Test Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI : un aspirateur robot familial qui ronronne un peu

Nouveau membre de la famille Deebot, le T50 Pro OMNI est un modèle coincé entre le milieu et le haut de gamme. Plus une mise à jour qu'un tout nouvel aspirateur robot, cet appareil a tout de même quelques atouts dans sa manche pour justifier son tarif et sa place dans une famille déjà bien remplie.

Ecovacs est l'un des constructeurs les plus prolifiques du moment. Alors que d'autres constructeurs rationalisent leurs gammes et proposent moins de produits sur le marché, la marque ne relâche pas ses efforts et multiplie les aspirateurs robot pour toucher tous les types de consommateurs et couvrir l'ensemble des gammes tarifaires.

Nous voici donc en face du Deebot T50 Pro OMNI. Ce nouvel aspirateur robot et laveur de sol s'inscrit dans le milieu de gamme du constructeur, malgré un prix assez élevé d'environ 800€ à l'heure où nous écrivons ce test. Il n'est pas aussi innovant que son grand frère, le récent Deebot X8 Pro OMNI et son rouleau brosse, et reste une proposition plus classique avec son duo de serpillères motorisées extensibles, une puissance d'aspiration de 15 000 Pa et une navigation assistée par une caméra et un capteur ToF (Time of Flight) pour l'évaluation des distances.

Design et fabrication : de la suite dans les idées

Si vous avez déjà vu un aspirateur robot Ecovacs récent, vous savez déjà tout du Deebot T50 Pro OMNI. On se retrouve devant un appareil au design tout à fait conforme à ce que doit être un aspirateur robot sorti en 2025.

L'aspirateur adopte un format rond, et est disponible en noir ou en blanc, une tradition chez Ecovacs pour ses modèles milieu de gamme. Ce qui m'a tout de même frappé à l'installation, c'est l'épaisseur de l'appareil avec seulement 98 mm de hauteur. L'astuce ? La marque a retiré le capteur laser en haut de l'appareil, et l'a remplacé par un duo incluant une caméra RGB et un capteur ToF (pour Time of Flight), qui analyse les distances pour se repérer dans les pièces. Le robot n'est pas le moins épais du moment (le Saros Z70 de Roborock fait mieux avec 79 mm) mais il est capable de passer sous certains meubles bas.

Sous l'aspirateur robot, on retrouve une brosse alternant pâles en caoutchouc et poils en nylon, un combo généralement efficace pour l'aspiration des poussières et des cheveux. Sa forme en -V s'associe à un peigne denté placé aux côtés de la brosse qui va couper les poils et éviter l'emmêlement de ces derniers lors de l'aspiration, un système baptisé ZeroTangle 2.0 par la marque. On retrouve également les deux serpillères fixée, et l'on remarque que celle de droite est placée dans un logement lui permettant de s'étendre lors du passage autour des meubles et près des murs. Du grand classique, vous dis-je.

Passons rapidement à la station, qui n'a pas franchement évolué depuis la gamme T30. Elle est toujours plus compacte que précédemment, mais reste assez haute en comparaison de certains modèles sortis en ce début d'année, à savoir le Saros 10 de Roborock. Elle est aussi moins premium, avec une fabrication tout-plastique, mais ne dépareille pas trop dans le logement. Les réservoirs d'eau sale et propre de 4L sont d'une taille tout à fait conforme à ce type d'appareil, et un sac est déjà installé dans l'appareil. Ecovacs fournit un sac de rechange lorsque celui-ci sera plein après quelques semaines d'utilisation.

Aspiration : le Deebot T50 Pro OMNI excelle sur toutes les surfaces

L'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI n'est pas l'aspirateur robot le plus puissant du marché. Bon nombre de ses concurrents premium dépassent aujourd'hui les 20 000 Pa, et le modèle qui nous occupe aujourd'hui affiche 15 000 Pa de puissance. Pourtant, ce modèle n'a rien à envier à ses confrères, loin de là.

A puissance moyenne (l'appareil en propose quatre), difficile de faire la fine bouche face aux capacités de l'aspirateur. La brosse centrale, aidé par la brosse latérale pour accompagner les poussières le long des murs, remplit son office, avec une récupération presque parfaite des déchets, petits et gros. Le système anti-emmêlement est tout aussi réussi, et aucun poil ou cheveu ne se retrouve sur la brosse une fois l'aspirateur retourné à la station. Un travail d'orfèvre, pour un bruit assez restreint de 53 dB en mode standard à 59 dB à puissance maximale mesurés par nos soins.

Le Deebot T50 Pro OMNI surprend également sur lorsqu'il s'agit s'aspirer un tapis. Il possède, comme tous les appareils milieu et haut de gamme, un système de reconnaissance automatique et lance le mode d'aspiration le plus élevé pour venir à bout des poussières logées dans les fibres. Avec succès, puisque le résultat est visible à l'oeil nu, ainsi qu'en se penchant pour y regarder de plus près. Les tapis sont vraiment traités en profondeur en début de cycle de nettoyage, et il n'est pas nécessaire d'investir dans un autre aspirateur traineau ou balai pour rendre ses couleurs et son éclat à son tapis de salon ou de chambre.

Lavage des sols : un nettoyage automatique qui laisse à désirer

L'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI dispose d'un système très classique de serpillères rotatives et extensibles, avec néanmoins la présence d'un compartiment dans la station pour ajouter la solution détergente. La marque propose son propre modèle, disponible en option sur son site web et les revendeurs tiers. Dommage une nouvelle fois de ne pas avoir intégré un échantillon dans la boite pour essayer le produit (et l'adopter par la suite).

