Présenté lors du CES 2021 en compagnie du TUF Gaming A15 2021 et de toute une portée d’autres PC portables gamer, le ROG Flow X13 veut apporter de la fraicheur sur le marché, en offrant à la fois mobilité et puissance aux joueurs, mais sans écrabouiller les plates-bandes de l’excellent ROG Zephyrus G14. Pour y parvenir, ASUS marche dans les pas de Razer, notamment, et adopte l’approche PC ultraportable + GPU externe. Une expérience à la fois intrigante, grisante… et frustrante.

Début mars, à la faveur d’une journée ensoleillée, presque printanière, ASUS France nous faisait parvenir son Flow X13. Ultraportable svelte, presque efflanqué, et dont le joli minois est très inspiré d’un certain ZenBook Flip S, l’appareil veut être de ceux que vous enfournerez à la hâte dans une sacoche pour partir en cours ou au travail. Mais ce n’est pas sa seule ambition, car ASUS veut aussi que vous puissiez le transfigurer en kraken déchainé une fois de retour chez vous.

Les plus
  • Les performances insolentes du Ryzen 9 5980HS
  • Le design hybride et ultra compact
  • Clavier réussi !
  • Un appareil transfiguré lorsqu’on branche le XG Mobile…
Les moins
  • … mais un concept laptop + GPU externe parfois frustrant
  • L’emplacement du capteur d’empreintes
  • Pas de surprise sur l’autonomie (5 à 6 heures)
  • Luminosité de l’écran un poil faiblarde

Puissance de forcené et châssis ultra compact allant rarement de paire, le Flow X13 ne peut pas vraiment remplir cet objectif bicéphale sans un peu d’aide… C’est pour cela qu’ASUS lui a adjoint un fidèle compagnon : le ROG XG Mobile, un GPU externe (basé sur une RTX 3080 mobile) faisant aussi office de HUB pour tous vos périphériques grâce à de nombreux ports.

Avant d’aller plus loin, prenons un moment pour dévoiler la fiche technique du Flow X13 et de son compère. Dans la version qu’ASUS nous a envoyée (ROG Flow X13 GV301QH-K5228T Supernova Edition) l’appareil combine :

  • Un écran IPS Ultra HD+ 16:10 (3 840 x 2 400 pixels) de 13,4 pouces avec rafraichissement à 60 Hz
  • Un processeur AMD Ryzen 9 5980HS (8 coeurs / 16 threads cadencés entre 3,0 et 4,8 GHz, 16 Mo de cache L3, 35W de TDP)
  • Une carte graphique dédiée NVIDIA GeForce GTX 1650 MaxQ (4 Go de GDDR6)
  • 32 Go de mémoire vive (LPDDR4X soudée à la carte mère)
  • 1 To de stockage en SSD M.2 2230 NVMe
  • 1 port jack 3,5 mm, 1 sortie HDMI 2.0b, 1 prise USB 3.2 Gen 2 Type-A, 2 ports USB 3.2 Gen 2 Type-C (supportant l’affichage en DisplayPort et l’alimentation), 1 prise d’interface ROG XG Mobile.
  • Une Webcam 720p, deux haut-parleurs de 1 W
  • Une Batterie de 62 Wh avec bloc secteur de 100 W
  • Wi-Fi 6, Bluetooth 5.1

La station ROG XG Mobile regroupe pour sa part :

  • Une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 3080 disposant d’un TGP de 150 W
  • 1 port Ethernet RJ45, 1 port HDMI 2.0b, 1 port DisplayPort 1.4, 4 ports USB-A 3.2 Gen 1 et un lecteur de carte SD UHS-II.
© ASUS
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Le ROG Flow X13 est proposé à un tarif de départ de 1 499 euros, mais dans une version un peu moins performante (Ryzen 7 5800HS) et équipée d’un écran IPS Full HD+ / 120 Hz. Notre machine de prêt, pour sa part, voit son tarif tutoyer les 2 000 euros, tandis que la version intermédiaire (limitée à 16 Go de RAM) est affichée à 1 799 euros. Une somme à laquelle il faudra ajouter les 1 499 euros réclamés pour payer la plateforme ROG XG Mobile. Un bundle regroupant à la fois le Flow X13 est le ROG XG Mobile est enfin proposé par ASUS à 3 399 euros.

