Test Roborock Saros Z70 : on en pince vraiment pour cet aspirateur robot

Plusieurs mois après sa présentation en grandes pompes, le Roborock Saros Z70 est désormais disponible en magasin. Cet aspirateur robot se distingue par sa pince motorisée qui ramasse les petits objets, mais n'en oublie pas d'être un excellent compagnon pour le nettoyage de toute la maison.

Le voila enfin, le Roborock Saros Z70. Depuis son annonce lors du CES 2025 de Las Vegas, ce nouvel aspirateur premium s'est fait attendre de longues semaines, même si la marque a pu nous faire patienter avec un Saros 10, plus classique certes, mais très réussi comme nous l'avions noté dans notre test complet il y a quelques semaines.

Le Saros Z70 reste tout de même l'aspirateur robot qui nous intéresse le plus, et pour cause. Le modèle embarque une pince motorisée qui se propose de ramasser les petits objets sur le sol pour les déplacer ou les ranger automatiquement. Aucune marque aujourd'hui ne propose une telle technologie dans un produit grand public.

Dire que j'étais impatient d'essayer ce robot aspirateur en situation relève de l'euphémisme. La promesse de voir le robot ramasser nos chaussettes est alléchante, mais qu'en est-il dans un logement standard, plus désordonné que les espaces de démonstration que nous a montrés Roborock ? Et aussi, la marque n'a-t-elle pas tout misé sur cette innovation, au détriment du nettoyage et du lavage, la première raison pour laquelle les consommateurs dépensent plus de 1 000 euros pour s'équiper d'un aspirateur robot ? Bref, de nombreuses questions auquel je vais tenter de répondre ici.

Design et fabrication : plus qu'un aspirateur, une débauche de technologie

Le Saros Z70 ne se démarque pas tant que ça de son petit frère le Saros 10 lorsque l'on regarde l'appareil de loin. Le robot, avec sa forme disque, ses deux serpillères installées au dos et son pare-choc épais, reprend toutes les caractéristiques esthétiques de la gamme. On peut également signaler la présence de la brosse latérale extensible, et d'une brosse principale un peu plus large que les précédents modèles et qui couvre davantage de surface pendant le nettoyage. Pas de double brosse Duo Roller en revanche comme le Saros 10.

En s'approchant, on remarque bien évidemment le logement sur le capot qui vient cacher la pince robotisée. Celui-ci, semi-transparent, est imposant et prend une bonne partie de la surface de l'appareil. Impossible de l'ouvrir manuellement, Roborock bloquant cette possibilité pour des raisons de sécurité.

La pince, et tout le système de motorisation associé, doit prendre une certaine place dans le corps de l'aspirateur. Le capteur LiDAR disparaît donc au profit d'une caméra située sur le capot, et qui gère la navigation. Une autre caméra est située à l'avant pour la reconnaissance des objets, sans oublier le dernier capteur vidéo au dos du Saros Z70.

La station d'accueil et d'entretien est similaire à celle du Saros 10, avec un format plus compact et moins haut que les anciennes bases de Roborock. Cette fois nous avons reçu la version Argent de l'accessoire, avec une plaque de verre gris mat sur le devant. C'est très agréable à l'oeil, moins sensible aux traces de doigts et très premium une fois installé sur le sol.

La composition de la station reste identique, avec deux réservoirs d'eau propre et sale, un sac pré-installé pour la récupération des poussières et un logement pour ajouter de la solution détergente, automatiquement ajoutée à l'eau claire avant le démarrage de l'aspirateur robot. En bas de la station, on retrouve enfin le système de nettoyage des serpillères, avec un grattoir pour retirer les poussières. Bon à savoir : les patins peuvent être conservés dans la station lorsque l'on souhaite uniquement aspirer le sol ou un tapis. Cela évite tout risque de traces dans la maison.

Aspiration : sans surprise, une efficacité redoutable

Le Roborock Saros Z70 dispose d'une puissance de 22 000 Pa, identique à celle du Saros 10 sorti il y a quelques semaines. L'appareil propose quatre puissances d'aspiration en mode manuel, et peut varier les plaisirs dans le mode SmartPlan, le système de nettoyage par IA qui adaptera la force du moteur en fonction de la saleté rencontrée et des surfaces traitées.

