Test Klipsch T5 II : des écouteurs premium à la sonorité équilibrée, enfin à maturité

Guillaume Fourcadier
Spécialiste Audio
13 juillet 2021 à 15h15
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Klipsch T5 II

Longtemps après sa très perfectible première génération de True Wireless, composée principalement des T5, Klipsch livre enfin une seconde salve, avec beaucoup plus de modèles. Parmi eux, les T5 II, version améliorée des premiers écouteurs. Un produit enfin convaincant, ou ayant déjà pris trop de retard par rapport à la concurrence ?

Klipsch T5 II
  • Fabrication
  • Bonne isolation passive
  • Son très maitrisé et équilibré
  • IP67
  • Quelques bizarreries ergonomiques
  • Pas d'induction
  • Un confort qui ne conviendra pas à tous
  • Mode Transparence médiocre

De canule et d'acier

Habités de nombreux défauts, les premiers True Wireless T5 de Klipsch avaient au moins pour eux une fabrication bien au-dessus de la moyenne, particulièrement leur boite de charge en acier façon zippo. Ici, Klipsch n'altère pas cet héritage (il faut partir sur la version Sport pour cela), mais en reprend les grandes lignes.

La boite de charge est toujours présente, dans un acier donnant un aspect particulièrement luxueux, dense, et admirablement bien fini. Une sensation de sérieux qui, sur le papier, ne sonne pas comme un avantage
autre qu'une bonne petite coquetterie, mais rend l'expérience plus agréable à l'usage. Seule réelle différence ici, un premier coloris gris brossé un peu moins rutilant que sur la première version, et une déclinaison noir fumé (modèle testé) un peu plus sobre.

Klipsch T5 II

Les écouteurs sont quant à eux largement modernisés, du moins sur la forme. Toujours dans l'idée d'une longue canule inclinée, ils séparent presque totalement cette dernière du reste du corps principal, ce qui
donne un design assez intéressant, pas atypique mais tout de même suffisamment original. La fabrication demeure d'un très bon niveau, avec un corps principal en plastique dense et un dos en métal. Rien d'ultra-premium, mais déjà au-niveau voire mieux que les haut de gamme à plus de 250 euros.

La grande force du produit est sa certification IP67, une structure totalement étanche donc, résistante aux immersions à 1 m de profondeur (sans doute plus en pratique). Bien sûr cela ne veut pas dire que les écouteurs sont utilisables sous l'eau, un signal Bluetooth n'étant absolument pas fait pour se transmettre dans ce milieu.

Klipsch T5 II

Seul petit regret, conséquence de son boitier en acier, le T5II ne permet pas la recharge par induction. Seul le mode USB-C est donc disponible.

Un confort en progrès, toujours un peu intrusif

Moins intrusifs que les anciens modèles, les Klipsch T5 II restent dans une approche assez classique des intra-auriculaires, façon "ancienne époque", dans laquelle Klipsch était déjà un acteur majeur. Les allergiques aux intras passeront clairement leur chemin.

Ici, la canule n'est pas extrêmement épaisse mais toujours assez longue. La marque a écouté les critiques, et propose maintenant pas moins de 6 tailles d'embouts, de quoi couvrir à peu près l'entièreté des morphologies. Mais surtout, chaque embout intègre la dernière partie de la canule, venant se greffer sur une portion de base. Cela permet de garder un certain équilibre, quelle que soit la taille utilisée, tout en exploitant au
maximum le diamètre de la première partie.

Toujours assez longue, le combo canule-embout est bien mieux géré qu'avant
Toujours assez longue, le combo canule-embout est bien mieux géré qu'avant

La tenue est généralement bonne, même si très dépendante du choix de l'embout. La certification IP67 est ici une très belle sécurité pour un usage sportif, mais les T5 II n'en ont clairement pas la tenue. Pour cela, il faut se tourner vers les T5 II Sport et leur système d'ailettes.

A l'usage, les écouteurs sont suffisamment bien pensés pour ne pas être trop intrusifs, mais peuvent vite devenir plus fatigants que d'autres références, type Sennheiser Momentum TW2 ou Jabra 75T. Dans la moyenne donc, du fait de leur orientation particulière.

Au moins, cette architecture permet aux écouteurs de proposer une très bonne isolation passive, faut d'une fonction ANC. Il ne faut pas espérer isoler le bruit d'un réacteur d'avion, mais le travail sur les aigus est très important, et les médiums sont déjà bien sabrés. Une canule aussi intrusive pouvait laisser espérer encore mieux, mais le résultat est déjà
très bon.

Tout en boutons, et moins idiot qu'avant

Ecouteurs intrusifs et boutons placés sur le dos ne font pas bon ménage, puisque ces derniers vont avoir tendance à pousser encore plus loin la canule dans l'oreille. Ici, le problème est bien plus faible que sur les T5,
la seconde partie de l'écouteur butant plus rapidement à l'entrée du canal.
Néanmoins, l'écouteur continue de légèrement se mouvoir à chaque pression, ayant tendance à se déporter vers l'extérieur. Klipsch n'a toujours pas trouvé la recette magique donc.

