Demain, des fermes robotisées dans chaque ville ?

Cyril Fiévet
Cyberculture
21 mai 2021 à 16h08
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MS_Fermes Plenty 1 © © Plenty

Et si fruits et légumes étaient cultivés en intérieur, sans terre et presque sans intervention humaine ? Et si c’était l’une des réponses les plus efficaces au défi climatique et environnemental ?

Moonshots est un nouveau rendez-vous sur Clubic qui vise à vous faire découvrir ou mieux connaître des technologies et des projets innovants, ultra-ambitieux et futuristes — mais qui pourraient changer beaucoup de choses. Idées improbables, innovations de rupture et solutions crédibles : de quoi faire (un peu) rêver à un monde meilleur, un mercredi sur deux.

« Fermes robotiques », « verticales », « urbaines »... Les expressions ne manquent pas pour désigner des installations agricoles d’un genre nouveau, apparues depuis quelques années. Leur principe est de mettre à profit les technologies les plus avancées, dans des espaces fermés et contrôlés, pour développer une agriculture automatisée et à l’impact environnemental réduit.

Dans ces fermes high-tech reposant le plus souvent sur la culture hydroponique, tout est électronique et numérique. La lumière est artificielle et provient de LED. Capteurs, caméras et réseaux surveillent les plantations, collectent des masses de données et aident à optimiser la croissances de chaque variété de plantes. Des systèmes à base d’apprentissage automatique (« deep learning ») sont parfois utilisés pour affiner encore la sélection des plants ou les paramètres affectant la production. Et les récoltes sont souvent assurées ou au moins facilitées par des bras et engins robotisés. 

© Nordic Harvest
© Nordic Harvest

Tendance mondiale

Au plus loin de l’idée qu’on se fait d’une plantation agricole traditionnelle, ces fermes futuristes, dignes d’une station spatiale, se sont multipliées en de nombreux endroits du monde.

Si la première ferme urbaine exploitée commercialement a démarré à Singapour en 2012 (Sky Greens), le principe est devenu populaire aux Etats-Unis depuis le milieu des années 2010. Et des géants de cette nouvelle industrie y ont déjà émergé, comme Plenty, qui fait pousser « à une vitesse sans précédent » plusieurs variétés de laitues ou de kale dans des fermes indoor « utilisant 100 % d’énergie renouvelable (éolien et solaire) ». Fondée en 2014, l’entreprise a bénéficié de plus de 500 millions de dollars d’investissement privés (dont 150 millions en octobre dernier) et s’apprête à ouvrir en Californie la plus grosse ferme verticale indoor au monde (en volumes produits).

Beaucoup de fermes urbaines sont dévolues aux plantes aromatiques, salades et micro-pousses, mais la tendance est à l’élargissement des cultures. « A ce jour, nous avons fait pousser 550 variétés différentes de fruits et de légumes », assure AeroFarms, autre poids lourd du secteur aux Etats-Unis, qui opère trois fermes verticales et développe actuellement la 6e génération de sa technologie de culture indoor. De son côté, Plenty s’ouvre désormais à la culture des fraises tandis que, aux Emirats Arabes Unis, Madar Farms s’apprête à ouvrir cette année une ferme verticale de 5 000 m2 pouvant produire jusqu’à une tonne de tomates par jour. Hautement technologique, l’installation élargira le concept de « fermes en containers » : des espaces clos compacts et savamment contrôlés, déjà utilisés par la start-up pour produire des salades toute l’année, y compris dans une zone aride.

© Iron Ox
© Iron Ox

La tendance a donné naissance à des entreprises de haute technologie dédiées à ce nouveau type d’agriculture. Par exemple en Ecosse, IGS (Intelligent Growth Solutions) n’exploite pas elle-même de ferme commerciale mais développe et fournit toutes les briques pour mettre sur pied des « tours de culture » entièrement automatisées. Elles intègrent des capteurs pour gérer les températures, l’humidité, les circuits d’eau, les nutriments ou les niveaux de CO2, des systèmes de ventilation et de récupération de l’humidité de l’air, ou encore des étagères robotisées... sans oublier du « smart lighting », pour lequel l’entreprises a déposé plusieurs brevets : des systèmes d’éclairage « intelligents » à base de LED mixant les couleurs pour optimiser les cultures et réduire la consommation électrique.

