Google, Microsoft et Adobe se retirent de Russie

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
15 décembre 2014 à 13h58
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La Russie n'est désormais plus perçue comme une terre d'accueil pour les grandes entreprises high tech. Plusieurs d'entre elles ont finalement décidé de jeter l'éponge et de délocaliser leurs équipes.

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La semaine dernière, nous apprenions que Google avait décidé de fermer son centre de recherche et développement en Russie en délocalisant son équipe d'ingénieurs basée à Moscou. Le géant de la recherche ne serait pas le seul à suivre cette stratégie, laquelle découlerait principalement de nouvelle lois locales.

Plus précisément le pays de Vladimir Poutine demande à ce que les entreprises opérant en Russie hébergent les données de l'internaute au sein des frontières du pays. Pour certains, cette loi viserait à faciliter l'accès aux données pour les agences de renseignement russes tout en rendant leur manipulation plus compliquée pour les services secrets américains.

Cette année, une autre loi a été votée selon laquelle les blogueurs russes disposant de plus de 3000 lecteurs quotidiens devaient enregistrer leurs informations personnelles auprès du gouvernement. Ces mesures sont perçues comme étant oppressive et l'on imagine que c'est l'une des raisons principales pour lesquelles les sociétés Internet quittent peu à peu le pays.

Microsoft a également délocalisé son équipe de développement pour la messagerie de Skype. Autrefois basée à Moscou, celle-ci est désormais à Prague. Adobe a aussi abandonné le pays, ces restrictions l'empêchant d'y développer ses services en ligne.

Pour le président Poutine, l'Internet est un outil formidable pour la CIA. Aux internautes russes, il expliquait ainsi : « le trafic de Google transite via des serveurs aux États-Unis. Tout est sous contrôle la-bas ». Au sujet des dispositifs de surveillance de la NSA, il déclarait à un blogueur : « Il faut garder à l'esprit que c'est une réalité créée par les Américains. C'est eux qui l'ont fait ». L'homme rappelle que l'Internet est à la base un projet militaire américain et continue d'être développé en tant que tel. Pour mémoire, Edward Snowden, ancien agent de la NSA ayant publié divers détails sur les opérations de surveillance, est actuellement hébergé en Russie. Au mois de septembre, le président expliquait pouvoir couper l'accès à Internet en cas de guerre.

Que feront les autres sociétés ? A en juger par un rapport du cabinet IDC, Facebook et Twitter auront besoin de 1500 serveurs supplémentaires pour se conformer à la loi locale, une infrastructure dont le coût attendrait 45 millions de dollars chaque année.

Il est intéressant de noter que Vladimir Poutine n'en profite pas pour faire l'éloge des acteurs locaux. Il se montre également assez critique de la société Yandex qui n'est pas seulement établie à Moscou mais aussi aux Pays-Bas afin d'éviter certaines taxes. Notons d'ailleurs au passage que Yandex ouvre de plus en plus ses activités à l'étranger et vient de se lancer sur le marché du Big Data.

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Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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