Test Gigabyte M34WQ : des performances de haute volée pour un écran gaming ultrawide

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 02 février 2022 à 08h01
Gigabyte M34WQ

Voir les choses en grand grâce à l’ultrawide ! C’est que nous propose Gigabyte avec son M34WQ, un moniteur gaming qui permet de gagner en surface d’affichage, pratique pour les tâches de productivité comme pour étendre son champ de vision en jeu. Et malgré ses 34 pouces et son format 21:9, cet écran reste assez abordable. La qualité d’image et les performances parviennent-elles néanmoins à nous convaincre ? La réponse avec notre test.

Les plus
  • Un étalonnage d'usine soigné
  • Réactivité de la dalle IPS
  • Input lag au plus bas
  • Switch KVM et USB-C
  • FreeSync Premium / G-Sync
Les moins
  • Rendu HDR anecdotique
  • Faible contraste
  • USB-C limité à 15 W

En succédant au M34WQC, le moniteur que nous examinons aujourd’hui revoit légèrement ses ambitions en optant non pas pour une dalle VA incurvée, mais au contraire pour une dalle IPS plate, toujours sur 34 pouces. S’affichant avec un refresh rate de 144 Hz, une certification VESA Display HDR400 et un design sans artifice permettant de tirer le prix vers le bas, le M34WQ fait également parti d’une gamme qui fut la première à proposer un module KVW directement intégré à l’écran, comme on en trouve sur les onéreux AORUS FI32U et FO48U.

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.

Fiche technique Gigabyte M34WQ

Résumé
Taille d'écran34 pouces
Résolution3440 x 1440 px
Format d'écran21/9
Type de dalleIPS
Technologie d'affichageAnti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Compatible G-SYNC
HDRVESA DisplayHDR 400
Fréquence de rafraîchissement144Hz
Temps de réponse1ms
Type d'écranLED
Affichage
Taille d'écran34 pouces
Résolution3440 x 1440 px
Format d'écran21/9
Type de dalleIPS
Dalle mate antirefletOui
Technologie d'affichageAnti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Compatible G-SYNC
HDRVESA DisplayHDR 400
Profondeur de couleur8 bit
Fréquence de rafraîchissement144Hz
Temps de réponse1ms
Écran
Type d'écranLED
Écran largeOui
Écran incurvéNon
Compatible 3DNon
Écran tactileNon
Ergonomie
Angle d'inclinaison avant
Angle d'inclinaison arrière20°
Écran pivotableOui
Pied réglable en hauteurOui
Fixation VESA100 x 100 mm
Connectique
Entrées vidéoDisplayPort, USB Type C, HDMI x2
Sorties audioPrise casque Jack 3.5mm
Connecteur(s) additionnelsUSB 3.0 x2
Multimédia
Fonctionnalités multimédiasHaut-Parleurs intégrés
Caractéristiques physiques
Largeur817.7mm
Hauteur430.5mm
Hauteur (Max)548.8mm
Profondeur244.3m
Poids10.2kg
Alimentation
Consommation en veille0.5W
Alimentation interneOui

Design et ergonomie

Mis à part le fait que la dalle incurvée est passée à la trappe, le Gigabyte M34WQ partage bon nombre de similitudes avec son prédécesseur, à commencer par le design et le support, tout comme les matériaux utilisés.

Non pas que les finitions soient mauvaises, on ressent toutefois être face à un moniteur qui cherche à faire des économies pour conserver un tarif plancher. À vrai dire, ce n’est pas plus mal, car il reste simple, sans fioriture, avec un design et une esthétique très classique, tout en profitant d’un assemblage qui semble robuste malgré l’usage de plastique.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Le support offre les réglages ergonomiques qu’on attend, il est toutefois assez imposant sur le bureau. Il occupe environ 25 cm en profondeur et près de 50 cm sur la largeur en prenant les deux points les plus éloignés. Quoi qu’il en soit, il maintient parfaitement l’écran et ses 7,1 kg (sans compter le poids du support).

