Test Xiaomi 13 Pro : un smartphone proche de la perfection ?

Marc Mitrani
Par Marc Mitrani, Expert Smartphone.
Publié le 17 mars 2023 à 11h40
Xiaomi 13 Pro

Annoncé lors du Mobile World Congress de Barcelone, le 13 Pro de Xiaomi est le premier smartphone a co-conçu avec l’allemand Leica à être disponible en dehors de la Chine.

Les plus
  • Qualité photographique
  • Excellent écran
  • Puissance de calcul
  • Autonomie
  • Rapidité de charge
  • MIUI 14
Les moins
  • Design décevant
  • Prix trop élevé

Edit 17 mars 18h45 : ajout d'une information concernant la durée des Mises à jour système et de sécurité dans la section "logiciel" ; ajout du DAS dans la fiche technique.

Dire que nous l’attendions avec impatience tient de l’euphémisme, tant nous avions été impressionnés par le boulot fait par Leica avec Huawei au temps de sa gloire.

Las, les sanctions américaines frappant Huawei ont eu raison de la collaboration entre les deux industriels. Après un divorce à l’amiable, Leica se lie donc avec Xiaomi avec en ligne de mire une qualité d’image devant ridiculiser la concurrence.

Pari tenu ? C’est une excellente question et nous vous remercions de l’avoir posée ! Afin d’y répondre, nous avons testé de fond en comble le nouveau haut de gamme de Xiaomi.

Fiche technique Xiaomi 13 Pro

Résumé
Taille de l'écran6.73 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
Mémoire interne128 Go, 256 Go, 512 Go
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Capacité de la batterie4820 mAh
Charge rapideOui
Définition du / des capteur(s) arrière50.3 Mpx, 50 Mpx, 50 Mpx
Caractéristiques techniques
Système d'exploitationAndroid
Version du système d'exploitationAndroid 13
Surcouche AndroidMIUI 14
Assistant vocalGoogle Assistant
Affichage
Taille de l'écran6.73 pouces
Type d'écranAMOLED
Définition de l'écran1440 x 3200 pixels
Taux de rafraîchissement120Hz
Densité de pixels521 ppp
Écran HDROui
Mémoire
Mémoire interne128 Go, 256 Go, 512 Go
Stockage extensibleNon
Performance
ProcesseurQualcomm SM8550 Snapdragon 8 Gen 2
Finesse de gravure4nm
Nombre de cœurs CPUOcta-core
Fréquence CPU3.2GHz
GPUAdreno 740
Mémoire vive (RAM)8 Go, 12 Go
Batterie
Capacité de la batterie4820 mAh
Batterie amovibleNon
Recharge sans-filOui
Charge rapideOui
Puissance de la charge rapide120W
Appareil Photo
Nombre de caméras (avant & arrière)4
Définition du / des capteur(s) arrière50.3 Mpx, 50 Mpx, 50 Mpx
Définition du / des capteur(s) avant32 Mpx
Enregistrement vidéo8K@24fps (HDR), 4K@30/60fps (HDR10+), 1080p@30/120/240/960fps, 720p@1920fps
Stabilisateur caméraOptique et Numérique
Flash arrièreDual-LED
Flash FrontalNon
Taille des photosites objectifs arrière1.6 µm
Taille des photosites objectifs frontaux0.7 µm
Ouverture objectif photo arrièresf/1.9, f/1.9, f/2.2
Ouverture objectif photo frontauxf/2.5
Zoom Optique2x
Réseau
Carte(s) SIM compatible(s)Nano-SIM, eSIM
Compatible double SIMOui
Compatible 5GOui
Compatible VoLTEOui
Connectivité
Wi-Fi6E / 7
Bluetooth5.3
NFCOui
GPSOui
InfrarougeOui
Equipement
Type de connecteurUSB Type-C 2.0
Lecteur biométrique à empreinte digitaleOui
Capteur de reconnaissance facialeReconnaissance faciale 2D
AcceleromètreOui
GyroscopeOui
Capteur de lumière ambianteOui
Prise JackNon
Nombre de haut-parleurs2
Caractéristiques physiques
Hauteur162.9mm
Largeur74.6mm
Epaisseur8.38mm
Poids229g
Certification IPIP68
Indice de réparabilité7,6/10
Débit d’Absorption Spécifique (DAS)
DAS tête0,998 W/kg
DAS tronc0,998 W/kg
DAS membres2,588 W/kg

Design et ergonomie : le maillon faible

Vous cherchez un smartphone haut de gamme au design le plus banal possible ? Ne bougez plus, Xiaomi a exactement ce qu’il vous faut en stock ! Le 13 Pro n’est pas moche, loin de là. Il fait partie de ces produits dont on oublie l’aspect immédiatement après l’avoir vu.

