Test Mammotion Yuka Mini : le robot tondeuse pour les geeks

Mammotion est encore un nouvel entrant qui profite de la lenteur des marques historiques pour se positionner sur un marché devenu extrêmement concurrentiel. Positionnée (largement) sous les 1000€, la Yuka Mini est son premier produit très grand public. On va voir si elle a de quoi détrôner les touts jeunes leader du domaine.

Mammotion, ce sont des spécialistes chinois de la robotique qui se sont diversifiés dans les tondeuses robot sans fil à technologie de positionnement satellite RTK. Si la marque a commencé avec une gamme Luba dédiée aux grands espaces, elle s'attaque désormais aux jardins plus standards avec une gamme Yuka vendue pour 800 à 1200 m² selon les modèles. C'est ici le premier prix, la Yuka Mini 600, que l'on teste.

Mammotion Yuka Mini : un carton bien rempli

On le disait en introduction, ça commence au déballage : le Yuka Mini est un robot pour geeks. Entre sa forme de raie manta tout droit inspirée d’un vaisseau de Star Wars, ses éclairages latéraux qui n’ont d’autre utilité que de décorer comme un PC gamer (attention, il ne s’agit pas de LED RVB, la couleur sert à afficher le statut du robot donc en général, ce sera du vert si tout va bien), ou ses grandes roues sans carénage, on sent que la marque a voulu jouer la carte techno avec son robot. Contrairement à la tendance actuelle, la tondeuse de Mammotion porte plusieurs boutons sur son dos, directement accessibles, de quoi lancer une tonte, régler la hauteur de coupe ou faire revenir le robot à sa station sans toucher à l’application.

La base du robot est compacte et, elle aussi, assez travaillée sur le plan du style, mais hélas, l’antenne RTK est particulièrement inélégante : volumineuse et blanche (sur un support noir), elle n’est pas des plus facile à dissimuler. Heureusement, ses options de fixation sont nombreuses.

Si la Yuka Mini est l’une des tondeuses robot de dernière génération les plus abordables, Mammotion a chargé sa boîte de tous les accessoires possibles : le support d’antenne peut être planté en terre, vissé à la verticale ou à l’horizontale, et de grosses chevilles métalliques sont memes fournies pour l’installation ! Vous souhaitez poser l’antenne très loin de la base de recharge ? Aucun problème, Mammotion fournit même un second adaptateur secteur pour alimenter l’antenne de façon indépendante !

Ce tableau serait complètement idyllique si Mammotion n’avait pas fait preuve de pingrerie en limitant le câble d’alimentation de la base à trois mètres. 

L’installation a été un peu laborieuse sur notre modèle de test : entre l’absence de tutoriel de démarrage, une notification de mise à jour à faire qui revenait en bloquant la poursuite de l’installation jusqu’à ce que nous relancions l’application, ou le fait qu’il faille appairer et installer l’antenne séparément du robot, là encore, on sent que le Yuka Mini a été créé par des geeks, pour des geeks. Pour le reste, vous commencez à connaître le principe : tous les robots font pareil : on tourne son téléphone en mode paysage, il devient une sorte de manette de jeu, et c’est parti pour parcourir les limites de votre (ou vos) terrains. Là encore, pendant cette manœuvre, nous avons dû nous y reprendre à deux fois en raison d’un bug. Espérons que Mammotion mette de l'énergie dans le polissage de son application, car c'est plutôt digne d'une beta à ce stade.

Mammotion Yuka Mini : une tonte ultra paramétrable

Le lancement de la tonte est à l’image du reste : un peu trop chargé d’un point de vue des clics : une fois la tonte lancée, il faut toujours valider que l’on a bien réglé la hauteur de coupe, puis revalider après un auto-checkup de la tondeuse. La tonte se lance enfin, avec un bruit de disque de coupe bien perceptible contrairement à d'autres robots, mais clairement pas dérangeant, on reste dans le domaine du son très faible.

Surprise de taille une fois la tonte lancée : un bouton « FPV » apparaît ! Si vous n’êtes pas pilote de drone, cet acronyme désigne « First Person View » ou « vue à la première personne », ce qui veut dire, à condition que votre jardin soit bien couvert en wifi, que vous pouvez afficher en temps réel le flux vidéo de la caméra frontale du Yuka ! Encore un truc de geek… Mais si l’intérêt est limité en cours de tonte, ça peut prendre tout son sens en préparation de la tonte à distance, puisqu’un mode manuel est toujours disponible : vous pouvez vérifier en temps réel que vous n’avez rien laissé sur la pelouse, mais vous ne pourrez pas vite esquisser une zone interdite sur la carte. Vous pouvez aussi vous en servir comme caméra motorisée pour surveiller votre jardin !

