Vers une agriculture sous-marine ?

Aymeric Pontier
Spécialiste environnement
22 janvier 2020 à 10h30
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Plongée sous marine

Une entreprise italienne, du nom de Nemo's Garden, a conçu un dispositif de « jardin aquatique » qui permet de cultiver des plantes au fond de la mer, dans des bulles d'air. L'objectif est de développer une nouvelle forme d'activité agricole dans les zones où la terre n'est pas cultivable. Dans les régions désertiques ou arides par exemple.

Ce concept de ferme aquatique consiste à placer des cloches remplies d'air, accrochées à quelques mètres de profondeur, ouvertes sur la mer par le dessous pour permettre à des plongeurs de s'y rendre facilement tout en maintenant l'air et l'humidité dont les plantes ont besoin.

Le concept inédit de Nemo's Garden

Des terrasses aux rizières, les agriculteurs du monde entier ont de tout temps utilisé des techniques ingénieuses pour faire pousser des cultures dans les environnements les plus inhospitaliers. Mais l'idée de ferme sous-marine, développé par Nemo's Garden, pousse le concept un peu plus loin. Il s'agit ici d'adapter la production agricole aux milieux marins.

Installée à Noli dans la région côtière de la Ligurie, surtout connue pour ses villages balnéaires et son superbe littoral, cette société a créé la « première ferme sous-marine » au monde. Plus de 700 plantes, dont des tomates, du basilic, de la laitue ou encore des fraises, sont cultivées dans des serres hydroponiques sous-marines fixées au fond de la mer.


Ce concept original est né de Sergio Gamberini, un ingénieur chimiste italien qui dirige une entreprise de plongée sous-marine. L'idée aurait germé dans sa tête en 2013 après une discussion avec des agriculteurs locaux. Quelques jours jours plus tard, il a plongé au fond de la baie de Noli pour y placer un vase avec des graines de basilic à l'intérieur d'un ballon en plastique. Au bout de 48 heures, les graines ont commencé à germer et Gamberini a décidé de prolonger l'expérience.

Une croissance rapide des plantes

Dans ces serres sous-marines, l'air ambiant est naturellement renouvelé par les plantes et contient un taux de dioxyde de carbone beaucoup plus élevé que la normale, favorisant une croissance plus rapide des plantes.

Le bon ensoleillement dans la région et la faible profondeur des serres permet au soleil de maintenir la température des serres à 26° C en toute saison, ainsi qu'un taux d'humidité constant de 83 % grâce à l'évaporation. Les cultures sont surveillées par des caméras, et par les plongeurs qui s'y rendent presque quotidiennement. Protégées des intempéries et des nuisibles sous leurs cloches, les plantes n'ont pas besoin d'intrants.


L'objectif à terme serait de créer une « agriculture subaquatique auto-suffisante » qui pourrait être appliquée dans les régions du monde où l'eau douce se fait rare. La société Nemo's Garden cherche à développer des kits d'assemblage pour faciliter la duplication de son système de cultures, en se focalisant en priorité sur les zones arides du globe.


Source article : European Scientist
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Commentaires (9)

nirgal76
N’y a t-il pas de risque que des graines partent dans l’eau et colonise (et contamine) le milieu aquatique environnant (et plus si ça se passe bien) ? car l’histoire des catastrophe écologique est pleine de bonnes intentions. Bon là en plus, les serres sont en plastique, pas terrible.
GRITI
Quand on voit ce que l’homme moderne a fait au niveau de l’agriculture sur la terre ferme (pollution chimique, monoculture, culture intensive, OGM etc…) ça fait peur.
Nmut
Il y a des rivières qui traversent des déserts… Mais je pense que c’est plutôt pour des bulles dans la mer.<br /> @<br /> nirgal76 Et si c’est dans la mer, la possibilité de contamination doit être faible car le sel tue les plantes aériennes…
LeTof
Oui: l’humidité de l’ai ambient (chaud ne signifie pas sec)
Mrpolnar
Prochaines étapes : recherche d’investisseurs, prendre quelques millions et puis faillite
notolik
Pas con pour luter contre les parasites/infections, et donc ne plus utiliser de produits phytosanitaires. D’autant qu’en cas de contamination, elle se propagera beaucoup plus difficilement (et moins vite).<br /> Par contre je ne comprend pas comment est fait l’apport en CO2. Celui issu de l’échange air/eau suffit? C’est surprenant.<br /> Qu’importe, s’il fallait en fournir pour une culture à plus grande échelle ça ne poserait pas trop de problème : on en a trop ici dans notre atmosphère.
bl78
Je me faisais la même réflexion… Par contre je verrais bien ça pour certaines îles par exemple, où la surface cultivable serait insuffisante…
Hiro_kool
Ça ressemble un peu à l’aquaponie, en gros on crée un sorte de mini écosystème entre des plantes et des poissons, les plantes nettoient l’eau des poissons, les déchets de poissons leurs servent d’engrais et l’être humain n’a plus qu’à nourrir les poissons et éclairer les plantes. Ça prend beaucoup moins de place qu’une agriculture normale et c’est beaucoup plus rentable: C’est un système beaucoup utilisé aux USA et certifié BIO ce qui n’est malheureusement pas le cas en France…
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