Alors qu'OpenAI multiplie les dépenses qui dépassent l'entendement, de plus en plus d'experts doutent de sa capacité à répondre aux attentes des investisseurs. Et l'enjeu dépasse largement son propre sort.

Sam Altman et le logo de ChatGPT. ©DIA TV / Shutterstock
Sam Altman et le logo de ChatGPT. ©DIA TV / Shutterstock

Ces derniers mois, les alertes concernant une bulle spéculative de l'intelligence artificielle (IA) se sont multipliées. Michael Burry, le trader qui avait prédit la crise des subprimes en 2008, a récemment parié sur l'éclatement prochain de cette bulle. Des inquiétudes qui portent forcément l'attention vers OpenAI.

Car en parallèle, la start-up la plus valorisée au monde prend des engagements totalement disproportionnés dans le cadre de son projet Stargate, qui vise à bâtir une infrastructure colossale pour assouvir son insatiable demande en puissance de calcul.

Le cœur battant de l'écosystème

Les chiffres sont à peine croyables. Oracle, NVIDIA, Microsoft, AMD, Broadcom, Amazon… OpenAI s'est engagée à 1,4 trillion de dollars de dépenses sur les prochaines années. Or, elle s'attend à engranger 20 milliards de revenus en 2025, un montant insignifiant par rapport à ses promesses. Pour s'y tenir, elle devrait atteindre les 577 milliards de revenus d'ici à 2029, soit une croissance de 2900 %. Autant dire que c'est un objectif quasiment hors d'atteinte.

Un malaise que la direction laisse parfois transparaître. Lors d'un événement récent, la directrice financière, Sarah Friar, a maladroitement suggéré que l'État pourrait servir de filet de sécurité si la situation se compliquait, avant de retropédaler. De son côté, le P.-D.G Sam Altman s'est fendu d'un long message pour expliquer que si OpenAI se plantait, ce serait au marché, et non au gouvernement, d'en assumer les conséquences.

Car au-delà des investisseurs, des prêteurs et des employés, un tel scénario affecterait l'industrie toute entière. OpenAI est devenue le cœur battant de l'écosystème IA : chaque géant du secteur s’est arrimé à sa trajectoire et mise sur sa réussite future. Pour preuve, la valorisation des entreprises qui se sont alliées au créateur de ChatGPT récemment a explosé. Sa défaillance risquerait ainsi de provoquer un choc immédiat capable d'ébranler les marchés.

ChatGPT est le plus populaire des chatbots d'IA. ©Kaspars Grinvalds / Shutterstock
ChatGPT est le plus populaire des chatbots d'IA. ©Kaspars Grinvalds / Shutterstock

Les partenaires d'OpenAI protègent leurs arrières

Et certains signes ne trompent pas, beaucoup d'analystes anticipant déjà une renégociation massive des contrats. Le cas CoreWeave, start-up spécialisée dans le calcul haute performance, illustre parfaitement cette dynamique. Son contrat de 22,4 milliards de dollars avec OpenAI possède une close spécifique lui permettant de résilier à tout moment, car les deux parties savent que l'engagement est si ambitieux qu'il faudra peut-être lever le pied.

Plus inquiétant encore, certains partenaires commencent déjà à se couvrir les uns les autres. NVIDIA s'est par exemple engagée à racheter la capacité invendue de CoreWeave jusqu'en 2032 pour 6,3 milliards de dollars, au cas où OpenAI n'est pas en mesure de consommer sa réservation.

Si les analystes sont de moins en moins sereins, ce n'est pas forcément le cas de Sam Altman. Car le dirigeant ne détient aucune participation financière dans sa start-up ; en cas de faillite, il n'a rien à perdre.

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Source : Forbes