Beaucoup l'avaient vu venir, ça se confirme. Longtemps considérée comme leader de l'intelligence artificielle (IA) générative, OpenAI voit cette position s'effriter avec le lancement de Gemini 3 par Google. La firme de Mountain View semble définitivement trop puissante.

Sam Altman, P.-D-G d'OpenAI. ©Photo Agency / Shutterstock
Sam Altman, P.-D-G d'OpenAI. ©Photo Agency / Shutterstock

Si Google a effectivement eu très peur lors du lancement de ChatGPT il y a maintenant trois ans, force est de constater que le géant de la Silicon Valley commence a remporter la course. Doté d'une meilleure capacité de raisonnement que tout autre modèle, Gemini 3 prouve que les lois d'échelle de l'IA continuent de fonctionner, comme Jensen Huang, patron de NVIDIA, l'affirme depuis des mois.

Google le tout-puissant

Car l'entreprise de Sundar Pichai possède la plus grande réserve de données au monde, constituée de recherches en lignes, de vidéos YouTube, de trajets sur Google Maps ou encore de pages Web indexées. Recueilli sur vingt ans, cet amas nourrit ses modèles qui impressionnent aujourd'hui les experts. OpenAI, de son côté, dépend surtout de données achetées ou publiques, avec bien moins d'usage réel.

Autre avantage considérable, Google contrôle toute la chaîne de production. Elle détient ses propres puces, son cloud, et surtout, ses nombreuses plateformes utilisées quotidiennement par des milliards de personnes. Pour faire connaître Gemini, il lui suffit simplement de l'injecter dans Search, Android, Chrome ou autre Gmail pour atteindre un immense nombre d'utilisateurs.

Et la société a encore de quoi accélérer : son activité tentaculaire lui octroie des moyens quasiment illimités, lui permettant d'investir massivement dans la recherche, le développement et les infrastructures. OpenAI, elle, s'est engagée à 1,4 trillion de dollars de dépenses sur les prochaines années. Elle s'attend pourtant à n'engranger « que » 20 milliards de revenus en 2025…

Le logo de Gemini. ©Evolf / Shutterstock
Le logo de Gemini. ©Evolf / Shutterstock

Quels scénarios pour OpenAI ?

Selon le célèbre analyste américain Jim Cramer, la start-up la plus valorisée du monde a du mouron à se faire, et doit absolument se réorienter. Problème, la plupart des grands autres domaines stratégiques sont verrouillés par des géants de la tech, notamment les réseaux sociaux, le retail et le cloud. Même son de cloche du côté du matériel, bien qu'OpenAI tente effectivement de se faire une place sur ce terrain.

L'expert estime que la firme de Sam Altman ne possède des chances que dans un domaine, celui de l'entreprise. Mais là aussi, des remous sont à prévoir. Car elle serait contrainte de défier Microsoft, qui détient 27 % de son capital. Plusieurs scénarios semblent ainsi se dessiner : soit OpenAI, considérée comme un champion national américain face à la Chine, est soutenue par Donald Trump, soit elle se retrouve au bord du gouffre et fait trembler tout l'écosystème, soit la firme de Redmond la rachète entièrement.

Si nous n'en sommes pas encore là, certains signes ne trompent pas. La semaine dernière, NVIDIA et Microsoft annonçaient un partenariat circulaire avec Anthropic, grande rivale d'OpenAI, menaçant encore un peu plus sa dominance dans l'IA.

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Sources : CNBC, The Economist