Et la robotisation ne fait que s’accroître. Aux Etats-Unis, Iron Ox développe des « serres autonomes » avec une approche robotisée, mais aussi multi-cultures. S’opposant aux systèmes automatisés « pensés comme des usines de fabrication d'un seul produit de type usine à laitues », l’entreprise défend une vision plus adaptative de la ferme automatique. « Avec notre technologie, nous pouvons cultiver toutes sortes de produits. Nos opérations peuvent évoluer car nos robots ne sont pas optimisés pour un seul travail », décrit le PDG. Après avoir ouvert sa deuxième ferme robotique en Californie et effectué une levée de fonds de 20 millions de dollars en septembre 2020, l’entreprise compte désormais s’étendre au plan national.

© Iron Ox
© Iron Ox

Dans tout cela, la France semble quelque peu à la traîne. A part quelques initiatives pionnières (comme Ferme Urbaine Lyonnaise, l’une des premières fermes verticale dans l’hexagone, qui vient d’être reprise après un redressement judiciaire) et quelques start-ups (comme Futura Gaïa, qui développe des solutions techniques pour l’agriculture urbaine), les fermes urbaines commerciales sont encore rares, à fortiori à grande échelle. Les choses pourraient toutefois évoluer rapidement : en mars 2021, la start-up française Jungle annonçait avoir levé 42 millions d’euros pour développer dans l’hexagone, en 2021 et 2022, trois fermes verticales destinées à produire herbes aromatiques, salades et micro-pousses.

Une solution à de multiples problèmes

Outre des rythmes de production spectaculaires, les vertus des fermes robotisées relèvent quasiment du miracle écologique, sur le papier au moins. La qualité ? Elle est testée et éprouvée. Les produits sont parfaitement sains, et même souvent jugés plus riches sur le plan nutritionnel, et plus goûteux.

Jungle produit une douzaine de variétés de salades et de micro-pousses - © Jungle
Jungle produit une douzaine de variétés de salades et de micro-pousses - © Jungle

L’eau ? A volumes de production égaux, la plupart des fermes urbaines consomment 10 fois moins d’eau que des cultures traditionnelles. Mirai, pionnier du secteur au Japon, estime même que ses trois fermes verticales géantes, qui recyclent l’essentiel de l’eau utilisée, nécessitent 50 fois moins d’eau que l’agriculture conventionnelle. Sachant que l’eau sera un problème dans les décennies à venir et que l’agriculture représente 70 % de la consommation mondiale d’eau douce, l’argument se suffirait presque à lui-même pour justifier la généralisation de fermes robotisées.…

Les pesticides ? Ils sont totalement absents des fermes verticales, qui sont avant tout des environnements clos, hautement protégés et surveillés, d’où sont exclus insectes et parasites. Beaucoup des installations s’apparentent d’ailleurs à de véritables « salles blanches », à l’hygiène irréprochable.

© Iron Ox
© Iron Ox

Les déchets ? Faibles, voire négligeables. « Nos déchets liés à la production sont inférieurs à 2 % — une réduction moyenne des déchets de 85% par rapport aux filières classiques », explique Jungle.

L’espace ? Quasiment toutes les fermes verticales utilisent moins de 95 % de la surface habituellement nécessaire pour les cultures. Comme le détaille Plenty, « on peut faire tenir une plantation de 600 hectares dans un immeuble de la taille d’un supermarché de quartier ». Il devient du reste possible de cultiver absolument n’importe où.

« Ce container permet de cultiver des légumes verts sur l’équivalent d’une surface de 1,5 terrains de foot, mais en utilisant 99 % moins d’eau » - © Madar Farms
« Ce container permet de cultiver des légumes verts sur l’équivalent d’une surface de 1,5 terrains de foot, mais en utilisant 99 % moins d’eau » - © Madar Farms

Le transport ? C’est un autre argument-massue : par essence, les fermes urbaines produisent la nourriture là où elle est consommée (dans les villes ou à proximité). Peu ou pas de livraisons en camions ou en trains, donc une réduction importante de l’empreinte carbone associée à la distribution des produits maraîchers.

Tous les acteurs de cette industrie le clament (et le démontrent) : les fermes verticales produisent mieux, plus vite, plus sain, plus frais.

