Vers une usine Intel à 93 milliards en Europe, plus de détails en 2022

Nathan Le Gohlisse
Par Nathan Le Gohlisse, Spécialiste Hardware.
Publié le 07 octobre 2021 à 17h15
Pat Gelsinger, P.-D.G. d'Intel // © Intel
Pat Gelsinger, P.-D.G. d'Intel // © Intel

Si Intel reste relativement épargné par la pénurie globale de semi-conducteurs, c'est parce que le groupe fabrique ses processeurs dans ses propres usines. Et justement, il prévoit toujours d'en construire une nouvelle en Europe.

Pat Gelsinger en avait déjà parlé à plusieurs reprises ces derniers mois ; à l'occasion de l'IAA Mobility Auto Show, tenu à Munich, le nouveau P.-D.G. d'Intel persiste et signe : il va faire construire une usine à 93 milliards de dollars en Europe. Un investissement colossal que le groupe américain devrait conduire sur une période totale de 10 ans, et qui a pour objectif de faire sortir de terre « la fabrique de puces la plus avancée au monde »… le tout sur le vieux continent.

Ça va arriver près de chez vous

Pour ce faire, Intel compterait notamment sur des machines à EUV (Extreme Ultraviolet Lithography) produites par le hollandais ASML, un acteur incontournable pour toute nouvelle création d'usine. Pat Gelsinger a en outre indiqué vouloir travailler avec le secteur automobile, raison de son déplacement à Munich. On imagine que l'idée serait de rafler quelques contrats au détriment de la concurrence, comme par exemple celle de NVIDIA.

Cet investissement dans une nouvelle usine s'inscrit quoi qu'il en soit dans une double logique pour Intel : prendre une mesure concrète pour éviter qu'une pénurie de semi-conducteurs, comme celle que l'on traverse depuis plus d'un an, ne lui porte un jour trop préjudice, mais aussi et surtout étendre ses capacités de production pour desservir des clients extérieurs.

Au printemps, Intel annonçait en effet qu'elle accepterait prochainement de graver des puces pour des entreprises tierces. Une nouveauté majeure pour la firme qui réservait jusqu'à présent ses capacités de production uniquement à ses propres besoins industriels. Au travers de cette évolution stratégique, Intel se placera en concurrence directe avec d'autres fondeurs, comme Samsung et TSMC.

Création de 10 000 emplois pour la nouvelle usine d'Intel

Lorsqu'elle aura ouvert, et une fois qu'elle aura atteint sa pleine capacité de production, la nouvelle usine d'Intel en Europe devrait donner du travail à quelque 10 000 employés, explique WCCFTech. Pour mettre cette usine sur les rails, Pat Gelsinger a déjà rencontré ces derniers mois les dirigeants français, allemands, belges, polonais, hollandais ou encore polonais… avec pour objectif d'obtenir un financement partiel du projet.

Pour l'instant, aucun leader européen n'a annoncé s'être mis d'accord avec Intel, mais il y a fort à parier que cela viendra assez vite. Des discussions plus avancées devraient en effet débuter dès l'année prochaine. Plusieurs prérequis sont toutefois d'actualité : le nouveau site nécessitera non seulement une grande superficie, mais aussi un approvisionnement généreux en eau, en électricité et en experts locaux.

Quant à la question du procédé de gravure employé pour les débuts de cette nouvelle usine, Intel miserait sur la technologie à « ouverture numérique élevée » proposée par les dernières machines d'ASML. Elle devrait permettre au fondeur de graver des puces en 20 angströms, soit 2 nm. Pour rappel, Intel utilise actuellement une gravure en 10 nm et promet de passer sur une production en 4 nm, puis 3 nm, d'ici 2024. En face, TSMC et Samsung gravent pour l'instant leurs puces en 5 nm.

Source : WCCFTech

Nathan Le Gohlisse
Par Nathan Le Gohlisse
Spécialiste Hardware

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Commentaires (10)
Vanilla

100 balles que l’usine finira par être construite en Allemagne, c’est pas pour rien si il est venu à Munich direct…

oudiny

Parce que tu pensais qu’elle serait construite ailleurs ? Possible qu’elle finisse en Pologne ou Hongrie ou encore en Slovaquie aussi c’est possible … enfin l’Europe de l’Est reste le meilleur endroit pour de l’industrie c’est d’ailleurs pour ça que le gros de l’industrie automobile européenne s’y trouve

ultraniak

Intel a déjà des usines en Allemagne, pas de raisons que cela ne change. La main d’oeuvre est pas chère et compétente outre-Rhin.

cpicchio

Faux pour l’automobile : vous avez pas mal d’usines au Portugal, Espagne, France et Italie.

