La photo connectée est une tendance qui se développe, dont nous vous parlons régulièrement mais vaguement, en particulier lors des grands salons (CES 2012, IFA 2012 et plus récemment Photokina 2012). En quoi ça consiste réellement ? Quelles possibilités la technologie sans fil offre-t-elle ? Décortiquons ensemble un des pionniers du genre, le compact Samsung WB850F.
Les solutions connectées aujourd'hui ne manquent pas. De l'intégration de Wi-Fi directement dans l'appareil, à l'ajout de modules externes (notamment sur reflex) en passant par des cartes SD Eye-Fi ou FlashAir de Toshiba, il est à peu près possible de connecter n'importe quel appareil. Sans même parler des Nikon Coolpix S800c et Samsung Galaxy Camera, qui embarquent un système d'exploitation Android et carrément une puce 3G pour ce dernier. Le but de cet article n'est pas détailler toutes ces solutions, mais de décortiquer un exemple précis pour voir ce qu'apporte la connectivité sans fil à la pratique de la photo.
Faute de disponibilité des appareils Android, nous nous sommes rabattus sur le Samsung WB850F, un compact particulièrement évolué en la matière. Il dispose d'un emplacement dédié sur le sélecteur de modes pour le Wi-Fi. Ce menu rassemble sept entrées, un plan tout trouvé pour notre guide !
Rite initiatique
Avant d'entrer dans le vif du sujet, listons les quelques préparatifs qui s'imposent. D'abord nous avons mis à jour le WB850F avec son dernier firmware, version 206276, qui au passage met aussi à jour la puce GPS. Ensuite, il faut installer le logiciel de gestion des images et de l'appareil Inteli-Studio. On a beau le télécharger fraîchement sur le site de Samsung.fr (3.1.26.1), une fois l'installation terminée le logiciel nous indique qu'il existe une nouvelle version (3.1.32.1). C'est une habitude chez Samsung (nous pensons bien sûr à Kies)... Cette étape est indispensable, puisque ce n'est qu'en branchant l'appareil photo à l'ordinateur, avec Inteli-Studio ouvert, qu'il nous sera proposé de télécharger PC Auto Backup, l'utilitaire de sauvegarde automatique en Wi-Fi (par ailleurs non disponible sur le site de Samsung). Mise à jour de firmware, installation d'Inteli-Studio, puis de PC Auto Backup... il ne nous reste plus qu'à renseigner le réseau Wi-Fi au sein du WB850F et nous pouvons commencer à explorer ses fonctionnalités !
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La recherche des réseaux Wi-Fi et la validation de la clé de sécurité : ça y est, l'appareil est connecté !
Mobile Link
Pourquoi ne pas profiter de son smartphone, ou mieux encore de sa tablette, pour visualiser, traiter et partager les photos que l'on vient tout juste de prendre avec son compact ? C'est l'idée de cette première fonction embarquée sur le WB850F, et qu'on retrouve sur la plupart des appareils photo intégrant du Wi-Fi. Le levier consiste en une application, Mobile Link, téléchargeable gratuitement (sur plateformes iOS et Android). Lorsque la fonctionnalité Mobile Link est lancée depuis le WB850F, l'appareil photo va émettre son propre réseau Wi-Fi, en mode Ad Hoc, auquel le smartphone ou la tablette doit alors se connecter. Au préalable, l'appareil photo demande si on veut copier toutes les images ou seulement une sélection. Après avoir effectué son tri, il suffit de valider le partage.
Une fois l'application téléchargée, l'appareil nous demande si on veut copier toutes les images de la carte SD ou seulement une partie
Il suffit ensuite de sélectionner le réseau Wi-Fi émis par le WB850F dans la liste des réseaux détectés par le terminal, puis de lancer l'application Mobile Link
La connexion établie, on lance l'application Mobile Link sur le smartphone ou la tablette. Les miniatures des photos ciblées apparaissent sur l'écran du smartphone. Il ne reste plus qu'à cocher les photos qu'on désire transférer et touche l'icône d'exécution de la copie. Les photos sont enregistrées dans la mémoire du téléphone (pellicule sous iOS, dossier Mobile Link sur Android). Les fichiers conservent leur taille originale, un bon point. En revanche, le taux de transfert s'avère mollasson, puisqu'il faut près de 1 min 30 pour copier 10 photos totalisant un poids de 35,9 Mo, soit 0,4 Mo/s environ...