Scepticisme français

Malgré ces avantages indéniables, les détracteurs des fermes verticales fustigent une forme de « déshumanisation » de l’agriculture, conjuguant automatisation et culture intensive. La consommation énergétique de ces fermes purement électriques est également pointée du doigt (même si beaucoup d’entre elles utilisent de l’énergie propre). Et l’on questionne souvent la rentabilité commerciale à long terme de ces installations, qui nécessitent des investissements importants.

© Plenty
© Plenty

En juin 2019, une analyse très documentée du Centre d’études et de prospective du Ministère de l’agriculture, « Les fermes maraîchères verticales », dressait ainsi un tableau contrasté du sujet. Tout en relevant que les fermes verticales se comptent par centaines dans le monde, et qu’elles sont « considérées au Japon et aux États-Unis comme une solution d’avenir pour les systèmes alimentaires », la note insistait sur les difficultés, les doutes et les faillites. « Les projets et les équipements en fonctionnement comportent d’importantes zones d’incertitude : caractère énergivore, rentabilité économique, normes environnementales, attentes des consommateurs, etc. », concluait-on, soulignant tout de même que « les faillites ne suffisent pas à invalider les business models et l’optimisme des investisseurs, et les importantes levées de fonds de quelques startups, depuis 2015, pourraient même annoncer l’entrée dans une période de réelle industrialisation ».

Deux ans plus tard, on constate que cette industrialisation a bien lieu, mais plus lentement en France qu’ailleurs (et plus lentement en Europe qu’en Asie ou aux Etats-Unis). Loin d’être gadget, les fermes verticales robotisées sont bien perçues comme une solution incontournable dans plusieurs pays, tant pour développer une agriculture plus écologique que pour s’affranchir des contraintes locales (climat, sols...) ou pour gagner en souveraineté alimentaire. 

La plus grosse ferme verticale d’Europe a par exemple ouvert en décembre 2020 au Danemark, dans un entrepôt de la banlieue de Copenhague. Sur 14 étages d’une installation largement robotisée et utilisant exclusivement de l’énergie éolienne, Nordic Harvest y produit 1 000 tonnes de salades et herbes aromatiques par an, avec 15 récoltes annuelles et sur un espace 100 fois inférieur aux champs habituels. Comme le note la start-up, « il suffirait de 20 installations comme celle-ci pour subvenir à la totalité des besoins du pays en matière de salades et d’herbes ». Autre exemple, à Singapour, petit pays très urbanisé, le gouvernement encourage volontiers le développement de cette nouvelle agriculture et a même entrepris de louer les toits des immeubles de parking public pour y installer des fermes urbaines. Neuf immeubles en 2020 et sept nouveaux depuis mars 2021 ont été convertis, dans le cadre d’un programme qui vise à produire localement 30 % de la nourriture du pays en 2030 (contre 10% aujourd’hui). 

En France, alors que la problématique climat/environnement est devenue l’un des principaux sujets, que l’usage des pesticides fait l’objet de débats nourris et incessants, qu’on évoque des solutions drastiques pour réduire la facture carbone ou la consommation d’eau, on peut s’étonner du faible intérêt que semble susciter l’agriculture urbaine/verticale. Tant sur le plan industriel que dans le début public, le sujet est peu traité. A part une mention unique et anecdotique, le sujet des fermes verticales est par exemple totalement absent du site de la Convention citoyenne sur le climat et des propositions qu’elle a soumises.

Vers l’agriculture urbaine

A n’en pas douter, les fermes urbaines marquent une rupture, tant industrielle qu’intellectuelle. Elles induisent un changement de paradigme. « Nous libérons l’agriculture des contraintes de la météo, des saisons, de le temporalité, des distances, des bioagresseurs, des catastrophes naturelles et du climat », décrit Plenty. C’est bien d’une autre forme d’agriculture dont il s’agit — une agriculture technologisée, optimisée et ne laissant rien au hasard. Donc une agriculture qui force à repenser les modèles existants en matière de production ou de distribution mais aussi de métiers. Les fermes verticales d’aujourd’hui sont autant gérées par des fermiers que par des analystes de la donnée et autres experts de l’Internet des objets (IoT) ou de l’intelligence artificielle (IA).

