Test Razer BlackWidow V3 Mini Hyperspeed : l'ultra-compact sans-fil, mais pas sans reproche

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
23 juin 2021 à 09h33
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© Razer
© Razer

Il y a quelques semaines, Razer renouvelait son fameux BlackWidow, l’un des plus populaires claviers gamer mécaniques de la marque américaine. Une version pleine largeur et une mouture tenkeyless étaient alors commercialisées. Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour voir le fabricant distribuer une troisième mouture de son best-seller.

Razer BlackWidow V3 Mini HyperSpeed
  • Excellents switches Razer "jaunes"
  • Filaire, RF 2,4 GHz et Bluetooth
  • Construction robuste
  • Autonomie en Bluetooth
  • Format 65 % bien pratique
  • Trois niveaux d'inclinaison
  • Hauteur totale inconfortable
  • Autonomie en RF HyperSpeed
  • Prix bien trop élevé
  • Lisibilité de certaines touches

Et voilà une version encore plus compacte que la déclinaison TKL puisque ce BlackWidow V3 Mini Hyperspeed est un modèle « 65 % ». Une manière pas forcément évidente de décrire l’espace occupé en largeur par rapport à un clavier standard. Nous y reviendrons au moment d’évoquer le design de la bête, mais sachez que les modèles 65 % mesurent généralement autour des 30 centimètres au plus large.

De plus en plus populaire, ce format représente encore une niche et les constructeurs sont parfois frileux à l’idée de décliner leurs modèles sans trop savoir si le succès sera au rendez-vous. Cooler Master tente de plus en plus souvent l’expérience, Razer s’y essaie aussi maintenant pour laisser plus de place sur le bureau et réduire encore la distance entre clavier et souris.

Les 65% sont largement mis en avant sur la boîte du BlackWidow V3 Mini Hyperspeed © Nerces
Les 65% sont largement mis en avant sur la boîte du BlackWidow V3 Mini Hyperspeed © Nerces

Fiche technique du Razer BlackWidow V3 Mini Hyperspeed

Fidèle au design – nous aurons le temps d’approfondir – des autres BlackWidow, le V3 Mini Hyperspeed n’existe qu’en un seul coloris. En revanche, Razer distribue deux versions de son petit clavier selon que vous optiez pour les contacteurs maison « verts » ou « jaunes ». Pour ce test, la marque nous a fait parvenir la version « jaune ». Il s’agit de contacteurs « linéaires » et dotés d’atténuateurs de son. Les switchs verts sont dits « tactiles » et « sonores ».

Le Razer BlackWidow V3 Mini Hyperspeed, c’est :

  • Type de clavier : AZERTY, 69 touches
  • Contacteurs : switchs mécaniques Razer (jaunes ou verts)
  • Anti-ghosting : oui, intégral
  • Key rollover : oui, complet
  • Rétro-éclairage : RVB, touche par touche
  • Prise en charge des macros : oui, programmation logicielle
  • Touches « bonus » : non, multiples raccourcis multimédias et macros
  • Poids : 720 grammes environ
  • Dimensions : 319 x 130 x 40 millimètres
  • Interface de connexion : filaire (câble USB tressé 1,8 m) ou sans-fil Bluetooth / RF 2,4 GHz (dongle fourni)
  • Autonomie : jusqu’à 200 heures
  • USB pass-through : non
  • Logiciel : oui, Razer Synapse
  • Garantie : 2 ans constructeur
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à partir de 189,99 €

Non, vous ne rêvez pas, le BlackWidow V3 Mini Hyperspeed est bien facturé 189,99 euros par son promoteur. Remarquez, ce tarif place ce petit modèle à mi-chemin entre le BlackWidow V3 (149,99 euros) et le BlackWidow V3 Pro (249,99 euros) alors qu’il dispose, comme ce dernier, de la technologie Razer HyperSpeed Wireless. À ce prix, nous ne serons toutefois pas spécialement indulgents et, d’emblée, on peut critiquer l’utilisation de plastiques ABS – fussent-ils à double injection – pour les keycaps. Asus avait fait la même erreur sur son ROG Claymore II et il aurait là aussi été préférable d’opter pour du PBT, bien plus durable.

