Voilà une nouvelle qui risque de rendre Elon Musk furax. La NASA cherche des alternatives au Starship pour la mise en œuvre du programme Artemis.

Vision d'artiste du Starship sur la Lune. ©SpaceX
Vision d'artiste du Starship sur la Lune. ©SpaceX

En 2021, l'agence spatiale américaine choisissait la mégafusée de SpaceX comme alunisseur de la mission Artemis III, la première à acheminer des astronautes jusqu'à la surface lunaire depuis 1972. Mais dans une interview diffusée ce 20 octobre, Sean Duffy, actuel chef de la NASA, a fait savoir que l'entreprise d'Elon Musk avait pris trop de retard, malgré ses deux derniers vols tests réussis.

Des plans B à l'étude

Et il n'y a pas été par quatre chemins. « J'adore SpaceX, c'est une entreprise formidable. Le problème, c'est qu'ils ont pris du retard. Ils ont repoussé leurs échéances, et nous sommes dans une course contre la Chine », a-t-il lancé. « Le président et moi voulons aller sur la Lune pendant son mandat, je vais donc ouvrir le contrat. Je vais laisser d'autres entreprises spatiales concurrencer SpaceX, comme Blue Origin », a-t-il poursuivi.

Cette annonce n'a, sans surprise, pas tardé à faire réagir Elon Musk, qui a indiqué dans une publication sur X.com que « Blue Origin n'a jamais mis en orbite de charge utile, et encore moins sur la Lune ». Car la société fondée par Jeff Bezos travaille elle aussi sur un alunisseur. Baptisé Blue Moon, il est censé poser les astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis V, soit bien après SpaceX. Un calendrier qui pourrait donc être totalement revu.

Et d'autres options sont envisagées, notamment le recours à un alunisseur simple et réaliste, conçu par un constructeur historique comme Lockheed Martin.

Jeff Bezos qui dévoile l'atterrisseur lunaire Blue Moon. ©Blue Origin
Jeff Bezos qui dévoile l'atterrisseur lunaire Blue Moon. ©Blue Origin

La Chine progresse discrètement

Car Sean Duffy a effectivement raison sur un point : la Chine pourrait bien devancer les États-Unis. L'Empire du Milieu est en effet en bonne voie pour acheminer son premier équipage sur la Lune d'ici à 2030, et y établir une base permanente.

Si la NASA prend encore du retard - elle pense déjà à reculer la mission Artemis III de 2027 à 2028 - Pékin y verra une opportunité en or de marquer son empreinte indélébile dans la conquête spatiale. Ce serait tout bonnement catastrophique pour la réputation américaine, alors que de nombreuses voix au sein de l'agence spatiale s'élèvent pour protester contre les politiques en place.

Certains estiment que les États-Unis risquent de perdre leur avantage scientifique en raison des coupes budgétaires drastiques souhaitées par l'administration Trump.