Certes, il est fait de matériaux nobles (verre Gorilla Victus à l’avant, biocéramique à l’arrière, aluminium entre les deux) et bénéficie d’une excellente qualité de construction. Mais rien ne le distingue d’un autre smartphone. Ha si, tout de même : sa face arrière dispose d’une finition très lisse et très brillante qui réussit à capter la moindre trace de doigt ou toute poussière passant à proximité.

Ajoutez à cela que la moindre trace d’humidité le transforme en savonnette ne demandant qu’à s’échapper de la main de l’utilisateur… On comprend mieux pourquoi Xiaomi l’accompagne d’une coque transparente qui le protège et le rend plus agréable en utilisation quotidienne.

Vous nous trouvez durs avec ce pauvre 13 Pro ? Vous avez raison et nous l’assumons parfaitement, surtout après avoir eu en main le 12s Ultra, malheureusement non sorti en France. Son ergonomie et les matériaux choisis démontrent que Xiaomi est parfaitement capable de concevoir un smartphone premium désirable.

Les touches mécaniques prennent place sur le flanc droit, tandis que le tiroir pour cartes SIM et le port USB-C se trouvent sur la face inférieure. S’il n’y a pas de jack audio à l’horizon (ce qui ne nous gêne pas plus que cela, à vrai dire) on la surprise de découvrir sur la face supérieure un antique émetteur infrarouge. Pourquoi pas…

La caméra dorsale prend la forme d’un bloc carré dépassant sans complexe du châssis. Nous en parlerons en détail un peu plus loin. Finissons ce bref tour du propriétaire en indiquant que le 13 Po est conforme IP68 afin de le protéger de l’eau et des poussières.

Si l’on excepte le design trop commun et l’effet savonnette (que la coque fournie neutralise heureusement), le 13 Pro est un smartphone agréable à utiliser.

Un écran fabuleux

Le 13 Pro embarque une dalle AMOLED LPTO de 6,73’’ de diagonale affichant 1440 x 3200 pixels. Elle est cerclée de fines bordures noires d’une discrétion exemplaire et que les flancs gauche et droit de type waterfall rendent quasiment invisibles. Xiaomi n’a pas lésiné sur sa qualité et elle coche toutes les cases d’un produit haut de gamme.

L’écran est certifié HDR10+ et Dolby Vision. Il affiche un milliard de teintes et bénéficie d’une fréquence de rafraîchissement variable 1-120 Hz. En utilisation normale, la luminosité atteint 1200 nits et peut monter jusqu’à 1900 nits en pointe HDR ou en plein soleil.

Avec de telles caractéristiques, on s’attendait à obtenir une image irréprochable… et elle l’est. La couverture des espaces colorimétrique DCI-P3 et sRGB autorise une excellente reproduction des couleurs. On pourra laisser l’appareil les gérer automatiquement (ce que nous avons fait) ou choisir un mode d’affichage spécifique en fonction de ses goûts.

Les paramètres avancés autorisent un ajustement précis de la colorimétrie et de l’intensité : les photographes expérimentés apprécieront !

On l’a compris, nous sommes tombés sous le charme de l’écran du 13 Pro. Il est à notre avis aussi performant que celui d’un Galaxy S23 Ultra, véritable référence en ce début d’année 2023.

D'excellentes performances

Le 13 Pro est construit autour du SoC Snapdragon 8 Gen 2 de Qualcomm. Conçu pour équiper les smartphones haut de gamme, il dispose de 12 Go de RAM LPDDR5X et de 256 Go de stockage UFS 4.0. À l’heure où ce test est réalisé, Xiaomi France ne compte pas commercialiser de modèles équipés de 128 ou 512 Go de stockage. L’affichage est géré par la puce graphique Adreno 730.

Nos résultats de tests de puissance brute confirment que le 13 pro est une bête de course. Antutu, conçu pour évaluer les performances globales, le crédite de 1 276 803 points. Geekbench 6 attribue au processeur central 5 172 points en multicœurs et 1390 points en monocœur. Il récolte enfin 2976 points au très exigeant 3DMark Mobile Wild Life Extreme qui évalue les performances graphiques.