<center>On peut agrandir la miniature en laissant le doigt appuyé dessus</center>" alt="
<center>Il faut ensuite cocher toutes les images qu'on souhaite transférer</center>" alt="
<center>Quand la sélection est terminée, il n'y a plus qu'à toucher l'icône validant le transfert (en haut à droite ici)</center>" alt="
<center>La copie peut alors commencer ! Attention c'est assez lent...</center>" alt="
<center>Une fois le processus terminé, les photos figurent dans la pellicule (sous iOS) ou dans le dossier Mobile Link (Android)</center>" alt="
AirStash de Maxell par exemple, pour être totalement complète. Mais qui peut le plus peut le moins, le redimensionnement peut être fait à posteriori.
Remote Viewfinder
L'autre interaction que le WB850F peut créer avec un terminal mobile consiste à déporter son écran de visée, toujours en Wi-Fi, avec le même processus de connexion Ad Hoc. La visée mais bien sûr aussi le pilotage du compact. Dans la pratique, la fonctionnalité peut s'avérer pertinente comme déclencheur distant (sur trépied en pose longue pour éviter les tremblements ou pour une photo de groupe sur laquelle on souhaite aussi figurer sans avoir à courir), comme assistance au cadrage (pour un autoportrait ou une vue sur trépied haut perché par exemple) ou éventuellement pour transformer l'appareil en outil de surveillance.
Le réglage de la connexion Wi-Fi Ad Hoc et l'écran de visée déporté
L'application gratuite Remote Viewfinder (également pour iOS et Android) permet de régler le retardateur, la taille des images, le flash ainsi que le zoom. Dommage qu'elle ne duplique pas tous les réglages de l'appareil photo, pourtant assez largement débrayable (modes P, A, S, M, etc.). Autre défaut, faisant passer Remote Viewfinder à côté de ses ambitions : la qualité de la transmission à l'écran. La résolution, et donc la lisibilité, s'avère nettement inférieure à celle affichée sur l'écran de l'appareil photo, et les mouvements occasionnent une forte pixellisation de la visée déportée, en plus de la latence régulièrement observée. En somme, c'est une bonne idée mais une mauvaise concrétisation.
Les quelques réglages proposés ne suffisent pas à rendre l'application tout à fait pertinente. La faible résolution transmise au smartphone est également une déception
Réseaux sociaux
Pour ceux qui n'auraient pas de smartphone sous la main ou qui voudraient partager leur contenu directement depuis le WB850F, Samsung propose la fonction dûment appelée « Réseaux Sociaux ». Pour commencer, il faudra disposer d'une connexion internet (via Wi-Fi), soit par un routeur à la maison, par exemple, soit un via hotspot en déplacement (mais ça marche aussi en partage de connexion modem depuis un smartphone). L'icône « Réseaux Sociaux » ouvre un menu qui répertorie quatre services de partage : Facebook, Picasa, YouTube et Photo bucket. Pas de Flickr, c'est regrettable... Quelle que soit la plateforme de diffusion choisie, la première étape consistera à s'identifier, avec l'adresse email et le mot de passe ayant servis à l'inscription au dit service. On procède ensuite à la sélection des clichés et on envoie.
<center>Les quatre plateformes proposées</center>" alt="
<center>Quel que soit le service, il faut s'identifier</center>" alt="
<center>Un clavier virtuel permet la saisie des informations demandées</center>" alt="
<center>On sélectionne ensuite le contenu à charger</center>" alt="
<center>Et on envoie !</center>" alt="
Via la fonction Facebook, on peut ajouter un commentaire. Quand on partage sur Picasa, l'appareil se contente d'uploader les images voulues dans un nouveau dossier public
Cette fonction Réseaux Sociaux est un peu trop simple et donc pas forcément très efficace. D'autant qu'avec la généralisation des smartphones, on préférera plutôt utiliser Mobile Link pour ensuite gérer son partage dans de meilleures conditions.
Courriel
Autre variante du partage, plus « old school » mais toujours aussi efficace : l'envoi par email. Là aussi, la fonction se montre d'une simplicité déconcertante : renseignement de l'adresse du destinataire, choix de l'adresse de l'expéditeur (par défaut camera@samsungcamera.com, mais c'est modifiable par n'importe quelle autre adresse), sélection des images, personnalisation du corps du message et envoi. Notez que le WB850F limite le nombre de photos à 10 au maximum.
Le chargement des images s'effectue très rapidement, à peine 11 s pour trois photos, pour la simple et bonne raison que l'appareil redimensionne automatiquement les fichiers en 1 600 x 1 200 pixels (environ 800 Ko pièce). Le débit reste donc bas, 2,4 Mo en 11,3 s aboutissant à 0,21 Mo/s... S'il manque un gestionnaire de contacts à la fonction, on apprécie en revanche qu'elle mémorise les destinataires déjà entrés, au fur et à mesure. Là encore, on pourra préférer recourir à Mobile Link pour ensuite gérer les envois depuis le client mail de son smartphone.