À configuration identique, résultats identiques. Le Saros Z70 est tout aussi excellent que son prédécesseur, avec une récupération parfaite des poussières, cheveux ou poils lors de son passage. Peu importe la quantité de déchets rencontrés, l'aspirateur robot s'exécute en un rien de temps.

Nous avons quand même relevé quelques petits couacs, ou tout du moins quelques limites. La récupération des poils sur un tapis est plus que très bonne, avec un bon ramassage des poils et des poussières. Automatiquement, à l'approche d'un tapis, le Roborock Saros Z70 passe en mode d'aspiration Turbo. Si vous utilisez l'aspirateur en manuel, vous pouvez opter pour le mode Max, le plus puissant de tous, pour une meilleure efficacité.

Concernant le bruit produit, il n'est que de 52 dB en mode Normal, et de 57 dB en mode Turbo, des niveaux assez bas. Lors de la récupération des poussières, lorsque l'aspirateur robot revient à sa base, nous avons mesuré un bruit de 64 dB, un niveau assez faible qui évite de se boucher les oreilles à la seconde où le moteur de la station se met en marche.

Lavage des sols : une petite régression par rapport au Saros 10

Je n'irai pas par quatre chemins : j'ai été déçu par le système de lavage des sols du Saros Z70. Non pas qu'il soit mauvais, au contraire, il est même très bon pour un lavage quotidien régulier. Seulement, il est un cran en dessous de celui du Saros 10 sorti il y a quelques semaines.

Le système de serpillère vibrante de ce dernier laisse la place à deux patins ronds et motorisés plus classiques. Sur des traces du quotidien, comme des traces de pas, rien à dire, le Saros Z70 excelle et nettoie tout sur son passage. On note toutefois les traces des serpillères, assez visibles après séchage du sol, un défaut que nous n'avions pas autant constaté avec le précédent modèle de Roborock.

Sur les taches plus importantes, comme l'huile ou le café renversé, les choses se compliquent. Les déchets sont nettoyés et ramassés, mais on peut voir à l'œil nu l'emplacement de ceux-ci après le passage. Selon nous, le mode d'intelligence artificielle SmartPlan est trop économe en eau et ne diffuse pas assez de liquide pour obtenir un meilleur résultat. En mode automatique, l'aspirateur robot repart aussi très fréquemment à la station pour laver les patins. En manuel, un réglage permet de modifier la fréquence, par exemple entre chaque pièce, pour gagner un peu de temps.

Nous avons également ajouté un peu de solution détergente dans le réservoir prévu à cet effet pour tester l'efficacité du robot assisté par un produit. Sans surprise, il s'en sort mieux, mais nous préférons sortir du mode SmartPlan pour les gros lavages dans des pièces sales ou très sales, et choisir un débit d'eau élevé, qui laisse moins de traces au sol et se révèle plus agressif sur les résidus collés au carrelage.

Navigation : plus besoin de ranger son logement (ou presque...)

Cette fois, nous y sommes : abordons l'attraction de cet aspirateur robot, à savoir sa pince motorisée. Si cela vous intéresse, j'avais déjà il y a quelques jours donné mon premier ressenti sur cette nouveauté, mais laissez moi revenir sur le sujet après quelques jours d'utilisation supplémentaires.

La pince motorisée peut être utilisée automatiquement pour déplacer les objets qui se trouvent devant le robot. Parmi les premiers types d'objets gérés par l'appareil, on retrouve les chaussettes, les chaussons (les tongs marchent aussi), les papiers et les mouchoirs. C'est un peu court jeune homme, et c'est bien normal puisque le constructeur indique que son système ne peut supporter un poids de 300 grammes au maximum. Il est possible que Roborock étoffe cette liste au fil des mises à jour qui rythmeront les premiers mois de commercialisation, mais tout cela n'est que supposition de ma part.

Lorsque le robot identifie un objet pouvant être ramassé, il va continuer sa route comme si de rien n'était, puis revenir auprès de lui en fin de nettoyage. La pince se déploie alors et va saisir l'objet pour le déplacer de plusieurs centimètres. Ensuite l'aspirateur lave la zone autrefois obstruée, puis part à la station. Simple, efficace. L'opération ne prend pas plus d'une minute au total. A ce titre, le déploiement et la rétractation de la pince sont extrêmement rapides, quelques seondes tout au plus. Roborock ne lance pas ici un prototype mais un produit testé et éprouvé et semble maitriser parfaitement son sujet.

