American Conquest

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
04 décembre 2002 à 14h30
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Alors que nous venons tout juste de tester le dernier opus de la saga Cossacks, les Allemands de CDV nous propose un autre titre de stratégie temps réel, centré sur le continent américain celui-là : American Conquest. Basé sur le même moteur et disposant d'options plus ou moins similaires, cette fresque historique dispose de deux atouts principaux pour s'imposer : une amélioration du moteur graphique précédent et un maximum de 16.000 unités !

16.000 est bien le maximum d'unités que l'on peut avoir simultanément sur un champ de bataille avec American Conquest... Il n'y a pas d'erreur ! Mais si ce nombre constitue d'ailleurs le principal argument publicitaire de CDV, il ne faut pas mettre de côté trop rapidement l'ensemble du travail accompli par les développeurs. Il s'agissait en effet d'utiliser l'expérience acquise avec Cossacks sans toutefois sombrer dans la recopie pure et simple.


Découvrons l'Amérique !

Le titre du jeu est on ne peut plus éloquent et il me semble que même le moins qualifié en anglais aura compris qu'American Conquest traite du continent américain et, ô surprise, de sa conquête ! En fait, pour être tout à fait exact, il faut dire que le jeu déborde largement de cette simple conquête puisqu'il nous conte près de 300 ans de l'histoire de l'Amérique en commençant par sa "découverte" par Christophe Colomb en 1492, jusqu'à l'indépendance des 13 Colonies et la guerre avec la Couronne Britannique.

Ces 300 ans d'histoire ne sont bien sûr pas vus dans le détail, mais ont permis aux développeurs de découper le jeu en huit campagnes solo retraçant chacune un fait marquant de ces trois siècles. Il sera par exemple possible de participer à la Guerre de Sept Ans, à la révolte de Tecumseh ou à la Guerre d'Indépendance Américaine. Ces campagnes, bien conçues avec des missions et une progression très étudiées, sont toutes précédées d'intermèdes "culturels" très intéressants qui retracent les véritables événements. On appréciera cet effort de l'éditeur d'autant plus que la traduction est sans faille !

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L'introduction est très courte.

La première de ces huit campagnes est sans doute la moins intéressante à jouer pour les habitués de Cossacks puisqu'elle joue le rôle de didacticiel. On y apprend les principales commandes et on se familiarise avec la nation espagnole, une des douze que comporte le jeu (Français, Espagnols, Anglais, "Etats-Uniens", Aztèques, Incas, Mayas, Sioux, Iroquois, Hurons, Delawares et Pueblos). Plutôt bien faite pour les débutants, on regrettera tout de même qu'elle traîne parfois un peu en longueur, mais on se consolera rapidement avec les premières armées gigantesques qu'elle permet de manipuler. Les autres campagnes sauront de toute façon très rapidement faire oublier aux habitués cette prise en main un peu lente avec des défis à la hauteur de leur talent !


Un jeu au contenu énorme

Les douze nations présentent dans le jeu ne sont qu'une petite partie de l'énorme contenu proposé par CDV et Focus. Dans la veine de Cossacks : Back To War, le dernier titre stratégique du développeur allemand est d'une richesse assez incroyable. Si nous avons déjà parlé des huit campagnes solo, nous n'avons pas encore mentionné le fait que cela ne représente pas moins de 42 missions différentes assurant du même coup au jeu une durée de vie remarquable ! Si ce n'est pas assez, les concepteurs ont également inclus neuf missions solo indépendantes qui permettront de jouer contre l'ordinateur avant d'attaquer le mode multijoueurs.

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Ce dernier permet d'affronter six autres joueurs humains pour un maximum de sept participants. Un peu étonnant et un peu décevant également puisque la concurrence est généralement à huit joueurs voire même douze avec le dernier Age Of Mythology. Ce n'est toutefois pas très important et largement compensé par les nombreuses différences entre les nations que l'on peut choisir. Si nous avons déjà dressé la liste des peuples accessibles, vous devez également savoir combien ces nations sont différentes tant dans les unités que dans les bâtiments. Les stratégies changeront donc du tout au tout et les parties n'en seront que plus riches !