Design : la perfection… à un ou deux détails près

Compact, très compact, le ROG Flow X13 se limite à des mensurations de 29,9 x 22,2 x 1,58 cm : soit à quelques millimètres près et 100 grammes d’écart (1,30 kilo ici) le même gabarit que son cousin le ZenBook Flip S : un ultraportable haut de gamme auquel le Flow X13 peut clairement dire merci. Sans partager tout à fait le même châssis, les deux produits ont quand même un sérieux air de famille… et ce, même si le l’ultraportable gaming d’ASUS emprunte aussi quelques idées au ROG Zehyrus G14, un peu plus grand, plus épais, et globalement différent en termes d’approche.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur le plan du style, le Flow X13 synthétise l’esthétique propre aux derniers modèles de la gamme ROG, avec un design plus sobre, plus épuré - pour ne pas dire dépouillé dans le cas présent.

Et ça marche : non seulement le Flow X13 parvient à être élégant, mais il est aussi extrêmement discret et peut convenir sans problème à une utilisation dans un cadre professionnel, où (fait rare dans la famille ROG) l’utilisateur ne passera pas pour le gamer de service. On profite en outre d’un châssis en aluminium qui nous a semblé solide et bien conçu à défaut d’être facile à entretenir. Et pour cause, le Flow X13 est un aimant à traces de doigts et paraîtra donc toujours un peu crado. Dommage, mais courant avec ce type de matériaux, surtout lorsque le noir complet est de mise.

ASUS prend par contre à contrepied la mode du tout « Type-C » en matière de connectique, pour nous proposer une nouvelle fois des ports pleine taille logés dans un châssis pourtant très ramassé. On retrouve donc tout le nécessaire, avec un port USB-A, une sortie HDMI, deux ports USB-C (dont un compris directement dans la connectique dédiée au ROG XG Mobile, mais utilisable) et une prise casque.

Notez toutefois que les deux ports USB-C ne sont pas compatibles avec la nouvelle norme Thunderbolt 4, puisque nous sommes sur une machine animée par AMD ; ils peuvent néanmoins prendre en charge l’affichage et l’alimentation. Globalement c’est donc une connectique complète que nous propose le Flow X13, même si celle-ci a pour vocation d’être généreusement complétée par les nombreux ports du ROG XG Mobile, listés plus haut.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
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Comme le ZenBook Flip S, auquel il emprunte sans fausse pudeur son système de charnière, le nouvel ultraportable gaming d’ASUS est ce que l'on appelle un hybride. On peut donc faire basculer son écran à 360 degrés autour du clavier pour l’utiliser comme une tablette ou passer en « mode tente » pour ne plus avoir affaire qu’à l’écran. Un concept pratique, notamment lorsqu’on couple le Flow X13 au ROG XG Mobile et à une manette de jeu.

C’est grâce, ou plutôt à cause, de cette nature « réversible » que le Flow X13 embarque son capteur d’empreintes digitales sur son flanc droit, directement dans le bouton de mise sous tension… Un peu à la manière de l’iPad Air 4. L’idée a du sens sur le papier puisqu’à cet emplacement le capteur est accessible tout le temps, même quand l’appareil est utilisé en mode tablette. Cependant elle rend la lecture d’empreintes compliquée 90 % du temps, lorsqu’on utilise simplement le PC… en format PC. La touche est alors plus difficile d’accès.

Notons par ailleurs que cette touche est souvent pénible à retrouver à l’aveugle et qu’on appuie parfois dessus sans le vouloir, en déplaçant l’appareil ou juste en cherchant à brancher une clé USB (le port est juste à côté).

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Nous n’en avons pas encore parlé, mais le Flow X13 dispose d’un excellent clavier. Assez proche de celui proposé par le Zephyrus G14 l’année dernière, ce dernier est très efficace en jeu et reste plaisant à utiliser en bureautique, au quotidien. Bien qu’assez petites, ses touches profitent d’une course assez longue et d’un retour très ferme. Attention en revanche, ce clavier est assez bruyant.