Aucun robot tondeuse ne propose autant d'options accessibles par l’utilisateur. C’est bien simple, on pense que tous les paramètres sont modifiables depuis l’application, à l’exception de la hauteur de tonte, qui se règle via une molette (de 20 à 60 mm par pas de 5mm). Vous pouvez varier l’angle de la tonte (angle « optimal » qui est le sens de la plus grande longueur du terrain, angle aléatoire ou un angle personnalisé), l’espace entre bandes tondues, la vitesse de la tonte (de 0,2 à 0,6m/s, ne vous emballez pas, mais on peut monter à 1m/s en manuel !), la trajectoire de tonte (en zigzag, ou aléatoire si vous préférez une tonte inefficace), la sensibilité de détection d’obstacles, la distance à laquelle le robot évite les zones interdites, la façon dont le robot retourne se recharger (au plus court ou en suivant les bords du terrain, allez savoir pourquoi) ou même la façon dont les demi-tours sont exécutés (comme pour le permis ! En une fois ou en trois fois, cette dernière option étant censée réduire la dégradation de l'herbe). Il y en a même des très, mais alors très geek comme le mode de positionnement, à choisir entre iNavi NetRTK, Antenne sur Internet et Antenne par DataLink ! Et on en oublie peut-être…

Si vous aimez les tontes rapides, le mode le plus rapide à 0,6m/s n’est pas un gadget, il est tout à fait exploitable, sans doute grâce au disque à 5 lames.

Parlons un peu de l’app… Vous avez compris qu’elle nous avait un peu frustrés lors de l’installation, et bien au quotidien, ça a continué : les mises à jour de l’antenne se font séparément de celles du robot (tout aurait pu être cumulé), quelques déconnexions non justifiées avec le robot alors que celui-ci était accessible à la fois en Bluetooth, en wifi et en 4G (ça devrait suffire), mais surtout, le lendemain d’une tonte interrompue par le coucher du soleil (le mode protection de la faune étant activé, nous sommes des amis des machines chez Clubic, mais aussi des protecteurs des animaux!), l’application affichait que la tondeuse n’avait aucune carte enregistrée… Redémarrages de l’application et de la tondeuse, rien n’y a fait, il a fallu refaire le dessin de l’espace. en résumé, il faudrait que Mammotion travaille un peu pour rendre une copie un peu plus finalisée de son logiciel. Mais vu qu’on est en présence d’un produit pour geek, on reste dans le thème!

Au niveau sécurité, Mammotion marque le pas : si les humains sont détectés sans problème, malgré les deux caméras frontales, les plus petits objets sont ignorés. Même un tuyau d’arrosage, pourtant bien visible, n'a pas été détecté lors de notre test et risquera d’être lacéré. Dommage.

En ce qui concerne la sécurité antivol, là encore, il y a des lacunes : si le robot émet bien une alerte quand il est soulevé, avec une notification envoyée à votre téléphone, il ne semble pas y avoir d’alerte s’il sort de la zone de votre domicile. C'est regrettable quand on sait que le Yuka est équipé de série avec une connectivité 4G.

La tonte des bordures se fait sans souci : il suffit de passer sur les bordures lors de l'enregistrement de la carte, et le robot ira au même endroit, il ne tente aucune correction avec ses capteurs et ses caméras. Idem pour les haies, pas de souci pour aller en dessous. La seule chose que le Mammotion ne voudra pas faire, même si vous lui avez montré de le faire en traçant la carte, c'est aller dans des zones très étroites. Il lui faut environ 60 à 80cm de largeur pour qu'il veuille s'aventurer quelque part.

Le point de la fiche technique où Mammotion est un peu trop optimiste, c'est sur la pente franchissable : les 45% n'y sont pas. Mais avec ses grandes roues bien crantées et sa forme compacte, le Yuka gravit tout de même de belles pentes, d'environ 30 %.

Enfin, vous vous doutez qu’un robot aussi complet à moins de 900€ n’a pas une autonomie record… Si vous avez raison, on peut la considérer comme suffisante pour pas mal de monde, puisque cette version 600, donnée pour… 800 m² (allez comprendre !) devrait pouvoir tondre environ 200 à 250 m² en une passe, ce qui est correct pour un robot d'entrée de gamme, et devrait suffire pour pas mal de jardins. Si votre terrain n'est pas fini en un seul passage (ce que nous vous déconseillons, pour une question de durée de vie de la batterie), ne comptez pas sur une charge rapide : il faut plus de 3h pour passer de 15 à 100%. L'excellente nouvelle, c'est que la batterie se remplace très facilement en dévissant un couvercle.

Mammotion Yuka Mini : l'avis de Clubic