La pince est également équipée d'une caméra, située entre les crochets. Cette dernière est utilisée pour trouver un point de préhension et saisir l'objet. Depuis l'application mobile, vous pouvez passer en mode manuel pour envoyer le robot sur site à l'aide d'un joystick virtuel sur l'écran du smartphone. Une fois l'appareil placé dans la zone bleue, vous pouvez activer une récupération automatique, ou piloter la pince manuellement à l'aide des commandes tactiles pour récupérer l'obstacle par vous-même. Pas forcément utile au quotidien, mais bien pratique pour ramasser un objet en particulier dans la maison sans avoir à vous lever.

Et dans les faits, c'est utile ? Oui...et non. Si vous êtes maniaques et avez pris l'habitude de bien ranger votre intérieur avant de démarrer l'aspirateur robot, cette innovation ne sera pas d'une grande utilité. Pour être franc avec vous, je n'ai pas beaucoup vu la pince sortir de l'aspirateur durant nos essais. A contrario, si vous avez des enfants en bas âge qui laissent leurs Lego partout, ou ne prenez pas le temps de ranger vos chaussons avant de quitter votre logement, le bras motorisé peut avoir un intérêt, si tant est que Roborock augmente le nombre d'objets reconnus d'ici là.

On peut également souligner quelques oublis, avec des objets parfaitement ignorés alors qu'ils font partie de la liste des obstacles rammassables, ou des erreurs, comme le tapis sous la gamelle du chien qui a été récupéré lors du nettoyage. Heureusement qu'elle était vide, il y aurait eu du dégât...

Finissons rapidement par la navigation, qui reste un point fort de cet appareil, et ce, malgré la disparition du capeur LiDAR. Le Saros Z70 slalome entre les meubles de manière exemplaire, reconnait instantanément les tapis et la reconnaissance des pièces est excellente. Je n'ai jamais rencontré de problème ou de blocage de l'appareil, coincé dans un câble ou sous les pieds d'une chaise. Le robot trouve une situation à tous les problèmes pour arriver à destination.

Application : un logiciel agréable et raffiné

Je n'avais pas tari d'éloges à propos de l'application mobile Roborock il y a tout juste quelques semaines et il était donc plus qu'improbable d'un retour en arrière. Le constructeur propose un logiciel à la fois simple d'utilisation et pour autant très complet pour les power-users qui souhaitent personnaliser leur expérience et la qualité du nettoyage dans leur domicile.

Une fois la carte créée, activez l'option SmartPlan et lancez le robot aspirateur avec le bouton central, l'intelligence artificielle se chargera du reste pour optimiser au mieux le nettoyage. C'est le réglage par défaut de l'appareil, et aussi le plus pratique pour un lavage des sols sans prise de tête au quotidien. Pour les autres, vous pouvez utiliser les différents réglages en page d'accueil pour ajuster la puissance d'aspiration, le niveau d'eau envoyé et le nombre de passages dans chaque pièce ou zone. La gestion de la carte est aussi immédiatement disponible depuis les options présentes autour de la carte.

Les autres options sont regroupées dans un menu dédié avec, dans le désordre, le menu de programmation, les différentes options de reconnaissance des objets ou encore les paramètres de la station et les capacités d'entretien des serpillères, ainsi que du vidage du bac à poussières. C'est aussi dans ce menu que l'on pourra activer ou non l'assistant vocal « Hello Rocky ». De mes quelques essais, il marche plutôt bien et comprend les commandes vocales, même s'il peut se déclencher souvent par inadvertance lorsque l'on prononce un mot plutôt proche. C'est le cas de Siri ou Alexa, on ne lui en tiendra pas rigueur.

Autonomie : plus de trois heures de nettoyage et une charge intelligente

Le Saros Z70 fait quelques concessions au niveau des brosses, mais pas au sujet de l'autonomie. Elle est tout simplement excellente avec selon nos estimations plus de trois heures de nettoyage en continu. Durant l'un de nos essais, en mode SmartPlan avec le lavage des sols et la récupération des objets activée (et utilisée), 1 H 30 de travail n'aura fait perdre que 40 % d'autonomie à l'appareil.

L'aspirateur robot de Roborock propose un système de charge rapide en 2 H 30 environ, et peut optimiser la charge avec un blocage à 80 % pour garantir une meilleure durée de vie des cellules de la batterie. L'option permettant la charge programmée est sans surprise toujours disponible sur ce modèle décidément plus que complet.