Pour Intel, ne pas oublier Grenoble qui a un pôle universitaire avec des entreprises fortes dans le domaine des semi-conducteurs.

MattS32

Il est venu à Munich parce qu’il y a un salon automobile et qu’Intel s’intéresse à ce secteur. C’est dit dans l’article… C’est pas pour autant qu’il va forcément s’installer en Allemagne… D’autant que pour ce genre d’installation, nécessitant, comme il le précise, beaucoup d’électricité, l’Allemagne n’est pas forcément la mieux placée avec son électricité chère et carbonée.

D’autant plus qu’il est pas venu à Munich « direct » comme tu dis, il a déjà fait la tournée des pays européens en juin pour un premier round de négociations avec les autorités (alors que là à Munich il doit pas avoir grand monde avec qui négocier pour le compte de l’Allemagne, le successeur de Merkel n’étant pas encore désigné, aucun des candidats potentiels ne peut prendre le moindre engagement…).

MattS32

Grenoble ça me parait quand même compliqué pour une usine de cette ampleur. Dans l’agglo de Grenoble, y a pas vraiment la place, et un maire qui ne sera pas forcément favorable à ce genre de projet.

Dans la vallée du Grésivaudan (là où il y a déjà ST et Soitec), y aurait peut-être de la place, mais la desserte est assez limitée (à moins qu’il arrive à inclure dans le package de négociation un accès à la ligne Lyon-Turin, qui doit traverser la vallée).

Ou alors à l’inverse aller dans le nord Isère, ça permettrait de se rapprocher de Lyon et des aéroports de Grenoble et Lyon, mais par contre c’est beaucoup plus rural que le Grésivaudan.

Mais dans tous les cas ça fait pas mal de compromis à faire.

cpicchio

c’est un ex HP (qui s’était implanté dans les années 60 à Grenoble), donc bien au fait de ce type d’industrie. Et franchement, quel maire refuserait une telle opportunité ? (qui à faire un peu de green washing)

Si une telle usine avait à ouvrir, de toutes les façons, il y aura un plan d’urbanisme à monter et ce serait une opportunité de monter des transports verts.

Même si j’habite Paris, je trouverai honteux de mettre un nouveau centre en RP et augmenter à nouveau la concentration autour de Paris (dans l’éventualité d’une implantation en France évidemment).

MattS32

Oui, il a été cadre chez HP. Mais une telle usine serait peu en accord avec son positionnement politique actuel. Et même si j’irai pas jusqu’à dire qu’il est anti-technologie et décroissant, il n’en est quand même pas loin, et notamment quand on suit un peu ses interventions on le voit rarement se féliciter des bonnes actualités des start up grenobloises, ni de l’arrivée de certains investissements de grosses boîtes étrangères (par exemple quand Apple a installé un petit labo R&D).

Après, ce qui pourrait éventuellement permettre un tel projet sur l’agglo Grenobloise, c’est le fait que Piolle n’est que maire de Grenoble, la présidence de la métropole ayant été récupérée par un courant un peu moins radical. Or une telle implantation à Grenoble même est clairement impossible (je ne vois pas la moindre friche de taille suffisante pour accueillir un tel projet, les principales friches ayant déjà été reclassées), ça ne peut se faire que sur une autre commune de l’agglo, donc avec une influence forcément limitée pour Piolle.

Mais même comme ça, j’ai du mal à voir où ils pourraient s’installer, la géographie de l’agglo grenobloise est quand même très contrainte par les montagnes, ça ne laisse pas beaucoup de places pour des nouvelles installations industrielles s’il n’y en a pas des anciennes qui dégagent pour faire de la place (en gros, tout ce qui est à peu près plat est déjà urbanisé)… C’est pour ça que pour une implantation dans ce coin, je verrai quand même plutôt une installation plus éloignée de Grenoble, soit vers le Grésivaudan s’il y a la possibilité de se raccorder au Lyon-Turin, soit vers le nord Isère dans le cas contraire, mais dans tous les cas à plusieurs dizaines de kilomètres de Grenoble.

aazert

Nan mais par quel miracle ce serait en France ? Les gars il faut redescendre un petit peu.

DrCarter95

Cool.