En utilisation intensive (jeux 3D, par exemple), le throttling (ralentissement de la fréquence de fonctionnement dû à la surchauffe) est présent, mais peu pénalisant. Mieux encore, le smartphone chauffe de façon modérée après une heure de sollicitation intensive. Tout est en grande partie dû à la présence d’un mécanisme de dissipation calorique assez sophistiqué composé d’une très grande chambre à vapeur et de feuilles de graphite.

Dans la vraie vie, le 13 Pro est un véritable plaisir à utiliser. Les applications les plus sophistiquées s’exécutent avec fluidité, le passage d’une application à l’autre en multitâche s’effectue sans à-coup, les 12 Go de mémoire vive étant plus que suffisants. Sur cet aspect, on peut affirmer sans se tromper que Xiaomi fait un sans-faute.

Logiciel : le charme discret de MIUI 14

Le Xiaomi 13 pro est équipé d’Android 13 et de la surcouche maison MIUI dans sa version 14. Disponible depuis 2010, MIUI est avec TouchWiz de Samsung (rebaptisé One UI depuis quelques années) l’une des plus anciennes interfaces alternatives équipant un smartphone. Elle a bien sûr considérablement évoluée depuis cette époque !

Comme la plupart de ses concurrents, MIUI 14 a pour ambition de proposer une interface simple tout en comblant les manques de celles d’Android. L’objectif est atteint, même s’il faut parfois fouiller dans ses paramètres afin d’accéder à ses trésors cachés.

Ce qui n’est pas caché, par contre, c'est le nombre impressionnant de bloatwares (applications tierces non sollicitées) installés par défaut. Heureusement, il est possible de les éliminer manuellement, mais on aimerait que Xiaomi — comme d’autres constructeurs, d’ailleurs — arrête de polluer ses smartphones.

La personnalisation de l’interface selon ses goûts est bien foutue, mais il manque la possibilité de changer les icônes des apps en dehors d’un thème. Il est ainsi impossible d’installer un pack téléchargé sur le Play Store et de l’utiliser sans avoir à passer par un lanceur alternatif. Dommage.

On salue en revanche la gestion du multitâche au travers de fenêtres flottantes que l’on peut minimiser dans un coin de l’écran. Elles participent efficacement à l’utilisation multiplications. Autre bonne idée, la barre latérale de raccourcis se pare de fonctions spécifiques à l’application active (Game Turbo pour les jeux, par exemple).

Dans le genre très pratique, on apprécie le mode « second espace » qui donne accès à un « smartphone virtuel ». On pourra y installer des applications sensibles et y stocker des données confidentielles qui resteront à l’abri des regards. On active ce second espace à l’aide de l’empreinte d’un doigt ou avec un code PIN différent.

Ce n’est pas nouveau — Oppo le propose aussi depuis un petit bout de temps — mais la puissance de traitement des smartphones modernes autorise désormais le passage quasi instantané d’un espace à l’autre. Tout aussi pratique, le clonage d’application autorise le lancement de deux instance d’un même logiciel (Messenger, par exemple) afin d’utiliser un compte différent.

Précisons que Xiaomi s'engage à fournir 3 générations de mises à jour du système Android, ainsi que 5 ans de mises à jour des correctifs de sécurité.

Audio : très bon, mais pas parfait

Le 13 pro embarque deux haut-parleurs logés aux extrémités de son châssis. Ils produisent un son de très bonne tenue pour peu que l’on ne soit pas trop porté sur les basses, ici sous-représentées. Rien d’étonnant à cela, la caisse de résonance disponible n’étant pas très volumineuse.

Désormais classique, la prise en charge du Doly Atmos fait partie des fonctions disponibles. On apprécie aussi la présence d’un égaliseur disposant de modes prédéfinis ou personnalisables.

Fort logiquement, les médiums sont un peu privilégiés afin de reproduire au mieux la voix humaine. l’écoute d’une conversation téléphonique ou d’un podcast est ainsi de meilleure qualité.

L’absence de jack audio oblige à utiliser un adaptateur USB-C (non fourni) ou un casque Bluetooth. S’il est de marque Xiaomi, on aura accès à un panel de réglages supplémentaires. Pour les autres marques, tout passe par l’application compagnon.

Même si elle ne décoiffe pas, la partie audio du 13 Pro est d’excellente tenue. On pourra sans aucun problème l’utiliser pour un appel conférence ou pour indisposer les passagers de transport en commun en jouant sa playlist favorite.