Seulement 69 touches, mais peu de fonctions manquent finalement à l'appel © Nerces
Seulement 69 touches, mais peu de fonctions manquent finalement à l'appel © Nerces

Sobriété et élégance de la gamme BlackWidow

Chez Razer, les claviers gaming se divisent généralement en trois catégories. Les Cynosa constituent la gamme à membranes alors que les Huntsman représentent le premier prix mécanique. Enfin, les BlackWidow tiennent le haut du pavé ce qui explique aussi le tarif particulièrement élevé que nous relevions précédemment.

Le BlackWidow V3 Mini Hyperspeed reprend logiquement la recette employée sur les BlackWidow V3, V3 Tenkeyless et V3 Pro. Il s’agit d’un modèle doté d’une solide structure métallique sur laquelle des parements de plastiques viennent enrober l'ensemble et donner quelques « formes ».

Alors que la boîte en carton est aux couleurs de la marque – noir et vert – le clavier en lui-même est intégralement noir. Son appellation « mini » n’est pas usurpée par ses presque 32 centimètres de long pour 13 cm de large. En revanche, il est plus épais que la moyenne, exactement 4 cm de la base jusqu’au sommet des keycaps, mais sans relever les pieds. Enfin, son poids le distingue des autres 60 / 65 % : 720 grammes. La structure métallique et la volonté de proposer un modèle aussi sérieux qu’il est robuste a logiquement eu un impact sur le poids du clavier, mais vous pouvez toujours le prendre à deux mains pour tenter de le tordre : il ne bouge pas d’un millimètre. Du solide.

Une technique de sérigraphie parfois discutable © Nerces
Une technique de sérigraphie parfois discutable © Nerces

Les habitués des modèles compacts seront cependant un peu déçus de voir que le BlackWidow V3 Mini Hyperspeed est l’un des plus « encombrants » de sa catégorie. Que l’on parle du K65 RGB Mini de chez Corsair ou, plus encore, des SK620 ou SK622 signés Cooler Master, les concurrents sont souvent un peu plus ramassés et, surtout, beaucoup moins « épais ». L’explication est finalement très simple : Razer a opté pour des contacteurs de forme classique quand d’autres emploient des modèles low profile, bien plus fins. Si c’est préjudiciable à l’encombrement du BlackWidow V3 Mini Hyperspeed, il faudra juger à l’usage.

À côté du port USB-C, on trouve le sélecteur RF 2,4 GHz / extinction / Bluetooth © Nerces
À côté du port USB-C, on trouve le sélecteur RF 2,4 GHz / extinction / Bluetooth © Nerces

Notons en revanche la bonne idée – encore trop rare – de Razer : il propose des pieds en deux parties de sorte que l’on dispose de trois niveaux d’inclinaison du clavier, 0°, 6° ou 9°. Puisque nous sommes sous le BlackWidow V3 Mini Hyperspeed, soulignons la présence de patins antidérapants de bonne taille, aucun risque de glissade en plein jeu. Toujours sous le clavier, on note la présence d’un petit rangement pour le dongle RF 2,4 GHz ce qui nous amène à évoquer la connectique. En effet, Razer autorise un fonctionnement filaire via un câble USB-C / USB-A tressé d’un tout petit peu plus de 1,8 mètre. Il autorise aussi un fonctionnement sans-fil.

Là, deux options, le RF 2,4 GHz via le dongle évoqué précédemment ou le Bluetooth. L’activation de l’un ou l’autre de ces modes se fait avec un petit curseur trois positions que l’on trouve sur l’avant du clavier, juste à côté du connecteur USB-C. En revanche, et c’est classique sur les modèles sans-fil, Razer n’a pas jugé bon de proposer un port USB pass-through.

Terminons notre petit tour du propriétaire en évoquant la forme en biseau de l’avant du clavier. Sans doute une décision esthétique, car on ne voit pas bien l’intérêt d’un tel angle qui n’est pas suffisant pour faire office de repose-poignets. Notez d’ailleurs que malgré le coût du clavier aucun accessoire de ce type n’est livré.

