Tribes 2

23 avril 2001 à 18h26
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La boite de Tribes 2 souligne un « Jeu d’équipe et combat de masse ». Très engageant tout cela...
C’est surtout le terme « combat de masse » qui m’a séduit au premier abord. N’ayant jamais eu l’occasion de me frotter à Tribes (le premier du nom), c’est complètement vierge (je parle de l’état d’esprit) que je me suis plongé dans ce deuxième volet. Pas complètement ignare tout de même, j’avais oui dire que c’était comme un jeu complètement online qu’il fallait voir Tribes 2. Obéissant que je suis, je me rue sur l’exécutable qui permet de se connecter à un serveur online (haaaa, les joies de l’ADSL !).

Un mode « solo » sans intérêt mais indispensable

Moi qui croyait asséner mon premier frag quelques secondes, voire minutes plus tard, j’ai vite déchanté : à chaque connexion online, le jeu se connecte aux serveurs de Sierra afin de vérifier qu’il n’y a pas de nouvelles mises à jour (patch), dans l’affirmative les patchs en question sont téléchargés et automatiquement installés. Ce tout automatique (parfaitement louable) conduit à devoir patienter pas moins d’une demi-heure (oui, vous avez bien lu) avant d’arriver à se connecter pour la première fois, ce n’est pas la taille des téléchargements (1.5Mo et 200Ko) mais plutôt le décompactage qui est redoutablement long. Dans le cas ou aucun nouveau patch n’est disponible, la connexion est bien sur directe.

La liste des serveurs disponibles étant à peine affichée, je m’empresse de classer par « ping » et de me connecter sur le premier serveur qui contient du monde… Go, go, go !

Le petit mémento des touches pré-configurées à côté de mon clavier, je me rend vite compte que les classiques touches « Z-Q-S-D » et la souris ne suffiront pas, tant pis, je me jette dans l’action et tente (sans avoir lu quoi que ce soit de la notice) de trouver ma première cible et de me ruer sur le drapeau ennemi. Inutile de vous dire qu’après une dizaine d’essais se soldant tous par un décès lamentable suite à un pilonnage par, au choix, des tourelles, des snipers, des bombardiers ou des lance-missiles ennemis, je me suis décidé à essayer de comprendre comment fonctionnait ce jeu en passant un peu de temps sur le mode entraînement (solo).

Les missions disponibles dans ce mode sont au nombre de 6 et ne représentent que très peu ce qu’est Tribes 2 online, elles permettent simplement de se familiariser avec les commandes et les principes du jeu. Dommage pour les non-anglophones : à part la notice qui est intégralement traduite, le jeu, lui, ne contient pas un seul mot de la langue de Molière.

Dans cette phase, on apprend bien sûr à manier son flingue (est-ce bien nécessaire), mais on apprend surtout à utiliser son « jet-pack ». En effet, tous les joueurs disposent en permanence d’un propulseur qui leur permet de « voler » par un appui plus ou moins prolongé sur le bouton droit de la souris. L’énergie disponible étant limitée et le rechargement se faisant automatiquement dès qu’on relâche le bouton, on comprend rapidement que la meilleure manière de se déplacer consiste à imiter les sauterelles au printemps. Cette technique, primordiale dans le jeu, demande beaucoup de temps mais procure une grande satisfaction lorsqu’on arrive simplement par des déplacements rapides à dérober le drapeau adverse au nez et à la barbe de plusieurs soldats ennemis postés à quelques mètres.

Jeu « online » cherche connexion permanente

Deuxième tentative après avoir passé quelques heures sur le mode solo, je me connecte de nouveau sur un serveur online. Au passage signalons que ceux-ci peuvent contenir jusqu’à 64 joueurs simultanément dont certains étant des « bots ». On constate également que malgré les 8 types de jeux proposés par Tribes 2, celui qui remporte les suffrage de 95% des serveurs est le mode « Capture the flag ».
On va quand même les passer en revue rapidement pour ceux qui ne veulent pas faire comme tout le monde (et ils ont raison !).
- Deathmatch : sans grand intérêt entre nous, vous verrez pourquoi plus tard !
- Capture the flag : c’est un classique dans les autres FPS, les règles sont similaires ici.
- Bounty, similaire au mode deathmatch, chaque joueur n’ayant qu’une seule cible déterminée (autre joueur) à descendre. Dès que c’est fait, une nouvelle cible lui est assignée.
- Capture and hold : des points stratégiques sont à capturer par chaque camp.
- Hunters : Chaque joueur transporte un drapeau qu’il faut récupérer et ramener à la base après avoir descendu son porteur.
- Team hunters : identique au mode précédent mais en équipe
- Rabitt : proche des deux modes ci-dessus si ce n’est qu’il n’existe qu’un seul drapeau. Celui qui le détient devenant la cible de tous les autres.
- Siege : Une équipe défend un levier de contrôle dans sa base, l’autre équipe tentant de s’en emparer. Dès que c’est fait, les rôles sont inversés (c’est le mode « Assault » d’Unreal).