Klipsch T5 II

A côté de cela, les commandes de base sont suffisamment bien pensées pour une expérience complète. Les écouteurs fonctionnent tous les deux
avec un principe de 1 ou 2 clics, ainsi que par un appui prolongé :

  • Simple clic : pause/lecture pour l'écouteur droit, basculement entre le mode transparence (retour sonore) et le mode normal.
  • Double clic : piste suivante via l'écouteur droit, piste précédente/début de piste via l'écouteur gauche. En dehors du mode lecture, le double clic déclenche l'appel à l'assistant vocal.
  • Appui prolongé : Augmentation du volume avec l'écouteur droit, diminution avec l'écouteur gauche.

Le reste est un ensemble de commandes permettant l'allumage ou l'extinction des écouteurs, la prise d'appel, le déclenchement de l'appairage, ou encore le reset usine.

Alors que Klipsch promettait pendant de long mois l'arrivée "imminente" d'une application dédiée, celle-ci est effectivement sortie depuis, et permet quelques avantages avec ces écouteurs.

Clairement, il ne faut pas espérer attendre ce que font Sony ou Jabra en la matière. L'application Klipsch est loin d'être aussi fournie que les meilleurs. Elle permet de mettre à jour les écouteurs, de régler la force du mode transparence, ou encore d'avoir à accès à un égaliseur 5 bandes.

Dans le genre mal gérée, l'affichage de la batterie se pose là. Entre les écarts gigantesque affiché pour les écouteurs et le manque de fiabilité général, la marque rate l'utilité d'une telle fonction
Dans le genre mal gérée, l'affichage de la batterie se pose là. Entre les écarts gigantesque affiché pour les écouteurs et le manque de fiabilité général, la marque rate l'utilité d'une telle fonction

Enfin, il est possible d'accéder au niveau de batterie des écouteurs, de manière apparemment très précise. En pratique, cette précision est extrêmement relative, puisque les T5 II restent bien plus longtemps dans la tranche 50% - 100 % que dans la tranche 0 % - 50 %, avec des écarts parfois immenses entre les deux écouteurs. Les derniers 10 % relèvent presque de l'exercice de style, puisque ne concerneny que les ultimes minutes de vie. Une gestion des métadatas visiblement à améliorer.

AptX stable, pas encore parfait

La connectivité façon Klipsch n'est pas encore un modèle de perfection, mais devient plus agréable à l'usage qu'auparavant. Pour commencer, la marque a intégré (ce qui était déjà le cas sur le T5) tous les codecs
classiques qu'il est possible d'intégrer dans des True Wireless : SBC, AAC et AptX. Malheureusement, l'application ne permet pas de choisir le codec, il faudra donc passer par les options développeurs pour un utilisateurs Android, et laisser en AAC (par défaut) sur environnement iOS/iPadOS.

Même en utilisation AptX, plus énergivore et moins stable que les deux autres, le portée et la qualité de la connexion reste dans les bons élèves.

Klipsch T5 II

Seule étrangeté, les écouteurs ne sortent pas toujours de leur veille/extinction une fois hors de la boite, ce qui oblige à appuyer quelques secondes sur les boutons. Pas rédhibitoire, mais cela peut être ennuyeux
à l'usage.

Les Klipsch T5 II ne sont pas multipoint (connexion sur deux appareils en mode audio à la fois), ce qui n'est pas une surprise. En revanche, l'un et l'autre peuvent être utilisés en mode mono. Klipsch appaire séparément
l'un et l'autre des écouteurs pour mettre en avant le distinguo droite-gauche, ce qui peut créer une certaine confusion.

Autonomie promise vs autonomie réelle

A cause de l'intégration du codec AptX (l'autonomie étant pratiquement toujours donnée implicitement en AAC), les écouteurs ne tiennent pas réellement les promesses d'autonomie dans ce mode. Annoncée à 8 h en simple charge, celle-ci est plutôt autour des 6 h 20 – 6 h 30 en AptX, ce qui est déjà correct, et autour de 7 h 15 – 7 h 30 en AAC.

Pas d'induction à cause de la boite en inox, seulement de l'USB-C
Pas d'induction à cause de la boite en inox, seulement de l'USB-C

Via le boitier de recharge, Klipsch promet trois cycles supplémentaires. En pratique, nous sommes plutôt autour des deux voire deux et demi. Les 20 h sont donc dépassées en pratique, ce qui est déjà très bien dans le genre.

En revanche, comme précisée plus haut, l'indication du niveau de batterie est franchement perfectible, dans l'application comme dans l'onglet
Bluetooth en général.

4 microphones, et alors ?

Les Klipsch T5 II se basent sur un système de 4 microphones (2 par côté). Ici, n'y a pas de système de réduction de bruit active (prévu pour d'autres écouteurs de la marque), mais un mode transparence, ainsi qu'une réduction de bruit utilisé en mode kit mains-libres.

