La France et le CEA battent le record de durée en matière de fusion

Samir Rahmoune
Publié le 25 mai 2024 à 17h02
Le Tokamak Pit © ITER Organisation
Le Tokamak Pit © ITER Organisation

Le projet de développement d'une technologie de fusion nucléaire ITER à Cadarache a connu une jolie avancée. Une expérience de fusion particulièrement longue a ainsi réussi sur le site de Cadarache.

ITER, pour International Thermonuclear Experimental Reactor, est un projet lancé il y a maintenant plus de 20 ans au niveau international pour permettre à l'humanité de maîtriser un jour la fusion nucléaire. La France est un acteur éminent de cette grande idée, avec les travaux menés au niveau du site de Cadarache (Bouches-du-Rhône) du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Et c'est sur ce site qu'un nouveau record vient d'être établi !

Un record à plus de 6 minutes

Même si le temps semble long dans le secteur de la recherche sur la fusion nucléaire, les scientifiques continuent d'avancer, avec quelques résultats à la clé. Le dernier en date ? Le maintien d'un plasma chauffé à plus de 50 millions de degrés Celsius durant six minutes et quatre secondes - durée qui est le nouveau record mondial.

Une prouesse effectuée par des scientifiques du Laboratoire de physique des plasmas de Princeton, au sein du réacteur à fusion WEST du site de Cadarache. Pour situer la puissance de l'expérience, il est bon de rappeler que le noyau de notre Soleil, où les atomes fusionnent pour générer l'énergie de l'étoile, affiche une température de plus de 15 millions de degrés Celsius.

Un gain d'énergie appréciable

Cette expérience a été menée au sein d'un tokamak, une machine en forme de beignet au sein de laquelle, « sous l'influence d'une température et d'une pression extrêmes, le gaz d'hydrogène se mue en plasma » explique le site d'ITER. Ce plasma est le milieu dans lequel les noyaux des atomes d'hydrogène peuvent fusionner, afin de donner naissance à l'hélium, et produire de l'énergie.

Dans le cas l'expérimentation qui a eu lieu à Cadarache, 1,15 gigajoule d'énergie a été injecté dans le tokamak, qui a « rendu » 15% d'énergie en plus. D'autres avancées ont été notées lors des plusieurs mois de campagne, comme la mise au point d'une méthode de diagnostic par rayon X destinée à mesurer la température des électrons dans le plasma ainsi que la densité des impuretés.

Source : SFEN, Le Monde

Samir Rahmoune
Par Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (10)
arsworld

Bientôt 2.21 gigowatts Marty ! On se revoit hier !

Pernel

Great Scott !

Kaggan

La complexité de la fusion nucléaire c’est que, naturellement, ça ne marche pas très bien. D’ailleurs, encore heureux. Les réactions de fusion dans les étoiles sont vachement rare puisqu’il faut des milliards d’années pour consommer tout l’hydrogène que leur noyaux contient. Bien que la fusion s’inspire de ce qu’on trouve au coeur des étoiles, il faut tout réinventer car les températures de fusion d’une étoile sont bien trop basses pour entretenir une réaction en chaine efficace dans une centrale.
La production énergétique du soleil, c’est environ 0,2W par tonnes, ce qui est ridicule (bien plus faible que l’énergie irradié par le corps humain à masse équivalente, soit environ 1000W par tonnes).

Par contre, la fusion a plusieurs avantages : non seulement théoriquement elle peut s’auto maintenir (comme le nucléaire) mais surtout on peut l’interrompre (contrairement au nucléaire). De plus, l’hydrogène ne manque pas et ne nécessite pas d’infrastructure lourde pour l’extraire (pas de tractopelle, de super tanker etc…). De plus, les risques en cas de dysfonctionnement sont aussi bien plus faible.

cirdan

Une réelle chance de médaille d’or. C’est une discipline olympique ?

MattS32

Et quasiment pas de déchets radioactifs, et uniquement des déchets de faible activité (principalement la paroi du tokamak qui se prend des neutrons dans la tronche et devient petit à petit radioactive, et qu’il faut remplacer de temps en temps).

Yasakar

Precision utile, ITER est un programme international. Meme si l installation est en France les resultats sont internationaux.

sylvebarbe78

« La France et le CEA battent le record de durée en matière de fusion »

Titre un peu trop ronflant. Il faut savoir raison gardée. Pour rappel voici la liste des pays qui participent à ce projet : la Chine, l’Union européenne, l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis.

sebstein

La France et le CEA battent le record

C’est bien franco-français ça, de se réapproprier un projet international, juste parce qu’il se déroule sur son sol…

adnstep

C’est plutôt les chercheurs de Princeton.

flodousse

L’Union européenne n’est un pays