Enfin pour ceux que le mutlijoueurs ne tente qu'à moitié, il existe un générateur de cartes aléatoires, qui permet de ce fait de jouer jusqu'à plus soif ou jusqu'à l'arrivée d'une prochaine extension qui ne devrait pas manquer de sortir si l'on se réfère à la politique mise en place pour Cossacks. Ces cartes peuvent être tout simplement gigantesques puisque les développeurs ont conservé les limites définies pour Cossacks : Back To War. En 1024x768, les plus grandes représentent donc la bagatelle de 30x20 écrans... Largement la place pour que les armées les plus importantes de l'histoire du jeu de stratégie puissent s'affronter !


Les plus grandes batailles jamais vues

Nous l'avons déjà dit et répété, CDV s'étant d'ailleurs chargé de le faire bien avant nous : American Conquest repousse encore la limite du nombre d'unités simultanées. Cossacks était déjà très en avance sur la concurrence, mais les développeurs ont tout simplement doublé le maximum de 8.000 unités que ce dernier proposait. Maintenant on pourra donc compter jusqu'à 16.000 unités sur le champ de bataille et croyez-moi, ça en fait de la chair à canons ! Heureusement, les développeurs de CDV n'ont pas simplement augmenté cette limite d'unités : ils ont aussi pensé aux moyens de contrôler autant d'hommes d'armes à la fois.

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L'indispensable vue "élargie" du champ de bataille.

Un nouveau mode de visualisation de la carte fait donc son apparition. Il s'agit d'une sorte de grand angle qui s'active d'une simple pression sur la touche "L" du clavier. Une partie beaucoup plus grande du champ de bataille est alors dévoilée ce qui permettra évidemment de gérer les différents corps de troupes. La taille proprement minuscule des unités empêche toute sélection unique dans ce mode et si le passage "zoom - grand angle" se fait rapidement, on préférera tout de même employer les fameuses formations.

Ces dernières ne diffèrent pas de ce que l'on trouvait dans Cossacks et permettent donc sous la houlette d'une unité particulière (l'officier) d'organiser ses troupes. Un clic de la souris sur n'importe quelle composante de la formation, la sélectionne dans son ensemble et il devient donc beaucoup plus facile de faire des manoeuvres dans le mode "grand angle". C'est aussi le seul et unique moyen de contrôler une armée de 2.000 unités composées d'arquebusiers, de piquiers, de cavaliers et d'unités d'artillerie ! Lors de certaines grandes batailles, on se rapproche d'ailleurs beaucoup plus d'un Shogun ou d'un Medieval Total War que d'un Warcraft III... L'aspect tactique des affrontements est plus qu'évident !
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De la collecte des ressources

Mis à part quelques scénarios, il faudra passer par l'indispensable étape de gestion des ressources avant de se lancer dans la bataille. Cet aspect est sans aucun doute le moins novateur de American Conquest tant il se rapproche des canons du genre. Les habitués de Cossacks ne verront d'ailleurs aucune différence avec leur jeu préféré, à ceci près que nous sommes maintenant sur le continent américain !

Vos quelques paysans du début de partie devront donc, en plus de la nourriture, partir à la recherche de pierre, or, fer et charbon. Ceci afin de vous donner les ressources nécessaires pour la production d'unités bien sûr mais avant ça, des indispensables structures : en tout ce sont plus de 100 types d'unités et de bâtiments qui s'offrent aux joueurs. Certaines de ces constructions impressionnent d'ailleurs par leur taille pour le moins remarquable ! Les ressources ne servent cependant pas qu'à ça et il faudra également en garder de côté afin de s'offrir les traditionnels "upgrades" qui permettent d'améliorer la puissance des armées ou le rendement des paysans mais aussi d'acquérir de nouvelles technologies, de nouvelles unités et de changer d'époque à la manière d'un Age Of Empires.

Malgré cette base peu originale et surtout très proche du précédent Cossacks, American Conquest innove sur deux points qui s'avèreront en définitive essentiels. En premier lieu, les joueurs auront tôt fait de remarquer qu'il n'existe pas la moindre muraille parmi les constructions disponibles et ce quelque soit la nation choisie. Cela aura bien sûr pour effet de rendre caduques les stratégies de "défense totale" prônées par certains joueurs. Si ces derniers regretteront bien sûr ce choix, il me semble que le nouveau système de création des armées gênera plus de joueurs.