© Plenty
© Plenty

« Ceux qui gèrent ces fermes intelligentes seront des agriculteurs réinventés, devenus des agriculteurs-scientifiques urbains », prévient le prospectiviste Marius Robles, ancien PDG du cabinet de conseil Reimagine Food et actuel PDG de Food by Robots. A horizon 2040, « il faut être franc et avouer que le petit agriculteur aura tendance à disparaître. En fait, c’est déjà le cas. Le nombre total de fermes dans l’Union européenne a chuté, avec plus de quatre millions de fermes disparues depuis 2003 », explique-il, décrivant un futur où se généraliseront des « fermes connectées » urbaines, « qui ressembleront davantage à un Apple Store qu’à une ferme traditionnelle » et qui produiront à la demande, sur la base de systèmes prédictifs, les produits frais nécessaires aux citadins.

C’est un fait, salades et choux poussent désormais sur les toits des villes, dans des containers compacts qui se posent n’importe où, et dans des immeubles de haute technologie rigoureusement contrôlés. Une solution d’avenir pour nourrir les près de 10 milliards d'habitants que comptera cette planète en 2050, dont 70 % vivront dans des villes ?

Cyril Fiévet

Cyberculture

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Cyril Fiévet est ingénieur, journaliste et auteur. Il couvre depuis une vingtaine d’années les technologies de pointe, l'innovation et les tendances émergentes. Il a publié plusieurs centaines d’artic...

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Cyril Fiévet est ingénieur, journaliste et auteur. Il couvre depuis une vingtaine d’années les technologies de pointe, l'innovation et les tendances émergentes. Il a publié plusieurs centaines d’articles dans une vingtaine de médias sur la cyberculture, l'évolution des usages numériques, l’intelligence artificielle, les interfaces homme-machine, les blockchains... et 7 livres annonçant successivement l’avènement d’Internet, des blogs, des robots ou des crypto-monnaies.

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Commentaires (34)