Les joueurs plébiscitent le mode de jeu en équipe tout simplement parce que c’est le gros, voire l’énorme intérêt de Tribes 2. Seul, et à moins de manier le jet-pack à la perfection, il est quasiment impossible d’arriver à capturer un drapeau sur un serveur contenant plus de 15 joueurs. Les cartes étant très, très grandes (il faut entre 1 à 2 minutes réelles pour en traverser une), un serveur qui ne contient que 6 joueurs n’a que peu d’intérêt. On passerait en effet un temps fou à courir pour traverser la carte et atteindre la base ennemie pour se faire descendre par une tourelle… Et réapparaître au point de départ.

Dès qu’on a compris que Tribes 2 n’est pas un shooter 3D de base, on comprend la dimension phénoménale de ce jeu. En effet, contrairement à un Quake ou à un Half-Life dans lequel on choisit ses armes au début du round ou en les ramassant par terre au cours de la partie, dans Tribes 2, chaque joueur se créé un profil et s’équipe en armement et en « pack » grâce aux « inventory station » généralement disponibles à l’intérieur de la base. A tout moment on peut changer d’équipement ou se recharger simplement en repassant sur une « inventory station » de son camp.
Avec une équipe cohérente, on comprend vite l’intérêt de se spécialiser. Apparaissent ainsi des joueurs « Juggernaut » (les bourrins du jeu) qui transportent l’artillerie lourde (mortiers et tourelles) et les « inventory station » mobiles qui permettent à une équipe de refaire le plein en armement sans avoir à retourner à la base. A l’opposé, les « scout » sont plutôt sous-équipés mais se déplaçant très rapidement et très haut grâce à leur faible poids, ce sont les candidats idéaux pour récupérer le drapeau en zone ennemie. Si vous êtes plutôt du genre à «faire du social », vous pourrez vous consacrer à réparer les armures de vos coéquipiers ou les équipements défectueux de votre base grâce à une spécialisation « réparateur » et à votre cargaison de pack d’énergie. Si on ajoute à tout cela la possibilité de piloter des aéronefs qui vont du jet (ultra-rapide mais peu protégé) à l’hélicoptère de combat (qui permet de transporter jusqu’à 5 « Juggernauts » sur-équipés), on arrive à se faire une idée des possibilités offerte par Tribes 2…. Et aussi du temps qu’il faut pour le maîtriser.

Je pourrais encore vous dire que les bases (qui contiennent généralement le drapeau) sont généralement protégées par des tourelles automatiques qu’il convient de détruire (mais que l’ennemi peut réparer) avant de tenter une capture de drapeau ou bien encore que…. Bon j’arrête là la description, vous comprenez que si vous mettez un pied dans Tribes 2 et que vous passez le cap du premier week-end à ne rien comprendre et à « ne pas faire un pli » pour arriver à constituer une tribu et à élaborer des stratégies… Vous risquez de ne plus décrocher.

Côté graphisme, il vous suffira de jeter un œil aux screenshots pour vous faire un idée de la qualité et de la diversité des décors qui ont la regrettable contrepartie de demander une machine sérieuse (les screenshots de l’article, en 800x600 16 bits, tous détails au maximum ont été réalisés sur un Pentium III 600 équipé d’une GeForce 2 GTS, des saccades apparaissant nettement au cœur de l’action). En baissant le niveau de détail, on joue sur une machine plus « standard » mais c’est rapidement au détriment de la qualité visuelle, qui n’est pas, rappelons le, le principal intérêt du jeu.

La bande son n’est pas le principal atout de Tribes 2 et à part la quelque cinquantaine de messages de dialogue préenregistrés et la musique techno-hardcore d’ambiance, on a rapidement fait le tour.

Pour conclure, je dirais que Tribes 2 est un jeu dangereux : dangereux pour le portefeuille de ceux qui préfère le jeu solo au jeu d’équipe et qui seront vite dégoutés. Dangereux pour ceux qui n’ont pas de connexion internet permanente et qui grilleront leur forfait en un week-end. Et surtout dangereux pour ceux qui s’y investiront à fond, créeront un clan, élaboreront des stratégies et qui, même au bout de plusieurs mois, continuerons d’être en manque de sommeil (pour y passer leurs nuits). Vous êtes prévenus.

Graphismes : 15/20
Sons/Musiques : 11/20
Intérêt : 18/20 après la longue période d'apprentissage
Durée de vie : plusieurs mois (surtout avec les mods qui risquent d'apparaître)
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