TomTom a une carte à jouer dans les voitures autonomes

04 mai 2015 à 12h46
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Bousculé par les applications mobiles gratuites de guidage, TomTom envisage son avenir dans les voitures autonomes, où il se sent légitime. En attendant, il se diversifie et se place chez les fabricants.

TomTom n'a pas l'intention de se faire tuer par la voiture autonome. Dans ce genre de véhicule, le guidage par satellite (GPS) tel que proposé par le néerlandais n'a, a priori, plus de raison d'être. En réalité, il adopte juste une autre forme, mais demeure absolument central dans le fonctionnement de l'auto. Pour son patron, Harold Goddijn, c'est une reconversion naturelle. Un partenariat avec Volkswagen a même été signé en 2014.


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TomTom va essayer d'exister à côté de Google dans la cartographie pour voitures autonomes - Crédit : Fotolia.


Le dirigeant de TomTom a déclaré à Reuters qu'après avoir remporté de gros contrats avec des constructeurs ces derniers mois (Fiat, Kia, Hyundai), il était désormais identifié comme l'une des sociétés - en dehors de Google - capables de fournir des cartes et des données en qualité et quantité suffisantes pour répondre aux exigences de sécurité de la conduite assistée par ordinateur, et finalement, des voitures sans conducteur.

TomTom contrôle encore la moitié du marché européen du GPS, mais sa position s'érode. Ses ventes ont perdu 8 % au premier trimestre 2015, et même le double aux États-Unis, où il était déjà fragile. Concurrencé par les applications gratuites pour smartphone, ses GPS ont perdu 3 % en début d'année. Alors que les véhicules sont de plus en plus équipés nativement, ses ventes auprès des fabricants ont chuté de 19 % en un an.

TomTom rime avec freemium

En attendant d'assurer le guidage des voitures autonomes, un marché qui ne devrait pas advenir avant 2020, TomTom adapte le modèle économique de son cœur de métier, et se diversifie. Début avril, le néerlandais annonçait la fusion de ses applications en une seule : TomTom Go Mobile. Au lieu de payer 39 à 59 euros (une somme qui détonne dans un environnement où les applis coûtent souvent moins de 1 euro), celle-ci devient gratuite à condition de s'engager dans un abonnement pendant un an (20 euros) ou trois ans 45 euros).

Le néerlandais compte sur la location de ses cartes, comme il le fait avec Apple et son application Plans depuis 2012. Cette activité a progressé de 12 % début 2015. TomTom mise également sur la gestion des flottes d'entreprise, un segment où il peut capitaliser sur ses cartes. En hausse de 24 % en mars, c'est le moteur des revenus de la société. Plus récemment, le fabricant a inauguré une caméra miniature capable de capturer les actions automatiquement. Un segment où l'on trouve déjà Garmin, son concurrent dans les GPS.

Se rapprocher des constructeurs

Mais pendant que TomTom cherche des sources de revenus palliatives, des mouvements de fonds ont lieu dans la - petite - industrie des cartes pour voitures autonomes, dans laquelle il aspire à jouer un rôle central. Nokia, récent acquéreur d'Alcatel-Lucent, a annoncé ce mois-ci la revente de sa division de cartographie Here, l'autre acteur capable de guider une voiture sans chauffeur, et déjà implanté dans 70 % des autos.

Dans les candidats au rachat, il y a Apple, Facebook, le leader mondial des voitures avec chauffeurs Uber, plusieurs fabricants comme BMW, Daimler et Audi, et Google. Quelles seraient les chances de TomTom si celui qui a « lancé » la voiture sans conducteur rachetait Here ? Encore trop peu présent auprès des fabricants, TomTom va tenter de s'implanter dans leurs voitures. Si elles deviennent autonomes, il sera bien positionné.

À la différence des GPS que l'on attache à son pare-brise, les dispositifs de guidage pour les voitures sans conducteur sont plus profondément ancrés. Cela signifie que TomTom doit à tout prix apprendre à travailler avec les fabricants, d'abord avec le guidage classique, avant de pouvoir envisager de plus gros chantiers.


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