Très bonne autonomie, charge ultra-rapide

Le 13 Pro dispose d’une batterie de 4 820 mAh lui procurant une très bonne autonomie. En utilisation normale (Internet, e-mails, messageries instantanées, réseaux sociaux, audio/vidéo modéré, une heure de jeu, quelques photos et enregistrements vidéo ainsi qu’une dizaine d’appels audio), l’appareil tiendra entre 1,5 et 2 jours.

On peut améliorer cette bonne performance en tripatouillant un peu les paramètres du système, mais il ne faudra pas s’attendre à des miracles.

En mode geek (streaming à gogo, jeux 3D, etc.) le 13 pro dépasse de peu la journée d’autonomie. Compte tenu de son équipement, cette performance est tout à fait honorable. Bien entendu, elle peut varier en fonction de votre utilisation !

En matière énergétique, le plus impressionnant est sans aucun doute la vitesse de charge promise. À en croire Xiaomi, seulement 19 minutes suffisent pour passer de 2 à 100 % de charge. Il faut pour cela utiliser le bloc d’alimentation 120 watts et le câble fourni.

Dans les faits, Xiaomi est un poil optimiste dans sa prévision puisqu’il nous a fallu 8 minutes pour passer la barre des 50 % et 25 minutes en tout afin d’atteindre les 100 % fatidiques. D’après ce que nous avons compris, les fameuses 19 minutes sont atteignables dans des conditions « de laboratoire » (bloc secteur directement connecté à une prise murale, température constante, etc.) qui ne sont pas celles de la vraie vie.

Cela ne retire rien à la célérité de chargement, que nous jugeons excellente en utilisation quotidienne ! À ce jour, peu de constructeurs peuvent se vanter de charger une batterie à 50 % ou 100 % en si peu de temps.

Le 13 Pro supporte aussi la charge sans contact Qi. Toujours d’après le constructeur, on passe de 2 à 100 % de charge en 36 minutes en utilisant une base 50 watts. Nous n’avons pas pu vérifier cette affirmation, faut de chargeur compatible. Enfin, la charge inversée 10 watts permet de donner un coup de boost à des écouteurs ou à une montre connectée.

Photo et vidéo : le savoir-faire de Leica

La caméra dorsale du 13 Pro embarque trois modules :

  • Module principal : 50,3 Mpxl (capteur 1’’, photosites 1,6 µm) ; objectif 23 mm f/1,9 ; Autofocus hybride (Dual Pixel et Laser), stabilisation optique
  • Téléobjectif/macro : 50 Mpxl ; objectif 75 mm f/2 ; autofocus Dual Pixel à détection de phase ; stabilisation optique
  • Ultra grand-angle : 50 Mpxl ; objectif 14 mm f/2,2 
© Marc Mitrani pour Clubic

La caméra frontale est quant à elle composée d’un unique module équipé d’un capteur 32 Mpxl et d’un objectif ouvrant à f/2 (angle de vision de 89,6°). Elle produit de bonnes images, notamment en lumière du jour.

© Marc Mitrani pour Clubic

Un équipement performant

Xiaomi reste très discret concernant les spécifications techniques des capteurs du téléobjectif et de l’ultra-grand-angle. Il est en revanche plus disert sur celui du module principal, un IMX989 d’origine Sony.

Celui-ci est de type 1’’, c’est-à-dire qu’il mesure 13,2 mm x 8,8 mm. Ce type de capteur équipe généralement les appareils compacts experts haut de gamme, comme la série RX100 de Sony.

Les photosites qui le composent mesurent 1,6 µm et sont donc nettement plus aptes à capter les informations passant au travers de l’objectif. Chaque pixel de l’image finale étant le résultat des informations collectées par quatre photosites (le fameux pixel binning), on est en droit d’espérer des images d’excellente qualité, y compris en faible luminosité.

© Marc Mitrani pour Clubic

Intégrer un capteur 1’’ dans un smartphone n’est pas évident. Il doit être placé à une distance suffisante de l’objectif afin qu’il soit entièrement couvert par l’image que celui-ci reçoit.

Les lois de l’optique étant totalement imperméables aux considérations marketing, il devient difficile de produire un smartphone d’une finesse extrême. Xiaomi avait le choix entre deux alternatives : utiliser un objectif rétractable (comme le faisait le CM-1 de Panasonic, le premier smartphone à capteur 1’’ jamais commercialisé) ou épaissir le boîtier.