L’ergonomie n’est pas exceptionnelle, mais suffisante pour un écran de ce format. On profite d’une belle amplitude de 13 cm pour le réglage sur la hauteur, d’une rotation de -30° à 30° de gauche à droite, et d’angles d’inclinaison compris entre -20° et 5° vers l’avant et l’arrière. Comme la majorité des écrans ultrawide, le M34WQ ne peut pas être disposé en mode portrait.

© Matthieu Legouge pour Clubic
© Matthieu Legouge pour Clubic

On trouve également un passage de câble, rudimentaire ; il est possible d’opter pour un montage mural VESA 100x100. On apprécie les fines bordures d’écran (sur trois côtés), seule la partie inférieure est large, comme avec la plupart des écrans.

Connectiques

Gigabyte propose l’essentiel en matière de connectiques et en donne même un peu plus que certains autres moniteurs abordables. On retrouve un DisplayPort 1.4, 2 ports HDMI 2.0, deux USB 3.0 et une sortie audio 3.5 mm. L’USB-C est également de la partie avec quelques fonctionnalités intéressantes, on pense au DP Alt Mode et à la possibilité d’alimenter un appareil externe, jusqu’à 15 W seulement.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Enfin, le switch KVM est au programme avec la présence d’un bouton dédié à cet effet, au-dessus du joystick de contrôle de l’OSD. Il permet de contrôler et passer d’un appareil à l’autre en conservant le même set clavier/souris/écran. Précisons que le moniteur a recours à une alimentation interne, de fait, nous n’avons pas de bloc d’alimentation qui traine en dessous du bureau.

Ergonomie logicielle et paramétrages

L’OSD du M34WQ est quelque peu différent de celui des moniteurs AORUS que nous avons testés récemment. Il en reprend cependant les grandes lignes et fonctionnalités, avec 6 modes d’images prédéfinis auxquels s’ajoutent trois modes « custom » et la possibilité d’enregistrer trois profils personnalisés différents.

On y retrouve des fonctions pratiques comme PIP/PBP, le switch KWM, ou encore une section « Game Assist » avec un dashboard, une série de réticules ou encore l’affichage d’informations (compteur FPS, chronomètre, etc.).

Le M34WQ intègre également les fonctions Aim Stabilizer Sync et Smart OD, une technologie d’insertion d’images noires et une option d’overdrive qui s’ajustent automatiquement en fonction de la fréquence d’images.

© Gigabyte

Comme déjà mentionné, l’OSD se contrôle via un simple joystick. Il est toutefois compatible avec l’application OSD Sidekick, une manière un peu plus facile de venir effectuer des modifications, avec clavier et souris.

Qualité d'image

Nous avons sélectionné le mode « Custom 1 » pour réaliser nos mesures. Ces modes se distinguent par le fait qu’ils donnent la main sur l’ensemble des réglages avancés, et non seulement sur la luminosité comme c’est le cas du mode sRGB. Les autres modes laissent accès à pas mal de réglages, excepté « 6 axis Color » qui permet d’ajuster teinte et saturation de 6 couleurs différentes, comme son nom l’indique.

Sans aucun réglage préalable, le mode d’image choisi montre une calibration plutôt satisfaisante. L’image peut paraitre légèrement trop chaude en raison d’une température de couleurs mesurée à 6 344 K, rien de vraiment gênant à l’usage toutefois. L’échelle de gris comme la courbe gamma affichent de bons résultats. Le gamma suit relativement bien la courbe de référence, seul un petit décrochage est visible sur les plus hautes luminosités.

Le Delta E moyen est lui aussi satisfaisant, avec une mesure à 3,07. C’est juste au-dessus de la limite au-delà de laquelle l’œil humain peut percevoir les dérives chromatiques. Il s’agit évidemment d’une moyenne, certaines nuances montrent des dérives plus importantes, comme on peut le voir sur le bleu, tandis que d’autres sont largement situés en dessous de ce seuil de 3.