Bref, c'est à l'eau claire que nous avons testé dans tous les sens et dans toutes les pièces l'aspirateur robot. En laissant le mode automatique, avec une pulvérisation d'eau moyenne, les résultats sont pour le moins contrastés. A première vue, le sol est nettoyé des taches les plus visibles et la saleté du quotidien est débarrassée après le passage du robot dans la maison. Nous trouvons malgré tout que le niveau d'eau envoyé sur les serpillères est trop léger, et les taches plus tenaces restent accrochées au sol, même après deux passages. Aussi, le T50 Pro OMNI n'évite pas les traces de ses déplacements, et l'on voit le passage des serpillères et les différents va-et-vient de l'aspirateur sur notre sol carrelé.

En passant en mode manuel, et en choisissant un débit d'eau plus important depuis l'application mobile, les résultats sont meilleurs, avec moins de traces au sol trahissant le passage de l'appareil, et une plus grande efficacité sur les déchets collant au sol. Sur les liquides par contre (huile ou encore soda), l'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI ne fait pas de miracles et les étale plus qu'ils ne les ramassent. On attend vraiment de voir les derniers Deebot X8 Pro OMNI, équipés maintenant d'un rouleau en lieu et place des serpillères, et annoncés comme plus efficaces sur ce point précis.

Le lavage des serpillères à l'eau chauffée à 75°C est plus ou moins efficace, mais ces dernières devront être nettoyées avec un détergent après plusieurs utilisations. Le séchage à 45°C est lui de qualité, et plutôt silencieux, avec un bruit très mesuré qui ne dérange pas (trop) lorsque le calme règne dans la maison.

Navigation : une reconnaissance des objets très limitée

L'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI utilise à la fois un capteur LiDAR pour la cartographie, et une caméra pour les déplacements, la détection des obstacles et la reconnaissance des objets.

En ce qui concerne l'établissement de la carte d'étage, RAS. L'aspirateur robot, comme tous les modèles Ecovacs sortis ces derniers mois, se débrouille impeccablement bien pour identifier les murs, les portes et les pièces en quelques minutes, après un cycle de reconnaissance. L'app mobile propose toutes les options possibles pour fusionner ou diviser des pièces, créer des zones interdites ou de nettoyage, et tout répond au doigt et à l'œil pour personnaliser votre carte.

La reconnaissance des objets est elle bien plus aléatoire. Durant nos essais, nous avons trois ou quatre fois dû sortir l'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI d'une situation embarrassante. L'aspirateur robot s'est retrouvé bloqué sur les pieds bas de nos chaises, cela arrive parfois avec d'autres modèles, on ferme les yeux. Plus gênant : le robot s'est retrouvé emberlificoté dans le câble de notre fer à repasser, qui trainait à même le sol, ou encore dans un autre gros câble relié au chargeur pourtant épais d'un PC portable. Ces obstacles ne posent généralement pas de problème à d'autres modèles, mais l'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI semble nécessiter un rangement complet du sol avant de démarrer. Les plus grands obstacles (chaussons, jouets d'enfants, …) sont eux parfaitement détectés et évités durant le nettoyage, c'est déjà ça.

Logiciel : une bonne app, mais de l'IA aux fraises

Ecovacs a mis à jour son application éponyme et propose une interface qui ne renverse pas la table, mais plus épurée, avec une division plus claire des différents éléments graphiques et des boutons. C'est plus net et l'ergonomie générale est plus simple à appréhender pour un public qui n'est pas forcément à l'aise avec la technologie. La page d'accueil propose un accès rapide aux commandes du robot (démarrage, retour à la station), aux paramètres de nettoyage et aux différentes options de modification de la carte.

Parmi les fonctions mises en avant par Ecovacs, Yiko est en tête de liste. La marque propose son propre assistant vocal depuis plusieurs mois déjà, intégré à l'aspirateur robot. Le service, très simple, fonctionne avec quelques commandes vocales permettant de démarrer le robot ou d'arrêter le nettoyage. L'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI va plus loin avec Yiko GPT. Oui, GPT, comme ChatGPT. Cette version boostée à l'intelligence artificielle permettrait de parler en langage naturel à l'appareil pour fluidifier son utilisation. Problème : ça ne marche pas. Nous avons tout essayé, en lui parlant en français ou en anglais, puis en utilisant la fenêtre de chat pour lui écrire nos demandes, mais rien ne s'est passé. Il faudra surement plusieurs mises à jour pour améliorer la technologie, et pour le moment nous allons nous en tenir aux bêtes commandes vocales.

Aussi, et c'est bien dommage, l'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI ne propose pas de compatibilité avec Matter, contrairement à certains modèles plus premium de la famille du constructeur, et il est impossible pour le moment de le connecter à une plateforme domotique comme Google Home ou Apple HomeKit.

Autonomie : trois heures de nettoyage en mode automatique

Le nettoyage complet de notre surface, avec 33 m2 en 47 minutes et en mode automatique, a laissé l'appareil avec 78% de batterie restante. Un excellent résultat. Nous avons également fait tourner l'appareil en continu pour l'épuiser jusqu'au bout, et il nous aura fallu 189 minutes pour cela. En réduisant la puissance, il est possible de pousser à plus de quatre heures de nettoyage. L'appareil est donc parfaitement à l'aise dans les grandes demeures.

Si l'autonomie de l'Ecovacs Deebot T50 Pro OMNI impressionne, sa recharge nous refroidit légèrement. Il faut plus de 4H30 au robot aspirateur pour passer de 0 à 100 %. C'est long. Heureusement, l'appareil dispose d'une toute nouvelle option pour le recharger à certaines heures de la journée, comme les heures creuses, ce qui permet de faire quelques économies sur sa facture d'énergie.