La 6G fait déjà l'objet d'un projet à l'échelle européenne, mené par Nokia

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 09 décembre 2020 à 09h18
6g

L'Union européenne a décidé de prendre les choses en main pour faire émerger, dans quelques années, la technologie mobile de sixième génération. Nom de code : Hexa-X.

L'Europe avait connu le succès avec la 3G, mais les deux générations suivantes, la 4G puis plus récemment la 5G, ont été un échec total pour le Vieux Continent, qui n'a jamais été en mesure de prendre le leadership. Seule « l'affaire Huawei » permet aujourd'hui aux équipementiers européens, Ericsson et Nokia, de soutenir la comparaison face au géant chinois, et de permettre à l'Europe de relever la tête. Mais quid de la prochaine génération, la 6G, dont le grand public se désintéresse pour le moment totalement - et à raison - mais qui est déjà discuté et source de projets dans le secteur des télécommunications ? La Commission européenne a elle-même décidé de prendre les choses en main, et fait de Nokia son chef de file.

Le projet Hexa-X, emmené par Nokia, doit démarrer le 1er janvier prochain

Bruxelles a lancé la première initiative phare de recherche européenne sur la 6G, avec le projet Hexa-X, qui a reçu un financement de la Commission européenne dans le cadre du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'UE. Cette étape est déterminante, puisqu'elle vise à rassembler les acteurs de l'industrie des télécoms de la zone pour cette fois être de la bataille. Le coup d'envoi du projet Hexa-X sera donné le 1er janvier 2021, et ce pour deux ans et demi.

Parmi les parties que l'Europe veut réunir, sont invités les fournisseurs de réseau, les fournisseurs de technologie, les fournisseurs de services de communication, comme les opérateurs, et les instituts majeurs de recherche en communication du continent. Ericsson, Atos, Orange, le CEA, Siemens, TIM, Telefonica, et Intel font partie des partenaires du projet.

La Commission européenne, qui n'entend plus dépendre des technologies asiatiques ou américaines, a fait de Nokia le chef de file du projet Hexa-X, pour ouvrir la voie à la prochaine génération de réseaux sans fil et conduire le gros des travaux de la 6G.

Un lancement théorique attendu pour 2030

Nokia a d'ores et déjà lancé des recherches sur la 6G depuis ses laboratoires. Pour l'heure, difficile de vendre la technologie, mais Peter Vetter, responsable de la recherche sur l'accès et les appareils chez Nokia Bell Labs, l'imagine comme pouvant « être utilisée pour des soins de santé préventifs ou même pour créer un réseau 6G avec un sixième sens qui comprend intuitivement nos intentions, rendant nos interactions avec le monde physique plus efficaces et anticipant nos besoins, améliorant ainsi notre productivité ».

Plusieurs pistes de recherche ont déjà été lancées pour poser les bases techniques de la future architecture 6G. Nokia pense notamment à la sécurisation des données, à une couverture permettant de relier des zones éloignées, à des débits extrêmes et une latence quasiment imperceptible, à une empreinte carbone réduite, et au soutien de l'IA et du machine learning pour une expérience « au service des humains ».

Nokia estime que les premiers systèmes 6G seront commercialisés d'ici 2030, respectant ainsi le cyclique des 10 ans entre chaque génération.

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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SlashDot2k19

Rêvons un peu… Un réseau extrêmement rapide avec une latence nulle, qui permettrait de se passer de la fibre. Et la fin des forfaits avec des quota de données…

Gizmo64

Effectivement, vu comme ça, ça fait rêver ! :smiley:

mrassol

Il y a en a déjà chez free (sous conditions) et chez Orange (sous engagement) :wink:

Furax

Dans le principe pourquoi pas, mais dans les faits à mon avis il ne faudra pas espérer faire beaucoup d’économies avec un forfait en moins à payer, ils se rattraperont sur le tarif du forfait « 6G »…

Ca me fait penser au passage à la téléphonie IP dans ma boite.
Les fournisseurs nous parlent tous d’économies, et pour beaucoup nous on filé des devis qui explosaient ce qu’on payait jusqu’alors, communications comprises. :smiley:

MattS32

Un réseau sans-fil est beaucoup trop peu robuste pour permettre de se passer de la fibre.

Si tu remplaces ton accès fixe par un accès sans-fil, il suffit par exemple que ton voisin ait envie de t’emmerder pour qu’il te coupe ton accès avec un petit appareil qui coûte une 20aine d’euros tout au plus. Et pour un budget un peu plus élevé, c’est tout le quartier que tu bloques…

Autre problème : même si le réseau sans-fil peut atteindre des débits aussi élevés que la fibre, ça reste un débit partagé entre tous les utilisateurs de la même zone. En heures pleines, pas sûr que ça supporte des centaines ou de milliers de personnes qui streament de la vidéo HD ou 4K en même temps…

stratos

2030, donc ca signifie qu’on installe la 5G pour 9ans, donc quelques milliards juste pour 9 ans?

Yorgmald

Le passage que j’aime c’est de ne plus dépendre des Chinois et Américains mais dans les entreprises il y a Intel, qui est une société Américaine.

zeebix

La 4g à fait ses débuts vers 2011…voir 2012.

Urleur

ok mais en France il y a toujours des zones blanches et pas de fibre pour tous.

MattS32

Taux de pénétration pas très élevé, et surtout, débit partagé entre relativement peu d’abonnés, les 64 étant un maximum, pas forcément atteint. Par exemple, dans mon immeuble, on a un arbre GPON dédié (pas partagé avec les immeubles d’à côté, comme ça se fait parfois) pour 16 appartements. Donc on dépassera jamais les 16 abonnés à se partager le débit, à supposer qu’on ait tous un abonnement fibre chez le même opérateur (et vu qu’on a les 4 grands opérateurs qui sont présents, ça risque pas d’arriver).

Et il y a de la marge pour augmenter les capacités si besoin.

Alors qu’en cellulaire, c’est vite partagé entre plusieurs centaines ou milliers d’abonnés dans les zones denses. Et là c’est de plus en plus compliqué d’augmenter les capacités, les gens étant de plus en plus réticents à l’installation de nouvelles antennes relais (ce qui est fondamentalement pas très malin, la densification du réseau ayant tendance à réduire l’exposition aux ondes, en diminuant les puissances nécessaires…).