L’espace sRGB est parfaitement représenté, dans sa quasi-intégralité, à 99,8 % pour être exact. En revanche, la couverture de l’espace Adobe RGB ne suffira pas à ceux qui en ont la nécessité, il ne dépasse pas 81 %.

Les promesses de Gigabyte sont tenues concernant la luminosité. Celle-ci atteint un pic de 400,2 cd/m² en SDR ; associé à un revêtement mat efficace pour contrer les reflets, nous avons là un écran qui conserve une excelle visibilité dans la plupart des situations. Malgré tout, les limites de la dalle IPS sont bien présentes. On entend par là le fait que le contraste affiche un rapport relativement bas, de 1 025:1. Dénué d’option de local dimming, ce moniteur affiche des noirs qui peuvent ne pas sembler totalement noirs, ce qui est particulièrement visible lorsqu’il est placé dans un environnement peu lumineux.

Du côté de l’uniformité, le M34WQ s’en sort assez bien même si l’on remarque un léger différentiel sur les côtés de l’écran. Le faible contraste ne donne évidemment pas entièrement satisfaction en ce qui concerne l’homogénéité du noir, en revanche notre exemplaire de test ne souffre pas de fuites de lumières ou d’IPS Glow.

Une gestion peu convaincante de l'HDR

L’activation de l’HDR n’apporte qu’une légère plus-value à ce moniteur. Avec une mesure à 405,9 cd/m², son pic lumineux est de peu supérieur à celui en SDR et est insuffisant pour délivrer un véritable rendu HDR digne de ce nom.

En revanche, le M34WQ dispose d’assez bonnes couvertures colorimétriques en HDR. Il affiche, selon notre sonde, 92,29 % de l’espace DCI-P3 et 72,85 % du Rec. 2020.

On constate également une précision accrue lorsque l’HDR est activé, avec un Delta E moyen réduit à 2,32, quasiment sans qu’il n’y ait aucune dérive chromatique.

Il ne faut malgré tout pas s’attendre à ce que l’expérience HDR ait un réel impact sur le rendu en jeu. En raison de la luminosité globalement trop faible, de l’absence de local dimming, et d’un contraste qui, lui aussi, montre ses limites. On obtient néanmoins des couleurs vives et riches, et force est de constater que cet écran se comporte bien sur ce point.

Performances

Si le M43WQ délivre une image sans doute moins profonde que son prédécesseur (le M34WQC), il offre néanmoins quelques avantages en matière de performances, grâce à une dalle IPS qui se veut plus réactive.

À l’aide des outils mis à disposition du côté de Blur Buster et Lagom, nous avons pu constater que les temps de réponse de ce moniteur sont excellents. Les transitions de pixels se déroulent rapidement, si bien que le flou de mouvement est largement contenu. Une bonne nouvelle, car il n’est pas spécialement nécessaire avec ce moniteur de choisir une option d’overdrive qui induirait un dépassement, ou overshoot. Selon notre expérience, il est préférable de se contenter de l’option d’overdrive « Picture Quality ». Un overshoot est en effet visible avec l’option « Speed », tandis que le mode « Smart OD » ne semble pas affecter positivement (ou négativement) les mouvements.

À ce bon comportement des pixels vient s’ajouter une latence – input lag – parmi les plus basses que nous ayons relevées cette année, avec seulement 8,5 ms. Rappelons que notre boitier de mesure se contente d’envoyer un signal à 60 Hz, cette mesure s’afficherait sans doute avec une valeur encore plus basse au taux de rafraichissement maximal de la dalle.