Notez, enfin, qu'il est couplé à un petit trackpad pas entièrement convaincant. La faute à des clics appuyés parfois imprécis et à un bruit plastique assez peu flatteur. Heureusement, on utilisera à priori le Flow avec une vraie souris la plupart du temps.

Un mot sur la Webcam qui surmonte l’écran. Incompatible avec la reconnaissance faciale via Windows Hello, elle se limite à une définition 720p et ne brille pas vraiment par sa qualité d’image, qui manque de netteté. Dans de bonnes conditions de lumineuses, elle suffira néanmoins pour de brefs échanges en visio.

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Le Flow X13 est un PC facile à démonter. Avec un tournevis cruciforme de précision, un peu de temps et un peu d’huile de coude, on parvient à dégrafer la plaque inférieure du châssis pour accéder aux composants.

Pas grand-chose à voir ici : comme sur l’immense majorité des ultraportables, seul le SSD Western Digital SN530 est remplaçable (attention par contre à son tout petit format M.2 2230). Le reste des composants est soudé à la carte mère, mémoire vive comprise. La batterie de 62 Wh peut par contre être changée, mais au prix d’un peu plus d’efforts de démontage.

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Écran : un handicap nommé Ultra HD

Nous l’avons dit, notre unité de prêt était équipée d’un écran tactile (renforcé par un traitement Gorilla Glass) IPS Ultra HD+ (3 840 x 2 400 pixels). Cette dalle 4K de format 16:10 est signée Sharp, à qui ASUS a déjà passé commande cette année pour l’écran du vénérable TUF Gaming A15 2021. Notre sonde et le logiciel de mesure Calman nous ont permis de passer en revue la dalle du Flow X13… Et de confirmer qu'il s'agit, globalement, d'un écran de qualité.

Malgré une luminosité maximale un assez faiblarde, mesurée à 282 cd/m² sur notre modèle de prêt, la dalle Ultra HD de Sharp se rattrape avec un contraste décent estimé à 1385:1. La température des couleurs est par ailleurs presque parfaite, avec un indice 6461 kelvins qui flirte avec les 6500 k du standard vidéo, censé être le plus naturel.

Le DeltaE s’établit pour sa part aux environs de 3,5 en valeur moyenne, ce qui est assez correct. On reste toutefois un peu trop éloigné du DeltaE idéal, inférieur à 2, qui rend l’écart entre les couleurs théoriquement imperceptible.

Concernant la couverture colorimétrique, ASUS met en avant un spectre sRGB pris en charge à 100 % et un gamut DCI-P3 couvert pour sa part à 85 %. Des chiffres avec lesquels nous ne sommes pas tout à fait d’accord : l’écran du Flow X13 couvre en réalité encore mieux le spectre sRGB, supporté à hauteur de 115 %, contre seulement 76 % du DCI-P3. Pour l’usage souhaité (le jeu), le spectre sRGB suffit toutefois parfaitement. Seuls les utilisateurs visant une utilisation plus polyvalente de l’appareil, pour de la retouche photo ou de l’étalonnage, pourront être gênés par cette prise en charge modeste du gamut DCI-P3.

Reste à aborder la double question de la finesse d’affichage et du taux de rafraîchissement. Sur notre unité de test, la définition Ultra HD+ nous permettait de profiter d’une densité de pixels assez prodigieuse, puisque couplée à une diagonale de 13,4 pouces. Prodigieuse, mais assez superflue… Voire handicapante. En effet, cet écran 4K se limite à 60 Hz, ce qui est frustrant, tout spécialement sur les titres compétitifs.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Cette définition a aussi pour inconvénient d’avoir un impact sur l’autonomie, déjà pas brillante, de l’appareil (nous y reviendrons plus loin) et d’exposer les faiblesses de la RTX 3080 mobile. Nous allons le voir, cette dernière peine encore à délivrer une expérience de jeu vraiment fluide en 4K si l’on ne souhaite pas rogner sur certains réglages. Un point que nous allons avoir tout loisir de développer dans la partie dédiée.