Xiaomi a opté pour la seconde solution en faisant dépasser l’objectif de quasiment 4,5 millimètres de la face arrière (8,38 mm hors objectif, 12,8 mm avec).

On n’ose imaginer les prouesses accomplies afin de reculer au maximum le capteur de la surface de l’objectif… Sony lui-même avait renoncé à exploiter la totalité de la surface du capteur 1″ embarqué dans son Xperia Pro-I afin de ne pas rendre l’appareil plus épais.

Contrairement à ce que suggère le marketing de Xiaomi l’objectif Vario-Summicron n’est pas fabriqué par Leica, mais sous licence Leica par un manufacturier tiers. Cela explique pourquoi le 13 Pro n’arbore pas le célèbre logo rouge, mais uniquement la mention « Leica » sur la caméra dorsale.

Un traitement du signal numérique de pointe

Le savoir-faire de Leica a surtout été mis à contribution sur le traitement numérique du signal optique. Son expertise en la matière est incontestable. En plus de de ses propres appareils photo, il a co-conçu des smartphones avec Huawei, une caméra 360° avec Insta360 ainsi que la partie photographique des derniers drones de la marque Yuneec.

L’interface de prise de vue du 13 Pro reste quasiment identique à celle d'autres smartphones Xiaomi. Difficile de le regretter, celle-ci étant d’une utilisation intuitive. On remarque tout de même dans le haut de l’interface une icône Leica. Elle permet de choisir entre les deux modes proposés par défaut : Leica Authentique ou Leica Vibrant.

Le premier offre un rendu colorimétrique reproduisant celui des appareils de la marque. Ici, pas de traitement numérique exacerbé, ni de boost intempestif des couleurs. Les connaisseurs y retrouveront le fameux contraste clair-obscur qui a fait la réputation du constructeur et qui rend immédiatement reconnaissables les images shootées avec un Leica.

Leica Vibrant propose un rendu un poil plus classique en jouant sur la luminosité et la saturation des couleurs. Si elles ne perdent rien de leur naturel, elles sont un peu moins typées que ce que produit le mode Authentique. Il parlera bien plus aux photographes ayant toujours eu un smartphone comme boîtier.

Curieusement, il n’y a pas de mode Leica Monochrome. Pour y accéder, il faudra passer par les filtres créatifs où l’on trouvera deux rendus estampillés « Leica BW NAT » et « Leica BW HC » perdus parmi les autres. Il aurait semblé plus simple de les ajouter à l’icône précédemment mentionnée.

Monochrome nocturne avec filigrane Leica © Marc Mitrani pour Clubic

Parmi les gadgets amusants, citons la présence d’un filigrane « Leica » ajoutant à l’image un bandeau blanc portant le logo du constructeur allemand, les caractéristiques de prise de vue ainsi que la date et la localisation géographique (tous deux désactivables). Le résultat s’avère élégant et devrait plaire dans une certaine mesure, même s’il s’avère parfois encombrant.

La prise de vue en RAW est bien possible par l’entremise du mode Pro. Xiaomi et Leica ont travaillé avec Adobe afin de proposer des fichiers optimisés pour ses logiciels.

Ainsi, les images shootées en RAW disposent de métadonnées automatiquement reconnues par Camera RAW et Lightroom (y compris sur la version mobile). Cela permet de fournir aux amateurs exigeants ainsi qu’aux professionnels un point de départ optimal pour un traitement en postproduction.

Une excellente qualité d’image

Capteur 1’’, objectif à grande ouverture et traitement de signal concocté par Leica : sur le papier, le 13 Pro a tout pour séduire. Mais est-ce véritablement le cas dans la vie réelle ? La réponse est oui, sans aucune hésitation !

© Marc Mitrani pour Clubic

Que la luminosité ambiante soit bonne, moyenne ou faible, le module principal produit des images d’excellente qualité, comme nous avons pu le vérifier durant nos trois semaines de test. Ce constat est aussi valable si l’on passe en monochrome, les filtres Leica ayant été intelligemment pensés.

L’ultra-grand-angle est, lui aussi, d’excellente tenue, même si l’on note un léger manque de piqué sur les bords de la scène. Cela n’est pas étonnant compte tenu des caractéristiques de l’objectif (14 mm f/2,2 en équivalent 35 mm). En basse luminosité, un léger bruit apparaît sur les à-plats sombres de l’image, mais il faut examiner l’image à 100 % afin de s’en rendre compte.