Soyons franc, le mode transparence n'est pas convaincant, possédant les mêmes défauts que bien des concurrents. Les haut-médiums et aigus, bien isolés par les embouts, ne sont pas suffisamment récupérés pour
donner suffisamment de naturel à l'écoute, pour donner une certaine cohérence et une bonne représentation de l'espace. Mais surtout, certaines fréquences, comme les bruits un peu sifflants, sont accentués de manière artificielle. Bref, un mode peu utilisable en pratique, seulement pour dépanner.

La partie kit mains-libres est déjà plus convaincante. La voix n'est pas spécialement naturelle, un peu étouffée même, mais suffisamment bonne,
même en environnement déjà un peu bruyant. Pas de miracle, nous ne sommes pas au niveau des Jabra et des Airpods Pro, mais le résultat est correct.

Son au quasi-équilibre

D'un équilibre exemplaire, sans doute pas pour tout le monde, les Klipsch T5 laissent la place à des T5 II tout aussi propres, sans gros parti-pris, ce qui leur vaudra des amoureux et des détracteurs.

S'appuyant sur un petit transducteur de 5 mm, les écouteurs sont pourtant convaincants sur la partie sonore.

Très petit (tube métallique à gauche), le transducteur dynamique de 5 mm est pourtant d'une bonne qualité technique et réglé de manière intéressante
Très petit (tube métallique à gauche), le transducteur dynamique de 5 mm est pourtant d'une bonne qualité technique et réglé de manière intéressante

Avec les bons embouts, et un placement correct, le niveau de basse est d'un équilibre presque parfait, voire légèrement accentué, ce qui est déjà assez rare pour des écouteurs nomade, souvent très accentués dans ce
secteur. Pas d'emphase, mais une bonne qualité technique. On peut regretter, sans doute à cause de la taille des transducteurs, de ne pas avoir une sensation d'enveloppement plus importante. Clairement, l'extension dans les basses ne se fait pas sans un peu de casses, avec une distorsion harmonique déjà assez marquée en-dessous des 40 Hz.

Constat encore plus brillant pour les médiums, sans doute le point fort du produit, et sur les aigus un poil en retrait au départ, puis très équilibrés. Contrairement à la plupart des concurrents, les Klipsch ne sonnent pas faux, ne tentent pas de cacher la misère en poussant à fond ce qui peut donner du tranchant ou de la clarté.

Petit transducteur, mais une canule utilisant tout son diamètre
Petit transducteur, mais une canule utilisant tout son diamètre

A l'écoute, les Klipsch T5 II restent tout aussi atypiques que leurs ainés. Les écouteurs n'ont pas une signature sonore trop ronde, ni trop agressive, l'écoute ne repose presque que sur les pures qualités des
haut-parleurs. Une approche qui pourra dérouter, puisque paraitra plus plate que sur des produits expressifs, comme les Jabra 75T/85T. Le modèle est même plus équilibré que les Sennheiser CX 400BT/Momentum TW2.

Les T5 II ne sont pas les plus impressionnants de tous techniquement, mais leur gestion assez intelligente du son leur permet de ne pas être fatigants, et de se comporter presque uniformément avec tous les styles.

Le reste des points est dans cette même veine. Les Klipsch T5 II sont assez détaillés mais pas au-dessus de la mêlée, ils développent une
scène sonore plus profonde que vraiment large. Une sorte d'équilibre de tous les instants.

Techniquement, les Klipsch n'ont pas beaucoup à envier aux modèles Sennheiser, s'affichant comme d'excellents modèles, réglés différemment
Techniquement, les Klipsch n'ont pas beaucoup à envier aux modèles Sennheiser, s'affichant comme d'excellents modèles, réglés différemment

Pour qui et pour quel style ? Tous les styles, mais pas tous les utilisateurs. Il faut apprécier l'équilibre du produit, sa douceur apparente, ne pas être allergique à ce qui peut sembler très plat aux premiers abords, mais qui peut rapidement s'apprivoiser.

Klipsch T5 II : l'avis de Clubic

Toujours la fabrication et le côté premium de la première version, mais avec une sensible amélioration sur la plupart des points, les Klipsch T5 II sont des True wireless intéressants, en particuliers dans leur approche du son. Loin d'être parfaits, ils sont plus recommandables que les T5 premiers du nom ne pouvaient l'être en leur temps.

7

Pas parfaits mais rattrapant une partie de leur retard, les Klipsch T5 II sont déjà plus que des écouteurs luxueux. Ergonomie en progrès, IP67, fabrication excellente, et l'une des sonorités les plus équilibrées dans le marché du True Wireless

Les plus

  • Fabrication
  • Bonne isolation passive
  • Son très maitrisé et équilibré
  • IP67

Les moins

  • Quelques bizarreries ergonomiques
  • Pas d'induction
  • Un confort qui ne conviendra pas à tous
  • Mode Transparence médiocre

Fabrication 9

Confort 7

Ergonomie 6

Autonomie 7

Son 8

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Guillaume Fourcadier

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Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict...

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Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict à Binding of Isaac, à retrouver sur le pire réseau social de la création en tant que Guifou.

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