N’oublions pas de souligner, pour terminer, l’excellente gestion du VRR de ce moniteur. Compatible avec les technologies G-Sync et FreeSync Premium, le M34WQ n’a montré aucun désagrément lors de l’exécution de Nvidia Pendulum. Malgré qu’il n’apparaisse pas dans la liste officielle des écrans G-Sync Compatible, notre moniteur est bien reconnu par les cartes graphiques Nvidia et fonctionne parfaitement sur une plage de 48 à 144 Hz, via DisplayPort uniquement. Le FreeSync fonctionne quant à lui via DisplayPort comme via HDMI, mais se limite à un taux de rafraichissement maximal de 100 Hz dans le second cas.

Consommation électrique

Le Gigabyte M34WQ a une consommation d'énergie dans la moyenne pour un moniteur de ce type. En suivant notre protocole habituel, nous relevons une consommation électrique de 117 W/m².

Gigabyte M34WQ : l'avis de Clubic

Rapide et réactif, le Gigabyte M34WQ est l’un des meilleurs écrans ultrawide du moment sur cette fourchette de prix. Il n’est toutefois pas le seul à se positionner de la sorte sur ce marché, on pense notamment au Huawei MateView GT ou au moniteur gaming de Xiaomi, deux références qui proposent en outre une dalle incurvée.

Ces références sont similaires sur bien des points. Finalement le M34WQ se distingue en proposant un étalonnage d’usine soigné, un switch KVM et des fonctionnalités pratiques, ainsi qu’un écran plat que certains préfèreront à un modèle incurvé. Enfin, l’ensemble est épaulé par d’excellentes performances en jeu grâce à une dalle IPS réactive qui a l’intérêt d’être beaucoup moins impactée par le ghosting que les dalles VA des moniteurs de Huawei et Xiaomi.

Tout cela ne se fait pas sans compromis, hélas. Il faut se contenter d’un rendu HDR par trop insuffisant, et de contrastes assez médiocres avec des noirs qui manquent clairement de profondeur et semblent délavés, ou encore un blooming perceptible dans certaines situations.

Conclusion
Note générale
8 / 10

Voilà un excellent prétendant pour qui cherche un grand écran abordable au format 21:9. Rapide, réactif, offrant un large espace d’affichage, il est aussi bien recommandable en bureautique qu’en jeu. On attend toutefois beaucoup plus en matière de rendu HDR et de qualité d’image (contraste), choses qu’on lui pardonne vu son rapport prix/performances et sa large diagonale.

Les plus
  • Un étalonnage d'usine soigné
  • Réactivité de la dalle IPS
  • Input lag au plus bas
  • Switch KVM et USB-C
  • FreeSync Premium / G-Sync
Les moins
  • Rendu HDR anecdotique
  • Faible contraste
  • USB-C limité à 15 W
Sous-notes
Design et ergonomie
7
Qualité d'image
7
Performances
9
Polyvalence
8
Par Matthieu Legouge
Spécialiste Image

Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

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Commentaires (5)
Matthieu_Legouge

Hello,

Nous allons ajouter la profondeur de couleurs dans la fiche technique, merci de l’avoir relevé !
Concernant la consommation électrique, c’est effectivement assez élevé mais elle reste dans la moyenne par rapport aux autres écrans de ce type que nous avons testé, les Huawei MateView GT et MSI MPG Artymis 343CQR, entre autres. Il y a des moniteurs qui consomment bien plus.

Popoulo

C’est quand que les constructeurs adoptent définitivement le 100% borderless ? Ils maîtrisent les hz, les résolutions etc… mais pas cet aspect là.

KarlC

Note qu’a raison de 8 h / jours d’utilisation ca représente 20 € par ans de surcout électrique… Bref un Macdo

Blap

- Pas incurvé

Pour un écran « classique » on s’en fiche, mais pour un écran de cette taille c’est pas anodin

cid1

Tout à fait d’accord avec toi, j’attends les écrans bezelless (sans bords) depuis des lustres , savez vous ou en est cette techno…Clubic?