<center>Ici on renseigne l'adresse email du destinataire</center>" alt="
<center>On peut également dans les options modifier les paramètres de l'expéditeur</center>" alt="
<center>Il suffit en suite de sélectionner les images à envoyer...</center>" alt="
<center>... d'écrire un petit message...</center>" alt="
<center>... et on envoie le tout !</center>" alt="
TV Link
Autre cas de figure où le sans fil pourra simplifier le partage : le visionnage sur téléviseur. Samsung s'appuie là sur la démocratisation des téléviseurs connectés (et connectables, en Ethernet ou via un dongle Wi-Fi additionnel) pour proposer de la diffusion de contenu en réseau, en utilisant le standard DLNA. Pas la peine donc d'avoir une télé Samsung, seul le DLNA importe. L'appareil photo et le téléviseur doivent bien sûr être connectés au même réseau. Après qu'on a lancé la fonction depuis le WB850F, la détection par le téléviseur se fait rapidement et automatiquement. Il suffit de valider avec la télécommande la source DLNA détectée et le lecteur multimédia s'ouvre. Il ne reste plus qu'à parcourir le contenu de l'appareil photo, et pourquoi pas faire défiler un diaporama. Au-delà de ça, les possibilités vont varier en fonction du modèle de téléviseur.
<center>Une fois assurés que l'appareil photo et le téléviseur sont bien connectés, nous pouvons lancer la fonction TV Link</center>" alt="
<center>La recherche de périphérique DLNA commence, on voit dans l'arrière plan que le téléviseur a déjà détecté l'appareil photo</center>" alt="
<center>Mise au point faite à l'arrière, voilà la fenêtre de détection qui apparaît quelques secondes après qu'on a lancé la fonction TV Link sur le WB850F</center>" alt="
<center>Le lecteur multimédia du téléviseur s'ouvre alors</center>" alt="
<center>On peut désormais naviguer dans ses photos et exécuter un diaporama</center>" alt="
Cloud
La connectivité sans fil sur un appareil photo se prête tout à fait à la sauvegarde distante des images de la carte mémoire. Ca tombe bien, le WB850F propose un menu « Cloud », qui se limite en fait à SkyDrive, le service de Microsoft. Même chose, il faut se connecter à un réseau Wi-Fi local, domestique ou hotspot, pour commencer. On lance ensuite la fonction SkyDrive de l'appareil photo qui nous amène à une page d'identification. Une fois celle-ci accomplie, le compact renvoie sur une page listant les autorisations qu'il nous faut accepter pour que l'application SamsungDSC puisse accéder à notre SkyDrive. Pas le choix à ce stade, mais nous ne manquerons pas de limiter ces autorisations par la suite, via un navigateur Web. Il ne reste qu'à sélectionner les images (mais pas les vidéos...) que l'on souhaite uploader et valider.
<center>Le Cloud selon Samsung, c'est uniquement SkyDrive...</center>" alt="
<center>... mais après tout pour stocker des photos, c'est une solution viable (surtout quand on dispose d'un compte à 25 Go)</center>" alt="
<center>Un avertissement un peu incongru fait son apparition...</center>" alt="
<center>Nous voilà à l'écran d'authentification</center>" alt="
<center>Après quoi il faut autoriser l'application SamsungDSC à accéder à un certain nombre d'informations confidentielles</center>" alt="
<center>Accès qu'on peut par la suite limiter dans ses paramètres de SkyDrive</center>" alt="
<center>On passe ensuite à la sélection des images à uploader : pas plus de 13 photos !</center>" alt="
<center>On envoie sa sélection...</center>" alt="
<center>... et le nouveau dossier apparaît dans SkyDrive !</center>" alt="
PC Auto Backup
Dernière aptitude proposée, mais pas des moindres : la sauvegarde automatique sur PC. Comme mentionné en introduction de cet article, il faut au préalable installer l'utilitaire PC Auto Backup sur l'ordinateur du réseau domestique où l'on souhaite effectuer les sauvegardes. Au premier démarrage, l'utilitaire a besoin de deux paramètres : le nom du serveur et l'emplacement du dossier de sauvegarde sur le disque. Le nom du serveur, c'est simplement le set de réglages qui permettra à l'appareil de retrouver le PC : on peut entrer ce qu'on veut, et valider. Il faut juste bien penser à brancher le WB850F à l'ordinateur en USB une première fois, pour mettre à jour les informations de serveur dans l'appareil photo.