Merci à @bebarbarie de nous avoir ouvert son atelier © Marc Mitrani pour Clubic

Xiaomi et Leica ont choisi d’implémenter un téléobjectif optique de « seulement » 3,2x, ce qui peut sembler peu par rapport à la concurrence. Au-delà, il faudra composer avec une version hybride (combinaison d’images associée à un traitement numérique).

Module principal © Marc Mitrani pour Clubic
Ultra grand-angle
Zoom 2x
Zoom 3,2x
Zoom 10x
Zoom 70x

Celle-ci produit très satisfaisant en 5x et l’on pourra s’aventurer sans problème jusqu’en 10x si l’on ne souhaite pas recadrer l’image. Au-delà, le résultat s’avère correct jusqu’à 20x et médiocre ensuite, l’IA n’arrivant pas à « deviner » les détails non enregistrés par le capteur.

Mode portrait © Marc Mitrani pour Clubic
Mode portrait © Marc Mitrani pour Clubic

Le mode portrait produit d’excellents résultats tant sur les sujets humains que sur les natures mortes. On pourra profiter d’une image dont le flou d’arrière-plan est la plupart du temps généré naturellement grâce à l’emploi d’un grand capteur et d’un objectif à forte ouverture.

Si besoin, l’IA complète le flou d’arrière-plan en forçant un peu celui produit naturellement. Celui-ci reste ajustable après la prise de vue, permettant ainsi d’améliorer un cliché réalisé rapidement.

En plus de la prise de vue classique, quatre « objectifs professionnels » sont proposés lors de la réalisation de portraits : noir & blanc 30 mm, bokeh tourbillonnant 50 mm, portrait 75 mm et flou artistique 90 mm. Ces filtres sophistiqués agissent sur le rendu colorimétrique ou la qualité du flou d’arrière-plan. À l’exception du dernier, vraiment trop artificiel, tous produisent un résultat agréable à l’œil.

Mode macro © Marc Mitrani pour Clubic

Notons aussi la présence d’un mode super macro que nous trouvons très réussi ainsi que l’existence de modes créatifs autorisant la création d’effets spéciaux originaux.

Mode longue exposition © Marc Mitrani pour Clubic

Le mode « exposition longue » propose des effets de prise de vue très convaincants. Notre préférence va à « trainée de néon » qui permet des effets nocturnes convaincants, ainsi qu’à « foule en mouvement » où les sujets en mouvement disparaissent quasiment de l’image finale.

© Marc Mitrani pour Clubic

Dans tous les cas, l’autofocus s’avère d’une redoutable précision et nous ne l’avons jamais pris en défaut lors de nos tests.

Pour finir, un mot sur l’aspect vidéo qui nous a semblé de bonne tenue, surtout en lumière du jour. Même si cela n’est pas (encore) très utile, on peut capturer des scènes en 8K 24 im/s. On préférera bien entendu la captation en 4K pouvant atteindre 60 im/s et HDR10+ et Dolby Vision sur 10 bits. La stabilisation se montre ici très correcte, même si elle n’atteint pas encore le niveau d’une caméra tout-terrain de type GoPro.

Xiaomi 13 Pro : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Le Xiaomi 13 Pro dispose de nombreux atouts. On apprécie surtout la qualité de son écran et la vitesse de charge de sa batterie. La partie photographique, co-conçue avec Leica, est une très belle réussite et l’on apprécie la présence d’un capteur de type 1’’ parfaitement exploité.

Ajoutez à cela la phénoménale puissance de calcul du Snapdragon 8 Gen 2, une autonomie plus qu’honorable et une surcouche logicielle agréable (une fois débarrassée de ses bloatwares) et vous comprendrez notre enthousiasme.

Le 13 Pro de Xiaomi serait-il le smartphone Android parfait ? Presque, car il souffre de deux points faibles : un design agaçant (il se salit très vite et se transforme tout aussi rapidement en savonnette si l’on a les mains humides) et un prix élevé. Pour l’acquérir, il faudra tout de même dépenser 1 300 euros, soit pratiquement un SMIC. Est-ce raisonnable ? Assurément non, malgré toutes ses qualités.

Les plus
  • Qualité photographique
  • Excellent écran
  • Puissance de calcul
  • Autonomie
  • Rapidité de charge
  • MIUI 14
Les moins
  • Design décevant
  • Prix trop élevé
Sous-notes
Ecran
9
Performances
9
Autonomie & charge
9
Design & construction
6
Photo & vidéo
10
Par Marc Mitrani
Expert Smartphone

Journaliste, fondu de photographie, de technologie et de chocolat.

