1 Gb/s chez Free ? "Inexact" selon l'Arcep, et la Freebox pas à la hauteur

02 octobre 2013 à 12h43
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Free a annoncé hier avoir passé sa fibre à 1 Gb/s. Mais l'Arcep estime que l'annonce est inexacte et on a découvert que la Freebox ne permet pas de profiter de tels débits.

Free a de nouveau jeté un pavé dans la mare, avec l'annonce hier du passage à 1 Gb/s de son offre fibre. L'annonce a beau tenir de la communication, compte tenu du nombre d'abonnés (environ 60 000) et du quasi arrêt du déploiement (selon les estimations du site francois04), l'arrogance de l'opérateur a suscité de vives réactions d'un concurrent, d'experts mais aussi et surtout du régulateur.

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La promesse trompeuse d'un débit « dédié »

Dans un communiqué ciblant directement le fournisseur d'accès à Internet, ce qui est un événement en soi, l'Arcep reproche effectivement au groupe Iliad « le caractère parfois inexact » de ses annonces, qui sont « de nature à induire en erreur les utilisateurs ».

Dans son propre communiqué PDF, Free prétend effectivement que les utilisateurs peuvent oublier la notion de « jusqu'à », généralement associée aux débits des connexions à Internet, car son réseau FTTH point à point offrirait un « débit dédié », contrairement à la FTTH GPON d'Orange, de SFR et de Bouygues Telecom ou au FTTLA de Numericable.

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L'infrastructure en question

Mais il y a bien un stade à partir duquel les connexions sont mutualisées. Si Free peut effectivement délivrer 1 Gb/s à chacun de ses abonnés depuis ses nœuds de raccordement optique (NRO), sur la boucle locale, ce n'est pas garanti au-delà, sur la collecte (des NRO au réseau national de Free) puis sur les interconnexions avec d'autres opérateurs (peering).

L'autorité de régulation des télécoms tient à souligner que « le service offert aux utilisateurs dépend aussi du dimensionnement de l'ensemble de son infrastructure ». Elle donne à ce titre l'exemple problématique de YouTube : « Sauf à ce que Free ait massivement investi dans l'amélioration de ses capacités d'interconnexion, ses annonces ne correspondent pas à l'expérience des utilisateurs qui visionneront des vidéos en ligne ».

SFR, vexé de s'être à nouveau fait doubler, n'a pas manqué de revendiquer le dimensionnement approprié de son réseau lorsqu'il a lui aussi annoncé le passage de son offre à 1 Gb/s. Contacté par nos soins, l'opérateur avait également vanté les mérites du GPON, selon lui parfaitement à la hauteur, plus évolutif et retenu à ce titre par l'Arcep et d'autres acteurs mondiaux.

Une connexion bridée par la Freebox ?

Quoi qu'il en soit la Freebox ne permettrait pas, dans la plupart des cas, de profiter de 1 Gb/s. Un comble ? Des tests de débit le montrent pourtant.

Lorsqu'il fait lui-même office de routeur, comme dans la quasi totalité des cas, le Freebox Server ne délivre pas plus de 400 Mb/s en réception via ses ports Gigabit Ethernet, comme l'ont constaté les membres du forum La Fibre. C'est certainement dû à la conception interne du routeur, à une bande passante insuffisante entre la puce chargée de la fibre optique et la puce du switch Gigabit Ethernet. Naturellement le Wi-Fi N ne permet pas d'atteindre des débits élevés.

Les plus téméraires peuvent atteindre près d'1 Gb/s en utilisant leur Freebox en « mode bridge », après avoir appliqué la mise à jour 2.0.6 publiée hier. Dans ces conditions il faut utiliser un routeur externe (ou se contenter d'un seul ordinateur)... et renoncer à l'utilisation du Freebox Player (à moins de pouvoir et de savoir configurer un VLAN).

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Test de débit en mode routeur à gauche, bridge à droite. Crédit : XaMou sur le forum La Fibre.info

Autrement dit la fibre à 1 Gb/s de Free a tout d'un effet annonce, puisqu'elle ne sera exploitable que par une infime partie de ses rares bénéficiaires.

Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma no...

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C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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