SlashDot2k19
Effectivement il semble qu’il n’y ai que des avantages.<br /> Ce retard en France est possiblement dû à la méfiance historique (justifiée dans certains cas) par rapport aux innovations techniques (comme avec les OGM, ferme des 1000 vaches, etc…).
keyplus
cool on va pouvoir traiter les parigos et lyonnais de pegouzes😁
Khonar_LeBarban
Bienvenue chez Tricatel, dans l’Aile ou la Cuisse…<br /> Je n’ai rien lu sur la teneur en nutriments de ce genre de production (surtout de la salade, en fait ou des herbes, on est encore loin des patates, des courgettes, des melons et autre cucurbitacées).<br /> Or, si on mange des légumes, c’est pour les micro-nutriments comme les sels minéraux, les oligo-éléments, les vitamines, tout aussi importants que les macro-nutriments (glucides, lipides, protides).<br /> Et de ce côté, ça donne quoi ?<br /> Voltaire finissait Candide par «&nbsp;Il faut cultiver notre jardin&nbsp;»…là, c’est faire de la bouffe d’ingénieurs américains. Depuis quand ces derniers ont 3 étoiles au Michelin ?
GRITI
Energie propre… Personnellement, je ne pense pas que l’éolien, le solaire etc puissent être qualifiés de propres. L’association des deux mots me pose souci…Et je parle en général. Pas spécifiquement de cet article.<br /> Sinon, une fois ce genre de fermes installé et quand elles seront devenues majoritaires pour l’alimentation d’un pays, un petit ransomware qui bloque tout les robots, système lumineux, capteurs etc… Ca va être compliqué d’envoyer quelqu’un récolter les salades dans ce genre de culture verticale
cfievet
Alors ce serait quoi, pour vous, une énergie propre ?
marc6310
Ça n’existe pas une énergie propre dans nos ordres de grandeur de la consommation humaine. Tout énergie à un coût environnemental surtout lorsqu’il s’agit d’utiliser cette énergie pour faire des choses encore plus dégradantes pour l’environnement derrière.<br /> On peut parler d’énergie renouvelable ou non renouvelable, d’énergie fossile, d’énergie nucléaire mais l’énergie propre c’est juste du bullshit marketing
GRITI
@marc6310 a en gros résumé mon point de vue.<br /> Je ne dis pas de ne pas utiliser d’énergie (ce serait sans doute la fin de l’humanité ou pas loin).<br /> Ce qui m’embête c’est la tentative de manipulation derrière le choix des mots. De mon point de vue bien sûr.
Guraz
Un gouffre en terme énergétique, Très rare sont ces fermes qui sont rentable.<br /> Et quitte à faire de l’énergie renouvelable autant la distribuer sur quelque chose de plus utile.
GRITI
J’ai oublié une chose dans mon tout premier commentaire. Est-ce que cela a de l’avenir? En tout cas aux USA. Il me semble que Bill Gates est devenu le premier propriétaire privé, de terres agricoles:<br /> Bill Gates, plus grand propriétaire privé de terres agricoles aux Etats-Unis | Les Echos<br /> A-t-il une vision différente du problème ?
norwy
Dans ce genre d’approches qui sont sujettes à polémiques, il faut toujours chercher la vertu avant le profit.<br /> Il y a des choses utiles à faire, surtout pour palier à une main d’oeuvre rare ou des tâches pénibles pour certains produits.
bmustang
un retour en arrière de 2000 ans ?
pecore
L’article ne précise pas l’investissement minimum pour lancer une telle ferme, ni le cout de fonctionnement, ni le taux de rentabilité et fatalement, rien sur le temps nécessaire pour amortir l’investissement de départ et devenir rentable. Il me semble pourtant que ces points pourraient expliquer pourquoi en France, où les terres cultivables ne manquent pas, ce genre de projet laisse sceptique.<br /> Cela sans même parler des terroirs, des AOC, de la tradition, du savoir faire, des labels de qualité etc etc…
Augusto
Une fois, comme tout bon artisan qui n’arrête jamais de cogiter, je me suis amusé à calculer le nombre de façades orientées au sud, et leurs surfaces, d’une cité HLM (dont l’aspect esthétique n’est plus à prouver, hein… ).<br /> Le chiffre est pharaonique.<br /> Et si, dans un monde de S.F. ou les bipèdes que nous sommes réfléchissions à quelque chose qui a de la «&nbsp;gueule&nbsp;», on mixait la culture verticale et la repopulation en insectes, pollinisateurs, bio diversité blablabla, et dans la foulée on utilisait toutes ces surfaces, clairement hideuses, pour balancer des quantités de frais, de photosynthèse, de nourriture, comme ça, d’un coup ?<br /> Et si en plus cette surface servait à nourrir les habitants ? Pas gratuitement, bien sur, mais sur un principe VRAIMENT de localisation de la production à la consommation ?<br /> Je sais c’est… impossible. Mais on a tellement TOUT ce qu’il faut !<br /> (le troll qui pense à y faire pousser de l’herbe à rigoler parce que cité, drogue, blablabla, il est gentil il se la garde…)
