Pour la première fois, investir dans les énergies renouvelables coûte moins chef que d'investir dans les énergies fossiles comme le pétrole qui, pour le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, arrivent en fin de cycle.

L'ONU appelle à une plus grande utilisation des énergies renouvelables par les géants de la Tech. © Shawn.ccf / Shutterstock.com
L'ONU appelle à une plus grande utilisation des énergies renouvelables par les géants de la Tech. © Shawn.ccf / Shutterstock.com

António Guterres l'assure : « les combustibles fossiles arrivent en fin de course ». Le secrétaire général de l'ONU, qui adopte un ton inhabituellement optimiste, annonce une bascule historique. Il faut dire que le dernier rapport de l'IRENA, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, est plutôt prometteur. On y apprend que le solaire coûte bien moins cher que les énergies fossiles, et que produire de l'énergie à l'aide de l'éolien coûte deux fois moins cher que les combustibles fossiles.

Mais attention, car derrière les sourires, il faut aussi composer avec l'explosion de la demande électrique des centres de données et de l'intelligence artificielle. L'ONU appelle les géants technologiques à s'engager sur 100% d'électricité verte d'ici 2030.

Les prix du solaire et de l'éolien sont beaucoup moins chers que ceux des énergies fossiles

Le rapport de l'IRENA montre que l'équation a changé de manière assez spectaculaire. En chiffres, ce sont plus de neuf projets d'énergie renouvelable sur dix qui coûtent aujourd'hui moins cher que leurs équivalents fossiles. Le solaire photovoltaïque affiche même 41% de moins que l'alternative fossile la moins chère du marché.

L'agence donne trois facteurs convergents pour expliquer cette chute des prix. Il y a l'industrialisation bas carbone chinoise, qui fait son effet ; l'adoption massive des technologies pouvant être alimentées par les énergies renouvelables ; et plus globalement les 2 000 milliards de dollars d'investissements mondiaux l'année passée. Une enveloppe qui dépasse de 800 milliards les capitaux encore injectés dans les fossiles, on peut dire que c'est énorme.

Nous parlions du solaire, mais figurez-vous que l'éolien terrestre fait encore mieux, avec des coûts divisés par deux par rapport aux énergies traditionnelles. « Il n'y a pas de flambée des prix pour la lumière du soleil, pas d'embargo sur le vent », ironise Antonio Guterres, dans des propos rapportés par The Guardian.

L'ONU demande aux géants de la Tech de mieux contribuer au développement du renouvelable

Reste que la demande électrique pour les énergies renouvelables s'envole, portée à la fois par le besoin de climatisation dans un monde qui se réchauffe et l'appétit gargantuesque des data centers, toujours plus nombreux, plus coûteux et plus grands. L'intelligence artificielle transforme chaque requête ChatGPT en gouffre énergétique, et menace même l'objectif de limitation à 1,5°C du réchauffement climatique.

Le secrétaire général de l'ONU interpelle directement les géants technologiques. Ils les appellent à s'engager sur un objectif de 100% d'électricité bas carbone d'ici 2030. Un ultimatum qui vise autant Google et Microsoft qu'Amazon, tous grands consommateurs d'énergie pour leurs services cloud et leurs modèles d'IA toujours plus sophistiqués.

Paradoxalement, cette course à la performance numérique pourrait accélérer la transition verte. Les mastodontes de la Tech investissent massivement dans les énergies renouvelables pour leurs infrastructures. Mais les réseaux électriques, eux, peinent à suivre, avec à peine seulement 60 centimes investis dans les grilles pour chaque dollar de production. Une alliance technologie-climat qui doit encore résoudre ses goulots d'étranglement.