Critique Adam à travers le temps : Ryan Reynolds traverse les âges dans un film SF pour toute la famille

Premier blockbuster de l'année pour Netflix, Adam à travers le temps (The Adam Project en VO) réunit Ryan Reynolds et le réalisateur Shawn Levy pour un film mêlant spectaculaire et intime dans un hommage sincère au cinéma familial des années 1980.

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique du film :

Time after time…

Après Free Guy, une comédie très sympathique dans l'univers des jeux vidéos, sortie l'année dernière au cinéma, l'acteur et le metteur en scène remettent le couvert pour une deuxième collaboration.

Adam à travers le temps n'est ni un reboot, ni une adaptation d'un livre ou d'un comic-book mais bien un projet 100 % original dont le premier jet date de 2012. Le métrage a ainsi suivi un long développement de presque une décennie avant d'être repris et financé par la plateforme de streaming Netflix.

Ses premières images et son affiche nous avaient déjà mis l'eau à la bouche, le résultat final confirme nos premières impressions : Adam à travers le temps s'impose comme un divertissement de haute volée pour petits et grands.

Un coeur dans la machine

Le voyage dans le temps est un classique parmi les classiques de la science-fiction et il ne faut pas s'attendre à ce qu'Adam à travers le temps bouleverse le genre. Le film suit un script somme toute classique, qui ne propose pas de révolutions dans sa narration ou de surprises à travers ses péripéties.

Le récit a au moins le mérite de ne pas perdre une seconde pour nous expliquer par le menu sa back-story. On se retrouve directement au centre de l'action pour arriver tout aussi rapidement à la rencontre entre Adam adulte et Adam jeune, élément narratif qui constitue le cœur émotionnel du film.

Alors qu'on a pu se lasser du jeu de Ryan Reynolds, qui s'échinait depuis des années à n'interpréter que des clones de Deadpool, à enquiller blagues et bons mots en arborant un air impertinent, quelle heureuse surprise de retrouver ici le comédien presque débarrassé de son encombrant alter-ego ! Si vous êtes fan des prestations récentes de Ryan Reynolds, rassurez-vous, l'acteur se garde quelques sorties, qui font souvent mouche, mais il joue aussi, et avec brio, sur la corde sensible des spectateurs avec quelques très belles scènes chargées en émotion.

« Adam à travers le temps est un divertissement solide et sincère qui déborde d'amour, tant pour ses personnages que pour ses spectateurs.  »

On peut également saluer l'interprétation remarquable de Walter Scobell, en jeune Adam espiègle et intelligent qui ne souffre jamais de la comparaison avec son ainé. Leur duo fonctionne dès les premières secondes et reste une des qualité principales du film.

Le reste du casting fait assurément le job, de Jennifer Garner à Zoe Saldana, même si leurs rôles manquent malheureusement de place… On se permettra tout juste un bémol sur la performance de Mark Ruffalo, qui reprend quasi à la mimique près le rôle de Bruce Banner dans les films du MCU sans forcer davantage son talent ; c'est dommage !

Tick Tick… Boom !

Adam à travers le temps ne lésine pas non plus sur une bonne dose d'action, sur terre et dans les airs. La mise en scène ne se montre jamais exceptionnelle ni stupéfiante mais elle tient suffisamment la route pour comprendre les combats et les poursuites. Les scènes d'action sont d'ailleurs très dynamiques, souvent filmées à l'épaule et d'un peu trop près à notre goût mais le découpage et le montage les rendent lisibles en permanence. Bref, du bien bel artisanat.

Les décors ne sont pas non plus particulièrement inspirés et l'on passe le plus clair de notre temps dans une forêt, pourtant la production sait multiplier les terrains de jeu et mettre en valeur chaque espace pour renouveler les différents moments de bravoure.

On regrette tout juste un troisième et dernier acte qui cède malheureusement aux sirènes hollywoodiennes, tend à nous en mettre plein la vue, mais rate sa cible, la faute à des incrustations numériques douteuses et une réalisation bien moins maitrisée.

Souvenir du futur

Reste que cet embonpoint final n'est pas vraiment un défaut, témoignant plus de la générosité de l'équipe artistique, bien décidée à justifier chaque dollar dépensé à l'écran et à rendre un hommage sincère à un cinéma de divertissement qui a fait rêver des millions de spectateurs : les productions Amblin.

Avec Les Goonies, Retour vers le futur ou encore Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, le studio de Steven Spielberg a marqué son époque et a su proposer des films intelligents, inventifs et parfaitement produits, qui s'adressaient à tous les spectateurs de 7 à 77 ans. Adam à travers le temps s'inscrit dans cette prestigieuse lignée.

Et le résultat est à saluer, car plutôt que de décalquer l'esthétique des années 80 et de ne proposer que des clins d'œil complices sans grand intérêt (oui Stranger Things, c'est bien de toi que l'on parle), le film préfère insister sur ce qui faisait la réussite de ses glorieux ainés, à savoir une écriture carrée, des personnages parfaitement définis et un vrai goût pour l'émerveillement.

Le réalisateur ne peut certes pas s'empêcher de crier une nouvelle fois son amour pour la saga Star Wars, avec des citations ou des références plus ou moins appuyées parsemant le métrage, mais il parvient à les réactualiser, à se les réapproprier.

Au final on garde davantage en tête l'histoire des deux Adam, les liens qui les unissent et leur relation à leur père, que le spectacle pyrotechnique proposé. Le film n'oublie jamais que se sont ses protagonistes qui portent le récit, et non l'inverse, et délivre un message universel qui devrait résonner chez bon nombre d'entre nous.

Adam à travers le temps est donc un divertissement solide et sincère, qui déborde d'amour tant pour ses personnages que pour ses spectateurs, et qui pourra réunir toute la famille devant la télévision pour une soirée cinéma de qualité.

Adam à travers les âges est disponible sur Netflix à partir du 11 mars 2022.