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Commentaires (10)
max6

Quand pensez-vous inclure dans le test des petites choses totalement inutiles comme la réparabilité, la disponibilité et le prix des pièces détachées, la possibilité de changer la batterie sans enlever une tonne de colle ou tout casser, la durée des mises à jours, etc etc …
Parce que franchement de nos jours lâcher 1189.50 € pour un truc irréparable dont on ne peut pas changer la batterie et qui sera obsolète dans 2 ans cela me semble outre le fait d’être de plus en plus c… et irresponsable surtout quand on ne cesse pas de se plaindre en parallèle de l’augmentation des prix des légumes et de l’état de la planète.
Il y a un moment ou il faut devenir cohérent avec sois-même et cela devrait commencer par ceux qui nous informent.

Marc.Mitrani

Bonjour,

Tout d’abord, merci d’avoir pris le temps de lire mon test :slight_smile:

Nous communiquons les informations qui sont rendues publiques par le constructeur. Ici, l’indice de réparabilité est présent dans la fiche technique. Je n’ai pas ajouté le DAS car il ne nous a pas été communiqué.

Xiaomi ne communique pas non plus sur la durée des mises à jour garanties.

Les autres « petites choses » que vous mentionnez n’ont pas à être indiquées dans un test : le changement de batterie ne peut jamais s’effectuer sans faire sauter la garantie, tout comme il n’est pas prévu que le smartphone soit ouvert par l’utilisateur.

Croyez bien que si le constructeur intégrait une batterie amovible ou donnait la possibilité de démonter l’appareil, ce serait signalé en très bonne place dans le test :slight_smile:

Je ne vois pas pourquoi écrivez qu’un smartphone est « obsolète » au bout de deux ans : sur quoi vous basez-vous pour l’affirmer ? D’après les études faites par les cabinets de marketing comme Gartner, Canalys et les autres, la grande majorité des utilisateurs conserve son smartphone au moins 4 ans et plus de la moitié l’utilise toujours au bout de cinq ans.

Citation
Il y a un moment ou il faut devenir cohérent avec sois-même et cela devrait commencer par ceux qui nous informent.

Entièrement d’accord avec vous : c’est pour cela que j’apporte le plus grand soin à la vérification des informations que je publie dans un test :slight_smile:

Et vous, que faites vous en matière de cohérence avec vous-même, à part balancer des platitudes dans vos commentaires ?

jcc137

J’ai sursauté en lisant que l’autonomie fait partie des « plus », avec une bonne note !
Ce n’est pas l’avis des testeurs de « Les numériques » qui ont trouvé l’autonomie bien en deçà de la moyenne, et catégorisée dans les « moins » du smartphone.

max6

Je mets en application autant que possible (étant loin d’être parfait moi-même) ce que je vous écris. Le portable sur lequel je vous réponds actuellement est un core i3 de plus de dix ans il est nettoyé tous les ans et à reçu au cours de sa vie un SSD une augmentation de la mémoire de 2 à 8Go une carte wifi plus récente et a changé deux fois de batterie. Il a été choisi parmi des portables pro qui s’ils sont moins « sexy » sont accompagnés d’un suivi beaucoup plus long en pièces détachées et périphériques ainsi que d’un manuel complet d’entretien permettant un démontage intégral par une personne sans qualifications.

De plus il est parfaitement réactif pour tout ce qui concerne l’internet, la bureautique et le multimédia tout en ne consommant pas plus de 30 w.

Il est relié à un Switch KVm et à deux écrans de 27 pouces que je viens de changer parce que mes précédents de 22 pouces datant de 10 ans bien que de bonne qualité consommaient près de 5 fois plus (ils ont été recyclés pour un autre usage d’ailleurs et non détruits).

J’ai une machine puissante et récente, mais elle n’entre en fonction qu’à partir du moment où cela est nécessaire (vidéo prog jeux….).

Même le clavier est un clavier mécanique entièrement démontable et supportant des switch 3 ou 5 broches standard ainsi que des touches au format ISO facilement trouvable, le câble aussi est standard et démontable et la société fournis les tutos pour ces opérations (le tout à un prix correct je ne suis pas fortuné)

Mon smartphone est un FairPhone choisi parce que je peux changer la batterie en 5 mn sans outils et que 5 ans après son acquisition il est toujours mis à jours et que ses pièces sont toujours disponibles à un prix contenu.

