33 milliards d'euros : le colossal plan d'investissement d'Intel pour l'Europe détaillé

Nerces
Par Nerces, Spécialiste PC & Gaming.
Publié le 15 mars 2022 à 15h40
© Intel
© Intel

S'il n'est pas directement question de processeurs, l'investissement d'Intel porte sur toute la chaîne de production du semi-conducteur.

Après des semaines, voire des mois de bruits de couloir, de négociations et de tergiversations, Intel a levé le voile sur sa stratégie d'investissement pour l'Europe par la voix de son président, Pat Gelsinger.

Un vaste site de production à Magdebourg

Intel confirme donc son massif plan d'investissement pour l'Europe et en profite pour préciser les choses alors que les rumeurs sur une installation en France, en Italie, voire en Allemagne ou en Pologne avaient semé le trouble. Intel a donc débuté sa présentation en expliquant lancer la première phase d'un vaste plan de 80 milliards d'euros.

Une première phase soutenue par une enveloppe de 33 milliards d'euros qui devrait donc toucher six pays européens. Au premier rang, on trouve l'Allemagne qui abritera bien comme les dernières rumeurs le laissaient entendre « un méga-site de fabrication de semi-conducteurs de pointe ». Le site comprendra deux unités de production situées à Magdebourg, la capitale de la Saxe-Anhalt.

Rendu du futur site de production d'Intel à Magdebourg, Allemagne © Intel
Rendu du futur site de production d'Intel à Magdebourg, Allemagne © Intel

La ville allemande dispose, selon Intel, de « talents de premier plan, d'une superbe infrastructure et d'un écosystème existant de fournisseurs et de clients ». Intel évoque un investissement initial de 17 milliards d'euros et prévoit la « création de 3 000 emplois permanents de haute technologie chez Intel et des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires chez ses fournisseurs et partenaires ».

Alors que la phase de planification du site a déjà débuté, la construction elle-même ne devrait pas débuter avant le premier semestre 2023 pour une mise en service en 2027. Intel précise toutefois « sous réserve de l'approbation de la Commission européenne ».

Espagne, France, Irlande, Italie et Pologne

Parallèlement à cette structure allemande, Intel a souligné l'importance du site irlandais de Leixlip. Il prévoit de « doubler l'espace de fabrication pour apporter la technologie du processus Intel 4 en Europe et étendre les services de fonderie ». Une fois terminée, « cette expansion portera l'investissement total d'Intel en Irlande à plus de 30 milliards d'euros ».

Au cœur de diverses rumeurs, l'Italie disposera elle d' une « usine de fabrication back-end de pointe ». Il est ici question d'un « investissement potentiel pouvant atteindre 4,5 milliards d'euros » et de la création de 1 500 emplois chez Intel auxquels s'ajouteraient 3 500 emplois chez les fournisseurs et partenaires. Le site va de pair avec l'acquisition de Tower Semiconductor, un partenaire de STMicroelectronics à Agrate Brianza, en Italie.

Pour la France, on parle d'un nouveau centre européen de R&D autour du Plateau de Saclay. Intel évoque la création de 1 000 nouveaux emplois de haute technologie dont « 450 seront disponibles d'ici la fin 2024 ». Pour Intel, « la France deviendra le siège européen d'Intel pour les capacités de conception de calcul haute performance (HPC) et d'intelligence artificielle (AI) ». En outre, Intel prévoit d'établir son principal centre européen de conception de fonderie en France.

Rendu du futur site de production d'Intel à Magdebourg, Allemagne © Intel

À Gdansk, en Pologne, Intel annonce augmenter « de 50 % l'espace de ses laboratoires en mettant l'accent sur le développement de solutions dans les domaines des réseaux neuronaux profonds, de l'audio, des graphiques, des centres de données et de l'informatique en nuage ». Une expansion qui devrait être achevée dès 2023.

Enfin, Intel est plus discret quant à son investissement dans le dernier pays mentionné par Pat Gelsinger, l'Espagne. « Au cours de la dernière décennie, en Espagne, le Barcelona Supercomputing Center et Intel ont collaboré sur une architecture exascale. Aujourd'hui, ils développent une architecture zettascale pour la prochaine décennie ».

S'il reste quelques zones d'ombres, la stratégie d'investissement d'Intel en Europe est vaste et concerne plusieurs pays. Intel insiste également sur le soutien qu'il apporte à la transition écologique en Europe grâce aux technologies de pointe qui y seront mises en œuvre grâce à « des puces plus efficaces réduisant la consommation d'énergie de la prochaine vague de matériel numérique tout en favorisant les solutions de calcul intensif et d'intelligence artificielle ». Un programme ambitieux qui va se déployer sur plusieurs années.

Source : Intel

Par Nerces
Spécialiste PC & Gaming

Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
Kh0rne77

Bien évidemment, l’Allemagne first …

MisterDams

C’est impressionnant cette attractivité de l’Allemagne pour les sites de production européens. Récupérer Intel après Tesla, c’est quand même un beau coup de filet en quelques années.

Après, on semble obtenir 3 fois moins de jobs qu’eux, mais certainement bien plus hautement qualifiés.

raymondp

Les allemands bossent beaucoup et râlent peu, quant aux français… mais c’est assez décevant il est vrai.
On pourrait par contre se demander pourquoi ils n’investissent pas aux US… à moins qu’ils n’aient aussi un plan pour les US.

Pour revenir au sujet, ça me parait énorme comme investissement.

nicgrover

Peut-être que les allemands sont moins sujets à la grève…

Palou

peut-être aussi que pas mal d’allemands ne travaillent qu’avec des postes de quelques heures seulement malgré eux et qu’ils ont plus de pauvres qu’on ne le croit

SlashDot2k19

Normal, là-bas le crédo, c’est « Arbeit! Schnell! »:rofl:

juju251

A certains (qui se reconnaitront sans doute) : Il serait peut-être bon de se calmer sur le french-bashing …

Mon message n’appelle évidemment pas de réponse.

cpicchio

Lisez bien l’article, ce n’est pas aussi simple que ça. Ils ont un besoin urgent pour remplacer leurs Tornados et le F-35A est finalement la solution la plus logique car l’avion Européen de sixième génération n’arrivera en 2035. Vous rajoutez dessus les conflits latents entre Dassault et Airbus et vous avez l’équation complète.

Il est faux de dire que la France est la seule touchée car le projet Européen adresse autant les entreprises françaises d’allemandes.

Moche comme décision mais logique. Et les USA peuvent dirent merci à Wladimir…

raymondp

Oui, comme pour l’histoire des Ukrainiens qui ne savent utiliser que les avions russes, il est difficile de faire une force commune si chaque pays utilise des équipements différents. Ce qui est le cas apparemment.
Mais là on s’éloigne du sujet.

Blackalf

Et si Intel avait décidé de ne pas investir en Europe, quels auraient été les commentaires ? yeux