Les YouTubeurs font-ils de la publicité déguisée ?

08 mars 2016 à 10h46
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Les services de la Répression des fraudes vont scruter de plus près les relations entre annonceurs publicitaires et les YouTubeurs. La DGCCRF a annoncé qu'elle mène actuellement des investigations au sujet des pratiques de ces éditeurs de contenus. Elle cherche ainsi à savoir si certains messages ou vidéos publiées par ces personnes ne sont en réalité pas des publicités.

Contactée par nos soins, la Répression des fraudes précise qu'elle cherche à mettre au clair la publication de certains « tweets ou messages sur des blogs » pouvant être favorables à une marque ou à un produit. Elle s'intéresse plus particulièrement à ces éléments lorsqu'aucune mention à un financement de la même marque ne figure sur ces publications.

Si on peut rapprocher cette pratique à celle des faux avis de consommateurs, l'idée n'est pas de mettre à l'index les éventuels partenariats signés par des YouTubeurs avec des marques. Lorsque ces opérations sont clairement identifiables comme étant des événements publicitaires, aucune critique ne sera soulevée par les autorités.

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Des pratiques commerciales trompeuses ?

La Répression des fraudes scrute donc désormais les publications de certains YouTubeurs afin de déterminer si ces derniers indiquent clairement ou non si leur contenu est le résultat d'un partenariat commercial. Si aucune mention ne figure, l'organisme estime que « la qualification de pratique commerciale trompeuse peut trouver à s'appliquer sous réserve de l'appréciation souveraine des tribunaux ».

Pour qualifier le problème, la DGCCRF invoque les articles L121-1-II du code de la consommation et L.121-1-1 11° et 21°. Si les personnes visées sont reconnues coupables d'avoir conduit des pratiques commerciales trompeuses, elles encourent des peines allant jusqu'à 300 000 euros d'amende et/ou 2 ans d'emprisonnement.


Les autorités veilleront donc à ce que le caractère publicitaire d'une vidéo ou d'un contenu ressorte de manière claire du contenu du message. La Répression des fraudes nous indique à ce titre que des contrôles ont « d'ores et déjà été réalisés et il ressort des premières interventions que des opérateurs à forte notoriété semblent avoir pris conscience de la problématique et engagé des actions pour une meilleure information du consommateur sur le caractère publicitaire de certaines vidéos ».

Dans le cas inverse, des sanctions pourraient tomber à l'encontre de ces éditeurs. Ces derniers pourraient également devoir publier leur condamnation pour le biais de messages publics.

La publicité, le nerf de la guerre

Comme nombre de médias, qu'il soit d'information ou de divertissement, le modèle économique des YouTubeurs réside sur la publicité ou sur les partenariats noués avec des marques. A l'heure actuelle, une chaîne reconnue peut toucher environ 0,08 centimes d'euros par vidéo vue (80 centimes pour 1000 vues) . Si ce montant peut tendre à diminuer, il permet à certains éditeurs de contenus reconnus de générer des montants conséquents.

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Plus récemment, les YouTubeurs se sont tournés vers d'autres modèles de diffusion de leurs vidéos. Plus rémunérateurs pour eux, ces éditeurs publient également leurs contenus par le biais de « multi-channel network », un réseau de partenaires diffuseurs. Ce type de diffusion représente une manne importante de revenus publicitaires.

Dans cette optique, Webedia a annoncé l'an dernier le rachat de Mixicom, un réseau de diffusion dont le catalogue contient des noms connus du secteur tels que Cyprien, Norman, Squeezie ou encore Natoo, soit les principaux représentants du marché. En cumulé, ces représentants totalisent 6 milliards de vues sur YouTube, de quoi attirer les annonceurs désireux de communiquer auprès d'un public jeune.

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Olivier Robillart

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