sans rien désinstaller. CompactGUI en simplifie l’usage avec une interface claire, et les résultats sont parfois surprenants.

Votre disque est plein ? Cet outil Windows gratuit vous fait gagner des dizaines de Go sans rien désinstaller. © Pavel Ignatov / Shutterstock
Votre disque est plein ? Cet outil Windows gratuit vous fait gagner des dizaines de Go sans rien désinstaller. © Pavel Ignatov / Shutterstock
L'info en 3 points
  • CompactGUI utilise la commande compact.exe de Windows pour compresser efficacement les fichiers sans affecter leur utilisation.
  • L'outil simplifie la compression avec une interface intuitive, offrant un gain d'espace sans perte de performance notable.
  • Particulièrement utile pour optimiser l'espace sur les PC ou consoles avec stockage limité, tout en restant réversible.

Ce n’est ni une extension magique, ni une nouvelle techno révolutionnaire. Ce n’est pas non plus un outil Microsoft, mais il s’appuie sur une commande bien intégrée au système : compact.exe. Présente depuis Windows 10, cette fonction permet de compresser certains fichiers, sans en modifier l’usage ni la structure. CompactGUI se contente de l’exploiter via une interface graphique gratuite et open source, pour rendre l’opération plus accessible. Jeux, logiciels, bibliothèques partagées… tout ce qui traîne et pèse (trop) lourd peut passer à la moulinette. Un bon plan un peu oublié, mais toujours efficace.

CompactGUI
  • Interface simple et intuitive
  • Compression sans perte de performance
  • Supporte plusieurs algorithmes

Un outil officiel, une interface simplifiée, et zéro perte de performance

Vous n’en avez peut-être jamais entendu parler, alors un bref rappel ne fera pas de mal. Depuis son introduction avec Windows 10, la commande compact.exe permet d’activer une compression dite transparente sur les fichiers stockés sur une partition NTFS.

Sans entrer dans les détails techniques de l’opération, il faut retenir que les fichiers manipulés restent utilisables comme avant, sans qu’il soit nécessaire de les réextraire ou de modifier leur format. Windows les décompresse automatiquement à la volée, en mémoire, au moment de leur utilisation.

CompactGUI n’invente donc rien. En revanche, il simplifie considérablement l’usage de cette commande en proposant une interface graphique accessible, gratuite et open source. On sélectionne un dossier, on choisit un algorithme de compression parmi ceux disponibles, et l’application se charge du reste. Pas besoin de terminal, ni de connaissance particulière.

Mieux encore, les tests montrent que l’impact sur les performances est quasi nul, même sur de vieux processeurs, alors que le gain d’espace peut être spectaculaire : le dossier d’installation de Photoshop passe de 1,71 Go à 886 Mo, celui d’ARK : Survival Evolved de 169 Go à 91 Go.

Pour autant, son efficacité dépend fortement du type de données compressées. Les gains sont plus importants sur des fichiers peu optimisés à l’origine, comme certaines textures ou ressources audio stockées en formats simples et non compressés. Les extensions *.mp3, *.jpg, *.cfg ou *.vmt, fréquentes dans les anciens moteurs de jeu, offrent souvent une bonne marge de manœuvre. C’est d’ailleurs ce qui explique les bons résultats obtenus sur des jeux plus anciens comme Dota 2, Team Fortress 2 ou Left 4 Dead 2, qui fondent de quelques dizaines de Go.

À l’inverse, sur des jeux plus récents et déjà très compressés comme Cyberpunk 2077, il ne faudra pas espérer gratter plus de 1 à 2 Go. Le résultat dépend donc moins du poids initial que de la manière dont les fichiers sont organisés et compressés en amont.

Par là même, CompactGUI ne convient pas aux jeux utilisant DirectStorage, techno permettant de charger les données directement depuis le SSD vers la mémoire vidéo, sans passer par le processeur. Or, le principe de la compression transparente repose justement sur une décompression assurée par le CPU. Les deux mécanismes étant incompatibles, la compression pourrait entraîner des baisses de performances, voire des erreurs de chargement.

En dehors de ces cas spécifiques, la compression reste sans conséquence visible sur l’exécution des programmes ou des jeux. Et comme l’opération est réversible, il est toujours possible de restaurer les dossiers concernés si besoin.

À noter enfin que CompactGUI peut surveiller certains dossiers et recompresser automatiquement les fichiers modifiés après mise à jour, en s’appuyant sur les réglages définis à l’origine. Une fonction bienvenue pour éviter de devoir relancer l’opération manuellement à chaque nouveau patch.

Une interface propre, claire et facile à prendre en main : CompactGUI transforment les lignes de commande en jeu d'enfant. © IridiumIO

CompactGUI : l’ultime recours avant de passer à la caisse

Dans toute cette histoire, il ne faudrait pas non plus oublier que CompactGUI n’est pas conçu pour doubler la capacité d’un disque dur, ni pour remplacer un SSD plus grand. Mais quand l’espace vient à manquer – et qu’on a la flemme de tout trier –, il peut proposer une solution d’appoint rapide et sans douleur.

Il trouve donc toute sa place sur les PC portables standards ou les consoles Windows comme le ROG Ally ou la Legion Go, souvent capées à 512 Go. En compressant quelques jeux peu utilisés ou des bibliothèques logicielles secondaires, on peut facilement récupérer plusieurs dizaines de gigaoctets, sans perte de données ni manipulation compliquée.

L’outil s’adresse aussi à celles et ceux régulièrement amenés à travailler avec des fichiers lourds en local - projets de création, plugins, assets volumineux - et qui souhaitent optimiser un dossier précis sans toucher au reste. Le fait de pouvoir cibler un seul répertoire, et de revenir en arrière à tout moment, en fait une solution souple et sans risque.

Il faut en revanche garder à l’esprit que tous les fichiers ne se prêtent pas à la compression. Certains contenus sont déjà fortement optimisés, d’autres, comme les vidéos encodées ou les archives, ne gagneront quasiment rien. Et comme évoqué plus tôt, les jeux qui s’appuient sur DirectStorage ne doivent pas être modifiés, au risque de tout casser.

CompactGUI reste donc un outil ponctuel, à activer là où c’est pertinent. Mais à l’heure où les logiciels grossissent plus vite que les SSD ne baissent de prix, il trouve toute sa place dans la boîte à outils des budgets serrés.

Source : CompactGUI