Escherichia coli bientôt source d'hydrocarbure ?

Bastien Contreras
Publié le 01 octobre 2019 à 13h56
Escherichia coli

Des chercheurs français ont trouvé une nouvelle utilité à la bactérie E. coli. Grâce à une modification génétique, celle-ci peut être transformée pour produire en continu des hydrocarbures volatils, similaires à ceux de l'essence et du kérosène.

La bactérie Escherichia coli, ou plus simplement E. coli, n'a pas toujours bonne presse. Pourtant, il s'agit d'une bactérie intestinale très courante chez l'être humain et de nombreux animaux. Malheureusement, dans certains cas, de telles souches peuvent présenter des risques à la consommation, notamment dans la viande. Et entraîner des intoxications alimentaires graves, comme celle ayant conduit au décès d'un enfant le mois dernier.

Transformation génétique de la bactérie

Contre toute attente, E. coli pourrait opérer un retour en grâce, en devenant une source d'hydrocarbures. Ces derniers constituent en effet une source énergétique indispensable de nos jours. Mais leur raréfaction, conséquence de leur caractère non renouvelable, et la difficulté d'exploitation des gisements (charbon, pétrole, gaz naturel) posent problème.

Ces limites poussent les scientifiques à trouver des alternatives. Et des chercheurs du CEA, du CNRS et de l'Institut de Biosciences et Biotechnologies d'Aix-Marseille ont réussi à impliquer directement la bactérie E. coli dans la production d'hydrocarbures. Pour cela, ils ont procédé à une modification génétique, en incorporant à la bactérie deux nouveaux gènes : un correspondant à une enzyme de plante, l'autre à une photoenzyme (fonctionnant à l'aide de la lumière) de microalgue.


La combinaison de ces deux ajouts a alors permis la production, en quantité très importante, d'hydrocarbures sous forme très pure, ce qui limiterait ainsi l'émission de particules fines à la combustion.

Des hydrocarbures dans le gaz

De plus, un autre avantage de ce procédé réside dans le fait que les hydrocarbures formés étaient particulièrement volatils : ils s'évaporaient largement, et avaient donc une forte propension à sortir des souches et à se concentrer dans la phase gazeuse des cultures, où il était plus facile de les récupérer. Il s'agit là d'une véritable avancée dans l'exploitation de micro-organismes pour la fabrication de carburants, puisque ce procédé induit généralement une phase coûteuse d'extraction et de transformation des hydrocarbures.


Il reste toutefois une limite à l'utilisation d'E. coli dans ce processus : la bactérie nécessite l'ajout de sucre dans le milieu de culture, afin de s'en servir comme source de carbone. L'idée des auteurs de l'étude est donc ensuite de reproduire cette transformation génétique sur un micro-organisme photosynthétique, capable d'exploiter directement le CO2 de l'air.

Source : CEA
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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Commentaires (10)
Peter_Vilmen

Je tiens le compte, il faudra environ 500 articles sur Escherichia coli produisant des hydrocarbures pour qu’une application pratique apparaisse.

On en est à 1/500. Je prédis un début d’utilisation en 2 147, bien après la singularité ainsi que la ressuscitation de Michael Jackson dans Second Life Full Dive edition.

toug19

Ok, et puis un jour la bactérie se retrouve dans la nature et provoque des ravages. De plus, s’entêter dans le moteur thermique c’est rester dans le gaspillage énergétique.

scura

… un article du monde parle déjà du même sujet en 2011. Belle avancée en 8 ans…

max_971

Moi, je veux de l’essence BIO.

tmtisfree

Contre toute attente, E. coli pourrait opérer un retour en grâce,

Elle n’est jamais tombée en disgrâce, on s’en sert en routine dans les labos du monde entier.

Ces derniers constituent en effet une source énergétique indispensable de nos jours.

Il est bon de le préciser, ça s’oublie si facilement quand on est submergé par les intox alarmistes des escrolos.

Mais leur raréfaction, conséquence de leur caractère non renouvelable,

Les réserves augmentent donc ils ne se raréfient pas, du seul point de vue qui nous intéresse c’est à dire économique. Comme on ne connaît pas la valeur exact du stock total final à un instant T, il est impossible de conclure sur ce point précis par ailleurs. Sur le caractère non renouvelable, c’est vrai pour le pétrole, quoique que du pétrole puisse être créé naturellement en grande profondeur. Ce n’est pas vrai pour le gaz qui est produit en permanence dans la croûte terrestre (et correctement simulé en laboratoire).

et la difficulté d’exploitation des gisements (charbon, pétrole, gaz naturel) posent problème.

Ce n’est qu’un simple problème de bon sens (offre-demande) : il n’y a aucune raison d’exploiter de nouvelles sources quand l’offre est abondante. Il y a pléthore de charbon, de gaz (conventionnels ou non) et tant de pétrole que OPEP est obligé de restreindre sa production pour maintenir ses prix face à l’offensive US (pétrole non conventionnel) depuis 15 ans.

tmtisfree

Ça s’appelle pétrole : produit de décomposition organique issu de l’énergie solaire.

ariakas

la bactérie E.Coli se trouve en quantité dans l’intestin et les selles, oui…
mais a vocation à y rester.
La mauvaise “presse” vient de contamination des voies urinaires par cette bactérie…
et là est le problème puisque cela provoque tadaaaaaaaa, une infection urinaire.
Infection urinaire potentiellement multi résistante (aux antibiotiques), autrement appelé BMR.

Cela provoque une fièvre importante, une fatigue, des brulure urinaires etc etc etc…

faudrait un peu étudier le sujet avant de faire les étonner.
Enfin bon, débrouillez vous

toug19

tiens, tu ne serais pas un peu climato-sceptique? Je pensais que ça n’existait plus de nos jours.

tmtisfree

On dit climato-hérétique face à un culte. Ou scientifique quand on a les moyens (intellectuels).

Blues_Blanche

Lol
E Coli en disgrâce ?
Vu le nombre de médicaments produits en bactérie recombinante et aussi quelques protéines de synthèse dans l’alimentation (vanille)… Sans parler de tout ce qui est au laboratoire et y reste.
Pour la source de carbone c’est en général fournis par des levures (milieu LB).