Bell Labs : un "crash test" pour les objets connectés

15 juin 2015 à 18h28
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Dans l'enceinte de ses Bell Labs, Alcatel-Lucent met l'accent sur la recherche dans la sécurité et les réseaux. Ses laboratoires présentent plusieurs prototypes en particulier dans le domaine des objets connectés.

Véritables « bras armé » d'Alcatel-Lucent en matière de recherche, les Bell Labs ouvrent leurs portes à la presse. A l'occasion des Future X days, l'équipementier a présenté plusieurs travaux sur lesquels travaillent ses spécialistes au sein de l'unité de Villarceaux (Nozay, Essonne).

Alcatel-Lucent a disséminé plusieurs de ces centres de par le monde. Les Bell Labs sont à présent implantés dans pas moins de 7 pays (Allemagne, Belgique, Chine, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Israël et la France). Sur notre territoire, deux antennes, Villarceaux et Lannion, se sont spécialisés dans les domaines des réseaux fixes et mobiles de dernière génération (4G, 5G), les réseaux optiques, la sécurité mais également les mathématiques avancées.

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Ces centres collaborent également avec d'autres entreprises. A l'image du kit 4G for IoT, Alcatel-Lucent tente de s'inscrire dans une démarche dite « d'innovation ouverte ». Jean Luc Beylat, président d'Alcatel-Lucent Bell Labs France, précise : « l'Open innovation, cela fait 10 ans que l'on en parle chez nous et que nous collaborons avec d'autres sociétés. Cette démarche permet d'aller vite, de connecter un grand monde et de mélanger beaucoup de choses. Certains projets n'aboutissent pas mais ils nourrissent la réflexion. Par exemple, l'ordinateur quantique n'est pas nouveau mais il peut tout de même aboutir à quelque chose. On a beaucoup de déchets mais on doit prendre ces enjeux-là ».

Les Bell Labs tentent à présent d'accompagner les professionnels en s'intéressant à leurs usages. Ils présentent trois projets visant des domaines variés comme les tests d'objets connectés, la localisation d'intérieur et la sécurité de l'USB.

Un centre de crash tests pour objets connectés

Les Bell Labs disposent d'un laboratoire dans lequel ils sont à même de tester l'ensemble des puces présentes dans les terminaux mobiles du marché (ou ceux à venir). Les chercheurs peuvent vérifier si ces composants fonctionnent avec les fréquences et antennes présentes (2,3 et 4G) sur le territoire.

La division cherche désormais à aller plus loin que les smartphones et s'intéresse aux objets connectés. Jean-Christophe Coiffier, directeur de la division objets connectés au sein des « centres d'Excellence » explique la démarche : « Nous sommes dans une logique de crash tests. Nous fonctionnons avec des étudiants sur la partie sécurité du dispositif et testons l'ensemble des failles de sécurité. Nous enverrons les informations au constructeur, qui va ensuite pouvoir corriger son produit ».

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A l'instar du classement euro NCAP pour l'automobile, l'ambition d'Alcatel-Lucent est de publier un classement des objets connectés les plus sécurisés. Ces derniers seront visibles en ligne, sur une page dédiée, promet le responsable du laboratoire.

La localisation d'intérieur, avec une précision de 10 cm

Alors que les GPS d'intérieur peuvent avoir une précision allant jusqu'à 1 mètre, Calvin Chung-Shue Chen, membre de l'équipe technique des Bell Labs et le Dr Siu Wai Ho, de l'Institut de Recherche en télécommunications de l'Université South Australia améliorent le dispositif.

Ils présentent un modèle capable de localiser un objet ou une personne avec une précision de 10 cm. Pour y parvenir, le système se base sur la luminosité et des algorithmes prenant en compte l'intensité et la modulation lumineuse mais également l'angle dans lequel se trouve la balise par rapport à cette source de lumière.

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Pour le moment le système ne fonctionne qu'avec des éclairages formés d'au moins trois LED mais les chercheurs demeurent confiants quant au potentiel de la technologie. En matière de localisation d'intérieur, la précision est en effet un argument de taille pour connaître de manière quasi-exacte où se trouve un consommateur.

Comment sécuriser l'USB ?

Afin de lutter contre la propagation de malwares par le biais de clés USB, les Bell Labs ont imaginé un boitier faisant l'interface entre le poste d'un utilisateur et le dispositif amovible. L'USB Shield se présente comme un moyen d'endiguer le programme Bad USB. Celui-ci permet à une clé USB de se déclarer en tant que clavier. Ce dernier va ensuite exécuter une commande et télécharger des programmes malveillants sur une machine.

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Serge Papillon, co-responsable du projet USB Shield précise ce qui a motivé ses recherches sur le sujet : « il s'agit ici d'une recherche opportuniste mais il est nécessaire de proposer aux professionnels un moyen de réagir contre les risques de propagation de ce malware. Le boitier contient un micro-contrôleur qui agit comme un host. Il analyse les paquets transitant entre le PC et la clé pour refuser un accès si un dispositif amovible est vérolé ».

Les brevets de cette technologie ont d'ores et déjà été déposés et les Bell Labs cherchent à présent un moyen de diffuser le programme. L'objectif est donc de revendre la technologie à Microsoft ou à un fondeur intéressé afin qu'il puisse produire en nombre ce boitier. Quant à Alcatel-Lucent, il pourra tirer des bénéfices de ses recherches en touchant des droits sur l'utilisation de ses brevets.

L'enjeu pour les Bell Labs est donc scientifique mais également économique. Les centres tentent de concilier cette approche avec des enjeux commerciaux. Ces projets ont pour ambition d'être vendus aux professionnels ou intégrés dans d'autres dispositifs par le biais de partenariats. Si certains d'entre eux pourraient ne jamais passer le test de la commercialisation, d'autres pourraient être rapidement intégrés par les entreprises.

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Olivier Robillart

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