En résumé, nous conseillons plutôt la version Full HD+ du ROG Flow X13, qui profite pour sa par d’un rafraîchissement 120 Hz bien plus pertinent pour une machine avant tout taillée pour le jeu.

Processeur : AMD fait péter la baraque

La chose ne vous aura certainement pas échappé : AMD a présenté au CES 2021 sa toute nouvelle génération de processeurs Ryzen « Cézanne », sous architecture Zen 3 et gravure 7 nm. Sur le haut de cette nouvelle gamme conçue spécifiquement pour faire mal à Intel, deux faux jumeaux : les Ryzen 9 5980HX (45 W de TDP) et Ryzen 8 5980HS (35 W).

Pensé pour les PC portables compacts, c’est ce dernier que nous retrouvons sur le Flow X13. Il s’agit d’ailleurs d’un des premiers appareils à profiter de cette puce surpuissante cumulant 8 cœurs et 16 threads (cadencés à un maximum de 4,8 GHz), 4 Mo de cache L2, 16 Mo de cache L3 et une partie graphique Radeon (comprenant 8 cœurs graphiques à 2100 MHz).

Mais que vaut le Ryzen 9 5980HS ? Inutile de faire durer le suspense : il s’agit tout simplement d’un des meilleurs processeurs mobiles actuellement disponibles en 35 W. Un niveau de performances admirable, doublé de prestations globalement impeccables sur le plan de la maîtrise énergétique. En la matière, la puce d’AMD tient la route, avec une chauffe maintenue à un niveau tolérable, y compris par le système de dissipation pourtant très compact du Flow X13… Un état des lieux d’autant plus remarquable que la concurrence immédiate du Flow X13 se tourne vers des puces Intel à basse consommation. On pense notamment au Razer Blade Stealth 13 et son Core i7-1165G7 (28 W) qui ne développe pas du tout le même niveau de performances.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

De manière plus factuelle, sous CineBench R23, le Ryzen 9 5980HS complète le test multi-core avec un score de 11 327 points, contre un indice de 1 477 points en calcul single-core. Face à lui, le Core i7-1165G7 (4 cœurs / 8 threads 28 W) du XPS 13 2-en-1 2021, que nous avons aussi testé récemment, ne fait pas le poids avec 4 751 points en multi-core et 1 431 points en single-core.

Notons par contre que le Ryzen 7 5800H du TUF Gaming A15 2021 bat notre Ryzen 9 5980HS avec 12 724 points en multi-core, mais arrive deux pas derrière en single-core (1 430 points). Rien de très surprenant puisque nous sommes cette fois sur une puce disposant du même nombre de cœurs et threads, de la même architecture… Mais en 45 W.

Chez Intel, le seul concurrent actuellement à disposition en 35 W est le Core i7-11375H (4 cœurs / 8 threads cadencés entre 3,30 et 5,00 GHz). Disponible notamment sur le nouveau MSI Stealth 15M, cette puce prend un léger avantage en single-core sur CineBench R23 avec un indice de 1 586 points, mais ne peut pas rivaliser en multi-core, avec 5 365 points. Nombre de cœurs réduit oblige...

Le Ryzen 9 5980HS est, enfin, plus rapide que l’imposant Core i9-10980HK d’Intel qui se contentait (sur le Gigabyte Aero 15 YC OLED, testé ici) de glaner tout juste 1 268 points en single-core et 9 238 points en multi-core. Sans surprise aucune, la puce Comet Lake-H est battue à plate couture par l’architecture Zen 3 d’AMD, tout en se montrant nettement moins efficace d’un point de vue énergétique avec une chauffe plus marquée.

Puisqu’on parle de chauffe, considérons plus en détails les températures et la gestion des fréquences sur le Flow X13. Pour se faire une idée plus nette, nous avons lancé un stress test de près d’une heure sur AIDA64.