Installation de PC Auto Backup, choix du nom de serveur, de l'emplacement de sauvegarde et validation en branchant le WB850F en filaire.
Une fois que ces premières étapes sont effectuées, l'appareil est prêt à sauvegarder son contenu sur l'ordinateur via Wi-Fi. Dès que la fonction est activée, l'appareil recherche le PC. Lorsque le serveur est retrouvé, il n'y a plus qu'à valider et la sauvegarde commence. Bon point : la sauvegarde est incrémentale. C'est-à-dire que seules les nouvelles images sont copiées vers l'ordinateur. Mauvais point en revanche : il n'y a aucun moyen de remettre simplement cette sauvegarde à zéro. Si par exemple on a effacé par erreur les photos sur le PC, une nouvelle sauvegarde ne copiera que les dernières photos prises à la dernière exécution de PC Auto Backup. En fin de sauvegarde, l'appareil photo lance un compte à rebours avant de s'éteindre. On peut aussi régler l'utilitaire pour que le PC s'arrête en fin de processus. Le transfert est, encore une fois, lent : 17 photos (94,7 Mo) en 2 min 40, soit 0,6 Mo/s. Malgré le manque de paramètres proposés, et sur l'appareil et via l'utilitaire, cette fonction reste pertinente. Elle ne redimensionne pas les fichiers et transfère également les vidéos, c'est l'essentiel.
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<center>L'appareil commence par recherche un PC pour effectuer sa sauvegarde</center>" alt="
<center>Si tout se passe bien, il retrouve le serveur</center>" alt="
<center>On valide, l'appareil prépare l'envoi des fichiers</center>" alt="
<center>Le transfert débute, et durera assez longtemps avec un débit d'environ 0,6 Mo/s</center>" alt="
<center>En fin de sauvegarde, l'appareil s'éteindra tout seul si l'utilisateur n'intervient pas en temps voulu</center>" alt="
<center>Pendant ce temps là sur le PC...</center>" alt="
<center>Et pendant ce temps là...</center>" alt="
<center>Ca y est la sauvegarde est finie ! Point étrange : l'utilitaire crée des nouveaux dossiers en rajoutant des lettres en fin de nom...</center>" alt="
Comme nous avons pu le montrer au travers de cet exemple du Samsung WB850F, les possibilités apportées par le Wi-Fi sont nombreuses... mais pas toutes intéressantes ou suffisamment parachevées. En effet, sur les sept fonctionnalités proposées par le WB850F, seules trois font vraiment sens et sont utilisables confortablement : Mobile Link, TV Link et PC Auto Backup. La première étant de loin la plus séduisante, puisqu'une fois que les meilleures photos sont chargées sur smartphone ou tablette (Android ou iOS), on peut en faire à peu près tout ce que l'on veut : visionnage, traitement, montage et surtout partage. Et le transfert du compact au dispositif mobile ne nécessite aucun réseau extérieur.
Idem pour la fonction TV Link : aucun réseau ni câble n'est requis, la diffusion se fait en direct entre l'appareil photo et le téléviseur. Sur PC Auto Backup, il y a quelques bémols (dont le manque de paramétrages) mais l'utilité de la sauvegarde automatique reste bien réelle.
Parmi les autres fonctionnalités, certaines tombent un peu à plat dès lors qu'on utilise Mobile Link (comme Courriel et Réseaux Sociaux). D'autres pourraient répondre à de vrais besoins mais souffrent en l'état de trop de lacunes pour donner envie de s'en servir (Cloud et Remote Viewfinder). Par ailleurs, et ça c'est un défaut qu'on risque de retrouver sur la plupart des appareils embarquant du Wi-Fi, les débits de transfert sont très lents et la connectivité contribue fortement à épuiser la batterie. Sur un appareil qui gère le RAW, le contrôleur Wi-Fi aura intérêt à délivrer une meilleure prestation.
Tout n'est donc pas rose, les constructeurs disposent encore d'une bonne marge de manœuvre pour améliorer leurs technologies. Il faudrait par exemple pouvoir paramétrer un envoi automatique, à la volée, comme avec le système de cartes Eye-Fi, pour séduire une cible plus professionnelle. Ou encore pouvoir utiliser les données de localisation du smartphone pour géotaguer les photos de l'appareil photo (ce qui dans le cas du WB850F ne manque pas puisque le compact de Samsung intègre une puce GPS). Mais une chose est sûre, l'aspect connecté offre un potentiel indiscutable, loin du gadget qu'on pourrait suspecter, même si tout n'est pas pertinent. La convergence des usages avec le smartphone ou encore les développements en cours et à venir des services de cloud vont de toute manière dans ce sens.
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