Les deux hauteurs de pied ne compensent pas l'épaisseur du clavier / la hauteur des touches © Nerces
Les deux hauteurs de pied ne compensent pas l'épaisseur du clavier / la hauteur des touches © Nerces

Réactivité parfaite, confort discutable

Petite taille oblige, Razer ne pouvait proposer autant de fonctionnalités que le grand frère ou d’autres « pleine largeur » concurrents. On fait donc une croix sur le port USB pass-through et sur la molette multifonctions ou la plupart des touches de raccourcis dédiées. Razer parvient toutefois à nous surprendre en conservant les touches fléchées, en gardant des raccourcis multimédias et en intégrant même des raccourcis « macros » sur la droite du clavier. Sans rien avoir d’exceptionnel, le BlackWidow V3 Mini Hyperspeed dispose de l’essentiel : on regrette juste l’absence d’émulation pavé numérique comme peut le faire Cherry sur ses modèles les plus compacts.

Nous l’avons dit, les 69 touches du clavier Razer souffrent toutefois d’un défaut notable : malgré le prix demandé par le constructeur, on doit faire avec du plastique ABS. Plus gênant encore, Razer n’en profite même pas pour complètement « découper » l’intérieur des touches et ainsi permettre un rétroéclairage de toute la sérigraphie de chaque touche. Résultat, les fonctions secondaires sont gravées en blanc sur la touche, ne sont pas rétroéclairées et sont invisibles dans le noir ou la pénombre. À l’inverse, en pleine lumière, ce sont les sérigraphies « normales » qui perdent en visibilité du fait du découpage retenu par Razer. Dommage.

Ici en version jaune, les contacteurs Razer sont remarquables et très discrets © Nerces
Ici en version jaune, les contacteurs Razer sont remarquables et très discrets © Nerces

En revanche, impossible de ne pas tomber sous le charme de ces contacteurs développés en interne. Nous l’avons dit, nous n’avons essayé que les versions jaunes, des switchs linéaires discrets dont le silence est encore renforcé par la présence de sound dampeners, des atténuateurs très efficaces. Il est question d’une course totale de 3,5 mm avec activation à 1,2 mm. Dans les faits, cela ne pose aucun problème : la réactivité est impeccable et on passe rapidement d’une touche à l’autre pour de la saisie ou en pleine partie. Silence et réactivité : tout semble donc parfait sur ce clavier… En réalité ce n’est pas aussi simple.

Le dongle USB de connexion RF 2,4 GHz se range aisément, sous le clavier © Nerces
Le dongle USB de connexion RF 2,4 GHz se range aisément, sous le clavier © Nerces

En effet, il nous faut insister sur l’épaisseur du Razer BlackWidow V3 Mini Hyperspeed. À 4 cm, la chose est gênante et l’absence de repose-poignets renforce l’inconfort de la situation. Bien sûr, tout le monde ne fera pas le même constat, mais la sensation de poignets « cassés » pour atteindre les touches nous a semblé désagréable, le changement d’inclinaison n’y faisant rien. C’est d’autant plus regrettable que la taille des touches, leur position sur le clavier et la qualité des contacteurs jouent largement en faveur du BlackWidow V3 Mini Hyperspeed, mais l’inconfort est resté tenace durant les trois semaines de notre test.

Ce test a d'ailleurs été réalisé au long cours afin de vérifier cette sensation et d’avoir un peu de recul sur la gestion sans-fil. L’utilisation du RF 2,4 GHz ne souffre aucune critique : la connexion est automatique, la latence pour ainsi dire nulle. Sans que cela soit catastrophique, on sent un petit « retard » en Bluetooth et les joueurs exigeants éviteront cette connectique, sinon très pratique.

Enfin, l’autonomie est à l’avantage du Bluetooth qui peut durer 120 heures sur une charge alors qu’il faut se contenter d’une trentaine d’heures en RF 2,4 GHz, Hyperspeed activé. C’est un résultat intéressant compte tenu des dimensions du produit, mais loin des meilleurs.