À oui et le changement de batterie sur ce modèle étonnamment ne fait pas « sauter la garantie » quoiqu’il me semble amusant qu’il faille changer une batterie à moins de deux ans d’utilisation même soutenue et que je trouve aussi lamentable que cela soit le cas sur les modèles dont vous parlez (si sur une voiture le faire le plein faisait sauter la garantie vous trouveriez cela normal ?)

Je trouve que le fait que la batterie ne soit pas facilement démontable devrait être signalé comme un point négatif effectivement au même titre que de signaler comme point positif quand elle l’est.

J’applique ces préceptes depuis bien des années à tout ce que je possède. Parce que je pense que même si l’on a les moyens de ne pas se priver c’est une honte de gaspiller les ressources alors je fais en sorte que, dans la mesure du possible et en fonction de mes moyens et de mes capacités intellectuelles tout ce que j’achète soit durable et réparable par mes moyens propres même si cela amène à certains compromis parfois.

Marc.Mitrani

Bonjour,
Les Numériques utilisent une procédure de test automatisée développée par SmartViser. Les conditions de test ont été définies par un laboratoire et les résultats sont Ce que je rapporte ici se base sur une utilisation « dans la vraie vie » du 13 Pro, dans les conditions énoncées. Selon les applications utilisées, l’autonomie peut énormément varier !

En lisant le test des Numériques, je vois de plus qu’ils constatent un échauffement du smartphone lorsqu’on sollicite beaucoup le SoC. Ce n’est pas ce que j’ai constaté et la régulation thermique fonctionne plutôt très bien d’après moi (lors de sessions de jeu comme Asphalt 9, par exemple). De plus, je n’ai pas constaté un throttle important (voir le graphique à côté des résultats de benches).

Ces différences sont d’autant plus intrigantes que j’arrive généralement aux mêmes conclusions que les Numériques en matière d’évaluation de l’autonomie. Peut-être que leur modèle de test a une batterie défectueuse ?

Marc.Mitrani

J’admire sincèrement la façon dont vous gérez vos ressources informatiques. Si on pouvait tous en faire autant, ça serait une bonne chose. Malheureusement, ça n’est pas toujours possible.

Fairphone fait un excellent boulot et pour tout dire, j’aimerais pouvoir changer moi-même la batterie comme je le faisais sur les modèles Nokia ou Blackberry. Malheureusement, ça n’est plus possible :frowning: Je suis d’accord avec vous sur le fait que l’utilisation de colle est une véritable idiotie.

il peut y avoir besoin de faire jouer la garantie pour une défaillance autre que celle de la batterie. Mais à partir du moment où l’appareil a été ouvert par l’utilisateur et non pas par un SAV certifié, elle saute pour tous les composants. Pour l’exemple de la voiture, j’imagine que la garantie sauterait si vous changiez vous-même le réservoir et non pas en faisant le plein (sauf si vous collez du diesel dans une voiture à essence ordinaire !) :slight_smile:

_J2B

Outre la fin de la réponse qui est franchement lunaire, le fait que Xiaomi ne communique pas sur la durée des mises à jour devrait à minima être mentionné comme un point négatif en comparaison d’autres constructeurs (Google, Samsung) qui promettent 3 a 4 ans de mises à jour majeures.
Ne pas mentionner ce point dans le récap va dans le sens du premier commentaire à l’heure où c’est un aspect de plus en plus privilégié par les consommateurs et alors que les smartphones connaissent eux aussi une inflation importante.

max6

Et bien pas sur le FairPhone renseignez-vous donc si la garantie saute c’est juste la volonté du fabricant de la faire sauter (pour info elle ne saute jamais sur les smartphones sur lesquels il est prévu que la batterie soit amovible comme sur les pc portable ou c’est les cas d’ailleurs).

jcc137

Google impose aux constructeurs des mises à jour de sécurité obligatoires pendant deux ans. En général les constructeurs vont bien au-delà, même si ça ne dépasse pas les 4-5 ans.

Marc.Mitrani

Fairphone est un cas à part. Effectivement, c’est la volonté du constructeur que de faire sauter la garantie sur un produit ouvert en-dehors d’un SAV agréé. A partir du moment où les produits sont vendus scellés, je comprends cette attitude.
A part Fairphone, je ne vois pas tellement d’autre constructeur proposant un smartphone à batterie amovible. Et la majorité des nouveaux notebooks sont eux aussi dépourvus de batterie amovible ou de slots d’extension mémoire.