Sam Altman veut propulser OpenAI au-delà des simples modèles d’IA, jusqu’à un univers matériel-logiciel intégré digne d’Apple. Entre appareil signé Jony Ive, nouvelles applis et interface cerveau-machine, il dessine les contours d’une plateforme totale.

- Après le lancement mitigé de GPT-5, Sam Altman vise l’après-modèle en multipliant les produits grand public et matériels.
- OpenAI vise un écosystème intégré: appareil design signé Jony Ive, apps (navigateur, réseau) et OS pour contrôler l’expérience.
- Ambition de diversification (cerveau‑machine, énergie, robotique) pour financer la croissance, préparant possiblement une entrée en bourse.
Le lancement mitigé de GPT-5 n’a pas refroidi les ambitions du patron d’OpenAI : il prépare déjà l’après-modèle. Son plan ? Multiplier les produits grand public, contrôler le design et nouer la conversation directement avec le cerveau. De quoi redéfinir le rôle même de ChatGPT dans notre quotidien.

- Chat dans différentes langues, dont le français
- Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
- Générer, optimiser et corriger du code
Vers un « iPhone » de l’IA
La collaboration avec le légendaire designer d’Apple, Jony Ive, est le symbole le plus éclatant de cette nouvelle orientation. Il ne s’agit pas seulement de concevoir un appareil pour l'IA, mais de créer un objet désirable, une icône matérielle qui incarnerait la simplicité et la puissance de l'écosystème OpenAI. Un produit pensé pour être l'écrin parfait de l'intelligence artificielle de demain.
En parallèle, la nouvelle directrice des applications, Fidji Simo, a pour mission de bâtir une forteresse logicielle. Avec des projets de navigateur web et de réseau social, OpenAI ne veut plus être une simple API ou un chatbot, mais une suite d'outils cohérents. Le but est de capturer l'utilisateur à chaque étape de son parcours numérique, à la manière d'un Apple contrôlant ses services de bout en bout.
La finalité de cette double offensive matérielle et logicielle est limpide : bâtir une plateforme. Altman ne veut plus dépendre de l'App Store d'Apple ou du Play Store de Google pour toucher le grand public. En contrôlant le terminal et les applications, OpenAI pourrait imposer son propre système d'exploitation pour l'ère de l'IA.
Diversification tous azimuts
Face à une concurrence qui a rattrapé son retard sur les grands modèles de langage, OpenAI doit impérativement trouver de nouveaux relais de croissance. La vision d'Altman est de répliquer la structure d'Alphabet : un conglomérat où les bénéfices d'une branche financent les paris audacieux des autres. L'IA devient le cœur d'une galaxie d'entreprises bien plus vaste.
Ces paris incluent des domaines qui semblent tout droit sortis de la science-fiction, comme les interfaces cerveau-machine avec la startup Merge Labs. En investissant dans l'énergie, la robotique et la connexion directe au cerveau, Altman ne prépare pas le prochain trimestre, mais la prochaine décennie. Il cherche à construire les fondations d'une hégémonie technologique durable.
Cette expansion tentaculaire a un coût colossal qui rend l'introduction en bourse quasi inévitable. Pour séduire les investisseurs, OpenAI doit prouver qu'elle est bien plus que l'entreprise d'un seul produit phare, aussi populaire soit-il. Chaque nouvelle diversification est une ligne de plus dans le prospectus destiné à Wall Street.
OpenAI abandonne son costume de laboratoire de recherche pour endosser celui de géant technologique intégré. En imitant la recette d'Apple (contrôle total du matériel au logiciel) Sam Altman espère non seulement s'assurer une position dominante, mais aussi redéfinir notre interaction avec la technologie. La question n'est plus de savoir si l'IA va changer le monde, mais si ce changement portera la signature d'OpenAI.
Source : Tech Crunch