L'inévitable fonction Hypershift est en bonne place © Nerces
L'inévitable fonction Hypershift est en bonne place © Nerces

Razer Synapse : un logiciel pour les gouverner tous

Comme nous en avons l’habitude, nous terminons cet article en faisant un petit tour du côté des logiciels compagnons et, sur ce modèle, c’est une vieille connaissance puisque Razer fait une nouvelle fois confiance à son Synapse, ici en version 3. Après un premier écran de « présentation » qui recense les différents périphériques compatibles actuellement connectés, les pages spécifiques au BlackWidow V3 Mini Hyperspeed sont au nombre de trois : la première se focalise sur la gestion des touches, les commandes avec, bien sûr, la fonction Hypershift qui permet toujours de dédoubler chaque touche afin de lui ajouter une seconde fonction.

Les classiques options de réglage de la luminosité / des effets du rétroéclairage © Nerces
Les classiques options de réglage de la luminosité / des effets du rétroéclairage © Nerces

La création de macros reste possible et on peut aussi compter sur une petite mémoire interne afin de stocker jusqu’à quatre profils et conserver ses réglages d’une machine à l’autre, sans avoir besoin de Synapse. Deux onglets se consacrent ensuite à la luminosité du rétroéclairage et aux options d’économie d’énergie. En revanche pour paramétrer véritablement le RVB, c’est vers le logiciel Chroma qu’il faut se tourner.

Toutes les fantaisies sont alors possibles, mais le rétroéclairage du BlackWidow V3 Mini Hyperspeed aurait pu être plus convaincant : nous l’avons dit, le marquage secondaire des touches n’est pas rétroéclairé et sur certaines touches (Echap, par exemple), le rendu est indigne d’un produit à ce niveau de prix.

Un produit intéressant, mais définitivement trop épais pour votre humble serviteur © Razer
Un produit intéressant, mais définitivement trop épais pour votre humble serviteur © Razer

Razer BlackWidow V3 Mini Hyperspeed : l'avis de Clubic

À Clubic, nous apprécions de voir des grands noms du clavier gaming se pencher sur le cas des modèles 60 / 65 %. Après Corsair et Cooler Master, c’est Razer qui s’y colle et le bougre ne se moque pas du monde en attaquant avec un produit de la gamme BlackWidow. L’élégance est clairement de mise et la qualité de fabrication ne semble souffrir aucune critique, la structure robuste inspirant confiance au premier regard.

Hélas, en y regardant de plus près, on observe quelques défauts : les plastiques ABS, l’absence de rétroéclairage sur les marquages secondaires et le manque de lisibilité en plein jour des sérigraphies principales seront perçus comme des détails, mais à ce niveau de tarif, on ne peut tolérer le moindre écart. Il en va de même pour la batterie en mode Hyperspeed qui souffre assez vite, mais le plus gênant est à chercher dans l’épaisseur du clavier.

Là, il faut comprendre que vous ne serez peut-être pas gênés, mais nous avons gardé une impression d’inconfort tout au long de ces trois semaines de test avec des touches bien trop hautes contre lesquelles l’inclinaison réglable des pieds ne peut rien. Un repose-poignets aurait peut-être arrangé les choses, mais Razer n’en propose pas. Le BlackWidow V3 Mini Hyperspeed n’est donc pas un mauvais produit, mais plus que jamais nous vous suggérons de l’essayer avant d’investir… d’autant qu’à 190 euros, l’erreur serait particulièrement douloureuse.

7

Doté d'excellentes finitions, d'une réactivité remarquable et de multiples options de connexion, le Razer BlackWidow V3 Mini HyperSpeed souffre d'un sérieux problème de « confort » lié à son importante épaisseur. Un souci très subjectif, cependant.

Les plus

  • Excellents switches Razer "jaunes"
  • Filaire, RF 2,4 GHz et Bluetooth
  • Construction robuste
  • Autonomie en Bluetooth
  • Format 65 % bien pratique
  • Trois niveaux d'inclinaison

Les moins

  • Hauteur totale inconfortable
  • Autonomie en RF HyperSpeed
  • Prix bien trop élevé
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