Pour l'ARCEP, Orange traîne des pieds dans le déploiement de la fibre optique. Le régulateur des télécoms s'apprêterait à sanctionner l'opérateur historique, à qui il reproche de ne pas avoir respecté certains de ses engagements.

De nombreux français ne profitent pas encore de la fibre optique. © lone wolf7 / Shutterstock
De nombreux français ne profitent pas encore de la fibre optique. © lone wolf7 / Shutterstock

L'opérateur Orange, chargé du déploiement de la fibre optique dans plusieurs milliers de communes de tailles moyennes, n'a pas respecté son engagement du « droit au raccordement » dans le délai de six mois promis. Cette nouvelle défaillance pourrait lui coûter cher, alors que l'échéance de 2025 approche à grands pas. Voilà que la promesse d'un Internet ultra-rapide pour tous les Français prend du plomb dans l'aile.

La fibre optique en zone périurbaine, un casse-tête pour Orange

Des dizaines de milliers de foyers attendent toujours leur connexion très haut débit. Selon les informations du Monde, l'ARCEP, l'Autorité de régulation des communications électroniques, s'apprête à mettre en demeure Orange pour non-respect de ses obligations de couverture. L'opérateur avait pourtant signé un accord avec l'État il y a un peu plus d'un an pour finaliser le déploiement dans les villes moyennes et périphéries des grandes agglomérations.

Le droit au raccordement devait garantir à tout Français la possibilité d'accéder à la fibre dans un délai maximum de six mois après sa demande. Mais la réalité du terrain s'est avérée plus complexe. Les zones pavillonnaires isolées ou difficiles d'accès constituent un défi technique et nécessitent un « travail de dentelle », que les équipes d'Orange peinent visiblement à industrialiser.

L'AVICCA, l'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques, ne cache pas son mécontentement. « Il est temps que les engagements soient respectés », explique son président, Patrick Chaize. L'association avait déjà exprimé son scepticisme au printemps dernier quant à la capacité d'Orange à tenir ses promesses de raccordement massif.

Le régulateur des télécoms durcit le ton face à l'opérateur historique

Il faut savoir que ce n'est pas la première fois qu'Orange se retrouve dans le viseur du régulateur. En novembre 2023, l'ARCEP lui avait déjà infligé une amende salée de 26 millions d'euros, à l'époque pour des manquements similaires concernant la couverture en fibre des villes moyennes.

Mais attention, même pointé du doigt, Orange affiche des progrès certains, compte tenu de l'ampleur de la tâche. Fin décembre, l'opérateur couvrait 92% des 13,6 millions de locaux et habitations dont il a la responsabilité dans ces territoires. Un chiffre encourageant, mais insuffisant aux yeux du régulateur, qui reste « particulièrement vigilant » dans la perspective de la fermeture programmée (et déjà enclenchée) du réseau cuivre d'ici 2030.

Le gouvernement suit en tout cas ce dossier avec attention. L'exécutif en a fait une priorité pour que sa promesse d'apporter la fibre à la quasi-totalité des Français d'ici fin 2025 soit tenue. Une course contre la montre est engagée, alors qu'Orange, contacté par nos confrères, se refuse pour l'instant de commenter sur cette nouvelle mise en demeure.