La frénésie d’OpenAI ne connaît pas de répit, avec une cascade d’accords qui redessine l’échiquier mondial de l’intelligence artificielle. C’est une course effrénée aux partenariats pour bâtir l’infrastructure de demain, dont le coût vertigineux soulève autant d’espoirs que de questions.

Dans une valse à plusieurs centaines de milliards de dollars, OpenAI tisse sa toile avec les géants de la technologie pour s’assurer une puissance de calcul quasi illimitée. Après avoir conforté sa présence auprès du grand public en intégrant son célèbre agent conversationnel au cœur des appareils Apple, l’entreprise se tourne vers les fondations matérielles de sa croissance. Sam Altman, son dirigeant, a d’ailleurs confirmé que la cadence des annonces n’est pas près de ralentir, promettant d’autres accords majeurs à venir pour alimenter une feuille de route qu’il qualifie de « très agressive ».
Une soif inextinguible de puissance
Pour nourrir l’appétit de ses futurs modèles, OpenAI s’assure une double ration de silicium et de services infonuagiques. Le partenariat monumental avec Oracle, valorisé à 300 milliards de dollars, lui garantit une infrastructure cloud robuste, complémentaire à ses déploiements existants. Mais c’est sur le front des processeurs graphiques que la stratégie se fait plus fascinante. D’un côté, un engagement avec NVIDIA pour un investissement pouvant atteindre 100 milliards de dollars, scellant une alliance profonde pour bâtir ses propres centres de données. De l’autre, un accord audacieux avec AMD, qui inclut une option d’achat sur près de 10% de ses actions, une manœuvre qui a visiblement surpris jusqu’à Jensen Huang, le patron de NVIDIA.
Cette boulimie d’accords traduit une confiance absolue dans la capacité de l’IA à générer une valeur économique future, et ce alors que plusieurs analystes et pontes de la technologie parlent de « bulle de l'intelligence artificielle ». Le coût de ces nouvelles cathédrales numériques est astronomique, chaque gigawatt de centre de données représentant des dizaines de milliards de dollars en dépenses d’investissement et en consommation énergétique. Cette stratégie ambitieuse interroge sur sa soutenabilité à long terme et sur la nature de ces montages financiers, que certains observateurs qualifient de « circulaires », où les fournisseurs deviennent aussi des investisseurs. C’est un pari sur l’avenir, un acte de foi dans le fait que les avancées logicielles justifieront cet effort matériel sans précédent.
Au-delà des chiffres, c’est bien la fondation de la prochaine décennie technologique qui se joue dans les coulisses de ces négociations. En s’assurant le contrôle de sa propre infrastructure, OpenAI ne se contente pas de préparer son futur ; elle cherche à modeler celui de l’industrie tout entière. Reste à voir quelles applications concrètes et quels nouveaux usages émergeront de cette puissance de calcul phénoménale, durement acquise.
Source : Tech Crunch