Au repos, le Ryzen 9 5980HS monte facilement jusqu’à 4,60 GHz sur le Flow X13. En charge, au bout de quelques minutes de test, nous descendons à 3,90 GHz, avec une température de 96 degrés. Tous les cœurs sont alors mobilisés à 100 %. Au bout de 40 minutes de stress test, le processeur d’AMD se maintient à des fréquences comprises entre 3,60 et 3,70 GHz en moyenne (mais avec quelques pointes à 3,80 GHz) pour une température stabilisée aux environs de 90 degrés, sans thermal throttling et surtout sans yoyo en termes de performances. Globalement, les fréquences restent vraiment stables grâce au système de dissipation d’ASUS.

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Au toucher, le châssis du Flow X13 est alors tiède, au niveau du clavier. La base de l’écran est quant à elle un peu plus chaude, la chaleur des composants étant évacuée par des grilles de ventilation installées à proximité de la charnière… mais rien de bien méchant. Le souffle émis par la ventilation est audible, mais absolument pas assourdissant. Nous sommes très loin du bruit de turbine émis par le Gigabyte Aero 15 YC et son Core i9-10980HK, pourtant moins performant.

Pour faire simple, la puce Zen 3 d’AMD parvient à développer un excellent niveau de performance, et ce sans donner trop de fil à retordre au système de dissipation du Flow X13, qui fait son job sans jamais démériter. Un joli travail d’équipe au service de l’utilisateur qui peut compter sur une petite bombe de puissance CPU.

Avant de voir ce qu’il en est des performances GPU, faisons un point rapide sur celles du SSD de 1 To installé par ASUS dans l’appareil. Signé Western Digital, ce dernier affiche des taux de transferts de 2 444,02 Mo/s en lecture, contre 1 976 Mo/s tout rond en écriture. Nous avons déjà vu plus rapide, mais ces chiffres restent tout ce qu’il y a de plus honnêtes. Il seront par ailleurs très suffisants en jeu.

GPU(s) : Laurel et Hardy

C’est sur le terrain de la force de frappe GPU que le concept du Flow X13 prend tout son sens… et affiche aussi ses limites, quitte à jouer par moment avec nos nerfs. Proposé par d’autres fabricants, comme Razer avec le combo Blade Stealth 13 et Razer Core X (auquel il faut par contre ajouter une carte graphique de bureau), le principe de coupler un ultraportable à un GPU externe s’est fait plus fréquent lorsque la norme Thunderbolt 3 a émergé il y a quelques années.

ASUS cherche ici à se l’approprier avec le tandem Flow X13 / ROG XG Mobile. Deux produits qui ne sont pas tellement faits pour exister l’un sans l’autre.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

C’est une force, mais c’est aussi une faiblesse : proposé à presque 1 500 euros, le ROG XG Mobile n’est utilisable qu’avec le Flow X13 à cause de sa connectique propriétaire (combinant un port USB-C et une prise basée sur le standard PCI Express 3.0 8x). Faute de ports Thunderbolt 3 ou 4 sur le Flow X13 (qui manque toujours autant aux solutions d’AMD), l’appareil n’a de son côté aucune possibilité de se tourner vers un autre GPU externe.

En choisissant ce produit, on accepte donc de « s’enfermer » dans l’écosystème d’ASUS, ce qui peut rebuter. Une limite d’autant plus frustrante que le XG Mobile est coûteux et n’est pas décliné en version RTX 3060 ou 3070… Ce qui aurait pourtant permis de faire baisser son prix. Cela dit, il faut admettre que le ROG Flow X13 n’est pas impotent lorsqu’il est utilisé tout seul. Outre son Ryzen 9, l’engin d’ASUS est équipé d’une petite GTX 1650 MaxQ (30 W).

Mise à jour : ASUS nous fait savoir qu'une version RTX 3070 du ROG XG Mobile existe, mais elle est discrète. Proposée à 999 euros en France, elle reste indisponible chez la plupart des revendeurs à l'heure où nous rédigeons ces lignes, la faute aux pénuries de puces qui impactent globalement le marché.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Bien moins puissante que la RTX 3080 (150 W) du ROG XG Mobile, cette puce d’agrément permet d’avoir une assez bonne marge de manœuvre en montage vidéo (grâce à l’accélération GPU permise par les principaux logiciels), mais aussi de jouer en 1080p à tous les titres compétitifs du moment dans de bonnes conditions. Elle pourra aussi animer sans broncher les jeux dont l’appétit en ressource est raisonnable. Nous avons par exemple réussi à jouer à Wolfenstein Yougblood à 60 FPS en Full HD+ et avec l’ensemble des réglages élevés. La GTX 1650, qui occupe toujours l’entrée de gamme de NVIDIA, offre par contre une expérience poussive sur les derniers AAA. À titre d’exemple, Cyberpunk 2077 ne dépassait pas les 25 à 35 FPS en 1 200p, malgré des réglages maintenus à un niveau bien plus modeste (faible / moyen).