CDV a en effet choisi de reprendre le système introduit par Battle Realms d'Ubi Soft. Tout commence par la production d'un paysan dans une des habitations disponibles. Il faut ensuite diriger ce paysan vers le fort qui en plus d'offrir une bonne protection pour l'ensemble de votre colonie sert de "centrale des troupes". Une fois le paysan arrivé, il est possible de lancer la production d'une unité militaire si bien sûr les ressources le permettent. Le paysan ainsi entraîné est prêt à rejoindre les troupes déjà mises au point. Aussi réaliste soit-il, ce système ne manquera pas d'énerver certains joueurs par le délai qu'il impose entre production et utilisation des armées.

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Le fort et la forteresse servent à produire des unités... Et à monter d'énormes armées !


Un moteur puissant mais peu spectaculaire

American Conquest emploie une version amélioré du moteur graphique déjà employé sur Cossacks. Hélas si certains progrès sont assez visibles, il faut bien avouer que ce n'est pas encore tout à fait ça et que le point faible de Cossacks (sa réalisation graphique) est toujours présent. Le graphisme des bâtiments est très réussi et les décors sont nettement plus riches qu'ils ne l'étaient mais les animations des unités sont encore relativement sommaires. Il faut toutefois reconnaître qu'animer autant d'unités sur des cartes aussi gigantesques n'est pas une mince affaire et lorsque l'on voit les ralentissements sur des titres comme Age Of Mythology avec tout juste 200 unités, on ne peut que saluer la performance des développeurs de CDV.

Les joueurs davantage conquis par une réalisation sans faille et des effets spectaculaires devront toutefois passer leur chemin : sur American Conquest le système de jeu est bien rodé, mais il ne faut pas s'attendre à des effets pyrotechniques "boulversifiants" ! L'ambiance sonore n'est pas plus exaltante et si les musiques restent sympathiques, elles ont tendance à lasser au bout de quelques heures de jeu. Les bruitages sont pour leur part des plus discrets. On ne peut pas dire qu'ils soient vraiment moches ou inappropriés mais on ne peut pas dire non plus qu'ils resteront dans les mémoires !

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Enfin, il est important de signaler que les progrès graphiques réalisés depuis Cossacks ont une conséquence évidente sur la configuration minimale requise. Cette dernière est largement en hausse depuis Cossacks et alors que ce dernier tournait sans problème avec un processeur à 300 MHz, il serait maintenant préférable de compter avec un modèle à 700 MHz et 192 Mo de mémoire. Notons enfin que la puissance processeur demandée n'est pas exploitée par l'intelligence artificielle qui est exactement identique à celle proposée avec Cossacks : elle fait les mêmes erreurs grossières et forcera les joueurs expérimentés à monter la difficulté dès les premières parties... Mais heureusement avec les cinq niveaux proposés, il y a de quoi faire !


Conclusion

American Conquest est sans le moindre doute possible le descendant de Cossacks. Au premier coup d'oeil et sans avoir jamais joué à ce dernier, il est possible de voir la "patte" des développeurs allemands de CDV. Hélas cette marque de fabrique se ressent également sur des aspects plus négatifs que l'on aurait bien voulu voir disparaître avec cette nouvelle déclinaison de leur simulation stratégique.

L'aspect graphique, quoique nettement amélioré, reste encore un cran en-deçà de ce que propose la concurrence mais ce défaut est plus que largement compensé par le gigantisme du défi proposé. On aurait par contre souhaité une vraie amélioration de l'intelligence artificielle et des options plus variées en mode mutlijoueurs. En sus de ces deux reproches, les habitués pourraient bien ne pas du tout accepter le parti pris des développeurs en ce qui concerne les fortifications ou la création des unités militaires.

En définitive et malgré ces "défauts" qui pourraient l'empêcher d'atteindre l'ensemble des amateurs de stratégie temps réel, American Conquest se pose comme une évolution réussie de Cossacks. Il permet aussi d'obtenir une véritable alternative au choc annoncé de Noël : Warcraft III / Age Of Mythology. CDV et Focus tiennent simplement l'un des plus grands jeux de stratégie sur micro... A découvrir absolument !


American Conquest

6

Les plus

  • Batailles gigantesques
  • Contenu très riche
  • Relativement peu gourmand
  • Cartes énormes

Les moins

  • Réalisation graphique un peu en retrait
  • Partie gestion parfois un peu contraignante
  • Intelligence artificielle limitée

Note globale8

Réalisation7

Prise en main8

Durée de vie8

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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