pecore
N’oublions tout de même pas qu’un mur en béton de plusieurs dizaines de mètres et un tout petit peu plus compliqué à cultiver et à entretenir qu’un sol de terre bien horizontal. J’en prend pour exemple ces façades végétales décoratives de certaines galeries marchandes qui finissent toutes par crever faute d’entretien.
Augusto
Comme tu le dis, faute d’entretien !<br /> Je me doute, que c’est plus dur à cultiver, même si je n’y connais pas grand chose en culture, pour être honnête.<br /> Par contre imaginons un treillis sur lequel on envoie de la plante grimpante et des supports posés régulièrement qui sont réapprovisionnées par robots en nutriments…<br /> Ah et il y a un autre avantage à faire ça ! Isolation thermique des façades !
Fodger
Quelle tristesse : uniformisation des goûts, pas de saveur, qualité nutritive médiocre, coût écologique élevé.<br /> La vraie technique pérenne qui donne de plus en plus de résultats incroyables c’est la permaculture : non seulement on retrouve la qualité nutritive des fruits et légumes d’il y a 40 ans mais en plus ça favorise grandement la biodiversité, empêche l’assèchement des sols, permet de faire grandir les arbres plus rapidement et même d’avoir des élevages intelligents.<br /> De véritables biosphères, le tout avec une faible emprunte écologique et une qualité excellente !
GRITI
Fodger:<br /> La vraie technique pérenne qui donne de plus en plus de résultats incroyables c’est la permaculture<br /> La permaculture est-elle industrialisable? Dit autrement, pourrait-on nourrir toute la planète (humains et bétail/volailles) avec uniquement de la permaculture?
Diwann
Je suis étonné que vous ne faites pas mention de la ferme urbaine verticale de Romainville : https://www.lacitemaraichere.com
GRITI
A priori elle n’est pas robotisée non? J’ai regardé leur vidéo en accéléré et je n’a rien vu qui aille dans ce sens.<br /> C’est donc un concept un peu différent j’ai l’impression. Qui a cependant l’air intéressant à priori.
smover
A mon avis c’est surtout un sujet qui dérange le monde agricole car les compétences n’ont rien à voir. On ne va pas pouvoir «&nbsp;transformer&nbsp;» un agriculteur en data scientist à de rares exceptions près… Et il en faudrait surtout beaucoup moins demain !!<br /> Étonnant par contre que la convention citoyenne soit complètement passée au travers d’un sujet aussi essentiel. J’espère quand même que nos startups en la matière feront leur trou… Si la France ne s’y met pas elle risque tout simplement de perdre sa place de grande nation agricole demain.<br /> Et imaginez le potentiel pour le vin !?
Michel_Quatrevers
Encore une magnifique arnaque du lobby industriel-écolo pour éradiquer la concurrence des agriculteurs, sous couvert d’une belle conscience verte…<br /> Déjà je ne comprends même pas comment on peut s’enthousiasmer pour un monde aussi éloigné de la nature, qui ressemble davantage à une vie dans une station orbitale qu’à une vie terrestre.<br /> Et puis ces produits hors-sol ne produiront que de l’uniformisation partout, fini les terroirs, les climats qui font qu’à qq centaines de mètres de distance une culture n’aura pas le même goût qu’une autre. Et ces produits hors-sol sont très pauvres en goût et nutriments par rapport à un produit bio cultivé en terre. Qu’est-ce qui donne du goût et des nutriments à un légume ? C’est le sol dans lequel il pousse ! avec tous ses micro-organismes qui en assurent la composition chimique, par leur déjections, leur aération des sols etc.<br /> Nous vendre ca en France, dont l’agriculture a façonné les paysages pendant des millénaires, serait juste criminel.<br /> Pour sauver le modèle agricole français il faut sortir de la politique folle de rendement et des exploitations démesurées, arrêter d’importer n’importe quoi, pour revenir à une myriade de petites exploitations locales qui pourront produire de la vraie qualité (cf. nos aïeux).<br /> Les hors-sol c’est bon pour le Quatar et tous ces pays qui n’ont rien de façon naturelle pour faire de l’agriculture.<br /> Faire ca en France alors qu’on a tout ce qu’il faut pour faire de la qualité (sauf la volonté politique), non merci.
cfievet
«&nbsp;Et quitte à faire de l’énergie renouvelable autant la distribuer sur quelque chose de plus utile&nbsp;».<br /> Plus «&nbsp;utile&nbsp;» que de nourrir 8 milliards de personnes ? Vous pensez à quoi par exemple ?
Fodger