C’est justement là qu’intervient la plateforme XG Mobile. Sur Cyberpunk 2077 nous passons à 30 - 40 FPS, mais cette fois en Ultra HD+ et avec l’ensemble des réglages en ultra (ray tracing compris, avec le DLSS en Auto). En Full HD+, sans rien toucher aux réglages, nous passions cette fois à un framerate compris entre 45 et 60 FPS en fonction des environnements parcourus. Nous sommes donc quand même légèrement au-dessus de ce que proposait l’Aero 15 YC de Gigabyte avec une RTX 3080 limitée à 105 W de TGP en 4K.

Sur The Medium, dans les mêmes conditions, le framerate se maintenait à une grosse trentaine de FPS en Ultra HD+, contre 50 à 60 FPS en Full HD+. Cyberpunk 2077 et The Medium étant l’un comme l’autre relativement mal optimisés, vous pouvez être assurés de trouver de meilleures performances sur la plupart des autres AAA.

Un point rapide sur les performances en Benchmark. Sur Time Spy Extreme, nous avons relevé un indice graphique de 1 446 points pour la GTX 1650. Un score qui passait directement à 5 991 points lorsque le XG Mobile et sa grosse RTX 3080 prenaient la relève. Notre tableau parle de lui-même, ce score très flatteur place la RTX 3080 150 W, de la plateforme d’ASUS, en tête des RTX 3000 mobiles que nous avons testées ces deux derniers mois. Par rapport aux RTX de bureau, ce niveau de performance place le XG Mobile et sa RTX 3080 150 W juste au-dessus de la RTX 3060 Ti TUF Gaming d’ASUS… le tout dans un petit boîtier externe, facile à transporter.

Relevons un dernier point avant de passer à la suite, qui joue pour beaucoup dans les quelques moments frustrants que nous avons rencontré avec le duo Flow X13 / XG Mobile : la connexion / déconnexion du GPU externe ne se fait pas de manière anodine. C’est tout un protocole qu’il faut en effet appliquer à la lettre, sans quoi ASUS vous tapera sur les doigts à coups de vignettes d’alertes.

Pour passer de la GTX 1650 à la RTX 3080 du XG Mobile, brancher la carte et verrouiller sa connectique à l’aide d’un petit bouton-poussoir ne suffit pas. Une fenêtre s’affiche, et si vous optez pour initier la connexion, un temps de chargement de quelques secondes sera lancé. Il permettra au GPU intégré de laisser les commandes à son homologue externe. Il faudra par contre impérativement faire une manipulation similaire en sens inverse pour pouvoir déconnecter la carte externe. Si vous ne le faites pas, ASUS vous rappellera à l’ordre.

Notez enfin qu’il est aussi nécessaire de faire cette manipulation si vous prévoyez de débrancher la carte externe après avoir éteint le Flow X13. En cas d’oubli, un blocage partiel de l’appareil vous attendra au redémarrage. Nous en avons naïvement fait l’expérience : vous pourrez passer outre, mais de manière non sécurisée.

Autonomie : la déception prévisible

Petite batterie (62 Wh), processeur très performant et carte graphique dédiée n’ont rien d’une recette très propice à l’autonomie sur PC portable. Le Flow X13 ne fait pas exception.

Avec 5 à 6 heures maximum d'utilisation sur batterie, l’appareil se contente d’une autonomie finalement très classique pour un PC gaming. En activant le mode iGPU (qui permet de basculer automatiquement de la GTX 1650 à la partie graphique intégrée au processeur lorsqu’on débranche le PC), l’appareil a réussi à tenir tout juste 5 heures 45 minutes en lecture vidéo avant d’agiter le drapeau blanc (nous étions alors sur Netflix via Edge, avec un casque branché, le rétroéclairage coupé et la luminosité de l’écran à 100 %).

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La recharge se fait pour sa part à l’aide du petit chargeur de 100 W fourni avec le Flow X13, ou directement par le biais du ROG XG Mobile. Dans les deux cas, comptez une grosse heure et demie pour passer de 10 à 100 % de batterie.

Son : l’honnêteté sans attention particulière

Côté son, ASUS fait le minimum syndical avec deux microscopiques haut-parleurs de 1 W chacun. Placés sur le dessous du châssis, ces deux compères délivrent pourtant un son honnête, très axé sur les médiums, avec des voix qui ressortent bien et un niveau de volume tout juste suffisant pour couvrir le bruit des ventilateurs.

L’ensemble manque de basses, mais on saluera tout de même l’absence de saturation lorsque le volume maximal est atteint. Sans folie, le bilan reste donc globalement honnête en la matière. La sortie casque est pour sa part puissante et juste… comme dans 90 % des cas sur laptop gaming.

Prix : un tarif justifié ?

Épineuse question que celle du prix. Individuellement, le Flow X13 nous paraît assez bien positionné avec son tarif de départ fixé à 1 499 euros. Cela le place au niveau de la plupart des autres ultraportables, mais il embarque en prime un processeur beaucoup plus puissant et une carte graphique dédiée (au détriment d’une autonomie qui n’a malheureusement pas grand-chose à voir avec les 13 pouces sous SoC à basse consommation).

Le problème vient plutôt du ROG XG Mobile, qu’il faut impérativement ajouter au PC si l’on veut vraiment jouer à tous les jeux du moment dans de bonnes conditions. Annoncé à 3 399 euros, le pack regroupant le Flow X13 et son GPU externe nous paraît un brin cher, surtout si l’on compare les performances obtenues à celles, déjà très généreuses, d’un TUF Gaming A15 (dès 1 550 euros) ou d’un MSI GP66 Leopard (dès 1 900 euros).

L’argument de l’ultraportabilité affiche alors vite ses limites. Son appétence serait, d’après nous, bien plus forte si le bundle porté par ASUS était positionné, tout compris, sous la barre des 2 800 euros. Il y a de l’espoir, ce dernier est déjà proposé en promotion à 2 800 dollars (soit environ 2 350 euros HT) sur la boutique américaine du fabricant.

Difficile enfin d’ignorer la concurrence présente sur le secteur de l’ultraportable gaming. Le CES 2021 a en effet été marqué par l’annonce de plusieurs machines à peine plus encombrantes (14 pouces) et plus efficaces en jeu que le ROG Flow X13 (lorsqu’il est seul). On pense d'abord ici à l'Acer Predator Triton 300 SE (Intel Core i7 série H35 / NVIDIA RTX 3060 Max-Q), proposé à partir de 1 800 euros. ASUS devrait par ailleurs renouveler prochainement le ROG Zephyrus G14, que nous avions beaucoup aimé l’année dernière.

ASUS ROG Flow X13, l’avis de Clubic :

Conclusion
Note générale
8 / 10

Rival par excellence du Razer Blade Stealth 13, qu’il risque fort d’enterrer, le Flow X13 d’ASUS est néanmoins victime de son concept d’ultraportable sans compromis. Si son processeur est redoutable, il implique une autonomie fébrile qui pourra rebuter. Cela dit, ce PC portable gamer est tout simplement l’appareil de 13 pouces le mieux pourvu question puissance de feu.

Les plus
  • Les performances insolentes du Ryzen 9 5980HS
  • Le design hybride et ultra compact
  • Clavier réussi !
  • Un appareil transfiguré lorsqu’on branche le XG Mobile…
Les moins
  • … mais un concept laptop + GPU externe parfois frustrant
  • L’emplacement du capteur d’empreintes
  • Pas de surprise sur l’autonomie (5 à 6 heures)
  • Luminosité de l’écran un poil faiblarde
Sous-notes
Design
9
Écran
8
Performances
9
Autonomie
6
Prix
7