Oui on peut nourrir la planète avec la permaculture.<br /> Faut-il rappeler qu’aujourd’hui 50% de la nourriture produite dans le monde finit à la poubelle ?<br /> Faut-il rappeler que les fruits et légumes ont perdu jusqu’à 40% de valeur nutritive en 40 ans ?<br /> Faut-il rappeler que l’usage intensif de produits sanitaires provoquent cancers, maladies neurodégénératives , appauvrissent les sols durablement ?<br /> Faut-il rappeler que la monoculture baisse les rendements, favorisent la prolifération de ravageurs ? Etc.<br /> Pendant plus de cinquante ans, l’industrie s’est efforcée de laver le cerveau des agriculteurs.<br /> Encore des industriels qui veulent vendre leur camelote.
Guraz
Bien répondu
malak
Si c’était rentable, il y aurait déjà des milliers de grandes installations… Actuellement, ils ne fonctionnent qu’avec des investissements en échange de promesses…<br /> La technologie existe depuis longtemps, on en parle depuis 30 ans, ça revient à la mode tous les 10 ans… «&nbsp;venez venez petits investisseurs à la mémoire courte&nbsp;».<br /> Que cela puisse répondre à un besoin extrême, oui très certainement, mais on en est encore très, très loin.
yookoo
j’espère que les écologistes ne se rendront jamais compte que le bilan carboned’un employé humain est plus élevé que celui d’un employé robot.<br /> Sinon il y a un risque de procès pour ecocide si on embauche un être humain.
cirdan
Merci pour cette présentation détaillée d’une technique qui pourrait avoir son utilité en zone urbaine. Dommage qu’on ne connaisse pas encore aujourd’hui la qualité des nutriments rendus par ces cultures hors-sol même si on se doute que l’absence de terre doit avoir un impact négatif sur celle-ci. Consommer des fruits et légumes pauvres en nutriments enlève une grande partie de leur intérêt.<br /> rts.ch<br /> BAS5_HorsSol_final.pdf<br /> 5.57 MB<br /> Si ces nouvelles techniques ont du mal à s’implanter en France, il faut sans doute en trouver la raison dans la tradition agricole productiviste du pays. Même le bio est en retard parce que le lobbying de l’agriculture «&nbsp;traditionnelle&nbsp;» est fort, ce qui n’incite pas nos politiques à prendre les décisions qu’il faudrait pour l’intérêt général ou à encourager de nouvelles manières de produire qui utilisent moins d’engrais chimiques et de pesticides.<br /> D’autre part, je rejoins complètement les commentaires de @GRITI et @marc6310 : l’énergie propre ça n’existe pas ! Il y en a des plus polluantes que d’autres, mais toute source énergétique est polluante et piller les ressources de terres rares ou extraire à outrance du cuivre jusqu’à en prévoir l’épuisement dans les prochaines décennies n’est pas du tout vertueux.<br /> Une bonne piqure de rappel avec le documentaire «&nbsp;La face cachée des énergies vertes&nbsp;».
Fodger
pseudo-écolo. Ce n’est pas du tout écologique.
Khonar_LeBarban
@Fodger : Pas sur que ça réponde à la question, même si on partage les constats évoqués.<br /> Peut-on industrialiser la permaculture, ça veut dire changer d’échelle.<br /> Pour la nourriture jetée, il faudrait voir les raisons, c’est souvent un problème de conservation, qui n’a rien à voir avec la malbouffe.
Fodger
Non c’est surtout un problème de trop produire (et mal), d’invendus.
fatpunkslim
La France est un pays rétrograde, chaque innovation suscite le la méfiance et le scepticisme. Pas évident pour le gouvernement de composer avec un peuple borné
Palou
fatpunkslim:<br /> chaque innovation suscite le la méfiance et le scepticisme.<br /> Innovation ne veut pas dire progrès
philouze
«&nbsp;Oui on peut nourrir la planète avec la permaculture.&nbsp;»<br /> oui, à condition de remettre 60% de la population dans les champs.<br /> La permaculture c’est du jardinage, du potager ultra intensif à tout point de vue, intensif en terre, ultra intensif en main d’œuvre.<br /> Je ne dis pas que quelques «&nbsp;trucs&nbsp;» attribué actuellement à la perma comme le semi sous couverts ne seront pas mécanisés - ils le sont - ou que d’autres, via la dronisation de l’agriculture, le seront un jour, comme le désherbage robotisé ou le pinçage de plantes attaquées par le mildiou.<br /> Mais telle qu’elle est envisagée, avec du bobo cassé en deux sur ses «&nbsp;talus&nbsp;», dépiotant les trucs à la main, chassant le parasite manuellement, fabriquant ses «&nbsp;lasagnes&nbsp;» de bois et de terre, paillant gentiment autour des 4 pieds et demie de sa production : j’y crois pas une seconde.<br /> La visite de l’AFIS dans les fermes de rabhi est resté un épisode légendaire ^^
Laurent75
Et ce n’est pas encore assez «&nbsp;à mon goût&nbsp;» <br /> Une salade goût du terroir «&nbsp;bac en plastique&nbsp;» pour aller avec des carottes terroir «&nbsp;caisse en alu&nbsp;»… bien bien…<br /> Que ce genre de brols (il faut appeler un chat un chat) soit promu dans un des pays de l’empire de la malbouffe et de Mickey, soit, mais en France!? Ça à même un côté insultant.
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